Escalades dans les Alpes/CHAPITRE XVIII

Traduction par Adolphe Joanne.
Librairie Hachette et Cie (p. 353-362).

Sur la Mer de Glace.

CHAPITRE XVIII.

ASCENSION DE L’AIGUILLE VERTE.

Michel Croz nous quitta le lendemain. Le touriste qui l’avait retenu si longtemps d’avance n’était pas encore arrivé à Chamonix, mais Croz se croyait engagé d’honneur à l’attendre. Christian Almer, de Grindelwald, fut donc mon guide chef.

Tout jeune, Almer était connu pour un montagnard émérite et pour un hardi chasseur de chamois ; il devint bientôt un guide accompli. M. Wills raconte, dans son récit de la première ascension du Wetterhorn[1], l’incident suivant : Quand son expédition allait atteindre le sommet de la montagne, deux guides étrangers l’escaladaient de leur côté dans une direction un peu différente ; un de ces deux hommes portait sur son dos un jeune sapin pourvu de ses branches et de ses feuilles. Les guides de M. Wills, furieux de voir des étrangers prêts à les devancer au sommet, voulaient les rouer de coups. Cependant, au lieu de coups, on leur donna une tablette de chocolat ; puis, après avoir échangé force compliments, « on fuma le calumet de paix, et la cordialité la plus parfaite s’établit entre les deux troupes rivales. » Christian Almer était un des deux guides étrangers.

Ceci se passait en 1854. En 1858-59, Christian Almer fit les premières ascensions de l’Eiger et du Mönch, la première avec M. Harrington ( ? ) et la seconde
Christian Almer, d’après une photographie de M. E. Edwards.
avec le docteur Porges. Depuis lors, il a parcouru les Alpes, du Dauphiné au Tyrol[2]. Excepté Melchior Anderegg, il n’existe peut-être pas un autre guide dont l’expérience soit aussi complète et dont les expéditions aient été couronnées d’un aussi invariable succès ; les nombreux touristes qui l’ont employé sont unanimes à reconnaître qu’on ne saurait rencontrer dans toutes les Alpes un cœur plus loyal et un pied plus ferme.

Avant de repasser la chaîne du Mont-Blanc pour revenir à Cormayeur, nous fîmes l’ascension de l’Aiguille Verte. En 1864, j’avais examiné cette montagne sous toutes ses faces en compagnie de M. Reilly, et le versant méridional m’avait semblé le plus accessible. Nous partîmes donc de Chamonix, le 28, pour aller attaquer notre Aiguille. Nous avions pris un porteur dont je parlerai tout à l’heure. Quant au pauvre Croz, nous le laissâmes triste et confus de son oisiveté, en nous voyant partir pour escalader l’Aiguille la plus renommée de sa vallée natale.

Il nous fallut d’abord traverser la Mer de Glace, que de Saussure et Forbes ont rendue célèbre. La grande chaleur du jour était passée, mais les petits ruisseaux et les légers filets d’eau qui coulaient encore à la surface de la glace s’y creusaient un

Sur la Mer de Glace.


lit profond dans les endroits où la pente était faible, formaient de légères rigoles partout où ils éprouvaient plus de difficulté à se réunir dans un seul canal, et tombaient par-dessus les murs perpendiculaires des grandes crevasses, ici en cascades bondissantes, là en nombreuses nappes qui traçaient sur les murs de glace de gracieuses sinuosités[3]. À mesure que la nuit s’approchait, le concert des eaux courantes s’éteignait ; peu à peu, les ruisseaux devenaient de minces filets d’eau dont le murmure cessa bientôt lui-même ; les gouttes d’eau brillantes, saisies par la gelée, restèrent collées sur la glace, ainsi revêtue d’une couche d’émail étincelant qui dura jusqu’au moment où le soleil vint de nouveau frapper le glacier de ses rayons.

