Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Musculus


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MUSCULUS (Wolfgang), l’un des plus célèbres théologiens du XVIe. siècle, naquit à Dieuze en Lorraine, le 8 de septembre 1497. Son père qui était un tonnelier, le voyant enclin à l’étude le destina aux lettres ; mais il fallut que l’écolier pourvût lui-même à sa subsistance, c’est-à-dire qu’il mendiât son pain en chantant de porte en porte. Il chanta un jour à vêpres dans un couvent de bénédictins [a] si heureusement, qu’on lui offrit gratis l’habit de l’ordre. Il accepta la proposition. Il n’avait alors que quinze ans. Il s’appliqua beaucoup à l’étude et devint un très-bon prédicateur. Il approuva les sentimens de Luther, et les soutint fortement en toutes rencontres ; et cela fit beaucoup d’impression sur plusieurs de ses confrères ; car la plupart des bénédictins de ce couvent quittèrent le froc. Il se fit d’autre côté beaucoup d’ennemis, et se trouva exposé à divers dangers ; mais enfin il se tira de ces embarras par la profession ouverte du luthéranisme. Il se sauva à Strasbourg, vers la fin de l’an 1527, et y épousa en face d’église, le 27 de décembre de la même année, Marguerite Barth, qu’il avait fiancée avant que de sortir du monastère. N’ayant pas de quoi subsister, il mit sa femme pour servante chez un ministre, et se rendit apprenti du métier de tisserand chez un maître qui le chassa deux mois après [b]. Il s’était résolu à gagner sa vie au travail des fortifications de Strasbourg [c] ; mais la veille du jour qu’il devait commencer cette corvée, il fut averti que les magistrats le destinaient à prêcher tous les dimanches dans le village de Dorlisheim. Il en fut bien aise, et il s’acquitta exactement de cette fonction ; elle ne l’engageait point à la résidence, il partait de Strasbourg le samedi et il revenait le lundi. Il logeait le reste du temps chez Martin Bucer (A). La chose prit une autre face quelques mois après ; car on trouva à propos qu’il résidât. Il se transporta donc à Dorlisheim, et y souffrit les rigueurs de la pauvreté fort constamment (B). On le rappela à Strasbourg au bout d’un an, pour l’emploi de ministre diacre dans la principale église. L’ayant exercé environ deux ans, il fut appelé à Augsbourg, et commença d’y prêcher le 22 de janvier 1531. La charge de ministre qu’il y exerça fut fort pesante pendant les premières années ; car il eut à combattre non-seulement les catholiques romains, mais aussi les anabaptistes. Il s’opposa aux personnes qui étaient d’avis que l’on fît mourir ceux-ci, et il obtint peu à peu des magistrats que le papisme fût entièrement chassé (C). Il servit l’église d’Augsbourg jusques au temps où les magistrats eurent la faiblesse de recevoir l’Intérim, l’an 1548. Il sortit alors de la ville, et se retira en Suisse. Sa femme et ses huit enfans le suivirent au bout de quelques semaines. Il fut les prendre à Constance, le 30 de juillet ; et après avoir attendu à Zurich qu’il se présentât quelque vocation commode, il fut appelé par messieurs de Berne, l’an 1549, pour la profession en théologie. Il l’accepta agréablement, et il en remplit les fonctions avec toutes sortes de soins ; et, afin de témoigner sa reconnaissance à la ville de Berne, il ne voulut jamais accepter les emplois qu’on lui offrait en d’autres lieux (D). Il se borna aux leçons de théologie, et refusa la chaire de prédicateur qui lui fut offerte (E). Il mourut à Berne, le 30 d’août 1563 [d]. Ce fut un homme fort laborieux et fort docte, et qui publia beaucoup de livres (F). Il fut aussi employé à quelques députations ecclésiastiques très-importantes (G). Il se rendit assez habile dans la langue grecque, et dans l’hébreu, quoiqu’il eût commencé bien tard à les étudier (H). Nous rapporterons quelques jugemens que l’on fait de ses écrits (I). On a remarqué qu’il renonça à la doctrine de Zuingle dans le concordat de Wittemberg, et qu’il l’embrassa tout de nouveau après qu’il se fut retiré d’Augsbourg [e]. Voyez la remarque (G). Il ne faut pas le confondre avec André Musculus, auteur luthérien, et professeur en théologie à Francfort-sur-l’Oder, et surintendant général des églises de la marche de Brandebourg au XVIe. siècle. Il était né à Schnéberg dans la Misnie, et il mourut l’an 1580 [f]. Il fut un ardent promoteur du dogme de l’ubiquité, et il s’expliqua d’une manière très-hardie (K). Il publia un fort grand nombre de livres [g], et comme il était persuadé qu’on verrait bientôt de grandes révolutions dans l’Allemagne, et même que la fin du monde s’approchait, il écrivit sur ces matières avec l’emphase d’un homme qui prétend avoir la clef des oracles du Vieux et du Nouveau Testament. Les controversistes romains ont trouvé, dans l’un des ouvrages qu’il fit là-dessus, une chose qu’ils ont bien prônée (L).

