Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Amyot


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AMYOT (Jacques), évêque d’Auxerre, et grand-aumônier de France, a été l’un des plus illustres savans du XVIe. siècle. Il était né à Melun, le 30 d’octobre 1514[* 1]. Son père et sa mère, gens de bien à la vérité, mais de fort petite condition (A), employèrent toute leur industrie pour le faire subsister à Paris, où il fit ses humanités et son cours de philosophie au collége du cardinal le Moine. Il avait l’esprit pesant[* 2] de son naturel ; mais le travail et l’application remédièrent à ce défaut. Ayant été reçu maître ès arts à l’âge de dix-neuf ans, il continua ses études sous les professeurs royaux que François Ier. avait établis. Il ouït Jacques Tusan, qui expliquait les poëtes grecs, Pierre Danès, qui professait l’éloquence, et Oronce Finé, qui enseignait les mathématiques. Il sortit de Paris à l’âge de vingt-trois ans[* 3], pour aller à Bourges avec le sieur Colin[a], qui possédait dans cette ville[* 4] l’abbaye de Saint-Ambroise (B). À la recommandation de cet abbé, il y eut un secrétaire d’état[b] qui prit Amyot chez lui, pour le faire précepteur de ses enfans[* 5]. Les progrès qu’ils firent sous ce précepteur engagèrent leur père à le recommander fortement à la princesse Marguerite, duchesse de Berry, sœur unique de François Ier. Cette recommandation fut cause qu’Amyot obtint une chaire de lecteur public en grec et en latin dans l’université de Bourges. Il fit pendant dix ans deux leçons par jour, une leçon latine le matin, et une leçon grecque l’après-midi. Ce fut pendant ce temps-là qu’il traduisit[* 6] en français les Amours de Théagène et de Chariclée[c]. Cette traduction[* 7] plut si fort à François Ier., qu’il ne tarda guère à pourvoir d’un bénéfice celui qui l’avait composée. Il lui donna l’abbaye de Bellosane, que la mort de François Vatable venait de faire vaquer (C). Ce prince mourut peu après ; et cela fit croire à Amyot qu’il ferait mieux de chercher de l’avancement en Italie, que d’attendre quelque chose de la cour de France. Il suivit donc à Venise Morvillier, que Henri II y envoyait en ambassade. Morvillier se servit de lui dans quelques affaires, et l’envoya porter à Trente les lettres du roi au concile, en 1551 (D). Lorsqu’on le rappela de son ambassade, Amyot ne voulut point repasser les monts avec lui : il aima mieux aller à Rome, où il fut accueilli avec beaucoup d’affection par l’évêque de Mirepoix. Il logea chez lui environ deux ans. Ce fut alors qu’en examinant avec ardeur les manuscrits du Vatican, où Romulus Amaseüs, qui était le garde de cette fameuse bibliothéque, lui donnait un libre accès, il apprit qu’Héliodore, évêque de Trica, était l’auteur des Amours de Théagene. Il trouva un manuscrit de cet ouvrage beaucoup plus correct et plus entier que celui qu’il avait traduit, et il ne manqua pas de faire tout ce qu’il fallait pour être en état de donner une meilleure édition. Les occupations savantes ne l’empêchèrent pas de songer aux intérêts de sa fortune. Il fit sa cour bien adroitement au cardinal de Tournon, et il s’insinua si bien dans ses bonnes grâces, que ce cardinal le nomina au roi lorsque ce prince, l’ayant rappelé en France, le pria de lui indiquer un bon précepteur pour ses deux puînés[d]. Ce fut environ l’an 1558[* 8]. Voilà donc Amyot précepteur de deux fils de Henri II. Pendant cet emploi, il acheva la traduction des Hommes illustres de Plutarque, et la dédia à ce prince[e] : après cela, il entreprit celle