Quand les murailles des crevasses sont exposées aux intempéries de l’atmosphère, elles subissent des altérations qui rendent difficile l’étude de leur structure intérieure. Aussi quelques observateurs en ont-ils conclu que la stratification observée dans les régions supérieures des glaciers se trouve effacée ; d’autres, et ma propre expérience me fait partager leur opinion, ont combattu cette théorie. Il est très-difficile, à la vérité, de constater des stratifications dans les parties inférieures des glaciers des Alpes, mais ce fait ne nous autorise pas à conclure que la structure primitive de la glace a été modifiée. Il y a dans les régions supérieures des milliers de crevasses dont les murailles ne portent aucune trace de couches. Prenez une hache et enlevez la glace que l’eau a formée en se congelant et celle qui, sous cette enveloppe légère, avait été exposée aux intempéries de l’atmosphère, vous découvrirez des sections de couches mélangées d’une glace pure et imparfaite, et vous reconnaîtrez clairement que, si la structure primitive du glacier avait été cachée à vos regards, elle n’avait pas été modifiée dans son essence.

Dans mon opinion, contraire à celle des savants les plus éminents, les couches de glace qui sont formées par l’action de l’atmosphère sur les lits de neige déposés dans les régions supérieures existent (à moins qu’elles n’aient été originellement très-minces) aux extrémités des glaciers, et la plupart des veines de glace bleue que l’on remarque sur les surfaces des parties inférieures des glaciers des Alpes ne sont que l’affleurement de couches primitivement horizontales[4].

Nous campâmes sur le Couvercle (2377 mètres) à l’abri d’un grand rocher. Le lendemain matin, à trois heures quinze minutes, nous en partîmes pour faire l’ascension de notre Aiguille, laissant la tente et les provisions à la garde du porteur. En deux heures de marche sur une neige cassante, nous avions monté de 1220 mètres et nous étions à moins de 487 mètres du sommet. C’est la direction dans laquelle on peut s’en approcher le plus près et le plus facilement. Mais, à partir de cet endroit, la montagne devient très-escarpée. Almer se sentait une inclination bien naturelle pour les rochers depuis le rude travail qu’il avait dû accomplir pendant notre dernière expédition ; et, bien que les rochers inférieurs du pic terminal de l’Aiguille Verte fussent fort peu engageants, notre guide y cherchait du regard, tout en montant, un chemin praticable. Nous arrivâmes ainsi en face d’un grand couloir de neige qui conduisait tout droit du glacier de Talèfre sur la crête de l’arête qui relie le sommet de l’Aiguille Verte à la montagne nommée les Droites. C’était bien là le chemin que je voulais suivre ; mais Almer me fit remarquer que le couloir se rétrécissait à sa partie inférieure, et que, s’il y tombait des pierres, nous courrions grand risque d’avoir la tête brisée. Cette bonne raison nous obligea d’aller encore plus à l’est du sommet chercher un autre couloir plus petit parallèle au grand. Nous traversâmes à cinq heures trente minutes la schrund qui protégeait la base du pic supérieur ; quelques minutes après, nous découvrions le sommet et tout l’espace qui nous en séparait encore. Almer s’arrêta en s’écriant : « Oh ! Aiguille Verte, vous êtes morte, et bien morte ! » Dans son vocabulaire, cela signifiait qu’il se sentait absolument certain d’arriver au sommet.

Almer est un homme d’un naturel fort calme. En marche, il est très-taciturne, et c’est une de ses grandes qualités. Un guide bavard est toujours fort ennuyeux, et peut même devenir une cause de danger, car, dans les montagnes, la moindre distraction peut coûter cher. En outre, un bavard est un obstacle véritable, car il est toujours altéré, et le guide qui boit est une véritable calamité.

