Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Antoine 7


◄  Antoine (Caius)
Index alphabétique — A
Antoine (Marc-Jules)  ►
Index par tome


ANTOINE (Lucius), frère du précédent, eut les défauts de son frère le triumvir, sans en avoir les bonnes qualités. Il ne manquait pas pourtant de courage. Il était tribun du peuple, l’année de la mort de César, pendant que son Frère Marc était consul, et que Caïus, son autre frère, était préteur. Il fut consul l’an de Rome 713, et triompha le premier jour de son consulat de quelques habitans des Alpes, qu’il fit accroire qu’il avait vaincus, quoiqu’il ne leur eût rien fait qui fût digne du triomphe, et qu’il n’eût même exercé aucune charge dans leur pays. Mais Fulvie, femme de Marc Antoine, et belle-mère d’Octave César, laquelle faisait alors à Rome tout ce qu’elle voulait, lui procura par son seul crédit cet honneur-là. Cette même femme impérieuse, voulant se venger d’Octave, qui avait répudié sa fille, excita Lucius Antoine à prendre les armes contre lui, prenant pour prétexte la protection des habitans de la campagne, dont on avait assigné les terres aux soldats. Les troupes qu’il assembla ayant été introduites de nuit dans Rome, il en chassa Lépidus, l’un des triumvirs, harangua le peuple, et lui déclara que, suivant l’intention de son frère, il voulait abolir le triumvirat. Cette promesse répandit la joie dans la ville. On le déclara Imperator : il marcha contre Octave César ; mais, n’osant tenir la campagne, il s’enferma dans Pérouse, où il se défendit jusqu’à ce que la disette de vivres le contraignit de se rendre. Octave lui donna ensuite la liberté, et depuis on ne trouve point ce qu’il est devenu [a].

  1. Glandorpii Onomastic., pag. 81, ex Dione, etc.

◄  Antoine (Caius)
Antoine (Marc-Jules)  ►