Imprimerie de la Tribune de Genève (p. 10-46).
Principales
Excursions
aux environs de Genève
Séparateur


Excursion à Ferney-Voltaire


Parmi les excursions, presque obligatoires pour les personnes qui viennent à Genève, il faut citer Ferney-Voltaire.

Il n’était, jadis, lord anglais ni boyard russe qui, au cours de ses voyages à travers l’Europe, n’allât frapper à la porte de l’auteur de Candide. C’était le pèlerinage obligatoire pour tout homme de lettres et il n’y avait pas de célébrité de cette époque qui n’ait rendu visite au patriarche qui se vantait d’être l’aubergiste de l’Europe.

Si vous aimez les souvenirs historiques, suivez l’exemple de ces grands seigneurs et prenez place dans les confortables cars alpins de « Genève-Excursions », qui vous mèneront à travers de magnifiques bosquets, de villas et de coins pittoresques, dans la jolie petite ville de Ferney où, sur la place de la Mairie, vous recevra Voltaire, en bronze, avec sa face grimaçante, mais hospitalière.

Ferney, ce charmant chef-lieu de canton, a été fondé par Voltaire, en 1758. Après son départ de Berlin, Voltaire hésita longtemps à choisir le coin de terre où devait s’écouler sa vieillesse. Il acheta la terre de Ferney qui n’était qu’un petit hameau d’une cinquantaine d’habitants et il transforma la contrée. « Il faut des amusements à la vieillesse et à la philosophie, disait-il. Je me ruine, je le sais bien, mais je m’amuse. »

Sans se ruiner et malgré ses 64 ans, il construisit
Voltaire
un château de belle apparence, avec colonnades, pilastres et péristyles, un théâtre et une église. En outre il arrondit peu à peu son domaine, améliora les terres, attira les colons, favorisa les industries, horlogeries, taillerie de diamants, faïences, poteries et y répandit l’aisance. À ses derniers jours, Voltaire se rendait modestement celle justice d’être parvenu à faire une assez jolie petite ville, d’un hameau misérable et ignoré.

L’apparence extérieure du château est restée intacte ; au-dessus de l’ancienne chapelle, construite aux frais de Voltaire, on lit sur le fronton la laineuse inscription : « Deo erexit Voltaire MDCCLXI. » Ce n’est pas un blasphème, mais un de ces paradoxes auxquels Voltaire tenait tant. « L’église (que j’ai fait bâtir est la seule de l’univers en l’honneur de Dieu. L’Angleterre a des églises bâties à Saint-Paul, la France à Saillie-Geneviève, mais pas une à Dieu. » Le château renferme maintenant de précieux souvenirs, des portraits, un Frédéric II, une Catherine, une copie du Voltaire de La Tour, des bibelots, des meubles, etc. Dans le salon qui précède la chambre à coucher du patriarche, sur une sorte de monument, moitié cheminée, moitié autel, on voit un petit mausolée en terre cuite, avec cette célèbre inscription : « Son esprit est partout et son cœur est ici », et, au-dessous de l’entablement, ces mots : « Mes mânes sont consolées, puisque mon cœur est au milieu de vous ».

Le parc a conservé son dessin de jadis. Le magnifique panorama dont on jouit depuis la terrasse est remarquable, et l’on comprend que Voltaire s’extasia sur le beau spectacle, qu’il avait toujours devant lui.

Allez donc admirer cette pittoresque solitude, dont le paysage ne présente pas moins de charme que les souvenirs historiques qui s’y rattachent.


PHOT. JULLIEN
Château Voltaire.

Château de Mme  de Staël-Holstein



La promenade à Coppet est une excursion qui rivalise avec celle de Ferney. Cette belle et riante petite ville, au bord du lac limpide, clair comme le cristal, avec sa vue splendide sur la chaîne du Mont Blanc, est par elle-même le but de charmantes excursions : mais on y va surtout pour les souvenirs historiques qui sont attachés à cette localité, et chaque touriste qui se respecte ne peut pas omettre l’occasion de visiter le château de Mme  de Staël, qui rappelle une grande page de l’histoire littéraire.

Ce château, ancienne baronnie, s’élève sur l’emplacement d’un manoir féodal, propriété successive des Grandson, Gruyère, Dohna, etc., et domine, plus riche de souvenirs que d’architecture, la jolie petite ville de Coppet.

Les habitants de Coppet sont fiers de ce château. où la charmante et poétique Mme  de Staël passa une partie de sa vie, exilée par l’ordre de Napoléon qui, après la publication de son livre L’Allemagne, lui défendit de jamais s’éloigner de Coppet.

Elle y rassemblait une cour empressée de ses admirateurs, et les plus illustres personnages de cette époque, comme Schlegel, Byron, de Bonstetten, Sismondi, Montmorency, Benjamin Constant, etc.