Les guides-itinéraires recommandent aux touristes qui parcourent des montagnes de sucer des cailloux pour empêcher leur gorge de trop se dessécher. Les cailloux ne valent pas grand’chose par eux-mêmes ; mais on ne peut les sucer et en même temps tenir la bouche ouverte ; voilà pourquoi la gorge ne se dessèche pas. Mieux vaut donc garder tout simplement la bouche fermée, car on peut l’ouvrir sans risquer d’avaler quelques petits cailloux[5]. Règle générale, les simples amateurs, et les novices surtout, n’ont jamais la bouche fermée. Ils prétendent forcer le pas, ils marchent plus vite qu’on ne peut marcher sans être obligé d’ouvrir la bouche pour respirer ; ils deviennent tout haletants ; leur langue et leur gorge se dessèchent ; ils boivent et transpirent outre mesure ; quand ils sont exténués, ils s’en prennent à la sécheresse et à la raréfaction de l’air. En résumé, le vrai montagnard fera toujours bien de garder le silence pendant ses expéditions.

Arrivés au sommet du petit couloir, nous traversâmes les rochers intermédiaires qui le séparaient du grand couloir que nous suivîmes tant que nous y trouvâmes de la neige ; quand la glace remplaça la neige, nous retournâmes à gauche sur les rochers. On n’en saurait trouver de plus favorables ; c’était une espèce de granit[6] dont le grain retenait parfaitement les clous. Nous les quittions à 9 heures 45 minutes pour achever l’ascension en suivant une petite arête de neige qui descendait dans la direction de l’Aiguille du Moine. À 10 heures 15 minutes, nous avions atteint le sommet (4127 mètres) ou nous dévorâmes du pain et du fromage avec un appétit féroce.

J’ai déjà constaté le désappointement que fait souvent éprouver une vue purement panoramique. Celle que l’on découvre du sommet du Mont-Blanc lui-même est loin d’être satisfaisante. Du haut du Mont-Blanc vous apercevez une partie de l’Europe ; rien ne vous domine, vous planez au-dessus de tout ; le regard ne se repose sur rien. On ressemble à l’homme arrivé au comble de ses vœux, et qui, n’ayant plus rien à désirer, n’est pas complétement satisfait. L’impression est toute différente au sommet de l’Aiguille Verte. Vous voyez des vallées, des villages, des champs cultivés, des chaînes interminables de montagnes, des lacs ; vous entendez, dans la limpide atmosphère de la montagne, le tintement argentin des clochettes des troupeaux et le grondement formidable des avalanches ; le dôme gigantesque du Mont-Blanc dresse au-dessus de tout ce qui vous environne sa cime éclatante ; ses glaciers étincelants descendent entre les grands contre-forts sur lesquels ils s’appuient ; ses neiges, éblouissantes de blancheur, deviennent de plus en plus immaculées à mesure qu’elles s’éloignent de ce monde souillé[7].