(A) Il logeait le reste du temps chez Martin Bucer. ] Il y gagnait sa nourriture par la fonction de copiste, car l’écriture de Bucer était si mauvaise que les imprimeurs ne la pouvaient pas lire ; il y était lui-même assez souvent embarrassé ; il avait de la peine à la déchiffrer ; mais Musculus, qui la savait lire couramment, peignait à merveille, et c’est pourquoi il rendit un bon office à Martin Bucer, occupé alors à divers ouvrages que l’on mettait sous la presse. Rapportons les paroles de Melchior Adam, on y trouvera des circonstances. Adeò malè pingebat Bucerus, ut quæ scriberet, à typographis, imò ab ipsomet sæpè Bucero, difficillimè legerentur : Musculus verò ea legebat expeditissimè, et pingebat elegantissimè. Descripsit itaque ei cùm alia plura, tùm verò potissimùm explicationem Zephaniæ prophetæ, quæ extat, in cujus fronte ejus leguntur carmina, et Psalterium illud totum, quod sub Aretii Felini nomine in lucem edidit [1]. Érasme, Lipse, et plusieurs autres grands auteurs, ont eu le même défaut que Martin Bucer ; et il y a très-peu d’hommes doctes qui possèdent la qualité contraire comme Musculus la possédait. Cela était encore plus rare au XVIe. siècle qu’au XVIIe.

(B) Il se transporta à Dorlisheim, et y souffrit les rigueurs de la pauvreté fort constamment. ] Il n’avait pour tous meubles que le petit lit qu’il avait fait emporter de son couvent. Ses paroissiens eurent assez de charité pour lui offrir les ustensiles nécessaires ; mais il coucha sur un peu de paille étendue par terre [2]. L’historien observe que sa femme était prête d’accoucher [3], et c’est là-dessus que M. Baillet se fonde pour dire que les protestans content, parmi les mortifications les plus héroïques de Musculus, celle d’avoir couché sur la dure, parce qu’il avait eu la générosité d’abandonner à sa femme le lit qu’il avait apporté de son couvent, d’autant qu’elle en avait besoin pour ses couches [4]. Il servit un an l’église de ce village sans toucher un seul denier de pension. Enfin, les magistrats de Strasbourg le tirèrent de la misère, en lui assignant quelque chose des deniers publics. Annum totum in illâ ecclesiâ docuit, cùm ne teruncium quidem à quoquam stipendii loco acciperet, nec etiam peteret ; sed in summâ paupertate patientissimè et tranquillè viveret. Quò minùs autem illi stipendium solveretur, in causâ erat abbas cœnobii Hohenforst, qui cùm omnes illius ecclesiæ decimas, et census annuos colligeret, ministro tamen Evangelii stipendium pendere recusabat ; tandem Averorgentinenses ut ipsius penuriam sublevarent, aliquam illi pecuniæ summam, è publico ærario benignè numerârunt [5].

(C) Il obtint..... des magistrats d’Augsbourg que le papisme en fût entièrement chassé. ] Musculus fut d’abord ministre au temple de Sainte-Croix. Les catholiques qui occupaient encore l’église de Notre-Dame, et plusieurs autres des meilleures, et la plupart des couvens, remuaient ciel et terre, non-seulement pour se maintenir, mais aussi pour chasser les luthériens. Ils furent bien combattus par tous les ministres ; mais l’ardeur de Musculus éclata infiniment plus que celle de ses collègues. De là vint que les catholiques l’eurent principalement en aversion, il fit tant par ses journées, que, le 22 de juillet 1534, le sénat et le peuple d’Augsbourg leur défendirent absolument de prêcher en aucun lieu de la ville, et ne leur laissèrent que huit endroits où ils leur permirent de dire la messe. Ils l’abolirent partout ailleurs avec les images ; et enfin le 15 de janvier 1537, le grand conseil chassa tous les prêtres et tous les moines, et repurgea d’idolâtrie ces huit endroits, et les consacra au service protestant. Alors Musculus fut fait ministre de l’église qui avait été consacrée à la Sainte Vierge. Il commença d’y prêcher le 15 de juillet 1537, et continua de le faire tranquillement jusqu’au 30 de juillet 1547 [6]. Mais depuis ce jour-là jusqu’à sa sortie d’Augsbourg, son ministère fut exposé à de grands troubles. Charles-Quint, ayant fait son entrée dans la ville, fit rendre aux catholiques l’église de Notre-Dame. Musculus prêcha dans d’autres églises avec son ardeur et sa liberté accoutumée. On l’épiait ; on le déférait à l’empereur sur le pied d’un prédicateur séditieux et injurieux. Michel Sidonius, suffragant de l’archevêque de Mayence, allait souvent à ses sermons, et en faisait des extraits sur ses tablettes. Le sénat, craignant que ce ministre ne fût insulté, le fit garder par trois hommes qui le conduisaient au temple, et le ramenaient à son logis. Il y eut souvent des tumultes devant ce logis : les domestiques du cardinal d’Augsbourg y firent des attroupemens avec mille injures et mille risées, et cassèrent à coups de pierres les vitres de Musculus. Les Espagnols et les prêtres lui tendirent des embûches, et l’accablèrent de médisances et de huées [7]. C’est ainsi que les choses de ce monde haussent et baissent : chacun à son tour.