C’est à Coppet qu’elle écrivit la plupart de ses charmantes lettres et commença Corinne, et c’est ici qu’elle prononça ces paroles amères : « Puisqu’on réduit à chercher la gloire ceux qui se seraient contentés de l’affection, eh bien ! il faut l’atteindre. »

Elle s’enfuit de Coppet pour se réfugier en Russie, puis y revint pendant les Cent-Jours.

Elle mourut en 1817 : ses restes reposent dans un clos ombragé du parc, à côté de ceux de son père, M. Necker, le ministre de Louis XVI.

L’excursion à Coppet est un pèlerinage obligatoire pour ceux qui portent dans l’âme l’amour du beau et de l’idéal.

Cette promenade est organisée tous les jeudis par Genève-Excursions au prix de 5 fr. par personne.

Excursion au Mont-Salève


Te souviens-tu du jour, où gravissant la cime
Du Salève aux flancs azurés,
Dans un étroit sentier qui pend sur un abîme,
Nous posions en tremblant nos pas mal assurés ?
Tu marchais devant moi. Balancés par l’orage.
Les rameaux ondoyants du mélèze et du pin,
S’écartant à regret pour l’ouvrir un passage,
Secouaient sur ton front les larmes du malin ;
Un torrent sous les pieds, s’écroulant en poussière,
Traçait sur les rochers de verdâtres sillons
Et de sa blanche écume où jouait la lumière
Élevait jusqu’à nous les flottants tourbillons.
Un nuage grondait encore
Sur les confins des airs, à l’occident obscur.
Tandis qu’à l’orient le souffle de l’aurore
Découvrait la moitié d’un ciel limpide et pur.
Et dorait de ses feux le voile qui colore
Des vagues du Léman l’éblouissant azur !
Tout à coup, sur un roc dont tu foulais la cime
Tu t’arrêtas : les yeux s’abaissèrent sur moi :
Tu me montrais du doigt les flots, les monts, l’abîme,
La nature et le ciel…

Lamartine

Une magnifique course de montagne que l’on peut faire dans l’après-midi, en voiture, est celle du
Au Salève
Salève qui est devenue un préliminaire obligé des excursions pour les touristes venant à Genève.

Le Salève, par sa conformation aussi bien que par la place qu’il occupe, constitue un admirable belvédère, d’où se présente aux yeux du voyageur, en un vaste tableau sommaire, un résumé du pays qu’il va explorer en lui donnant un avant-goût des satisfactions qui l’attendent.

Ce n’est pas tout : les alentours déployés comme un plan topographique d’un dessin curieux et d’une coloration vive, donnent une image prestigieuse d’un des coins les plus intéressants de la vieille Europe : cette pointe du Léman avec l’issue du Rhône entre le bleu Jura et les grandes Alpes, dominées par le Mont-Blanc, ce colosse couronné d’une neige éternelle.
Au Salève
Même en Suisse, le plus beau pays du monde, on ne trouve pas souvent de tels panoramas : c’est plus qu’il ne faut pour attirer les touristes en foule sur cette pittoresque montagne.

L’ascension du Salève à pied est très longue et pénible pour les personnes qui n’ont pas l’habitude des montagnes. À ceux qui veulent faire cette ravissante excursion, sans peine ni fatigue et à peu de frais, nous conseillons de prendre, dans l’après-midi, une place dans les confortables et élégants cars alpins, attelés de quatre et cinq chevaux, qui transportent les touristes au Salève, par une route ne présentant pas le moindre danger et offrant sans cesse, aux yeux des touristes ébahis, les plus splendides points de vue que l’on puisse imaginer.

Les breaks, bondés de monde élégant, partent de l’agence Cook dans l’après-midi et s’arrêtent à tous les points intéressants du parcours. Durant ce trajet, les décors changent presque à chaque instant et les contrastes sont si violents, les vues tellement différentes, que peu de routes carrossables de montagne présentent autant d’attraits.


Château d’Étrembières.

De Genève, la voiture nous conduit d’abord par un chemin bordé de parcs ombragés, de splendides villas, de fermes égrenées et, après avoir traversé Malagnou, le Vallon, Gaillard, l’on arrive au pont de l’Arve et on voit à droite, au pied des sauvages rochers du Salève, sur un petit tableau verdoyant, le vieux château des seigneurs d’Étrembières flanqué de quatre tourelles tapissées de lierre et que les siècles ont teinté de grisaille. Ce château féodal, autrefois domaine des ducs de Savoie, n’est aujourd’hui qu’une simple ferme appartenant à l’Hospice d’Annecy. Sic transit gloria mundi !

Au-dessus de ce castel, la montagne est percée de deux grands trous appelés « les Trous de Tarabara » (ce qui signifie sommet percé, en langage celtique), d’où l’on jouit d’une fort belle vue sur Genève, le lac et le Jura. D’Étrembières, la route monte doucement, contourne le Mont-Gosse, où l’on voit encore les quelques tours et les fossés du vieux château de Mornex, au milieu de prairies, de vignobles et de bosquets.

