Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Avis aux souscripteurs

Panckoucke (1p. lix).

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AVIS à Messieurs les souscripteurs de l’Encyclopédie par ordre de matières ([1])

DAns le dernier prospectus que nous avons publié le premier Mai de cette année, qui sert de base aux engagemens que nous avons pris avec les souscripteurs de cet ouvrage, nous avons annoncé la première livraison pour la fin de ce mois d’août, & la Jurisprudence en faisoit partie ; mais la mort inattendue de M. l’abbé Remy, qui en étoit le rédacteur, nous force à remettre la publication de cette livraison au mois d’octobre. L’apposition des scellés sur ses effets & ses manuscrits, l’absence des héritiets, les formalités nécessaires pour les faire lever, la nécessité de prendre de nouveaux arrangemens, nous seront sans doute un titre suffifant d’excuse auprès des souscripteurs pour un aussi court délai. C’est la seconde perte que nous avons à regretter dans cette partie, M. Boissou, associé de M. l’abbé Remy, étant mort l’année dernière. Cette circonstance, au reste, ne dérange rien à l’exécution du plan. M. l’abbé Remy a laissé la copie presque entière du premier volume, & même quelques matériaux pour le second. M. le Rasle, qui a été vingt ans professeur en droit, & qui étoit associé avec lui pour cette rédaction difficile, continuera de s’en charger, conjointement avec les divers coopérateurs qui s’y étoient précédemment intéressés. Plusieurs avocat connus, de la capitale, ont bien voulu depuis se joindre à eux. M. Henrion s’est chargé de faire les additions nécessaires aux articles féodaux & domaniaux de l’ancienne Encyclopédie, & suppléer ceux qui manquent. M. l’abbé Bertolio s’est chargé des matières bénéficiales ; M. Guyot, du droit criminel & de divers autres articles ; M. Henri, du droit des gens, du droit public, &c. &c.

Il n’a encore rien paru de cette Encyclopédie, & cependant l’on a déjà imprimé, dans des journaux étrangers, des libelles contre elle & contre l’entrepreneur. On n’y


répondra point. Il nous importe de détruire une seule accusation. On a avancé qu’on n’avoir pas même traité avec les gens de lettres qu’on nommoit, qu’on les citoit sans leur permission. Ce seroit une audace bien imprudente sans doute, que de nommer à la tête d’un ouvrage de cette nature les principaux gens de lettres de la capitale, de les faire parler, si l’on n’avoir pas leur agrément ; mais il faut que le public sache que M. Panckoucke, entrepreneur de cette edition, avoit passé plus de quarante actes avant même d’avoir un seul souscripteur, & que les prospectus particuliers, qui composent la plus grande partie du prospectus géneral, sont l’ouvrage de chaque homme de lettres, qui les ont signés ; mais ce qui importe le plus aux souscripteurs, c’est qu’on imprime actuellement huit parties différentes de ce grand ouvrage, & qu’il sera sous presse l’année prochaine dans dix-huit imprimeries.

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  1. (1) Inséré dans le mercure de France du mois d'août 1782.