(D) Il ne voulut jamais accepter les emplois qu’on lui offrait en d’autres lieux. ] On tâcha trois fois de l’attirer en Angleterre, et surtout après la mort de Martin Bucer. La ville d’Augsbourg ayant recouvré sa première liberté, l’an 1552, le mit au nombre de ses ministres exilés qu’elle rappela. Ceux de Strasbourg, les électeurs palatins Othon Henri, et Fridéric, et le landgrave de Hesse, le sollicitèrent souvent de venir servir leurs églises et leurs académies, et lui promirent de grosses pensions. Il s’en excusa entre autres raisons sur celle-ci principalement, qu’il voulait consacrer tout le reste de sa vie au service de la république de Berne qui l’avait si humainement retiré de son exil [8]. Cette conduite est très-louable, et il n’y a pas beaucoup de gens qui aient la force de la tenir.

(E) Il se borna aux leçons de théologie, et refusa la chaire de prédicateur qui lui fut offerte. ] Ceci montre que M. de Thou ne devait pas dire que Musculus exerçait à Berne la charge de pasteur, pastoris munere defungens [9].

(F) Il publia beaucoup de livres. ] Il commença par des traductions de grec en latin. Le premier ouvrage de cette nature qu’il publia [10] fut le Commentaire de saint Chrysostome sur les Épîtres de saint Paul aux Romains, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens et aux Thessaloniciens. Il publia [11] ensuite le second tome des Œuvres de saint Basile, et puis les Scolies du même père sur les Psaumes, et plusieurs traités de saint Athanase et de saint Cyrille ; l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe, de Socrate, de Sozomène, de Théodoret et d’Évagrius ; et Polybe. Voici les principaux ouvrages qu’il composa de son chef : deux sermons de Missâ papisticâ, prononcés pendant la diète de Ratisbonne, en 1541. Ils furent imprimés à Wittemberg, et puis à Augsbourg, cum additione de externis Missæ Abusibus. Cochlæus écrivit contre cet ouvrage, l’an 1544 ; et de là sortit l’Anti-Cochlæus [12], que Musculus publia en latin et en allemand à Augsbourg, la même année. Il publia quatre dialogues cinq ans après, sous le nom d’Eutichius Myon, et sous le titre de Proscerus [13], sur la question si un protestant peut communiquer extérieurement aux superstitions papales. Son Commentaire sur les Psaumes fut imprimé l’an 1550. Celui qu’il fit sur la Genèse fut publié l’an 1554. Il en publia un sur l’Épître de saint Paul aux Romains, l’an 1555 ; un sur la Genèse, l’an 1557 ; un sur les Épîtres aux Corinthiens, l’an 1559 ; un sur l’Épître aux Galates et sur l’Épître aux Éphésiens, l’an 1561. Son Commentaire sur les Épîtres aux Philippiens, aux Colossiens et aux Thessaloniciens, et sur des premiers chapitres de la première à Timothée, fut publié après sa mort par ses héritiers. Ses Lieux Communs sont un ouvrage à quoi il travailla pendant dix ans, et qu’il mit au jour l’an 1560 [14]. Quelqu’un remarque qu’il y découvrit les abus sordides de la taxe de la chancellerie romaine. Cette observation ne vaudrait rien dans une version française : donnons-la donc en latin. Minimè ridiculus hic Musculus papistis habetur, præecipuè cum turpissimam illam nundinationem, taxarum scilicet cancellariæ apostolicæ, id est scelerum omnium et blasphemiarum thesaurum toti mundo in locis suis communibus aperuerit : quo facto crassi illi Romani elephanti, insatiabiles ventres, furere videntur, non secùs ac si ipsorum in proboscidas, mures, ad rabiem usquè eosdem vexantes, irrepsissent, Magnus igitur Musculus existimandus, qui in romani Plutonis purgatoriique regis aureum Cameram atque Adyta penetravit [15]. Je ne parle point des ouvrages que Musculus composa en allemand ; mais je dirai qu’il écrivit de sa main tout ce grand nombre de volumes, et qu’il n’eut jamais de copiste [16] ; et que si ses ouvrages furent très-utiles au parti des protestans, comme ils le furent sans doute, ils ne le sont plus : il y a long-temps que personne ne les lit ; et c’est peut-être une fausse délicatesse, et un trop grand attachement aux méthodes à la mode. On donne presque pour rien, dans les encans des bibliothéques, les œuvres de Musculus, et celles des autres théologiens de ce temps-là.

