Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Dante 3


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DANTE (Ignace), petit-fils du précédent, naquit à Pérouse, et se fit moine jacobin. Il se rendit habile en philosophie et en théologie, et plus encore dans les mathématiques. Il fut appelé à Florence par le grand-duc Cosme Ier, et lui expliqua la sphère, et les livres de Ptolomée. Il fit des leçons publiques sur le même sujet, et il eut beaucoup d’auditeurs dans l’académie de Bologne, lorsqu’il y expliqua la géographie, et la cosmographie. Étant retourné à Pérouse, il fit une belle carte de cette ville, et de tout son territoire. La réputation de sa science le fit attirer à Rome par Grégoire XIII, qui lui donna la commission de faire des cartes de géographie, et des plans. Il s’en acquitta si bien que ce pontife se crut obligé de l’élever à l’épiscopat. Il lui donna donc l’évêché d’Alatri proche de Rome. Ce nouveau prélat ne manqua pas d’aller résider ; mais Sixte V, successeur de Grégoire XIII, le voulut avoir auprès de soi, et lui donna ordre de s’en revenir à Rome. Dante se préparait à ce voyage, lorsque la mort lui en fit faire un plus long le 19 d’octobre 1586[a]. Il est auteur de quelques livres (A). Je parlerai de son frère dans une remarque (B).

  1. Tiré d’Oldoïni, Athen. August., pag. 161, 162.

(A) Il est auteur de quelques livres. ] Il publia à Florence, en 1569. un traité de la construction et de l’usage de l’astrolabe. Il fit aussi des notes sur la sphère de Sacrobosco, sur l’astrolabe, sur le planisphère universel. Il fit une Sphère du monde en cinq tables. Ajoutez à cela son Optique d’Euclide et d’Héliodore Larisséus, et son Commentaire sur les deux règles de Jacques Barozzi. Ces deux derniers ouvrages sont en italien[1]. Vossius n’a point connu cet auteur. On ne trouve dans le Catalogue d’Oxford que le Commentario alle regole della prospettiva di Jac. Barozzi imprimé à Rome l’an 1583.

(B) Je parlerai de son frère dans une remarque. ] C’est-à-dire de Vincent Dante fils de Jules, et petit-fils de Pierre Vincent, et neveu de la docte Théodora. Il s’appliqua aux études de la famille, et y réussit extrêmement, car il fut un bon architecte. et un bon mathématicien. Il fut d’ailleurs très-habile dans la sculpture, et dans la peinture. Il fit à Pérouse une statue de Jules III. Le roi d’Espagne, Philippe II, se voulut servir de lui pour achever l’Escurial, et lui offrit de grosses pensions ; mais Dante n’eut pas assez de santé pour s’engager à ce voyage. Il s’arrêta dans le lieu de sa naissance[2], et s’y appliqua à la poésie, et aux mathématiques. Il composa plusieurs ouvrages, et entre autres la vie de ceux qui ont excellé dans le dessein des statues. Monumenta plura reliquit, inter quæ connumerantur vitæ, italico idiomate, cælatorum statuarum illustrium [3]. Il mourut à Pérouse l’an 1576, à l’âge de quarante-six ans[4].

  1. Tiré d’Oldoïni, Athenæum August., pag. 162.
  2. C’est-à-dire, à Pérouse.
  3. Oldoïni, Athen. August., pag. 329.
  4. Tiré d’Oldoïni, là même.

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