Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Allure (équitation)

Panckoucke (1p. 25-28).

ALLURE. Train, marche d’un cheval. Ce cheval a Xallurt froide, pour dire qu’il ne lève pas afiez le genou ni la jambe, 8e qu’il rafe le tapis : il a de belles aUuns, pour dire qu’il a la niarcne belle. Il n’y a perfonne qui pnifie parfaitement drefler un cheval, qu’il ne /cache exaâement toutes les al-


lures naturelles des chevaux, 8e le^ aéKoos dbr jambes. Les allures naturelles font le pas, ou petit trot, le trot, le galop. Si ce cheval continue à falfifier fi : >n aÛure y donnez-lui de l’éperoli dans la volte. Neucaftle dit : Ce barbe a les allutês belles » contre l’ordinaire des barbes.

Dis ^XXerjts^.(LAGuÊRINIERE) ;

La plupart de ceux qui montent à cheval n*otit Îu’une idée confufe des mouvements des jambes e cet animal dans fes différentes allures ; cependant fans une connoiflànce auffi efientielle à un cavalier, il efl îoipoflible qu’il puifle faire agir des refibrts, dont il ne connoit pas là mécanique. Les chevaux ont deux (brtes é*aliures ; favoir ^ les allures naturelles, 8e t% allures artificielles. Dans les Mures naturelles, il faut diAinguer les allures parfaites, qui font, le pas, le trot, 8e le galop ; 8e les tf// « reidéfeâueufes, qui font, Tarn* oie y l’entre-pas ou traquenard 8e l’aubin. ^ ^ Les allures naturelles 8e parfaites, font celles ont viennent purement de la nature, fans avoir été perfeâionnées par l’art.

Les allures naturelles 8e défeAueufes, font celles qui proviennent d*ùne nature foîble ou rainée. Ë allures anificielles, font celles qu’un habite fait donner aux chevaux qu’il drefie, pour ner dans les difi&rents airs dont ils font ra «  pables, 8e qui doivent fe pratiquer dans les aa « . néges bien réglés. Voye^ Airs.

Dis allukks naturzues.

Le Pas.

Le pas, efi l’aâion la moins élevée, la plus lente 8e la plus douce de toutes les allures d’un chevaU Dans le mouvement que fait un cheval lorfqu’il va le pas, il lève les deux jambes qui font oppofées 8e traVerfées » l’une devant « l’autre derrière : quand, par exemple, la jambe droite de devant eft en l’air & fe porte en avant, la gauche de derrière fe lève immédiatement après, 8e fuit le même mouvement que celle de devant, 8e ainfi des deux autres jambes ; enforte que dans le pas, il y a quatre mouvemens : le premier eft celui de la jambe droite de devant, qui eft fuivie de la jambe ( ; auche de derrière, ^ui fiiit le fécond mouvement ; e troifième eft celui deja jambe gauche de de «  vant • oui eft fuivie de la jambe droite de derrière* ; 6c ainu alternativement.

Le Trot.

L*aâion que fait le cheval qui va au trot, eft de lever en même-temps les deux jambes qui font oppofées 8c traverfées ; favoir, la jambe droite de devant avec la jambe gauche de derriéie, 8e enfuitc la jambe gauche de devant avec ladroitedederriére. La différence qu’il y a entre le pas 8e le trot, c’eft que dans le trot, le mouvement eft plus violent, Equitation, Escrime, & Danse. D plus diligent & plus relevé , ce qui rend cette dkr* aiére allure hea^ucoup plus rude que celle dû pas » Îuî eft lente & près de terre. Il y a encore cette différence .’cVA que quoique les jambes du cheral, qui va le pas, foient oppoTées & traverC&es , comme elles le font au trot, la pofition des pieds • fe fait en quatre temps au pas, & qu*att trot, il n’y eit a que deux , parce qu’il lève en mêmetemps les deux jambes opcpafèes, & les pofe anffi k terre en tnéme-tenips comme nous venons de l’fxpliquef.

Ze Gatàp.