des Œuvres morales, et l’acheva sous le règne de Charles IX, auquel il la dédia. Charles IX lui fit de grands biens : il lui donna l’abbaye de Saint-Corneille de Compiègne[* 9], et le fit grand-aumonier de France et évêque d’Auxerre (E) ; et parce que la dignité de grand-aumônier et la charge de curateur de l’université de Paris furent vacantes en même temps[* 10], il les lui donna toutes deux. M. de Thou se plaint fort de cette jonction[f]. Henri III aurait succombé peut-être aux sollicitations importunes de l’évêque de Saint-Flour, qui l’avait suivi en Pologne, et qui demandait instamment la dignité de grand-aumônier ; mais la duchesse de Savoie, tante de ce monarque, lui recommanda de si bonne sorte, quand il passa par Turin en revenant de Pologne, les intérêts d’Amyot, que non-seulement sa charge lui fut conservée, mais qu’on y ajouta aussi un nouvel éclat en sa faveur : car quand Henri III fit Amyot commandeur de l’ordre du Saint-Esprit [g], il voulut qu’en sa considération tous les grands-aumôniers de France fussent à l’avenir commandeurs nés de cet ordre (F). Amyot, au milieu de ses dignités, n’oublia point ses études : il revit exactement toutes ses versions, et les compara au texte grec ; il y fit bien des changemens : en un mot, il songeait à une édition plus parfaite, où il voulait ajouter les diverses leçons des manuscrits ; mais il ne vécut pas assez pour mettre la dernière main à ce travail. Les guerres civiles et l’esprit rebelle de ses diocésains lui causèrent mille chagrins (G) : il fut volé en revenant des états de Blois, l’an 1589. Il mourut le 6 de février 1593[* 11], courant sa soixante-dix-neuvième année (H). Il avait prêché quelquefois le jour des fêtes solennelles. Il employait la langue latine en composant ses sermons, quoiqu’il les prononçât en français. Il avait une coutume fort particulière en prêchant : il tournait du côté du peuple l’ouverture de la chaire, et se tenait assis au milieu sur un fauteuil. Il se mêla de poésie, et n’y réussit pas (I). Voilà ce que j’ai extrait d’une Vie d’Amyot, commencée par lui-même, et achevée par son secrétaire[h]. Ses traductions ont été son plus bel endroit (K), quoique les sentimens de tous les critiques ne lui soient pas favorables (L) à cet égard, et qu’on ait même voulu dire qu’il y a été plagiaire (M). Quelques-uns l’ont accusé d’avarice (N). L’abbé de Saint-Réal a su mille particularités curieuses qui ne sont point dans la Vie d’Amyot [i]. On les peut voir dans le Dictionnaire de Moréri : c’est ce qui aurait fait que je ne m’en serais pas servi, quand même je n’aurais pas douté qu’elles fussent véritables. Si j’ai quelques supplémens ou quelques éclaircissemens à joindre à ce que l’on vient de lire, je les mettrai dans les remarques[* 12].

Les choses que M. Varillas rapporte touchant Amyot sont pleines de faussetés (O). Il en faudra faire la critique : cela peut servir à débrouiller le chaos.

  1. * En 1513, dit Leclerc.
  2. * Leclerc soutient le contraire.
  3. * Il n’en avait que vingt-deux, dit Leclerc, et c’était en 1535.
  4. * Ce ne fut pas avec Colin, remarque Leclerc, mais avec Canaye, depuis avocat célèbre.
  5. * Ce fut après avoir professé publiquement, dit Leclerc, qu’Amyot entra chez Bouchetel, c’est-à-dire, en 1545. La réputation qu’il se fit dans sa chaire lui mérita cette place chez un particulier.
  6. * Ce ne fut que depuis qu’il fut chez Bouchetel qu’il s’occupa, dit Leclerc, de traductions. Il avait d’abord traduit en vers quelques tragédies d’Euripide. Elles n’ont jamais paru.
