Discussion:Odes (Horace, Mondot)/3
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Informations sur l’édition de Odes (Horace, Mondot)/3 |
Édition : Traduction Mondot, Poncelet, Paris, 1579 Source : Internet Archive Remarques : Relu et corrigé par : |
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LE PREMIER LIVRE
des Odes de Q.Horace
FI. traduit du Latin, en
vers François.
Sur la navigation de Virgile allant en Athènes.
ode III.
PVis qu’au vouloir de l’orage,
Et des flots qu’on voit retords
En cent plis : tu mets ton corps
Dessus le marin riuage
Je prie celle qui nouë
Cette eau, la belle Cipris
Et le Pere au menton gris
Éole guider ta prouë.
Je suplie aussi d’Hélène
Les frères astres iumeaux
Te conduire fur les eaux.
Hors de naufrage et de peine.
Et toi Nauire qui flottes
Et qui vas fonde escumer
Et fendre dessus la mer
De Triton les vielles costes.
Soigneux je te pry’regarde
De rendre gay sur le bor d
D’où iay ma vie et ma mort,
Maro, que tu prends en garde.
Cil auoit diamantine
L’âme, et d’un rocher le cœur,
Qui fut premier le vainqueur
Par rames de la marine.
Quel dard de celle qui coupe
Noz ans, noz jours au milieu
A craint ce grand demi-Dieu
Des monstres voyant la troupe.
Nager horrible sur l’onde
Et regardant de son œil
Rempli et enflé d’orgueil
Les monts la fierté du monde ?
En vain Dieu voulut la terre
Dc l’Océan séparer
Si l’homme choisit la mer
Et dans ses vagues s’enserre.
On ne craint aucun martire
Pour ensuivre un fol désir,
Au mal nous prenons plaisir
Où la volupté nous tire.
Ainsi à la race humaine
Ayant offert le brandon,
Et le feu du Ciel pour don,
Promethé porta sa peine.
Après que cette estincelle
Fut rauie hors de son lieu,
Jupin le plus puissant Dieu
Punist la troupe nouuelle.
Le Ciel lors son ire enuoye
Pour se venger de nos maux
À mille diuers troupeaux
D’ennuys, ils nous mist en proie.
Et la mort qui ne sommeille,
Nous guettant, double ses pas :
Pour nous fermer au trespas
Son dard cruel elle esueille.
Quand Dédale voulut fendre
Ce Ciel, d’un superbe vol,
Comme téméraire et fol
Des Dieux l’ire il peut apprendre.
Le trauail d HercuI’, l’audace
De son cœur, print les enfers :
Rien n’est en cest vniuers
Que l’homme mortel ne brasse.
L’homme toutes choses dompte,
Seul en prenant ses esbats
Par folie, du plus bas
Au plus hault des cieux il monte.
Mais quoi ? las ! chetiue poudre
Nous faisons par nos mesfaits
(De nos malheurs les attraits)
Sur nous s eslancer la foudre.