Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance/Carreau
CARREAU, s. m. (quarrel, guarriau, boujou). Trait de l’arbalète à main ou de la grande arbalète à tour.
Le carreau d’arbalète diffère de la flèche en ce qu’il est plus court, possède un fer plus fort et pesant, et n’est empenné que de deux pennes au lieu de trois.
La longueur du carreau de l’arbalète à main varie — suivant la force de l’arme — entre 163 millimètres (6 pouces) et 217 millimètres (8 pouces). Rarement dépasse-t-il cette mesure. Voici quelle est la forme du carreau de l’arbalète à moufles (fig. 1), moitié d’exécution.
En A, est montré le fer par la pointe et présentant une section carrée. En B, est montrée la penne de champ, avec l’encoche très-peu profonde dans laquelle vient frapper la corde de l’arc, Le carreau était maintenu sur l’arbrier de l’arbalète au moyen d’un ressort très-doux de corne ou d’acier (voy. Arbalète).
La tige du carreau, faite d’un bois dur et lourd, est cylindrique, et le projectile est équilibré aux deux cinquièmes environ du bout ferré, en X. Il existe aussi des fers d’arbalète dont le bout est triangulaire, ainsi que l’indique la section C. Mais, avant le milieu du xive siècle, il n’est pas rare de trouver des fers de carreaux d’arbalète qui ont la forme conique (fig. 2[1]). Il existe à la base du cône creux, ce en a, une légère encoche dont nous n’apprécions pas l’utilité. Nous avons assez fréquemment trouvé de ces fers coniques dans des joints de vieilles murailles de défense.
- ↑ Du cabinet de l’auteur, provenant de fouilles faites sous des maçonneries écroulées au xiiie siècle (Carcassonne), siège de Trincavel (grandeur d’exécution}.