Hélas ! impossible d’oublier ce monde, même au sommet de l’Aiguille Verte, car un odieux mécréant, qui était monté au Jardin, se mit à souffler dans une corne des Alpes. Pendant que nous l’accablions d’imprécations, le temps changea subitement ; de gros nuages sombres s’amoncelèrent de tous côtés, et nous descendîmes au plus vite. Une neige très-épaisse se mit à tomber avant que nous eussions pu quitter les rochers ; la trace de nos pas, souvent effacée, fut parfois entièrement perdue ; enfin, la montagne devint tellement glissante et difficile que la descente nous prit autant de temps que la montée. À 3 heures 45 minutes du soir, nous traversâmes de nouveau la schrund, et nous redescendîmes au galop au Couvercle dans l’intention d’y faire bombance ; mais à peine avions-nous tourné le coin de notre rocher que nous poussâmes tous trois un hurlement de colère ; le porteur qui avait plié la tente se disposait à l’emporter. « Arrêtez ! que faites-vous là ? » Il répondit tranquillement qu’il nous avait crus morts ou tout au moins égarés et qu’il s’en retournait à Chamonix faire part de ses suppositions au guide chef. « Dépliez la tente tout de suite, et donnez-nous nos provisions. » Au lieu d’obéir, il se mit à tâter ses poches. « Allons, donnez-nous vite nos provisions, » criâmes-nous, perdant toute patience. — « Les voilà, » répondit notre digne porteur, en nous montrant un morceau de pain très-malpropre, gros comme un petit pain d’un sou. Nous regardâmes en silence l’imperceptible reste de nos provisions. Le misérable avait tout dévoré : cela passait la plaisanterie. Gigot, miches, fromage, vin, œufs, saucisson, tout était englouti, hélas ! pour toujours. Il était oiseux de récriminer et inutile de nous arrêter longtemps. Le poids de notre dîner ne nous gênait guère pour marcher, mais le porteur, lui, était aussi chargé à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nous nous mîmes donc à marcher de notre pas le plus rapide et il fut bien obligé de nous suivre. Le malheureux ruisselait de sueur : mouton, œufs, pain, fromage s’évaporaient en grosses gouttes ; il assaisonnait le glacier. Nous nous vengions, tout en séchant nos vêtements. Quand nous arrivâmes au Montanvert, l’infortuné porteur était aussi trempé que nous l’avions été à notre retour sur le Couvercle. Nous fîmes une petite halte dans l’auberge pour y prendre un peu de nourriture, et à 8 heures 15 minutes nous rentrions à Chamonix, au milieu des salves d’artillerie et des démonstrations de joie des aubergistes.

L’ascension de cette montagne, souvent tentée inutilement, eût dû, il était naturel de le penser, réjouir toute cette population qui tire son principal revenu de l’affluence des touristes ; l’augmentation que cette nouvelle source ne pouvait manquer d’apporter au cours annuel de pièces de cinq francs qui fécondent la vallée, devait bientôt apaiser la jalousie que ne pouvait manquer d’exciter d’abord un triomphe remporte par des étrangers[8].

Il n’en fut rien ! Chamonix ne connaissait que ses droits. Un étranger, ignorant ses règlements, avait amené deux guides étrangers aussi ; à cette première insulte il avait ajouté une injure impardonnable, il n’avait pas pris un seul guide de Chamonix. Mais Chamonix se vengerait ! il épouvanterait les guides étrangers par ses menaces terribles ! il leur soutiendrait qu’ils avaient menti, qu’ils n’avaient pas fait la prétendue ascension ! Quelles preuves peuvent-ils en donner ? Qu’ils montrent donc le drapeau planté par leurs mains et flottant au sommet ?

En vertu de ces beaux principes, Almer et Biener, mes deux pauvres guides, se virent renvoyés d’Hérode à Pilate, d’une auberge à l’autre, sans trouver où se reposer. Ils finirent par venir se plaindre à moi. Pierre Perrn, le guide de Zermatt, nous avait bien prédit ce qui arrivait, mais cela nous avait paru trop absurde pour être possible. Je dis à mes deux compagnons de sortir et je les suivis afin de voir ce qui allait se passer. Tout Chamonix était en ébullition. Le bureau du guide chef était rempli d’une foule tumultueuse de guides. Le meneur était un nommé Zacharie Cachat, guide bien connu, sans valeur particulière, d’ordinaire assez bon garçon ; c’était lui qui haranguait ses concitoyens. Mais il trouva bientôt son maître. Mon ami Kennedy apprit ce qui se passait ; s’élançant dans la mêlée, il tint tête au guide insolent et lui fit rentrer dans la gorge ses absurdes sottises.

