Dictionnaire portatif de cuisine, d’office, et de distillation/VIN

inconnu
Lottin le Jeune (p. 732-733).
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VIN : le vin est le jus du raisin, tiré, par une forte expression, après l’avoir laissé fermenter plus ou moins de tems, selon la qualité du raisin, le plus ou moins de corps qu’on veut donner au vin. Pour le détail des différens vins, de leur usage, de leurs bonnes ou mauvaises qualités, voyez le Dictionnaire domestique.

Vin brûlé. Mettez dans un vase qui souffre le feu, de bon vin de Bourgogne, une pinte par exemple avec une livre de sucre, un peu de macis, de cloux de girofle, un brin de romarin, deux feuilles de laurier. Faites chauffer à feu vif, allumez-le avec du papier, lorsqu’il sera chaud, & le laissez brûler jusqu’à ce qu’il s’éteigne tout seul. Comme ce vin est fait pour ranimer, il faut le boire le plus chaud possible.

Vin des Dieux. Pelez deux citrons, & les coupez par tranches ; coupez de même deux pommes de reinette pelées ; mettez-les dans un plat avec trois quarterons de sucre en poudre, une chopine de vin de Bourgogne, six cloux de girofle, une cuillerée d’eau de fleurs d’oranges. Couvrez bien le tout & le laissez infuser deux ou trois heures. Passez ensuite ce mêlange à la chauffe comme l’hypocras. Ceux qui aimeront le goût de l’ambre & du musc, en peuvent mettre un peu ; cette liqueur est très-agréable.

Nous n’entrerons point ici dans le détail des différens vins & de leurs qualités ; cet article seul fourniroit la matiere d’une ample traité ; nous nous contenterons de dire ici qu’autant l’usage modéré du vin peut être utile à la santé autant l’excés en est funeste, sur-tout de ceux qui sont extrêmement spiritueux, en ce qu’ils tendent trop les conduis du cerveau ; effort qui est toujours suivi d’un relâchement qui leur fait perdre de leur ressort. Aussi voit-on les buveurs de profession finir par un état de stupeur ; quand il ne leur survient pas d’accidens plus fâcheux.