Mornex est un charmant village dans une situation très abritée, illustré par le séjour de Ruskin et Richard Wagner : c’est là que le grand compositeur, dans un petit pavillon en face du jardin de l’église, commença Siegfrid et le poème du Tristan et Iseult.

On quitte cette oasis et on continue à monter le long du flanc rocheux du Salève. En quelques minutes, on arrive à Monnetier-Mairie, village admirablement situé à l’extrémité du vallon de Monnetier.

Les breaks s’arrêtent. C’est d’ici que la hauteur réelle de la chaîne des Alpes apparaît le mieux ; l’ensemble est à la fois majestueux et hardi, et le spectacle grandiose dont vous jouissez se gravera profondément dans votre souvenir.

Quel coup d’œil merveilleux ! quel brillant tableau ! À vos pieds, la pittoresque vallée où l’Arve serpente s’étale et brille au travers de riches prairies, partout des bouquets d’arbres dressent leurs puissants rameaux et de toutes parts les chalets et les hameaux cachés dans la verdure la piquent de points blancs

comme des pâquerettes : plus loin, le sommet sombre du Môle avec sa fière pyramide et des Vergys avec leurs puissants créneaux que domine, brillant dans le bleu du ciel, le gigantesque Mont-Blanc.

Et, encore plus loin, les grandes Alpes enveloppent le tableau de leur majestueux hémicycle qui s’étend depuis le Dauphiné jusqu’à l’Oberland Bernois. C’est une ondulation lointaine, vaporeuse, une mer infinie de pics bleus et neigeux. Le regard s’y perd et l’imagination n’a rien à rêver au delà !

Les breaks traversent la pittoresque gorge qui sépare les deux Salèves et, longeant les maisonnettes à galeries de bois, la petite église, les jardins et les hôtels, arrivent au bout du charmant et original village de Monnetier où se trouve sur une terrasse rocheuse, campé là comme un nid d’aigles et caché dans la verdure, le Château de l’Ermitage, bâti sur les substructions d’une forteresse célèbre du XIIIme siècle[1].

Ce château a conservé quelques cachets d un manoir féodal ; il était le rendez-vous des princes de Savoie, qui venaient chasser les oiseaux de proie et les fauves que l’on trouvait alors sur ces hauteurs. Au XVIme siècle, il fut pris et brûlé par les Genevois ; mais, sur la tour carrée qui subsiste encore, de l’ancien château, on
Château de l’Ermitage
peut lire cette mélancolique inscription latine : Nasci, Pati, Mori (Naître, Souffrir, Mourir). L’édifice actuel, transformé en hôtel, situé sur une belle terrasse, abrité contre les vents et caché dans une vraie forêt de sombres sapins, avec son parc pittoresquement accroché sur le versant des montagnes rocheuses, présente un charmant lieu de séjour, pendant les chaleurs de l’été, aux touristes qui cherchent le repos et la fraîcheur des montagnes. Aussi les médecins de nombreuses villes d’eaux environnant Genève, comme Aix-les-Bains, Divonne, Evian, Uriage, etc., recommandent souvent aux baigneurs d’aller faire, après leur cure un séjour à Monnetier.



Le panorama qui se découvre de la terrasse du château est vraiment grandiose et imposant : on a devant soi tant de tableaux, une diversité de motifs si imprévue et si fréquente, qu’on éprouve un étrange embarras à distinguer, dans ce qu’on ressent, la part de l’admiration et de l’étonnement.

Devant vous, l’immense vallée du Rhône et la vaste plaine ; au centre, la ville de Genève qui, avec les trois tours de la cathédrale de Saint-Pierre, se mire dans la nappe cristalline du bleu Léman, par-dessus lequel les regards s’étendent jusqu’aux environs de Lausanne ; au fond l’on aperçoit le pur profil du Jura, rayant l’horizon comme d’une ligne unie, les masses noires et boisées des Alpes du Chablais, et encore plus loin, semblables à des nuages, les hautes cimes neigeuses des Alpes Lépontiennes. C’est là un panorama grandiose qui produit une impression inoubliable et saisissante ! On comprend que ce soit le rendez-vous des touristes distingués de tous les pays et qu’il y ait une telle animation dans ces magnifiques parcs et bosquets qui entourent le château.

