El Arab, l’Orient que j’ai connu/Épilogue

Lugdunum (p. 253).

Épilogue

Et maintenant que s’achèvent dans ma pensée tous ces voyages jeunes, ma vieillesse commencée entrevoit de retourner vers l’un de ces là-bas pour revoir, avant la fin, un peu de ce que j’ai tant aimé.

La Tunisie, peut-être ?

En attendant de réaliser ce rêve, qui peut ne rester qu’un rêve, c’est dans l’étude de mes vieilles grammaires arabes que je retrouve mes beaux passés enrichis d’Islam.

Même cette épouvante qui s’appelle verbes sourds, concaves, assimilés, défectueux, hamzés, trilitères, quadrilitères, et les dix formes de leurs dérivés ne parvient pas à me rebuter. Déchiffrant telle petite histoire de Goha, je me crois encore au désert, écoutant, accoudés en rond depuis une heure, les Bédouins « parler mulet, ». Et, tout à coup, je sens que je respire mieux, que tout ce qui nous écrase actuellement s’éloigne. Et la vie devient belle en dépit de ce qui la fait si hideuse.


Puissent ceux que tentera ce livre y trouver ce que j’ai tâché d’y mettre : la joie d’échapper un moment aux horreurs du cyclone universel.


Fin