Encyclopédie moderne/ou Bibliothèque, 2e éd., 1841/Abydos ou abydus (antiquités)

ABYDOS ou ABYDUS. (Antiquités.) Ville de la Troade, sur l’Hellespont, patrie de Léandre. L’ancre et le poisson sont le symbole ordinaire de ses médailles. On y voit aussi un manque et un aigle posé. L’ancre et le poisson convenaient bien à une ville maritime placée dans un fond, d’après son nom, qui vient du grec α privatif et βυτός fond, gouffre profond, et est une variante de ἄβυσσος sans fond, abîme[1]. On en attribuait la fondation aux Milésiens, sous Gygès, roi de Lydie et de toute la Troade. Elle a fait frapper des médailles impériales grecques en l’honneur d’Auguste, de Marc-Aurèle, de Vérus, de Commode, de Sévère, de Caracalla, de Mammée. Sur l’autre rive de l’Hellespont, en Europe, et à l’opposite, était la ville de Sestos, patrie de Héro, amante de Léandre. Il y avait une ville en Égypte nommée aussi Abydos : elle est célèbre par l’oracle dû dieu Béza, par le temple et le tombeau d’Osiris, et par le palais superbe du roi Memnon, qui en avait fait sa résidence ; c’était la plus grande après Thèbes. E. J.

  1. C’est sans doute parce qu’elle était dans un fond, et comme dans un cloaque, que ses habitants avaient la réputation d’être mous et efféminés, et qu’on disait proverbialement : N’abordez pas sans précaution à Abydos.