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GIROUETTE, s. f. Wire-wire. Plaque de tôle ou de cuivre munie d’une douille ou de deux anneaux, et roulant sur une tige de fer placée au sommet d’un comble. Les girouettes sont destinées à indiquer d’où vient le vent. Pendant le moyen âge, il n’était pas permis à tout le monde de placer des girouettes sur les combles des habitations. La girouette était un signe de noblesse, et sa forme n’était pas arbitraire. « Les gentilshommes, dit le Laboureur[1], ont seuls droit d’avoir des girouettes sur leurs maisons ; elles sont en pointes comme les pennons, pour les simples chevaliers, et carrées comme les bannières, pour les chevaliers bannerets. » — « On sait, dit encore Sainte-Palaye[2], que le premier acte de possession d’un fief, d’une seigneurie, d’une place prise à la guerre, était marqué par la bannière du nouveau seigneur, arborée sur le lieu le plus éminent, sur la tour la plus élevée. » Les girouettes anciennes sont rares ; habituellement elles étaient peintes aux armes du seigneur ou découpées de façon à figurer les pièces de ces armes ; quelquefois on les surmontait d’une couronne, mais cela vers la fin du XVe siècle. La plupart des girouettes ou wire-wire anciennes sont disposées de telle façon que la partie pleine est maintenue en équilibre par des contre-poids, de manière à faciliter le roulement sur le pivot de fer (1).


Les girouettes du moyen âge sont petites, haut montées sur les tiges de fer et accompagnées d’épis en plomb (voy. Épi). L’Hôtel-Dieu de Beaune conserve encore les anciennes girouettes de ses combles, peintes aux armes de Nicolas Rollin, chancelier de Bourgogne (1441) ; ces girouettes sont carrées, avec un seul contre-poids, et décorées aux deux angles extrêmes de feuilles découpées. Voici l’une d’elles (2). Nous avons encore vu au château d’Amboise, en 1833, des girouettes du commencement du XVIe siècle, aux armes de France découpées et couronnées (3).


Il y a longtemps que tous les bourgeois de France peuvent mettre des girouettes sur leurs maisons, et ne s’en font-ils pas faute.

  1. Origines des armoiries, p. 93. (Voy. Salvaing, Chambolas, et la Peirère.)
  2. Mémoires sur l’ancienne chevalerie, t. I. p. 360 (Notes).