(G) Il fut employé à quelques députations ecclésiastiques très-importantes. ] Il fut député avec Boniface Lycosthène, par le sénat d’Augsbourg, l’an 1536, au synode qui se devait tenir à Eisenac, et où l’on devait traiter de la réunion des protestans sur la doctrine de la cène. On ne fit rien à Eisenac. Luther écrivit aux théologiens qui y étaient arrivés, que sa santé ne permettait pas qu’il entreprît un long voyage, et les pria de s’approcher un peu plus. Ils partirent donc d’Eisenac, et poussèrent jusqu’à Wittemberg, et y dressèrent et conclurent un concordat. Musculus et plusieurs autres, très-persuadés de la fausseté de la doctrine de Luther sur la présence réelle, consentirent néanmoins à des articles de concorde, où ils abandonnaient les explications nettes et précises dont ils s’étaient servis jusque-là. Ils eurent de bonnes raisons de se relâcher ; car ils espérèrent qu’au grand bien de la république et de l’église, ils feraient cesser par ce moyen une controverse considérable, et ramèneraient la paix qu’on souhaitait depuis si long temps : mais l’événement leur ayant fait voir que tous ces détours et ces ambages de paroles ne contentaient point les opiniâtres, et faisaient errer les simples, et donnaient lieu de penser que les sectateurs du sens de figure avaient changé d’opinions, ils revinrent à leur premier langage, ils s’expliquèrent rondement et nettement, et dirent tout haut ce qu’ils pensaient. Vous voyez bien que je narre là une affaire délicate, et que si je ne faisais voir que je traduis fidèlement les propres termes de l’auteur de la Vie de Musculus, je n’exposerais à la censure de quelques lecteurs. Prévenons leur malignité, copions le latin de l’original. Quibus autem rationibus, cùm ipse (Musculus) tùm alii multi boni viri, impulsi sint ; ut, cùm in hâc causâ crassam quorundam sententiam minimè amplecterentur, in hanc tamen concordiam consentirent, deque suâ, quâ hactenùs, docuerant, perspicuitate nonnihil decederent, prudentes viri facilè intelligunt. Nimirùm quòd persuasum hoc illis esset, facturos se id summo cum ecclesiæ et reipublicæ bono. Sic enim solum gravem et malè consultam illam de hâc causâ controversiam tolli, ecclesiis diù desideratam pacem restitui, et respublica etiam firmiùs conjungi et consociari posse. Postquàm verò, rerum eventu edocti, his quasi fucis verborum pertinacioribus non satis fieri, simpliciores verò in errorem abduci, seque apud omnes bonos in suspicionem mutatæ sententiæ venire cernerent, ad pristinam suam perspicuitatem reversi, et palàm quid sentirent, professi sunt [17]. Ceux qui disent, avec des airs de déclamateur, qu’il faudrait vider les controverses par des formulaires vagues, équivoques et embarrassés, où chaque parti trouvât son compte, pourraient-ils bien indiquer beaucoup de traités de paix de religion conclus de cette manière ? N’avait-on pas fait à Wittemberg ce qu’ils croient si utile [18] ? On vient de voir que le fruit de tout cela ne dura guère.

Musculus fut député du sénat d’Ausbourg, pour assister aux conférences qui se tinrent entre les théologiens protestans et les théologiens catholiques pendant la diète de Worms, et pendant celle de Ratisbonne, l’an 1540 et l’an 1541. Il fut l’un des secrétaires de la conférence de Ratisbonne entre Mélanchthon et Eccius, et il en dressa les actes [19]. Les habitans de Donavert, ayant embrassé la réformation, l’an 1544, prièrent ceux d’Ausbourg de leur envoyer un théologien qui dressât chez eux une église, et qui jetât les fondemens de la vraie foi. Musculus fut choisi pour cette fonction, et fit sa première prédication, le 28 de décembre, à ces nouveaux convertis, et leur annonça la parole chaque jour trois mois de suite [20].

(H) Il se rendit habile dans la langue grecque et dans l’hébreu, quoiqu’il eût commencé bien tard à les étudier. ] Il commença à étudier l’hébreu lorsqu’il fut ministre à Strasbourg : il avait bien trente-deux ou trente-trois ans. On assure qu’il s’avança beaucoup et fort vite dans l’intelligence de cette langue. Tantam brevi ejus linguæ cognitionem sibi comparavit, ut non sacra solùm Biblia, sed et rabbinorum obscurissimos commentarios, et Chaldaicos etiam interpretes, perfecte intelligeret [21]. On ajoute [22] que pendant qu’il fut ministre à Augsbourg, il apprit assez bien l’arabe sans l’aide d’aucun maître. Il avait quarante ans lorsqu’il commença d’étudier la langue grecque : Xystus Bétuléius, premier régent dans le collége d’Augsbourg, lui en enseigna les premières règles [23]. On doit admirer que Musculus, s’étant avisé si tard d’étudier le grec, en ait acquis tant de connaissance.