  7. * Ce ne fut pas pour cette traduction, mais pour l’essai de celle des Vies de Plutarque, qu’Amyot obtint l’abbaye vacante par la mort de Vatable.
  8. * En 1554, dit Leclerc.
  9. * En 1567, dit Leclerc. Mais, vers 1564, ce roi lui avait donné l’abbaye de la Roche.
  10. * Il n’est pas vrai, dit Leclerc, que ces deux places aient vaqué en même temps, et Amyot n’eut jamais celle de curateur de l’Université. Ce que de Thou appelle Academiæ Parisiensis cura avait été donné en 1552 au cardinal de Châtillon, qui le conserva jusqu’en 1568.
  11. * Il avait, dit Joly, soixante et dix-neuf ans, trois mois et huit jours.
  12. * « Bayle, comme tous ceux qui ont parlé d’Amyot, a oublié, dit Joly, un ouvrage de ce Prélat : in Caroli noni regis christianiss. immaturum obitum Epicedium.... Cette pièce est insérée dans un recueil imprimé sous ce titre : Invictiss. Galliarum regis, Caroli noni, piissimi, justissimique principis tumulus. Paris, Morel, 1574, in-4°. » Cette pièce, mentionnée dans la Biblioth. histor. de La France, (édit. de Fontette) a 108 vers. Nicéron parle d’un volume d’Œuvres mêlées (d’Amyot), Lyon, Frellon, 1611, in-8°. M. Barbier (Examen critique et Complément des Dict. historiques) pense que ce volume, que personne n’a pu voir, ne peut être que les Œuvres morales et mêlées de Plutarque, de la traduction d’Amyot, imprimées à Lyon, chez Paul Frellon, 1611, 2 vol. in-8°. qui ont pu être reliés en un vol. in-8°. ; mais dont le titre, abrégé et dénaturé par quelque libraire, aura induit en erreur le père Nicéron. On a, il y a quinze ans, imprimé pour de première fois un ouvrage d’Amyot, intitulé : Projet de l’Éloquence royale, composé pour Henri III, roi de France, Paris, 1805, in-4°. et in-8°.
  1. Il a été lecteur de François Ier.
  2. Guillaume Bouchetel, sieur de Sassy.
  3. On appelle ordinairement ce livre l’Histoire Éthiopique d’Héliodore.
  4. Ils ont régné l’un après l’autre sous le nom de Charles IX, et de Henri III.
  5. Il l’avait commencée du vivant de François Ier., auquel il présenta quelques-unes de ces Vies écrites à la main par maître Adam Charles, écrivain de Paris. Roulliard, Antiquit. de Melun, pag. 605
  6. Thuan. de Vitâ suâ, lib. V, p. 1222.
  7. À la première institution de cet ordre, de 31 de décembre 1578.
  8. Elle est en Latin, et n’a pas été imprimée ; mais Sébastien Roulliard, avocat au parlement de Paris, qui l’a lue, en a publié un extrait dans les Antiquités de Melun, p. 605 et suiv. C’est de son Extrait que j’ai tiré cet article. [Cette Vie avait été imprimée, comme le dit Leclerc, dans la Nova Bibliotheca manuscriptorum Librorum du père Labbe, 1657, in-folio, pag. 521 et suiv.
  9. Voyez son Traité de l’Usage de l’Histoire. M. Teissier en a pris (en le citant), tout ce qui concerne Amyot, et l’a mis dans ses Additions aux Éloges tirés de M. de Thou, tom. II, pag. 152.