Le galopell Taâion aue fait le cheval en eouçint. </eA «ne efpèce de faut ea avant : car les jambes de devant ne fpnt point encore à terre ^ JoHque celles de derrière {e lèvent ; de façon qu’il y a un inftant imperceptible <^ les quatre jambes £»nt tn l’air. Dans le galop , il y a deux principaux mouvements , l’un pour la main droite, qu’on anpelle galoper furie pied droit, l’autre pour. la main gauche , qui eA galoper fur le pied gauche. 11 fant Jue dans chacune de ces différences , la jambe de edans dé devant avance & entame le chemin, & que celle de derrière du même côté , fuive & avance auffi , ce qui fe fait dans l’ordre fuivant Si le cheval galope à droite , quand les deux jambes 4fcde«  vant font levées , la droite eff mife à terre pins avant vue la gauche.» & la droite de derrière chaâk & fuit le mouvement de celle de devant ; -elle eft auflî pofèe ^ terre plus avant que la gauche de derrière. Dans le galop à main gatfche , c’eft le pied gauche de devant qui mène & entame le chemin ; celui de derrière du même côté fuît , & eft auffi fdtts avancé que le pied droit de derrière. Cette j)ofition de pieds fe fait dans l’ordre fuivant«  Lorfaue le cheval galope à droite , après avoir -raffemblè les forces de fes hanches pour chafler les"

panie$de devant, le pied gauche de derrière fe

j>ofe à terre le premier , le pied droit de derrière •lait enfuîte la féconde «ofition , & eft placé plits «vant ^ne le pied ganche de derrière , & dans le ; même mflant le pied gauche de devant fe pofe auffi à terre ; enforte que dans la pofition de ces deux .pieds , qui font croifés & oppofés comme au trot , -il n’y a ordinairement ou’un temps qui foit fenfible

à la vue & à Poreille ; & enfin le pied droit de de-

"Vant, qui eft avancé plus que le pied gauche de ^devant, & fur la ligne du pied droit de derrière-, jnarque le troiHème & dernier temps. Ces mouvements fe répètent à chaque temps de galop , & fe continuent alternativement.

A^mi gauche , la pofition des pieds fe fait difliSremmem ; c’eft le pied droit de derrière qui «snarque le premier temps ; le pied gauche de der-

?fiere & le pied droit de devant, fe lèvent enfuite 

.*& fe pofent enfemble â terre, croif(^ comme au ^et , & font le fécond temps ; & er*fia le pied .

catKhe de devant, qui eft plus-avancé que le pied

Aék de. denot» Sl ùu h Ij^c du ^ ied gaucbe i ALI

de derrière» marque la troifiime & derjlSère eà* dence.

Mais lorfqit’un cheval a les reflbrti lians & le mouvement des hanches tride , il marque alors quatre temps , qui fe font dans f ordre fuivant. Lorfqn’il gaiope k droite , par exemple , le pied gauche de derrière fe pofe à terre le premier , le pied droit de derrière fait la feéonde pofition , le pied gauche de devant , ImAiédifitement aprèk celui-ci y marque le troifième temps ; & enfin le pied droit de devant , qui eft le plus avancé de tous , fait la quatrième & dernière pofition , ce 3ui fait alors , i , a , 3 & 4 , & forme là vraie ca* ence du beau galop , qui doit être diligent -dei hanches , & raccourci du devant , comme nous l’exoliquerons daAs la fuite^

Quand il arrive qu’un cheval n’obferve pas en galopant le même ordre aux deux mains dans là pofuion de fes pieds , comme il le doit , & comme 410US venons de l’expliquer, il eft faux ou défuoL Un cheval galope faux ou fur le maiuvais pied , lorfqu’allant à une main , au Keu d^entamer le cher min avec la jambe de dedans , comme ^ le doit , c’eft la jambe de dehors qui eft la plus ’avancée ; c’eft-à-dire , fi le cheval , en galopant a main droite , entame le chemrn avec la jambe gauche de devant • fuivie de la gauche de derrière , alors il eft fauJt , il galope faux , fur le mauvais pied ^ & fi en galopant à main gauche , il avance & entame le chemin avec la jambe droite de devant ,& celle de derrière , au lieu de la gauche , il eft de même faux & fur le mauvais pied. La raifon de cette faufteiè dans cette allure , vient de ce que les deux jambes , celle dt devant & celle de derrière, qui font du centre du terrain autour duquel on galope, doivent néceflatrement être avancées , afin de foutenir le poids <ht cheval & du cavaHer ; car autrement le cheval fe* roit en danger de tomber en tournant » ce qui ar* rive quelquefois , & ne laifle pas d’être dangereux. On court auflî le même rifque quand un cheval galope défuni.

