Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Métempsycose

Henri Plon (p. 457-458).

Métempsycose. La mort, suivant cette doctrine, n’était autre chose que le passage de l’âme dans un autre corps. Ceux qui croyaient à la métempsycose disaient que les âmes, étant sorties des corps, s’envolaient, sous la conduite de Mercure, dans un lieu souterrain où étaient d’un côté le Tartare et de l’autre les champs Élysées. Là, celles qui avaient mené une vie pure étaient heureuses, tandis que les âmes des méchants se voyaient tourmentées par des furies. Mais, après un certain temps, les unes et les autres quittaient ce séjour pour habiter de nouveaux corps, même ceux des animaux ; et afin d’oublier entièrement tout le passé, elles buvaient de l’eau du fleuve Léthé, On peut regarder les Égyptiens comme les premiers auteurs de cette ancienne opinion de la métempsycose, que Pythagore a répandue dans la suite. Les manichéens croient à la métempsycose, tellement que les âmes, selon eux, passent dans les corps de l’espèce qu’elles ont le plus aimée dans leur vie précédente ou qu’elles ont le plus maltraitée. Celui qui a tué un rat ou une mouche sera contraint, par punition, de laisser passer son âme dans le corps d’un rat ou d’une mouche. L’état où l’on sera mis après sa mort sera pareillement opposé à l’état où l’on est pendant la vie : celui qui est riche sera pauvre, et celui qui est pauvre deviendra riche. C’est cette dernière croyance qui, dans les temps, multiplia un peu le parti des manichéens. Voy. Ghilcul et Transmigration.