Dans les environs immédiats du château, on rencontre une quantité de curiosités et de souvenirs historiques. Dans le parc même, on trouve quelques monuments des âges préhistoriques, curieux témoins de l’époque glaciaire ; nous parlons des blocs erratiques qui se distinguent par leurs dimensions remarquables et leur position hardie, au bord d’un banc de calcaire à l’extrémité de la gorge de Monnetier. À quelques pas du château, les rochers forment une fantastique et remarquable grotte qui peut donner asile à quelques centaines de personnes et qu’on appelle, dans la contrée, les Voutes ou la Balme de l’Ermitage. Elle se termine par un étroit sentier qui conduit à la cascade d’Aiguebelle et au pittoresque village du même nom. Les touristes qui ont l’habitude des montagnes trouveront, parmi les broussailles et les rochers, un sentier difficile qui conduit au Trou du Diable, immense abîme d’une profondeur inconnue. Au sommet du petit Salève, on a découvert les traces d’un campement allobroge ; ce sont les restes d’une enceinte formée de blocs erratiques et de rochers calcaires avec une sorte de profond fossé. Tout près de ce rempart des Allobroges, le docteur H. Gosse, en faisant diverses fouilles, a trouvé des objets du premier âge de fer, des monnaies romaines et des débris de poterie de forme et de composition très anciennes. Toutes ces curiosités sont vraiment intéressantes et instructives, et c’est plus qu’il ne faut pour attirer, en foule, les touristes dans ces lieux enchantés.

Mais, tout prend fin, même les choses les plus belles. Le soleil s’abaisse, quittons donc, quoique à regret, notre belvédère aérien pour revenir à Genève.

En descendant, encore une surprise ! Devant nous, les Alpes et leurs glaciers, éclairés par le soleil couchant, s’illuminent et deviennent tout roses. L’astre en feu projette sur les tours neigeuses ses rayons tantôt pâles et mourants, tantôt étincelants de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et noyant, dans l’ombre du soir, les profondeurs des Vallées mystérieuses.

Que de nuances, quelle étendue, quelle magnificence ! Ce n’est pas d’un tableau, mais de vingt, mais de cent, dont vous jouissez tour à tour, et nous pouvons vivement recommander aux touristes qui viennent à Genève, cette charmante excursion qui laisse une de ces impressions dont on garde toujours le souvenir.

Ne quittez donc pas Genève, sans faire cette magnifique promenade.

NOTA : « Genève-Excursions » a réduit au minimum le prix de la course et, pour 5 francs par personne, on passe une charmante après-midi qui laisse pour toujours un souvenir inoubliable. Un interprète parlant quatre langues accompagne toutes les caravanes. — Billets à l’Agence Cook, retenir avant midi.



EXCURSION

au
Grand-Cirque du fer-à-Cheval

(33 Cascades)
Pittoresque vallée du Giffre (Haute-Savoie)


Ce n’est pas à la réclame que ces montagnes doivent leur renommée, c’est aux beaux sentiments qu’elles ont su inspirer.


Si vous cherchez de poétiques paysages, le calme de belles montagnes, de petits coins pittoresques où vous puissiez rêver et vous reposer en paix, faites une excursion dans la romantique Vallée du Giffre et vous trouverez là-bas ce que votre cœur désire : des paysages sauvages et gracieux à la fois, des rivières aux flots bruyants, des cascades mugissantes et de grandioses solitudes. C’est un vrai paradis terrestre, et une journée passée dans ces lieux de délices laisse l’impression d’un kaléidoscope, où, sans cesse, le décor change.

De toutes les vallées des environs de Genève, celles du Giffre et de Chamonix sont les plus attrayantes et les plus belles. Toutes les deux convient le touriste jusqu’au cœur des grandes Alpes, sur les cimes les plus fameuses et les plus hautes de l’Europe : le Mont-Blanc et le Mont Buet. Depuis longtemps la vallée de Chamonix, grâce aux nombreux modes de transport, a vu grossir chaque année le flot de ses admirateurs ; celle du Giffre était peu visitée il y a quelques années, faute de moyens de locomotion convenable. Aujourd’hui cette lacune est comblée et, grâce à l’installation d’un coquet et confortable chemin de fer à voie étroite, les amateurs de grande nature peuvent jouir à l’aise de cette classique excursion, unique en son genre. Dans une faible étendue, cette région est un résumé de toute la Suisse.


Route de Sixt

C’est le domaine des torrents encaissés et tortueux aux lits caillouteux, des eaux ruisselantes, des roches disloquées, des chalets jetés sur les cimes des forêts vierges de sapins, des châtaigniers séculaires et, sur la croupe des monts, dans les immenses précipices qui les séparent, des


Une caravane de « Genève-Excursions » à la Vallée du Giffre

cascades écumantes (plus de 100), des glaciers et des petits lacs alpestres.

Et combien rencontre-t-on, pendant ce court trajet, de ruines pittoresques, d’anciens châteaux romantiques, de vieux manoirs vénérables, qui jettent une note mélancolique dans les splendeurs du paysage !…

Pour pouvoir admirer de près toutes ces beautés, prenons le tram à vapeur qui nous dépose à Annemasse, la première localité savoisienne et la tête de ligne du Chemin de fer Économique du Nord.

Là, nous attend un train, composé d’élégantes voitures-salons, qui nous emmène dans la vallée du Giffre, à travers un véritable labyrinthe de montagnes verdoyantes et par une succession de sites agrestes d’une beauté remarquable.

