Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Universalité

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UNIVERSALITÉ (subst. fem.) C’est une qualité nécessaire au peintre d’histoire. Suivant le sujet qu’il doit traiter, il faut qu’il sache représenter du paysage ou de l’architecture. Il peut être obligé de peindre des chevaux, des chiens, des tygres, des lions, des serpens. Les armes guerrières, les ustensiles des cérémonies sacrées, entrent souvent dans ses ouvrages. Enfin il est peu d’objets de la nature morte ou vivante qu’il ne puisse être obligé de peindre.

Raphaël avoit cette universalité. « Non seulement, dit Félibien, il avoit la conduite des peintures, mais il ordonnoit encore, dans le palais du pape, de tous les ornemens de stuc ; il fournissoit les dessins pour la menuiserie ; enfin, il n’y avoir point d’ouvriers sur lesquels il n’eût une entière direction. » Le Brun se chargea de diriger tous les détails dans les maisons de Louis XIV. Statues, serrurerie, orfêvrerie, tout se faisoit sur ses dessins.

Il est très-utile au peintre d’histoire de faire des études, ou du moins des esquisses de tous les objets qu’il rencontre, & qu’il n’aura peut être pas occasion de revoir s’il se trouve un jour dans la nécessité de le représenter dans quelqu’ouvrage.

Les artistes de l’antiquité ne se piquoient pas d’être universels : la figure humaine étoit souvent pour eux l’unique objet de leurs études ; on leur pardonnoit de négliger les accessoires. Les modernes n’ont pas la même indulgence. (L.)