Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Aubigné


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AUBIGNÉ (d’) [* 1] (A) ..... ...... ...............

(A) ......] J’ai lu dans le Mercure Galant de janvier 1705[1], que Jean d’Aubigné fut favori et chancelier de Jeanne d’Albret, reine de Navarre et mère de Henri IV, et en grande faveur auprès de ce prince ; qu’il mourut à Genève, après l’avoir quitté ensuite de sa conversion ; qu’il était alors amiral de Bretagne, gouverneur d’Oléron et de Maillezais, et gentilhomme de la chambre du roi ; qu’il nous reste de lui une Histoire de France écrite avec un désintéressement qui lui a attiré les louanges de tous les auteurs contemporains, et de ceux qui sont venus après lui ; qu’on regarde son ouvrage comme un chef-d’œuvre en fait d’histoire, et que quelques auteurs en font même plus de cas que de celle de M. de Thou, qui est cependant fort estimée ; qu’Otton remarque que, lorsque dans son histoire il en est à la mort de ce grand prince[2], il dit que la plume lui tombe des mains, et qu’il n’a plus la force de rien écrire ; que cette histoire est en deux volumes in-folio ; qu’elle a été revue, corrigée par ses soins, et imprimée sur un très-beau papier et en de très-beaux caractères, à Maillezais, dont il était gouverneur ; que Constant, son fils, vice-roi des Îles d’Amérique, où il passa en 1643, était père de madame de Maintenon et de M. le comte d’Aubigné dernier mort, chevalier des ordres du roi et gouverneur de Berri [3]. Dans le Mercure Galant du mois de février 1705[4], on a corrigé la faute touchant le nom de baptême de d’Aubigné. On a dit qu’il se nommait Agrippa et non Jean. On a dit aussi que son Histoire universelle est en trois volumes, que le troisième est rare, et a été imprimé à Loudun ; qu’il a pris soin de composer lui-même sa Vie, dont il y a un manuscrit à Paris, écrit de sa main, et que c’est une pièce curieuse. Le marquis de Tigni, frère de M. l’évêque de Noyon, est le chef de la branche aînée de la maison d’Aubigné, et père de M. le comte d’Aubigné, à qui le roi a donné le régiment royal[5].

  1. * Il s’appelait Théodore Agrippa. Leclerc et Joly renvoient à la remarque (Q) de l’article Jeanne d’Albret, reine de Navarre. C’est à la remarque (R) qu’il est question d’Aubigné.
  1. Mercure Galant, janvier 1705, pages 233 et suiv.
  2. Henri IV.
  3. Il n’a laissé qu’une fille qui est mariée à M. le duc de Noailles.
  4. Mercure Galant, février 1705, pag. 207
  5. Mercure Galant, janvier 1705, pag. 232, 233.

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