Le train ne s’arrête qu’en des points intéressants du parcours. À Bonne-sur-Menoge, première halte : ce village, au pied des Voirons, est d’origine romaine et fût le théâtre de nombreuses luttes entre le duc de Savoie et les Bernois à l’époque de la Réforme. On y remarque les ruines d’un ancien château-fort, où les ducs de Savoie enfermaient les prisonniers d’État.
Tour de Saint-Jeoire

Puis, en suivant toujours le pied des Voirons, on traverse le pont de Fillinges, Viuz-en-Sallaz, La Tour et on arrive à St-Jeoire. Cette petite ville, chef-lieu de canton, a un aspect de bourg ancien ; ses vénérables maisons grises ont bien l’air d’avoir une histoire à raconter. On y admire la vieille tour avec créneaux à l’orientale, ornée d’une fontaine ombragée par un saule poétique, et le château de la Fléchère, manoir du XIIIme siècle, s’élevant sur le versant d’un coteau. Saint-Jeoire fut le berceau du célèbre ingénieur G. Sommeiller qui, le premier, utilisa l’air comprimé pour le percement du Mont-Cenis. Sa patrie, reconnaissante, lui a érigé une statue de bronze.

Notre route, en quittant Saint-Jeoire, descend au Pont-du-Bisse et contourne la base du Môle qui se dresse, comme une sentinelle gigantesque, à l’entrée des vallées du Faucigny et du Haut-Chablais. De ce point, le coup d’œil est vraiment grandiose et imposant ; par une large échappée que forme la vallée du Giffre, on voit se dessiner la chaîne du Mont Blanc, dans toute sa splendeur. Ici commencent les endroits les plus curieux et les plus émouvants du parcours. La route, en corniche, surplombe le précipice où le regard pénètre, non sans effroi, et au fond duquel on entend mugir le torrent, le Giffre, à une profondeur de plus de 200 mètres. Ce gouffre est l’endroit le plus sauvage et le plus singulier qu’il soit possible d’imaginer. Il est inutile d’ajouter que le chemin de fer présente une sécurité absolue et que ce trajet, tout en donnant une sensation comparable à celle qu’on éprouve dans la Via-Mala et autres défilés des Alpes, n’est aucunement dangereux.

Après une petite halte à Taninges, nous poursuivons notre roule sur Samoëns. Le paysage devient plus majestueux, et une vue admirable se déroule devant nos yeux. Le Buet, avec son dôme blanc, se montre pour la dernière fois et, à gauche, on aperçoit la pyramide rocheuse du Criou, avec son cortège de montagnes abruptes et sauvages.

Nous arrivons dans la vallée de Samoëns, remarquable par sa végétation luxuriante, et à laquelle les montagnes qui l’entourent ont fait donner le nom de Vallée au sept monts. La ville de Samoëns, située à l’extrémité de la ligne du chemin de fer, offre aux touristes quelques curiosités, dignes d’être remarquées, comme : l’église renfermant un magnifique bénitier du XIIIme siècle, les ruines du château de la Tour, ancienne demeure des barons de Saint-Christophe, la chapelle du Château et, la gloire du pays, le Gros-Tilleul de Samoëns, planté au milieu de la place publique. Il a vingt mètres de haut sur neuf mètres de circonférence et il est si vieux, que la légende est muette sur son âge.

Mais prenons place dans les breaks qui nous attendent et allons, jusqu’au but de notre promenade, admirer les fameuses cascades du Fer-à-Cheval.


Château de la Fléchère
Au sortir de Samoëns, la vallée resserre et l’on voit, des deux côtés de la route, des chalets à galeries de bois, qui semblent rire au milieu de fleurs, d’arbres fruitiers et de verdure.

Peu à peu, la plaine se resserre encore ; le Giffre s’encaisse dans une gorge étroite et profonde, les deux rives se rapprochent et l’on voit poindre Sixt qui apparait dans un cadre d’une merveilleuse beauté. Ce petit village se présente de la façon la plus pittoresque : la place avec les anciens bâtiments, montre aussi son tilleul superbe qui s’élève au milieu comme un bouquet gigantesque.

Au delà s’étend le clos de l’Abbaye, récemment restauré et transformé en hôtel, Ce monastère du XIIme siècle fut reconstruit au début du XVIIme; malgré cela, le réfectoire est une pièce curieuse qui a gardé le cachet du temps. Sur ses poutres et ses corniches sculptées, ornées de médailles et d’écussons aux armes de Savoie, on remarque quelques inscriptions latines, disant que cette bâtisse fut érigée en 1622, sous le règne du duc de Savoie Charles-Emmanuel. La vieille église, que le
L’Abbaye de Sixt
cimetière environne, s’efface modestement derrière, contre la montagne. Cette église caduque, aux murailles massives, aux puissants contreforts, reste du monastère primitif, semble un spécimen d’architecture barbare, en conformité avec la rudesse du pays.

