Dictionnaire pratique et historique de la musique/Fifre
Fifre, n. m. Modèle ancien de petite
flûte traversière à tube cylindrique
percé de 6 trous ; on lui assigne une
origine allemande, et c’est par les
troupes suisses au service de la France
qu’il semble avoir été introduit dans
nos armées, où il s’unissait au tambour.
Les comptes du règne de François
Ier accusent la présence parmi ses
musiciens de trois F. et trois tambourins,
et les bas-reliefs du tombeau de
ce prince figurent en effet ces instruments
dans la représentation de la
bataille de Cerisoles. En Angleterre,
la plus ancienne mention d’un joueur
de F., dans le personnel attaché à la
maison de Henry viii, date de 1547 ;
au couronnement de la reine Élisabeth
(1558) sont présents deux F. et deux
tambourins. D’après l’Orchésographie
(1558) les airs que jouaient les F.
n’étaient pas notés : « Ceux qui en
sonnent jouent à plaisir et leur suffit
de tomber en cadence avec le son
du tambour ». L’usage du F. aux
armées s’est maintenu jusqu’à nos
jours en Allemagne, en Angleterre
et chez quelques autres nations, où
il est souvent d’usage de le faire
sonner par des enfants ; mais le défaut
de justesse engendré par sa perce
cylindrique l’a fait remplacer, sous
le même nom, par un modèle spécial de
petite flûte :
Fifre (petite flûte.)
En France, le F. a figuré exceptionnellement dans la garde impériale, sous Napoléon Ier et Napoléon iii. Les troupes d’infanterie lui avaient substitué, dès le règne de Louis xiv, le hautbois et, depuis 1825, le clairon, qui est avec le tambour l’instrument militaire par excellence. (Voy. Flûte.)