Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Favori et favorite

Éd. Garnier - Tome 19
◄  Faveur Favori et favorite Fécond   ►



FAVORI ET FAVORITE[1].

De ce qu’on entend par ces mots.

Ces mots ont un sens tantôt plus resserré, tantôt plus étendu. Quelquefois favori emporte l’idée de puissance, quelquefois seulement il signifie un homme qui plaît à son maître.

Henri III eut des favoris qui n’étaient que des mignons ; il en eut qui gouvernèrent l’État, comme les ducs de Joyeuse et d’Épernon. On peut comparer un favori à une pièce d’or, qui vaut ce que veut le prince.

Un ancien a dit : « Qui doit être le favori d’un roi ? C’est le peuple[2]. » On appelle les bons poëtes les favoris des muses, comme les gens heureux les favoris de la fortune, parce qu’on suppose que les uns et les autres ont reçu ces dons sans travail. C’est ainsi qu’on appelle un terrain fertile et bien situé le favori de la nature.

La femme qui plaît le plus au sultan s’appelle parmi nous la sultane favorite : on a fait l’histoire des favorites[3], c’est-à-dire des maîtresses des plus grands princes.

Plusieurs princes en Allemagne ont des maisons de campagne qu’on appelle la favorite.

Favori d’une dame ne se trouve plus que dans les romans et les historiettes du siècle passé.


  1. Encyclopédie, tome VI, 1764. (B.)
  2. Ce mot se trouve aussi dans les Pensées, Remarques et Observations de Voltaire, ouvrage posthume, 1802, in-12 et in-8o, page 6 de ce dernier format. (B.)
  3. Histoire des favorites, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable sous plusieurs règnes, par Mlle D ***. 2 volumes, Amsterdam, 1770. (G. A.)


Faveur

Favori et favorite

Fécond