Le break traverse rapidement le village, s’engage dans le petit chemin qui remonte le cours du Giffre, passe le pont d’Eau-Rouge, près de l’abondante source ferrugineuse, qui jaillit à gauche du chemin et arrive au Fer-à-Cheval, le but de notre promenade, la grande attraction de la vallée de Sixt et la plus grande curiosité des Alpes savoisiennes, qui doit sa réputation européenne à son vaste hémicycle de hautes montagnes, le long des quelles de multiples cascades descendent en rubans d’argent. C’est ici qu’est le clou de l’excursion. Devant nous se dresse, en forme de fer à cheval, un immense cirque de montagnes rocheuses, aux murailles grises, surplombées de glaciers, sillonnées
Pont d’eau rouge
de cascades tombant en gerbes ou en nappes plusieurs fois rebondissantes.

À gauche s’élève le Pic de Tanneverges, sombre et colossale pyramide ressemblant aux ruines d’un vieux château flanqué de tours ; à droite l’imposante Tête-Noire qui se dresse comme un pilastre gigantesque.

C’est à l’époque de la fonte des neiges que le spectacle acquiert toute sa beauté : on compte plus de trente cascades constituant ce féerique château d’eau. Le cirque de Gavarnie, cette merveille des Pyrénées, n’offre pas une scène plus majestueuse et plus saisissante. Quel calme reposant l’on goûte dans ces endroits perdus et sauvages ! Quelle grandiose solitude, quelle sauvage et imposante majesté se dégagent de ces montagnes poétiques et fières ! Le progrès des sciences, la civilisation, les inventions du génie moderne, sont certainement de bien belles choses, mais, par moment, on éprouve un grand bonheur à se sentir isolé, perdu dans ces montagnes.

Nous voudrions décrire longuement les mille et une beautés que l’on rencontre à chaque pas : mais tout un volume n’y suffirait pas, et il est assurément cent fois préférable de les voir soi-même.

Nota. — Aux personnes qui voudraient faire cette magnifique promenade dans une journée et à un prix très avantageux, nous conseillons de s’adresser à l’Agence Cook, qui organise très bien cette excursion deux fois par semaine. Un guide qui accompagne les touristes, donne toutes les explications nécessaires pendant ce long et intéressant trajet. Samedi train spécial à 8 h. du matin.


Excursion
à la
Faucille






Les vrais sages voudraient planter ici leur tente,
De même ceux dont l’âme ou le cœur a souffert.
Et sous les cieux creusés en coupole éclatante.
Goûter le gai repos incessamment offert.



Le Jura et ses avant-monts permettent d’embrasser d’un seul coup d’œil la chaîne des Alpes et à ses pieds, le lac de Genève. C’est un tableau qu’on n’oublie plus, lorsqu’on a pu le contempler par une belle journée. Nous conseillons donc une course à la Faucille.

Le col de la Faucille constitue l’échancrure la plus visible de la chaîne du Jura, dans le voisinage de Genève. C’est là que passaient jadis les diligences faisant le service de Paris à Genève, et le tableau qui s’offre subitement aux voyageurs en arrivant au col, est de toute beauté.

Une route superbe, construite par Napoléon pour le passage de ses armées, s’élève par de nombreux lacets contre un avant-mont du Jura, passe devant la Fontaine de Napoléon, et aboutit en trois heures à l’Hôtel de la Faucille, qui jouit parmi les touristes, d’une réputation bien méritée. En s’élevant sur la pente Nord d’une trentaine de mètres au-dessus de cet hôtel, on jouit d’une vue splendide d’une part sur le lac et les Alpes dominées par le Mont-Blanc, de l’autre sur la Valserine et les chaînons parallèles du Jura.

La Faucille est le centre de très belles et très faciles excursions ou ascensions ; citons, l’ascension du Colombier (1681 mètres) ; les promenades au Mont Thuret, à deux pas de la Faucille et d’où l’on a une vue superbe sur le Léman, les Alpes, etc., etc. Ajoutons que sur le col de la Faucille on chasse le coq de bruyère et le chevreuil qui y sont très abondants.


Le Mont-Blanc vu depuis l’Hôtel de la Faucille

Nota. — On peut faire cette promenade en prenant une voiture de place à deux chevaux (une journée, 40 fr.). ou bien avec les breaks de « Genève-Excursions ». Ce dernier est préférable, car le prix de la course n’est que de 8 fr. par personne. En outre un service régulier met, chaque jour la Faucille en communication avec Morez, Gex et Genève. À Gex une voie ferrée conduit

à Divonne-les-Bains, à Bellegarde et à Lyon.

Chamonix


Il y a peu de touristes qui, après avoir admiré les eaux bleues et calmes du lac Léman et fait quelques excursions autour de Genève, rentrent chez eux sans aller à Chamonix pour contempler de près le géant des Alpes et les immenses glaciers qui l’entourent.