Un cheval fe défunSt de deux maniéf’es , tantôt du devant , & tantôt du derrière ; mais plus ordinairement du derrière que du devant. Il fe défunît du devant , lorfqu’en galopant dans l’ordre quil doit avec les jambes de derrière à la main où il va , c’eft la jambe de dehors du devant qui entartie le chemin , au lieu de celle de dedans. Par exemple , lorfqu’un cheval galope à main droite , & que ta jambe gauche de devant eft la plus avancée au lieu de la droite , il eft défuni de devant ; & de même, fi en galopant à main gauche , il avance la jambe droite de devant au lieu de la gauche « il eft encore défuni du devant. Il en CR de même pour le derrière : fi c’eft la jambe de dehors de derrière qui entame le chemin , au lieu de <ene de dedans, û eft défuni du derrière. Pour comprendre enco^ mieux ceci , il faut faire attention «que lorfqu’un cheval en galopant à droite, a tes jara^bes dé dé* vant placées comme Udcvroities avoir fourjth loper à gauche, il est désuni du devant ; & lorsque les ïambes de derrière font dans la même pofition ^ où ii devroit les avoir, à gauche, lorfqu il galope à droite, il eft’défuni du derrîèi’e. Il en eft de même ^ur la main gauche,

; Il faut remarquer que pour les çhevanx dechaflTç 

fie de campagne, on entend toujours, fur-tout en France, par gflloper fur le bon pied, galoper fur )e pied droit. Il y a pourtant quelques nommes de .cheval qui font changer de pied à leurs chevaux, .afin de repofer la jambe gauche, qui eft celte oui fouffre ie plus, parce qu’elle porte tout te poids, au lieu que la droite entamant le chemin » a plus de . liberté « & ne fe fatigue pas tant. VJmUe.

L’am)3le eft nne allure plus bafle que celte du pas, mais infiniment plus allongée, dans laquelle le cheval n*a que deux mouvemen », un pour chaque côté, dfe ftçon que les deux jambes du même côté, celle de devant & celle de derrière fe léven ; en uh mên : e-temps, Se fe portent en avant enfembie ^ & dans le temps qy*eiles fe pofent à terre, ^uffi enfemble, elles font fuiviet de celles delWre côté, qui font le même mouvement, lequel fe continue alternativement.

PoiA— qu’un cheval aille bien IHimble, il doit marcher les hanches bafies & pliées^ & pofer les pieds de derrière > un grand pied au-delà, de l*endroit où il a pofé ceux de devant, & c’eft ce qni &it qu*un cheval d’amble fait tant de chemin, veux qui vont les tianches hautes & roides n avancent pas tant $c fatiguent beaucoup plus un cavalier, les chevaux .^’amble ne font bons oue dans un terrein dôu^c & |iini, car dans la boue oc dans un terrein raboteux, [un cheval ne peut pas foutenir long— temps cette ’allureJ On voit à caufe décela, plus de chevaux de cette efpèce en Angleterre quen France, parce que le terrain y eft plus doux 8t pins uni, mais généralement parlant, un cheval d amble ne peut pas 4urerong-temps, & c’eft un figne de fpiblefle , qans la J^fiipart de ceux qui amblent : les" |ennes ^ poulains même prennent cette alhire dans la prairie, ’jAifqu’à ce qu’ils aient aftèz de force pour troterSc ’galoper, fi y a beaucoup de braves chevaux qui, ! [après avoir rçndu de longs fervices* commencent à ambter, parce que leurs refibrts venant à s’ufer, [ils ne peuvent plus foutenir les autres allures ^al leur étoient auparavant ordinaires & naturelles. l.*eiltrer*pas, qu’on appelle aMfti trnquihavd <, eft [ « in train rompu, qui a quelque chofè de lamble. iLes chevaux qui n’ont point de reins & quVn firefle fur les épaules y ou qui commencent à avoir es jambes ufées & ruinées., prenneiit ordinaireinent cette allure. Les chevaux ^e charge par ’cxf mple, qui fon^ ohlijgés de falr^ dUigençe, après 5 yoiHrotii pendant qiielquei ahnêesil fardeau &r . ^ fSSP ?  ? V>ïf5u’îl^ û^iit j>l^< #B*, & XoTfe pfur A X. ^ <37