(I) Nous rapporterons quelques jugemens que l’on fait de ses écrits. ] M. Huet loue à certains égards ses traductions, mais il ne le trouve pas assez docte ni en grec ni en latin. Wolfgangus Musculus, vir bonus, sed græcæ linguæ notitiâ imparatus, neque latinâ valdè instructus, brevitate et nitore, simplicitate etiam ac fide commendatur : nam et ea quæ intelligebat, et ea quæ non intelligebat, uti poterat, expressit : nihil videas illum studio prætermittere, nihil alienum substituere [* 1] : cæteroquin hallucinatur sæpè, utpote earum artium rudis, quas qui colunt, eruditi appellantur [24]. Vous ferez bien de consulter tout le passage de Casaubon que M. Huet indique, vous y trouverez un parallèle entre Pérot et Musculus, par rapport à leur traduction de Polybe. Voyons ce que l’on a dit d’une autre version de ce ministre. « Musculus, protestant, entreprit une nouvelle traduction de l’Histoire d’Eusèbe, qu’il fit assez heureusement : il s’est fort attaché à la lettre, il a traduit le texte avec beaucoup de netteté et de brièveté ; mais il n’a pas toujours bien entendu son auteur, et il a laissé plusieurs fautes dans sa version [25]. » On trouve que dans son Commentaire sur les Psaumes, il fait paraître « beaucoup plus de modestie, et même plus de respect pour l’antiquité, que la plupart des autres protestans ;..... que la méthode qu’il a suivie... est assez exacte ;.... qu’on peut dire que cet auteur a connu la véritable manière d’expliquer l’Écriture ; mais il n’a pas eu tous les secours nécessaires pour y réussir parfaitement, parce qu’il n’était pas assez exercé dans l’étude des langues et de la critique. Il examine cependant sans préoccupation les anciennes traductions grecques et latines, et il a eu assez de lumières pour connaître que les points, qui sont aujourd’hui dans le texte hébreu, n’y étaient point aux temps des Septante et de saint Jérôme [26]. » Vous verrez ailleurs [27] ce que l’on juge de son Commentaire sur l’Évangile de saint Jean, et sur l’Épître aux Romains. Baudouin remarque que Musculus débita dans ses Lieux Communs certaines choses qui auraient dû modérer l’esprit de Calvin, quant au supplice des hérétiques, mais qui l’enflammèrent davantage ; de sorte qu’écrivant sur Zacharie, il poussa ce dogme si loin qu’il semble qu’il veut mettre le glaive entre les mains des particuliers pour tuer les hérétiques [28]. Je ne garantis point le fait ; et je ne rapporte cela qu’afin de montrer à mes lecteurs que l’on a jugé que Musculus a désapprouvé le supplice de Servet. Quelques-uns croient que par un défaut ordinaire aux disputeurs, il s’éloigne tellement d’une extrémité, qu’il s’approche trop de l’autre, comme lorsque pour combattre les anabaptistes il diminue plus qu’il ne faut l’autorité des pasteurs. Voyez les passages que M. Crénius a recueillis sur ce sujet [29].

Notez que M. Simon prétend que Musculus, dans son Commentaire sur l’Épître aux Romains, se tient neutre entre les diverses manières d’expliquer la prédestination. « Il rapporte sur les endroits les plus embarrassés les explications des anciens commentateurs, et il n’est pas de lui-même fort décisif. C’est pourquoi sur ces mots du chapitre 9, itaque non volentis neque currentis, etc., il donne en abrégé les diverses interprétations qu’il avait lues, sans néanmoins prendre parti. Il tâche de concilier la grâce avec le libre arbitre, attribuant à l’un et à l’autre ce qui leur est dû : Ab hujusmodi contentionibus, dit-il, nos libenter abstinemus, credentes homini quidem esse voluntatem et conatum, sed quatenùs ad velle et currere divinitùs, vel ex gratiâ, vel ex indignatione Dei fuerit motus. Il improuve néanmoins l’opinion de ceux qui ont recours avec les pères grecs à la prescience de Dieu, croyant qu’elle ne se peut accorder avec la pensée de saint Paul : Hæc sententia planè aliena est à Paulo, qui omnia tribuit miserentis Dei liberæ voluntati et gratiæ [30]. » Je ne comprends point le ménagement de ce ministre ; car le passage latin que M. Simon rapporte contient en effet ce qu’il y a de plus rigide dans l’hypothèse de Calvin. Ceux qui combattent le franc-arbitre avec le plus de rigueur n’ont jamais nié que l’âme de l’homme, en tant que mue de Dieu, ne veuille et ne tende ou ici ou là.