Ce voyage, naguère long et fatigant, a été rendu très facile et accessible à tous par la prolongation de la ligne Genève-Cluse jusqu’au Fayet-Saint-Gervais, d’où un service régulier de voitures en correspondance avec l’arrivée des trains permet de gagner rapidement Chamonix.

Le Mont-Blanc et Chamonix méritent une étude spéciale et détaillée qui ne rentre pas dans le cadre de notre notice. Pour plus de détails, nous renvoyons nos lecteurs au Guide-Horaire des Messageries nationales, par MM.  Neyrac et Vars. Cet ouvrage donne les meilleurs renseignements sur Chamonix, ses environs et ses hôtels.

Nota. — On peut se procurer des billets pour cette excursion chez MM. Neyrac & Vars. Grand-Quai, 10, et à l’agence Cook & son. 90, rue du Rhône.


Les Voirons

(Hôtel de Montauban)


Une des plus charmantes excursions aux environs de Genève est incontestablement celle des Voirons (1483 m.), le Righi de notre contrée. Cette montagne est celle d’où l’on jouit de la plus belle vue sur Genève, le bassin du Léman, le Jura et l’entrée de la Vallée de l’Arve.

Ses immenses forêts de sapins en font un site recherché par les amateurs de grande nature. À 930 m. d’altitude se trouve le nouvel Hôtel de Montauban qui est le point central par excellence du superbe panorama qui se déroule sous les yeux de l’excursionniste.

Nota. — La course aux Voirons se fait dans une seule journée. Départ le matin par la gare Genève-Eaux-Vives jusqu’à St-Cergues. De ce village 1 heure de montée jusqu’à l’Hôtel de Montauban. Retour le soir, même pour l’heure du dîner si l’on désire.


Le Tour du Lac Léman

Mon lac est le premier.
Voltaire


Le tour du Léman, ce lac aux eaux d’émeraude, qui a fait chanter et pleurer tant de poètes célèbres, se recommande de lui-même.

Les élégants bateaux de la Compagnie générale de Navigation passent en revue villes et villages, coteaux verdoyants, mines de châteaux historiques, montagnes superbes tombant à pic ou se profilant au loin dans le ciel.

Nous voyons défiler une suite ininterrompue de pittoresques et historiques villes du bord du lac : Bellevue, Coppet, célèbre par le château de Mme  de Staël, Nyon avec son château flanqué de cinq tours datant du XIIe siècle ; à peu de distance de la ville, au milieu d’un nid de verdure, on aperçoit Prangins, résidence quasi-officielle des Napoléons. Puis viennent Rolle, Morges et Ouchy, couchée voluptueusement dans les tentures veloutées de ses splendides bois et jardins. Cette petite ville qui est un des principaux ports du Lac Léman, est reliée par un chemin de fer funiculaire à

LAUSANNE, capitale du canton de Vaud, et siège du Tribunal fédéral. Elle est bâtie dans un site superbe, sur trois collines séparées par deux vallées, Point central d’excursion dans toutes les directions ; promenades des plus variées. Magnifique panorama du lac, des Alpes et du Jura. Cathédrale gothique, monuments historiques, riches bibliothèques et musées. Parmi ces derniers, il faut citer le musée récemment fondé par le Comte A. de Luserna. On y trouve une grande variété de tableaux des principaux peintres suisses, français, italiens, hollandais, anglais, hongrois, américains, etc.

Ce musée, un vrai petit bijou, possède, outre des tableaux de maîtres, de très belles sculptures, quelques céramiques, des meubles de prix, des tapis d’Orient, une magnifique collection de médailles, jetons et coupes de tir et témoigne, par son contenu, du goût éclairé de son possesseur.

Nous recommandons donc une visite à la villa « Les Palmiers » où est installé ce musée.

Lausanne remarquable ville d’éducation, possède des établissements d’instruction jouissant d’une grande renommée : Université, écoles classiques, industrielles, collèges, etc. ; nombreux et excellents pensionnats de demoiselles et de jeunes gens parmi lequels il faut citer : le pensionnat de Mme  Jordan-Roussy, celui du Dr  Auckenthaler et le remarquable institut polyglotte de M.  Ed. Br de Beaumont.

Les hôtels et pensions de Lausanne et Ouchy, sont aménagés avec tout le confort moderne et les prix en sont très modérés. (Voir page 75).

VEVEY. Située sur les bords du bleu Léman, abritée contre les vents du Nord par un diadème de montagnes, l’heureuse et poétique ville de Vevey, avec ses riantes villas et ses somptueux hôtels, jouit d’une réputation bien méritée parmi les plus célèbres stations climatériques de l’Europe.

La propreté de la ville et la bonne organisation des canalisations lui valent un taux de mortalité très faible.

Le climat de Vevey est doux et agréable : le laurier, le figuier et le grenadier y prospèrent en plein air ; les quais ombragés qui s’étendent sur une longueur de deux kilomètres, en font un séjour particulièrement apprécié par ceux qui aiment les bords du lac.