(A) Son père et sa mère... étaient de fort petite condition. ] Quelques-uns disent que le père d’Amyot était un courroyeur de Melun[1] : selon d’autres, il faisoit et vendoit des bourses et aiguillettes[2] ; enfin, selon d’autres, il était boucher. Je trouve trois bons auteurs pour cette dernière opinion, M. de Thou[3], Papyre Masson[4], et Brantome. On ne sera pas fâché, je m’assure, de voir ici les paroles du dernier un peu au long ; car elles contiennent une autre particularité, qui ne doit pas être ignorée, quand même elle serait fausse. Brantome, ayant rapporté que Charles IX, haranguant le parlement, dit d’une audace brave et menaçante : « C’est à vous autres d’obéir à mes ordonnances, sans disputer ni contester quelles elles sont ; car je sai mieux que vous ce qui est propre et convenable pour le bien et profit de mon royaume ; » ajoute : « N’ayant point encore de barbe au menton, il tint ces propos devant ces vieux et sages personnages, qui tous s’esmerveillèrent d’un si brave et grave langage, qui sentoit plus son généreux courage, que les leçons de M. Amiot son précepteur, qui l’avoit pourtant bien instruit, et qu’il aimoit fort, et lui avoit donné de bons et beaux bénéfices, et fait évêque de Lizieux[5], et l’appeloit toujours son maître : et se jouant quelquefois avec lui, reprochoit son avarice, et qu’il ne se nourrissoit que de langues de bœuf ; aussi étoit-il fils d’un boucher de Melun, et falloit bien qu’il mangeast de la viande qu’il avoit veu apprester à son père : osté cette avarice, c’était un grand et savant personnage en grec et latin, tesmoin les belles et éloquentes traductions qu’il a faites de Plutarque, qu’aucuns pourtant ses envieux ont voulu dire qu’il ne les avoit pas faites, mais un certain grand personnage et fort savant en grec, qui se trouva, par bon cas pour lui, prisonnier dans la conciergerie du palais de Paris, et en nécessité ; il le sceut-là, le retira et le prit à son service, et eux deux, en cachette, firent ces livres, et puis lui les mit en lumière en son nom : mais c’est une pure menterie, disoit-on, que les envieux lui ont prestée, car c’est lui seul qui les a faits ; et qui l’a connu, sondé son savoir et discouru avec lui, dira bien qu’il n’a rien emprunté d’ailleurs que du sien. Pour fin, il nourrit très-bien ce brave roi, et surtout fort catholiquement. » Si j’avais à mettre en doute les trois basses professions qu’on attribue au père de notre Amyot, ce ne serait point par la raison que son fils n’en a désigné aucune dans le manuscrit de sa vie : il s’est contenté de marquer qu’il était sorti d’un père et d’une mère qui avaient plus de vertu que de bien, parentibus honestis magis quàm copiosis [6]. Cette raison-là ne me frappe point ; car il y a peu de grands hommes issus de bas lieu, qui ne soient bien aisés de passer légèrement sur l’obscurité de leur naissance : le détail les importune sur ce sujet. Ils vous avoueront en général, tant qu’il vous plaira, qu’ils n’étaient pas d’une condition relevée ; mais n’attendez pas qu’ils vous donnent des mémoires où vous puissiez lire que leur père était boucher, savetier, vendeur d’aiguilles ou d’allumettes, qu’ils ont demandé l’aumône dans leur enfance, etc. Ceux qui avouent de semblables faits, et qui veulent bien qu’on les place dans leur éloge, sont si rares, qu’encore qu’il fût vrai qu’Amyot gueusa quelque temps par les rues de Paris, je ne m’étonnerais pas qu’il n’eût point chargé de cela les Mémoires de sa vie. Ainsi je ne réfute point par son silence ce que l’on conte de sa gueuserie, et de sa condition de laquais, et de son séjour à l’hôpital d’Orléans[7]. Il est vrai que je ne saurais accorder avec ce silence, l’endroit de son testament, où il lègue douze cents écus à cet hôpital [* 1], en reconnaissance de la charité qu’il y avait éprouvée[8]. On a observé que, dans ses Œuvres, il ne s’est jamais qualifié du titre de son pays, et que, pendant son bonheur, il a eu fort peu d’habitude avec sa patrie[9]. Il avait sans doute la faiblesse de regarder cette ville comme un rabat-joie, et de s’imaginer que ses relations avec Melun ne serviraient qu’à faire causer le monde sur la bassesse de sa naissance. J’ai lu néanmoins, qu’il avança quelques personnes de sa famille. Il est mort honoré de grands estats, et riche de plus de deux cent mille escus, sans infinis autres moyens qu’il avoit d’avancer ses parens, aucuns desquels se sentent de ses libéralitez[10].

