Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Ypsilanti

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YPSILANTI, famille grecque fanariote, originaire de Trébizonde, acquit à partir du XVIIIe s. un grand crédit et d’immenses richesses à Constantinople, où ses membres exerçaient auprès de la Porte les fonctions de médecins et de drogmans. - Alexandre Y. fut quelque temps prince de la Valachie, puis il revint à Constantinople où il jouit quelque temps d’un grand crédit ; néanmoins il fut disgracié et mis à mort en 1805, quoiqu’il eût alors plus de 80 ans, à cause des relations que son fils Constantin entretenait avec la Russie. — Constantin, fils du préc. forma dès sa 1re jeunesse le projet de délivrer la Grèce. Quoique ses relations avec les Russes excitassent les soupçons du sultan, il fut, par considération pour son père, nommé hospodar de Moldavie en 1799, puis de Valachie en 1802. La Russie, dont il avait brigué la protection, stipula pour lui qu’il resterait en fonctions pendant 7 ans ; le sultan ayant voulu le révoquer malgré cette clause, il s’ensuivit une guerre. Après le traité de Tilsitt (1807), Constantin se retira en Russie, où il mourut en 1816. — Alexandre Y., fils aîné du préc., né en 1792, entra au service de la Russie, devint en 1814 colonel et un peu plus tard aide de camp de l’empereur Alexandre ; se mit en 1820 à la tête d’une association formée pour la délivrance de la Grèce sous le nom d’Hétérie, et passa le Pruth en 1821 à la tête d’un petit corps, appelant les Grecs à l’indépendance, mais il fut vaincu à Dragachan et à Skulleni, et se vit obligé de se réfugier en Autriche, où il fut retenu captif jusqu’en 1827. Accablé par ses revers, il tomba malade et mourut à Vienne en 1828.