C’est à Vevey qu’a lieu l’antique et joyeuse fête des vignerons, car c’est une des meilleures côtes pour le vin en Suisse ; les vignes abondent sur ces collines ensoleillées et le nectar qu’elles produisent est bien renommé.

Cette fête est pour les Vaudois ce qu’étaient pour les anciens grecs les jeux olympiques.

Nota. — Le Bureau officiel de renseignements gratuits, quai Perdomet, 21, est à la disposition des étrangers pour tous renseignements sur Vevey, verbaux ou par écrit.

MONTREUX, comprenant Clarens, Vernex, Territet, Veytaux, est situé d’une manière spéciale, pour les amateurs de la belle nature. Il a le grand avantage de posséder à des hauteurs diverses et à courte distance toute une série de stations aussi belles que salubres, parmi lesquelles il faut citer les Avants, Glion, Caux, Bex-les-Bains, Leysin, etc.

Abrité par les montagnes auxquelles il est adossé. Montreux jouit d’un climat très doux : c’est une vraie terre de l’Italie, rivage de Naples au bord du bleu lac de Genève.

Mais ce n’est pas seulement par la beauté de ses sites, la douceur de son climat et les distractions diverses que Montreux est célèbre ; on y vient aussi pour l’éducation de ses enfants. Les jeunes gens trouvent ici en même temps les meilleures conditions hygiéniques et les ressources les plus complètes d’éducation et d’instruction.

Parmi les meilleures institutions pour jeunes filles, il faut citer celle de M.  et Mme  des Essarts, fondée en 1871. Cet institut est situé dans un coin isolé de toute habitation et le plus favorisé du golfe de Territet, d’où l’on a une vue admirable sur le lac Léman et les montagnes environnantes. Il jouit d’une réputation bien méritée, et chaque année un grand nombre de jeunes filles étrangères viennent y faire leur éducation.

À proximité immédiate de Montreux se trouve le Château de Chillon, la classique Bastille Helvétique, dont la situation sur un rocher que viennent battre les flots et les souvenirs historiques se rattachant aux noms de Bonivard, le prisonnier des souterrains, et Byron, son chantre inspiré, ont fait l’universelle renommée. La fantasque architecture de ce « manoir des eaux », comme l’appelle Victor Hugo, et ses vieilles tours grises ont bien l’air d’avoir quelques tristes et romantiques histoires à raconter.

Des milliers et milliers de touristes viennent annuellement visiter les salles des chevaliers, les chambres des comtes de Savoie et les lugubres oubliettes et souterrains où Bonivard fut incarcéré sur l’ordre de Philippe de Savoie. Pour la Suisse romande, Chillon est un sanctuaire historique dont chaque pierre évoque un souvenir.


Château de Chillon


Zermatt

Excursion à la Vallée de Zermatt



Nous nous en voudrions de ne pas dire quelques mots de la pittoresque vallée de Zermatt, ce paradis des touristes, qui y viennent pour admirer l’immense obélisque du Cervin, dont l’incomparable hardiesse de forme, donne, d’en bas, le vertige des hauteurs.

Le chemin de fer de Viège à Zermatt est un des plus hardis qui aient été construits en ces dernières années. Il est à voie étroite, avec usage de crémaillère pour les fortes rampes. Après un trajet de deux heures et demie, à la sortie du huitième tunnel, apparaît, dans un cadre incomparable, la splendide vallée de Zermatt.

Suivant l’avis de la plupart des touristes, il est difficile de trouver de panorama comparable à celui dont on jouit du sommet du Görnergrat : on y est saisi au premier moment par le spectacle grandiose et sans pareil qu’offrent ces pics hardis surplombant des précipices sans fonds, et cette infinité de glaciers, qui en se réunissant, forment la nappe congelée du Görnergletscher.

Zermatt présente aussi de grands avantages climatériques pour la saison d’été et offre aux touristes un grand nombre d’hôtels de premier ordre, parmi lesquels il faut citer ceux de MM.  Seiler.

Nous n’avons fait que donner un petit aperçu des célèbres excursions dans les environs de Genève. Il serait trop long d’énumérer toutes les promenades, courses de montagnes et excursions dont Genève est le centre naturel : mais avec les tours indiqués plus liant, on peut faire une quantité de combinaisons.

Reliée par les bateaux, les chemins de fer et les voitures publiques avec toute la contrée environnante, dont elle est la capitale commerciale et géographique, Genève est comme le quartier-général des visiteurs de la Savoie et de la Suisse occidentale.

C’est donc plus qu’il ne faut pour retenir plus longtemps à Genève les milliers et milliers de touristes qui y viennent chaque minée. Bon gré mal gré, on devient ici un excursionniste passionné.


  1. On découvre, dans les souterrains du château, une double profondeur d’oubliettes, évoquant le souvenir du temps féodal.