Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Verdung

Henri Plon (p. 686).
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Verdung (Michel), sorcier de la Franche-Comté, pris en 1521 avec Pierre Burgot et le Gros-Pierre. Wierus a rapporté les faits qui donnèrent lieu au supplice des trois frénétiques[1]. Tous trois confessèrent s’être donnés au diable. Michel Verdung, qui se vantait d’avoir un esprit nommé Guillemin, avait mené Burgot près du Château-Charlon, où chacun, ayant à la main une chandelle de cire verte qui faisait la flamme bleue, avait offert des sacrifices et dansé en l’honneur du diable. Après s’être frotté de graisse, ils s’étaient vus changés en loups. Dans cet état, ils vivaient absolument comme des loups, dirent-ils.

Burgot avoua qu’il avait tué un jeune garçon avec ses pattes et dents de loup, et qu’il l’eût mangé, si les paysans ne lui eussent donné la chasse. Michel Verdung confessa qu’il avait tué une jeune fille occupée à cueillir des pois dans un jardin, et que lui et Burgot avaient tué et mangé quatre autres jeunes filles. Ils désignaient le temps, le lieu et l’âge des enfants qu’ils avaient dérobés. Il ajouta qu’ils se servaient d’une poudre qui faisait mourir les personnes. Ces trois loups-garoux furent condamnés à être brûlés vifs. Les circonstances de ce fait étaient peintes en un tableau qu’on voyait dans une église de Poligny. Chacun de ces loups-garoux avait la patte droite armée d’un couteau[2].


  1. Liv. VI, ch. xiii.
  2. Boguet, p. 364.