PORTAIL, s. m. Avant-porte. Ébrasements ménagés extérieurement en avant des portes principales des églises pour former un abri. Ce qui distingue le portail du porche, c’est que le portail ne présente pas, comme le porche, une avancée en hors-d’œuvre, mais dépend des portes elles-mêmes. Bien que les portes des cathédrales de Paris, de Bourges, d’Amiens, de Reims, de Rouen, de Sens, de Senlis, soient abritées par des voussures profondes surmontées même de gâbles, comme à Amiens et à Reims, cependant on ne saurait donner à ces saillies le nom de porches.
Les portails de nos grandes églises ont fourni aux architectes du moyen âge des motifs splendides de décoration. Ils sont ornés habituellement de nombreuses statues, de figures et de bas-reliefs, sur les pieds-droits en ébrasement, sur les voussures et dans les tympans au-dessus des portes. Cette disposition des portails d’églises appartient à notre pays, à l’architecture issue de l’Île-de-France au XIIe siècle, et certainement on y reconnaît la marque d’un sentiment vrai et grand de l’art décoratif. Entourer ainsi les portes principales des églises d’un monde de statues et de bas-reliefs formant parfois une suite de scènes dramatiques, c’est une idée hardie, neuve, et qui produit un grand effet, car on ne saurait fournir une place plus favorable au statuaire. Les ébrasements obliques, éclairés par le soleil de la manière la plus variée, donnent aux sculptures un relief qui semble leur prêter la vie. Aussi la plupart de ces grands portails, tels que ceux de Notre-Dame de Paris, de Reims, d’Amiens, forment de véritables poëmes en pierre qui attirent toujours l’attention de la foule (Voy. Cathédrale, Porte.)