foutenir r^âlon du trot, p^eiinjènt ^ nf^a U ! t€, efpe<^ ’de tîïcotement de jambes, vîte & fnivi, qui a Ta* d’un amble rompu, & qui eft, à propneôient patî1er, ce qu’on appelle enm-péu ou traquenard. L’Aubin.

On s^pelle auhînyVtht allure dans laquelle le cHevat en galopant avec les jambes de devant, tfolk ou va Kamt)le avec le train de derrières Cett «  allure, qui eft t.rès-vilaîne, eft le train des cfcevau* qui ont les hanches foibles & le derrière ruiné,’8c qui font extrêmement fatigués à la fin d’une longue courfe. La plupart des chevaux de pofte a.ubinenît au lieu de galoper franchement ^ les poulains qui n’ont point encore aftez de force dans les hanches pour chafler & accompagner t devant, & qu’on vent trop tôtpreffer au galop, prennent auffi cette tf//(^r<, de même que les chevaux de chaflê’, lorsqu’ils ont lés jambes de derrière ufées. Pis AILURBS DU CpSVAL. ( DyPATT).’ Les allures • du cheval ont des propriétés di » rentes les unes des aun-es, & cependant fe réunU^ fent en quelques points.

Le pas eft eftimé lorfqu’it efi foutenu » allongé, bien cadencé, & noble.

Le foutien de Cette allure vient de la l>onne attitude du cheval, & dét’emplfi de fes jambes con^ formémentaux loix de la nature, iorfqu’aucun accident n’en dérange le bon ordre, & que la coni^ tmâion de l’animal eft l>onne. Dans le pas foutenu, la pofition de la tète du cheval ne vario point ; il la conferve longtemps, parce que fes forces fçnt ménagées.

Le pas eft allongé lorfque le terrein qu*embrailê le cheval dans le déplacement de fes jambes e$ confidérable. Il n’eft allongé avec grâce, & même avec fureté pour l’animal, qu’autant que fon fou^ tien n’eft pas détruit:& pour cela le compas formé par les jambes de devant ne fera point trop ouvert ; car l’animal fe rappetifteroit, perdroit de fa nobtefte & de fon ioutien; il ne gagne en longuei|r qu’aux dépens de fon élévation. —

I^e pas doh de plus être cadencé, parce que chaque battue, en fe fàifant entendre à des diftanc^ égales, forme iine fuite de fons ^aux. Par cette égalité on juge que lès membres font bien d’accôÂl entre eux pour la force & pour h mobilité. Une cadence hardie èftjprèférable k celle qui rèfultera d’un pied pofé mollement. Tout cheval qui marclie mollement dénote de la fpibleiTe. { L’attitude des jambes, ta pofition du pied v ta régularité de$ inpuvements font, à ofaferver— av^ un foin particulier par celai qui cherche im’beau pas. A cette a/^ff chaque jampeikft entendre très* dindement fa battue, ce qui forme quatre* temps. Lé trot, qui eft plus vite, pe fait entendre qut deux tetmps, fi ranimai eft bon & fi fes membres

"fctnc^’àccord. ht courts intervalles qui fe trouvent
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XDtre Upoiie iesicux jambes d’iagonalemeiit op|)o£èefty ne (e font fentir qu’à Voàl : Toreille ne fauroiî lef dîAingueryfi le cheval eft foutenuSc égal ^ns (on devant & dans fon derrière. On defire nue le trot fott foUtenH « allongé, Jurdi, cadencé, & brillant.

