Dictionnaire pratique et historique de la musique/École

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École, n. f. 1 Établissement d’enseignement primaire ou supérieur, général ou spécial. Le nom de Conservatoire est réservé, en France, à un petit nombre d’institutions musicales officielles. Celui d’É. est d’une application multiple. Sans parler ici des É. de tous genres, où l’enseignement musical est distribué accessoirement, soit en exécution des lois et règlements qui prescrivent des leçons orales, puis écrites, de chant et de théorie musicale élémentaire dans les classes primaires et primaires supérieures, soit d’une manière facultative et à titre d’ « art d’agrément », on doit rappeler que, en outre du Conservatoire de Paris et de ses succursales (voy. Conservatoire), l’État français subventionne sur tous les points du territoire 18 É. nationales de musique, que fréquentaient, au début de 1914, un nombre total de 8 480 élèves ; en outre, des É. municipales de musique fonctionnent dans diverses villes, avec des subventions accordées par les assemblées locales. Il s’y ajoute des É. entièrement libres, dues à l’initiative privée, telle que l’É. de musique religieuse et classique, fondée en 1853 par Niedermeyer, l’É. préparatoire au professorat du piano, fondée par H. Parent, la Schola Cantorum (voy. ce nom), fondée en 1896 par V. d’Indy, Ch. Bordes et Guilmant. Parmi les É, fermées depuis longtemps, qui ont rendu des services, il faut rappeler celle de Choron, à laquelle mit fin la Révolution de 1830, et qui contribua à faire renaître les chefs-d’œuvre du xvie s., et le Gymnase de musique militaire, origine du Conservatoire National de musique, en 1789. || 2. Au moyen âge les « É. de ménestrels » étaient des assemblées corporatives auxquelles se rendaient une fois l’an les hommes de la même profession, venus de toutes les contrées. Ces réunions se tenaient en carême, époque de chômage pour les joueurs d’instruments, dont la principale industrie était d’accompagner les danses. || 3. Caractère commun aux œuvres d’art d’un même pays, d’une même époque, ou à celles que la direction ou l’exemple d’un même maître a inspirées : « l’É. française », « l’É. romantique », « l’É. franckiste ». || 4. Caractère scolaire d’une composition. La fugue d’É. obéit à des règles rigides qui ne sont pas toutes suivies dans les compositions des maîtres. || 5. Titre donné à des ouvrages d’enseignement : L’É. d’orgue, de Lemmens.