(K) André Musculus... fut un ardent promoteur du dogme de l’ubiquité, et il s’expliqua d’une manière très-hardie. ] Hospinien observe que ce dogme fut inventé par Brentius, que Jacques André y ajouta l’hypothèse du corps majestatique de Jésus-Christ ; mais qu’elle parut eutychienne et monophysitique au jugement même de quantité de luthériens, et qu’au fond elle est visiblement réfutée par l’article du Symbole des Apôtres, il est monté au ciel. C’est pourquoi, ajoute-t-il, André Musculus, venant au secours de Jacques André dans un péril si pressant, enseigna que l’ascension de Jésus-Christ n’avait été autre chose qu’une cessation de la visibilité de sa chair. Il soutint que cette chair est encore dans les nues où elle disparut aux yeux des apôtres, et que selon le style de l’Écriture, et la propriété des termes monter et descendre, il ne faut s’imaginer aucun changement de lieu dans l’ascension de Jésus-Christ. Voici un peu au long les paroles d’Hospinien ; car, dans le récit de semblables paradoxes, plus on abrége, plus on court risque d’imposer à son lecteur. « Idcircò Jacobo Andreæ succenturiatus est in gravi isto periculo Andreas Musculus, qui ascensionem Christi in cœlos dixit esse, disparentiam, et evanescentiam duntaxat carnis Christ in his nubibus, ubi adhùc sit, et versetur, sed non visibili modo, formâ, et eo conversationis genere, quo antè ascensionem et mortem conversatus est cum suis apostolis. Sic enim sectione 3, articulorum Marchiticorum, articulo 6, scribit : Constare ex Spiritùs Sancti grammaticâ, et vocabuli descendere vel ascendere proprietate, filii hominis ascensionem in cœlum nihil aliud esse, quàm visibilem disparentiam, ac ut propriissimè loquitur Lucas Actor. 1, subductionem per nubem ex oculis apostolorum, discessionem ex hâc mortali hominum vitâ, transmigrationem ex visibili conversatione hominum, evanescentiam ex oculis hominum palpabilis et visibilis hujus vitæ conversationis, ingressum in cœlum, regnum Dei patris gloriosum. Et artic. 7. Hanc, dicit, ascensionem non factam esse motione physicâ de loco in locum, etc. [31]. C’est ainsi que les cartésiens raisonnent sur le mouvement des esprits : ils n’y admettent aucun changement de lieu, ils prétendent que la sortie de l’âme hors du corps n’est autre chose qu’une cessation de la relation qui avait régné pendant la vie de homme entre les modifications du cerveau et les pensées de l’âme. Mais quand on avance des hypothèses semblables touchant des êtres réellement étendus comme est le corps de Jésus-Christ, on ne saurait se faire entendre à qui que ce soit. Le même Musculus déclara dans un sermon, l’an 1564, que ceux qui enseignent que Jésus-Christ n’est mort qu’à l’égard de sa nature humaine, appartiennent au diable en corps et en âme, et que la doctrine orthodoxe est qu’il est mort et selon sa nature humaine et selon sa nature divine. « Andreas Musculus quoque hoc anno feriâ quartâ septimanæ magnæ antè Pascha publicè pro suggestu ad populum hæc verba inter alia locutus est. Hic est diaboli, qui docet filium hominis passum et mortuum esse : et quisquis in hâc sententiâ perrexerit, diaboli est. Iterùm dico : Quicunque docent, Christum secundùm humanitatem tantùm mortuum esse, animâ et corpore, diaboli sunt. Hæc autem vera est sententia, Christum secundùm utramque naturam, divinam et humanam, mortuum esse [32]. » Il publia un livre, l’an 1575, pour faire voir qu’il n’est nullement nécessaire que le corps glorieux de Jésus-Christ occupe physiquement aucun espace : Contrà necessitatem physicæ locationis in corpore Christi clarificato et glorioso [33]. Ce qu’il y a d’étrange et de bien fâcheux, c’est que ces doctrines absurdes qui naissent l’une de l’autre, dès qu’on a une fois posé une présence réelle de Jésus-Christ au sacrement de l’Eucharistie, etc., ont eu des défenseurs qui ne manquaient ni d’esprit, ni d’éloquence, ni d’érudition, et qui ont trouvé des ressources infinies pour éluder les objections de leurs adversaires. Il faut avouer ingénument que pour satisfaire aux raisons des ubiquistes on se voit contraint de dire des choses qui ne sont pas plus concevables que l’ubiquité.

