Édition de la « Société nouvelle » (p. 32-33).
◄  XV
XVII  ►


XVI


Une figure d’ange d’ébène
aux ailes de solide métal d’or
s’est levée sur mon cœur qui dort
empreint du rêve doux de sa chaîne,
et de larges yeux surhumains palpitent
comme des gisements d’amour à tréfonds d’âmes ;
s’allument florales de colossales pépites
d’un métal fluide et dense plus pur que l’or.


La voix retentit comme un hymne paré d’étoiles
parmi les drapeaux et les miroirs de fête ;
des cadences de marteaux géants dans des forges
hantées de chanteurs athlètes
s’allument, frissonnent, sonnent et s’estompent
pour faire place au chant doux des harpes.
Pas des géants aux chansons douces d’amour, passez
sur le rêve de mon cœur joyeux d’être enchaîné.

Des essaims de magiciens incantent :
paraissez, phosphorescences dorées,
symbole des enlacements,
chant battant des orgueils d’amants.

Des essaims de magiciennes chantent.
Illuminez, beauté,
la terre éparse de lacs d’étoiles,
la terre semée de bals de lumières
et des courses d’ægipans parmi les toiles
aranéennes des grands taillis dormants
où se jouent les lignes des lèvres qui chantent.