Le foutien n’exifie ^ue par b bonne pofition des jambes dans leur inniiion, & dans robfervanon confiante des lois de Féquilibre.

Le trot allongé aux dépens de fon footien, eft défordonné ; & ces deux propriétés doivent (e trouver TéuBÎes pour former une bonne all^c^ Il eil hardi (i chaque pied dans fa battue poTc • avec fermeté & fans tâtonner. Dans Le cas où cela arriveroit, on peut penfer que Tanimal craint la ^aâion de la part du terrein^ & que le contrecoup le fait feuffrir..

Le trot efl cadencé quand les battues qui Te font entendre confêcutivement » font également efpacées.

Il efl brillant lorfque les membres fe déploient avec vieueur, oue h battue eft prefte, & que les ^emps font ferres & vifs. Un trot lent & traînant, vient de la défunion & du peu d^harmonie des jnembres^ il eA défeâueiiv.

Dans le galop à quatre temps, le mouvement ^es jambes éft le même qu*au pas. Cette allure eft harmooieufe & pleine de grâces. Les chevaux liants & nerveux toutà-la-^oh, & iur-tout les chevaux de race qui favent (c foutenir, ont cette belle aliure : elle n*eft pas vite, mais les membres s*y déploient bien. Les quatre battues y font également « fpacées ^ & plus elles font vives » plia Tair efl brillant.

Le galop ordinaire efl à trois temps. Les deux jambes, la gauche de devant & la droite de derrière fe font entendre à-la fols. Les mémtscondi--tions s’obfervent dans ce galop & dans le précédent, i l’exception du quatrième tçmps. Dans le galop à deux temps, on n’entend que -deux battues ^ les deux ïambes îliaconalementop•|iofées tombeat^enfemble. Je préfererois ce dernier air de galop, parce qu^il tient plus de ia nature du /aut, qu’il martpie plus de liberté, d’ai£ince, de Jégéreté & de neit dans le cheval, & STil paroit le phis propre à produire de la vkefle. ans ce galop » ia détente du reflbrt efl plus viv «  & plus prefte : les deux jambes de derrière font mou » éloignée^ Tune de lautre ; & le cheval eft .plus long-temtis enlevé que dans les autves airs de ^lop, puifque les jambes partent toutes dans un efpace de temps « moiadre que dans le jalop à quatre temps.

Si le dievàl tjk cet air, traliie les hanches, & ne ramène pas les jambes de derrière près de la ligne 4iu centre de gravité, fon galop A découAi ; on entend dem battues trop éloignées Tune de Pauafe, & moUemem frappées : Taniinal efl iknsaae. J4ais fi fes jambes ôiflent bien, ce galop fera acide &l)si|laof. Plus les deux battues lerom fer-A MB

rit%, plus il y aura de fierté dans la marcha éa cheval.

ObftrvâMn fur Us allures.

Dans les deux Muns les plus lentes, le pas & le trot » le cheval ne quitte pas terre de fes quatre jambes à-la-fois, &ila toujours furie terrein une de fes jambes de derrière. Cepenaant un auteur célèbre prétend qu*il y a un inftantoù aucune jambe de derrière ne pofe à terre. Cela eft mal vu : car fi cda étoit, n n*y auroit aucune différence du trot &du galop. Or il eft conflant qu’il y en a une coofidérable ; & c’eft une £iufle obfervation de la part dfe cet auteur * qui apparemmem n’a vu ({te des chevaux fur les épaules, où qui ne connoît pas au jufte le mécanifme des aâions du chcvaL Dans le galop « le cheval perd terre, il eft un inflant en l’air 4 & la même jambe continue tou » jours la fonâion d’appui & de reflan, tant nue le cheval eft uni à la même main. Le cheval corn* mence (a progreiîon par le pas ; tl fe met enfuite an trot ou au galop ^ielon qu’on le prefte : mais il ne peut partir vivement & preftement au premier ébranlemem^ c’eft une ch^e d’expérience. Celui qui eft lent à raflembler fes forces > pour partir au galop, eft foîble ; —celui qui pan aifément « nette «  ment t & fans précipitation du pas au g^op, eft an contraire v^eureux.