(L) Les catholiques romains ont trouvé, dans l’un des ouvrages qu’il publia là-dessus, une chose qu’ils ont bien prônée. ] L’Épitome de la Bibliothéque de Gesner [34] m’apprend qu’André Musculus publia un livre à Francfort sur l’Oder, l’an 1577, de Mesech et Kedar, de Gog et Magog, de magnâ Calamitate antè finem mundi ; et qu’en 1558, il fit imprimer au même lieu, Considerationes appropinquantis ultimni Judicii. Ces deux ouvrages avaient été précédés par l’exposition d’une prophétie de Jésus-Christ appliquée au malheur prochain de l’Allemagne. Prophetiam Domini nostri Jesu-Christi ; de imminente Germaniæ Infortunio, exposuit anno 1557. Francoford. ad Viadrum [35]. C’est dans ce dernier écrit que l’on a trouvé le passage dont les controversistes du parti romain ont abusé, pour faire accroire que les protestans méprisent si fort leurs ministres, qu’ils ne veulent point de leur alliance. Un jésuite irlandais donnant ce titre, Quam infamis sit ubivis conditio ministrorum, à l’un des chapitres de sa Britannomachia ministrorum [36], allègue d’abord ce passage d’André Musculus, et cite le feuillet 27 du Traité de la Prophétie. Ut jam quis prædicantem agere velit, præoptaret, scio, nunquàm se ut lucem hanc prodiisse. Parentes quoque in primo lavacro aquis suffocatum esse mallent. Quod si etiam aliqui ex nostris liberis prædicantes fieri fortassè cuperent, infamiæ et turpitudinis metu adspirare non possunt. Usu venit etiam, cùm quis juvenis virginem aliquam sibi in matrimonio locari poscit, ut eum parentes virginis, aut etiam virgo ipsa, sciscitentur, utrùm prædicans fieri cogitet. Habemus etiam (quod multò magis horrendum est auditu) eorum exempla, qui ne repudiarentur, hâc lege et conditione matrimonium contraxerunt, ut se prædicantes nunquàm fore jurejurando promitterent. Il dit ensuite que Downham, à la page 67 de ses Sermons, fait la même plainte touchant l’Angleterre. Je crois que ce Downham avait en vue les premiers temps de la réforme sous la reine Élisabeth ; car Sandérus rapporte que les nouveaux prédicans avaient été au commencement si négligens ou malheureux en élisant des femmes, qu’ils les avaient toutes prises déshonnêtes et paillardes, ce qui était un scandale aux moindres de leur secte, et moquerie aux catholiques. Élisabeth fit un édit que les évêques et les prêtres ne prendraient en mariage que femme témoignée honnête et vertueuse par les jugemens de quelques-uns ; mais, ajoute-t-il, cela ne remédia pas au mal, parce que d’un côté plusieurs ne pouvaient être sans femmes non plus que sans pain, comme ils disaient, et que de l’autre ils ne trouvaient personne ni des catholiques ni des hérétiques mêmes qui voulût leur donner leur fille en mariage ; car on estimait déshonnête d’être femme de prêtre, et selon les lois du royaume tels mariages ne sont que des adultères, et telles femmes n’ont point rang selon celui du mari, ce qui est contre la nature du vrai mariage. Élisabeth, dit-il, ne reçoit point en sa cour les femmes des prêtres : les princesses n’ont point de familiarité avec elles, on ne les nomme point femmes d’archevêques, et leurs maris les doivent garder au logis comme instrumens ou vases de leurs paillardises et nécessités [37]. Tout le monde sait que Sandérus écrivit ce livre avec tant d’emportement, et tant de passion, qu’il ne mérite que peu de créance. Mais en tout cas les choses ont bien changé depuis ce temps-là sur l’article dont nous parlons : et pour ce qui est du passage d’André Musculus, il est visible que les adversaires en abusent. Il est aisé de conjecturer que ce docteur luthérien rempli de cette hypothèse, que l’Allemagne allait ressentir les fléaux de la justice divine, contenus dans une prophétie de Jésus-Christ, exagéra le mépris que l’on témoignait pour la parole de Dieu, et qu’il déclama trop fortement sur le peu d’honneur que l’on faisait aux ministres. Échauffé de cette idée, il représenta par des figures hyperboliques l’aversion du ministère, comme si un père eût mieux aimé que son fils fût mort au berceau, que de le voir prédicateur ; et comme si les pères, d’une jeune fille même, eussent demandé soigneusement à celui qui la recherchait en mariage, voulez-vous être ministre ? enfin comme si, pour n’être pas refusé dans la recherche d’une fille, il eût fallu protester avec serment qu’on ne se consacrerait jamais au ministère de la parole de Dieu. Les ennemis des protestans n’ont pas manqué de se prévaloir de ces exagérations [38]. Au pis aller, l’on peut dire véritablement que les protestans de France n’ont point donné lieu à un tel reproche : ils ont eu toujours la très-bonne et la très-louable coutume d’honorer et de respecter leurs pasteurs : et il est certain que ceux qui étaient dans le ministère évangélique, se mariaient plus avantageusement, que s’ils eussent été laïques.

