Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Mog

Henri Plon (p. 469).
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Mog. De ce nom peut-être est venu le mot magus, magicien. On retrouve encore dans l’Arménie l’ancienne région des Mogs. « Le nom de Mog, dit M. Eugène Boré[1], est un mot zend et pehlvi qui a passé dans la langue chaldéenne à l’époque où le symbole religieux de la Perse fut adopté par le peuple de Babylone. 11 représentait la classe pontificale, initiée sans doute à des doctrines secrètes dont l’abus et l’imposture firent tomber ensuite ce titre en discrédit. Les prêtres ainsi désignées étaient ces anciens desservants du temple de Bélus, qu’avait visités et entretenus Hérodote, et qu’il nomme Chaldéens aussi bien que le prophète Daniel. Ils avaient encore le nom de sages ou philosophes, de voyants et d’astronomes. Lorsqu’ils mêlèrent aux principes élevés de la science et de la sagesse les superstitions de l’idolâtrie et toutes les erreurs de l’astrologie et de la divination, ils furent appelés enchanteurs, interprètes de songes, sorciers, en un mot magiciens. » Mais, au dixième siècle, Thomas Ardzérouni, cité par M. Boré, appelle encore la contrée qu’ils habitaient le pays des Mogs. Les Mogols viendraient-ils des Mogs ?

  1. De la Chaldée et des Chaldéens.