Tous les éléments d’une magnifique querelle se trouvaient donc réunis ; mais, en France, ces sortes de choses se règlent bien mieux que chez nous. Trois grands gendarmes, accourus au bruit, dispersèrent la foule en un clin d’œil. Apaisés subitement à la vue des tricornes, les guides se retirèrent dans les cabarets pour absorber des verres d’absinthe et d’autres liqueurs plus ou moins fatales à l’espèce humaine. Sous l’influence de ces stimulants, ils conçurent une idée superbe qui pouvait rendre leur vengeance une bonne spéculation. « Vous prétendez avoir fait l’ascension de l’Aiguille Verte ? Nous n’en croyons rien. Faites-la une seconde fois ! Prenez trois d’entre nous, et nous parions avec vous deux mille francs contre mille que vous ne réussirez pas à atteindre le sommet ! »

On vint me faire sérieusement cette belle proposition, mais je la déclinai en en remerciant les parieurs, puis je recommandai à Kennedy de tenter l’ascension et de gagner l’enjeu. Je voulus bien cependant accepter une part de cent francs dans le pari, calculant ainsi que je pourrais gagner cent pour cent. Hélas ! que les espérances humaines sont trompeuses ! Zacharie Cachat fut mis en prison et le fameux pari ne fut pas tenu[9], quoique mon ami Kennedy eût fait la semaine suivante l’ascension de l’Aiguille Verte, accompagné de Pierre Perrn et de deux guides de Chamonix.

Le temps s’était remis au beau pendant cette tempête dans un verre d’eau. Nous montâmes aussitôt au Montanvert, afin de montrer aux aimables habitants de Chamonix le chemin le plus facile pour traverser la chaîne du Mont-Blanc ; c’était notre manière à nous de les remercier des politesses dont ils nous avaient accablés pendant ces trois derniers jours.



  1. Wanderings among the High Alps, 1858.
  2. On trouvera dans les publications de l’Alpine Club le récit de ses principaux exploits.
  3. Cet effet est admirablement rendu dans la gravure qui accompagne le texte, et qui a été dessinée par M. Cyrus Johnson. Les rigoles peuvent se voir sur la gravure de la page 355.
  4. Note du traducteur. Je crois devoir supprimer ici trois pages de ce chapitre consacrées à la structure veinée, rubanée ou laminée des glaciers, parce qu’elles me paraissent manquer tout à la fois de précision et de conclusion. M. Whymper attribue à deux causes principales la plupart des veines de glace bleue que l’on remarque dans les glaciers : 1o à l’eau qui gèle dans les crevasses ; 2o à la fermeture des crevasses. Il termine ainsi : Lorsqu’on considère les myriades de crevasses qui existent dans chaque glacier, qui se ferment et qui s’ouvrent incessamment, il est aisé de comprendre qu’un grand nombre des veines de glace pure, qui constituent la structure veinée des glaciers, doivent être regardées comme des escarres de crevasses guéries.
  5. Dernièrement, deux touristes, bien connus dans les montagnes, avalèrent, sous le coup d’une alarme subite, leurs cristaux. Heureusement ils purent s’en débarrasser en toussant.
  6. Des échantillons, pris au sommet de l’Aiguille Verte, n’ont rien qui les distingue du granit. La nature de la roche est identique à celle du sommet du Mont-Dolent ; c’est probablement un gneiss granitoïde.
  7. Le sommet de l’Aiguille Verte est un dôme de neige, assez grand pour un quadrille. L’extrême élévation des Droites me surprit. Le capitaine Mieulet donne à cette Aiguille une hauteur de 4028 mètres, mais je crois qu’elle est en réalité inférieure de très-peu à celle de l’Aiguille Verte elle-même.
  8. Dans le tarif de Chamonix, le prix de l’ascension de l’Aiguille Verte est maintenant fixé à cent francs par guide.
  9. Le brigadier de gendarmerie, je dois l’ajouter, vint nous présenter les excuses les plus polies au sujet de cette affaire ; il nous invita même à déposer une plainte contre les meneurs de la bande. Nous acceptâmes les excuses tout en refusant son invitation. Inutile de dire que Michel Croz ne prit aucune part à cette sotte démonstration.