Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Brésil

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BRÉSIL, immense contrée de l'Amérique du S., entre la république de Vénézuéla et les Guyanes au N., les Provinces-Unies du Rio-de-la-Plata, l'Uruguay, le Paraguay au S., le Pérou et la Nouvelle-Grenade à l'O., l'Océan Atlantique à l'E. ; s'étend de 37° 45' à 73° 4' long. O. et de 4° 33' lat. N. à 33° 54' lat. S. ; env. 8 000 000 d'h., dont beaucoup sont Indiens, nègres et métis. Capit., Rio-de-Janeiro. Sous la domination espagnole, le Brésil formait 11 capitaineries générales. En 1829 il a été divisé en 18 provinces :

Provinces. Chefs-lieux.
Rio-de-Janeiro, Rio-de-Janeiro.
San-Paulo, San-Paulo.
Santa-Catarina, Nossa-Senhora-do-Desterro.
San-Pedro, Portalègre.
Matto-Grosso, Matto-Grosso (ou Villa-Bella).
Goyaz, Goyaz (ou Villa-Boa).
Minas-Gereas, Ouro-Preto (ou Villa-Rica).
Espirito-santo, Vittoria.
Bahia, Bahia (ou San-Salvador).
Sergipe, Sergipe.
Alagoas, Alagoas.
Pernambuco, Pernambuco.
Parahiba, Parahiba.
Rio-Grande, Natal.
Ceara, Ceara (ou Fortalezza).
Piauhy, Oeyras.
Maranhao, Maranhao (ou San-Luiz).
Para, Para (ou Belem).

Postérieurement, 2 nouvelles prov. ont été formées, Parana et Amazonas. Sous le rapport ecclésiastique, l'empire est divisé en 9 diocèses, relevant tous de l'archevêque de Bahia, métropolitain du Brésil.

On trouve dans l'intérieur plusieurs chaînes de mont. : la Serra-do-Mar, dont les plus hauts sommets ne dépassent pas 1200m, la Serra-de-Mantiqueira, chaîne centrale, dont quelques sommets atteignent 3400m, la Serra do-Espinaço, qui prolonge la précéd. vers le N. Ce pays est arrosé par un nombre infini de fleuves, l'Amazone et presque tous ses affluents de gauche, le Tocantins, le Parahiba, le San-Francisco, le Parana, etc. Le climat varie suivant les latitudes, les hauteurs et le voisinage de l'Océan : dans les plaines, brûlantes chaleurs et pluies abondantes; sur le sommet des montagnes, froid glacial, neiges presque continuelles. Le sol en est éminemment fertile, les richesses minérales y sont immenses : on y trouve des diamants, de l'or, de l'argent. La végétation est magnifique et originale; d'énormes forêts vierges couvrent encore une grande partie du pays; on en tire le bois de Brésil. Le pays nourrit beaucoup de chevaux et de bêtes à cornes, qu'on y laisse vivre en liberté; des singes, des perroquets, des aras et autres oiseaux en grand nombre; les insectes y fourmillent. Les Guaranis et Brésiliens sont les principales familles indigènes du Brésil. — Découvert en 1500 par l'Espagnol Vincent Pinzon et par le Portugais Cabral, exploré l'année suiv. par Améric Vespuce au nom du roi de Portugal, le Brésil ne fut d'abord pour le Portugal qu'un lieu de déportation. La colonisation commença en 1531. Les Hollandais s'y introduisirent dans le siècle suivant, et peu à peu ils conquirent presque tout le pays (1624-40); mais les indigènes, unis aux anciens colons, les en chassèrent en 1654, et les Portugais reprirent leur place. Les rois de la maison de Bragance s'intitulaient rois de Portugal et de Brésil. Chassés d'Europe en 1807 par Napoléon, ils vinrent se fixer à Rio, mais ils n'y restèrent que jusqu'en 1821. Leur retour à Lisbonne fit perdre le Brésil au Portugal. Ce pays se déclara indépendant en 1822, se donna une constitution, et élut pour Empereur don Pedro I, fils de Jean VI, roi de Portugal. Quand la mort de ce dernier (1826) eut laissé les deux trônes à don Pedro, ce prince céda le Portugal à sa fille dona Maria pour se fixer au Brésil; mais, en 1831, à la suite de troubles, il abdiqua en faveur de son fils, don Pedro II, né en 1825, et dont la minorité a expiré en 1840. Le gouvernement est une monarchie représentative avec une chambre de députés et un sénat. — On doit à M. E. Liais une Exploration scientifique du Brésil, 1865, in-fol.