Dictionnaire portatif de cuisine, d’office, et de distillation/LIMAÇON

inconnu
Lottin le Jeune (p. 365-366).

LIMAÇON : animal renfermé dans une coquille, faite en forme de spirale. Il y a des limaçons de jardin, de vigne, de mer & de riviere. Dans les pays de vignobles, on mange ceux qui se trouvent dans les vignes & les pépinieres ; on ne s’en sert guères que sur la fin de l’hyver, & au printems ; car, du moment où les vignes commencent à bourgeonner, on n’en use plus.

Limaçons. (Maniere d’apprêter les) Il faut les laver trois fois dans l’eau froide pour en ôter la mucosité ; on les fait bouillir ensuite dans deux ou trois eaux différentes, afin de ramollir leur chair qui est fort compacte : on les farine ensuite, & on les fait frire. D’autres les mettent en pâté, avec force assaisonnemens.

Limaçons. (Autre maniere d’accommoder les) Faites-les bouillir dans leurs coquilles ; tirez-les ensuite de l’eau dans laquelle ils ont bouilli, & de leur coquille avec une fourchette. Jettez-les dans l’eau fraîche ; levez les coquilles, & mettez dans chaque du beurre manié de fines herbes avec sel & poivre ; remettez-y les limaçons ; couvrez du même beurre ; faites rôtir sur de la braise bien allumée.

Observation médecinale.

Les limaçons de vigne, car ce sont les seuls dont l’usage puisse être permis, ne conviennent qu’à ceux qui ont besoin d’une diéte mucilagineuse & gluante, ou à des estomacs qui digerent tout ; encore le fréquent usage leur pourroit nuire, parce que la chair en est pesante, & difficile à digérer. Mais s’ils ne sont pas sains comme aliment, ils peuvent être très-utiles comme médicament ; & l’on en fait des bouillons qui sont fort propres pour adoucir les âcretés qui irritent la poitrine, pour épaissir les humeurs trop exaltées, & pour procurer le sommeil à ceux qui sont travaillés d’insomnies habituelles.