Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BERFAY

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BERFAY, ou BERFAI, BERFER ; Berfeïo, Berofacium ; commune dont le nom a une étymologie analogue à celle de Beaufay qui précède, sans que nous puissions l’expliquer convenablement. Du canton et à 7 kilom. 1/2 S. de Vibraye, de l’arrondissement et à 9 kilom. N. de Saint-Calais ; à 19 kil. 1/2 E. du Mans. Autrefois du doyenné de Saint-Calais, dans l’archid. de Montfort ; diocèse du Mans ; élection de Château-du-Loir. — Distances légales, 8, 10 et 50 kilomètres.

descript. Bornée au N., par Vibraye ; par Valennes, à l’E. ; au S., par Conflans ; à l’O., encore par Conflans et par Sémur ; sa forme est celle d’un ovale s’étendant du N. O. au S, E,, dans lequel le bourg se trouve au tiers de l’extrémité E. — Le bourg entoure l’église au N., à l’O. et à l’E. ; celle-ci n’a rien de remarquable ; clocher en flèche assez élevé. — Cimetière attenant à l’église.

populat. De 95 feux jadis, elle est de 146 actuellement, qui se composent de 378 indiv. mâles, 398 fem. ; tot., 776, dont 119 dans le bourg.

Mouv. décenn. De 1803 à 1812 inclusiv. : mar, 43 ; naiss., 212 ; déc., 227. — De 1813 à 1822 : mar, 51 ; naiss., 285 ; déc., 215.

hist. ecclés. Eglise dédiée à S.-Pierre ; assemblée le dimanche le plus prochain du 29 juin. — La cure était à la présentation de l’abbé de S.-Calais. — Si l’on en croit les traditions anciennes, S. Thuribe, condisciple de S. Julien, étant venu dans le 13.e siècle, prêcher l’évangile dans le territoire où est situé Saint-Calais, descendit chez Gaïan ou Gaïanus qui habitait ce lieu et y possédait un bénéfice ou commandement militaire qu’il tenait des Romains. Par ses dons et les soins de Sabine, son épouse, S. Thuribe bâtit plusieurs oratoires dans les environs, tous sous le patronage de S.-Pierre, dont celui de Berfay, territoire du bénéfice de Gaïan, fut cédé depuis au cénobite Karilefus ou S.-Calais. — Suivant Hiret (Antiq. d’Anjou), Henri II, roi d’Angleterre, pour expier le meurtre de Thomas Becket, évêque de Cantorbéry, fonda le 7 juin 1160, le prieuré conventuel de Monnoie près Baugé, de l’ordre de S.-Etienne-de-Grammont, dont une succursale fut établie à Berfay ; c’était, nous le pensons, la maison priorale que Lepaige dit avoir existé en ce lieu. Je ne crois pas qu’il fut exact de dire, comme l’a fait également Lepaige, que les religieux de S.-Calais perçussent la moitié des dîmes de la paroisse : le censif de cette abbaye, que j’ai sous les yeux, ne mentionne nullement Berfay ; cependant, ils présentaient à la cure, et leurs droits pouvaient avoir une date plus récente que le censif dont je parle, qui est de 1391. Quoiqu’il en soit, un aveu fait le 25 octobre 1465, pour la châtellenie de S-Calais, par Jean de Bueil, chevalier, comte de Sancerre, à Jean de Bourbon, chevalier, comte de Vendôme, pour raison de sa baronnie de Mondoubleau, porte ces mots : « Le curé de Berfer tient de moy en garde et au divin service, le presbitaire dudit lieu de Berfer, ainsi se poursuit, avec ses appartenances. »

hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la terre de la Cour des Défais ; la paroisse relevait de la juridiction de Saint-Calais, et en partie du baillage de Cherré, de la baronnie de la Ferlé-Bernard. La Cour des Défais et le fief des Grandes-Loupes, deux terres où il existe des vestiges d’anciens châteaux, appartenaient à la maison de Courtarvel, qui possède encore la première. Il y avait en outre les fiefs de Lussaut, de Chavignole et des Ménils.

hist. civ. Le sieur Lechat, curé de Berfay, fit don, à cette commune, au commencement du 19.e siècle, d’un pré estimé mille écus et de sa bibliothèque, dont doivent jouir ses successeurs.

hydrogr. Les ruisseaux de Fresné et de Boutry arrosent la commune, le premier du N. à l’E., en la séparant de Vibraye ; le second, de l’O. à l’E., en passant dans le bourg.

géolog. Minéral. Sol montueux, du N. O. au S. E., et depuis le bourg jusqu’à l’extrémité S. de la commune ; généralement boisé ; terrains tertiaires et de transport, offrant des sables quartzeux, du grès, du minerai de fer limoneux, de la marne, à une assez grande profondeur.

divis. des terr. En labour, 989 hectares ; bruyères et landes, 92 ; prés et prairies, 17 ; bois de futaies, 6 ; taillis, 983 ; rout. et chem., 26 ; eaux cour., 65 ; Total, 2,188 hectares. Les bois, dont la majeure partie sont nommés Bois Clairs, attenans à la forêt de Vibraye, sont d’essence de chêne, bouleau, tremble et autres bois blancs.

contrib. Foncier, 2,825 fr. ; personn. et mobil., 285 fr. ; port, et fen., 69 fr. ; 9 patentés : dr. fixe, 37 fr. ; dr. prop, 15 fr. ; Total, 3,231 fr. — Perception de Vibraye.

cultur. Terres assez grasses et fertiles, vers l’est ; sablonneuses et pierreuses appelées crau, plus généralement ; cultivées en seigle, méteil, froment, avoine ; peu en orge et en trèfle ; chanvre, pois ; beaucoup d’arbres à fruits ; prés de peu de qualité ; bestiaux, ruches. — 29 fermes, 22 bordages ; 19 charrues. Assolement quadriennal.

comm. agric. Peu de grains à exporter, peu de graine de trèfle ; chanvre et fil, cidre, bois et charbon ; jeunes bestiaux et porcs, laine, miel et cire.

comm. industr. Fabrication de quelques pièces de toile ; extraction du grès, employé sur la route n.° 6 ; extraction du minerai de fer, pour la forge de Cormorin, située dans la commune de Champrond.

march. fréq. Vibraye, Saint-Calais ; Mondoubleau (Loir-et-Cher).

rout. et chem. La route départementale n.° 6, de la Ferté-Bernard à la Chartre, traverse la commune en passant dans le bourg.

habit. et lieux remarq. Parmi les noms déjà cités, les fiefs de Lussaut et des Menis, sont des fermes aujourd’hui ; la Cour du Bois, lieu dont nous avons déjà donné la signification, ferme également ; le Chêne-aux-Fées, dénomination qui tient aux superstitions qui ont succédé au culte druidique ; etc.

etabliss. publ. Mairie, succursale ; institutrice pour les filles. Bureau de poste aux lettres à Saint-Calais.