  1. (*) Casaub. Præfat. ad Polyb.
  1. Au pays de Lutzelstein,
  2. Ce fut à cause que Musculus disputait trop avec un ministre anabaptiste qui logeait chez le tisserand.
  3. Conférez ce que dessus, remarque (I) de l’article Junius (François), tom. VIII, pag. 488.
  4. Tiré de Melchior Adam, in Vitâ Musculi, pag. 367 et seq. Vitarum Theologor. Tout ce qu’il a dit est tiré de la Vie de Musculus son fils. On la trouve au-devant du Synopsis Festalium Concionum Wolfgangi Musculi, édition de Bâle, 1595, in-8°.
  5. Micrælius, Synt. Hist. Eccles. p. 781, édit. 1699.
  6. Ex Micrælio, ibid.
  7. Voyez l’Épitome de la Bibliothéque de Gesner. pag. 46 et 47.
  1. Melch. Adam., in Vitis Theol. german., pag. 374.
  2. Parum autem straminis solo instratum illi pro lecticâ erat. Idem, ibidem.
  3. Cum uxor ejus jam partui vicina esset. Id., ibidem.
  4. Baillet, artic. XI, § 2 des Anti.
  5. Melch. Adam.. in Vitis Theol. german., pag. 374.
  6. Idem, ibidem, pag. 377.
  7. Tiré de Melchior Adam, in Vitis Theol. german., pag. 380, 381.
  8. Ex eodem, pag. 384, 385.
  9. Thuan., l. XXXV, (et non pas l. XXXVI, comme Konig a cité) sub fin., pag. m. 716.
  10. À Bale, chez Hervagius, l’an 1536.
  11. Ibidem, anno 1540.
  12. Voyez M. Baillet, article XI, § 2 des Anti.
  13. Epit. Biblioth. Gesneri, pag. m. 825. Ils furent imprimés en français, à Londres, l’an 1550, traduits par V. Poullain, qui les intitula le Temporiseur. Notez que le titre Proscérus est une allusion au mot grec πρόσκαιρος, Temporarius.
  14. Ex Melch. Adamo, in Vitis Theol. German., pag. 383. Je m’étonne que Melchior Adam ne parle point du Commentaire de Musculus sur l’Évangile de saint Matthieu, et sur l’Évangile de saint Jean.
  15. Jac. Verheiden, in Effigiebus et Elogiis præstantium Theolog., pag. 101.
  16. Melch. Adam, in Vitis Theol. german., pag. 383.
  17. Idem, ibidem, pag. 379.
  18. Conférez ce que dessus, remarque (B) de l’article Bucer, tom. IV, pag. 202.
  19. Melch. Adam, in Vitis Theol. german., pag. 379, 380.
  20. Idem, ibidem.
  21. Idem, ibidem, pag. 376.
  22. Idem, ibidem, pag. 378.
  23. Melch. Adam, in Vitus Theol. german., pag. 378.
  24. Huet., de claris Interpretibus, p. m. 225.
  25. Du Pin, Biblioth., tom. II, pag. 4, col. 1, édition de Hollande.
  26. Simon, Histoire critique du Vieux Testament, liv. III, chap. XIV, pag. m. 458.
  27. Le même, Histoire critique des Commentateurs du Nouveau Testament, chap. I, pag. 749 et suiv.
  28. Voyez Fr. Balduini Responsio altera ad Joh. Calvinum.
  29. Crenius, Animadvers., part. VII, pag. 149 et seq. Voyez-le aussi pag. 148.
  30. Simon, Hist. crit. des Commentat. du Nouveau Testament, chap. I, pag. 750.
  31. Hospin., Histor. Sacrament., part. II, pag. 492, ad ann. 1561.
  32. Idem, ibidem, pag. 553, ad ann. 1564.
  33. Idem, ibidem, pag. 600. Voyez aussi Bêze, au Traité de Unione hypostaticâ, p. 89, tom. III Operum.
  34. À la page 47.
  35. Epitome Bibliothec. Gesneri, pag. 47.
  36. La section X du chapitre V du IIIe. livre de Henri Fitz-Simon, pag. 342.
  37. Sandérus, du Schisme d’Angleterre, folio 238. Je me sers de lu traduction française, imprimée l’an 1587.
  38. Voyez l’Hypocrisis Marci Antonii de Dominis detecta, auctore Fideli Annoso Verementano Theologo, pag. 87, où l’on rapporte le passage d’André Musculus. Voyez aussi Justus Calvinus, in Analysi Tertulliani de Præscript. advers. Hæret., cap. XLI, num. 5, pag. m. 132 ; et Silvestre Petra Sancta, Not. in epist. Molinæi ad Balsacium, cap. I, où ils parlent du mépris des ministres.

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