(B) Il quitta Paris, pour aller à Bourges, avec le sieur Colin, qui possédait dans cette ville l’abbaye de Saint-Ambroise. ] Bullart, qui a suivi presque partout les Antiquités de Melun, s’en écarte ici, pour nous apprendre un fait assez inconnu : c’est qu’Amyot embrassa la profession religieuse dans l’abbaye de Saint-Ambroise de la ville de Bourges : mais que l’abbé le jugeant digne d’une vie plus éclatante que celle du cloistre, le fit connoistre au sieur de Sacy Bouchetel [11]. C’est dommage que l’on ne cite personne qui ait laissé par écrit une particularité si peu connue.

(C) François Ier. lui donna l’abbaye de Bellosane, que la mort de François Vatable venait de faire vaquer. ] Ceci est entièrement incompatible avec le narré de M. de Saint-Réal. Cet auteur veut que, sous le règne de Henri II, Amyot ait été encore dans l’obscurité d’une petite pédagogie chez un gentilhomme de ses amis, et que M. de l’Hôpital, qui ne le connaissait point, l’ait uniquement recommandé à cause d’une épigramme grecque qui avait été présentée à ce monarque[12]. Cela ne saurait n’être point faux, s’il est vrai, comme porte le manuscrit de la Vie d’Amyot, que ce docte personnage avait été plusieurs années professeur à Bourges, avant la mort de François Ier., et que ses ouvrages, présentés à ce monarque, avaient valu à leur auteur une fort bonne abbaye. Serait-il possible que M. de l’Hôpital n’eût pas connu un Français, dont le public avait vu en 1549, pour le plus tard[13], une traduction de l’Histoire Éthiopique d’Héliodore ? Qui nous a dit que le voyage de Henri II à Bourges ait été fait avant la première édition des Amours de Théagène ? Ajoutons que la Vie manuscrite d’Amyot le fait aller en Italie peu après la mort de François Ier. Accordez cela, si vous pouvez, avec l’abbé de Saint-Réal, qui le fait précepteur à Bourges, pendant le voyage de Henri II à cette ville.

(D) Morvillier l’envoya porter à Trente les lettres du roi au concile, en 1551. ] Il faut nécessairement redresser ici l’auteur qui me fournit cet article[14], quoiqu’il assure qu’il a puisé dans une Vie d’Amyot, commencée par lui-même, et achevée par son secrétaire. Nous avons une lettre d’Amyot, qui contient la relation de son voyage de Trente. Il écrivit peu de jours après ce voyage à M. de Morvillier, maître des requêtes. Or, bien loin de dire que M. de Morvillier, ambassadeur de France à Venise, l’eût envoyé porter les lettres du roi au concile, qu’il déclare expressément qu’il fut choisi pour cette affaire par le cardinal de Tournon, et par l’ambassadeur de Selve. C’est une preuve convaincante que Morvillier n’était pas alors ambassadeur à Venise : et cela paraît encore plus évidemment par la lettre d’Amyot ; car elle est adressée à M. de Morvillier en cour. Remarquez bien ces paroles d’Amyot : Il a plu à M. le cardinal de Turnon, et à M. l’ambassadeur de Selve, de m’élire pour faire ceste commission, sans que je pensasse à rien moins qu’à cela, ny à chose semblable…[15]. Il faut noter que non-seulement je n’estois point nommé en celle lettre[16] ni près ni loin ; mais qui pis est, on n’en avoit pas seulement envoyé la coppie, par laquelle nous peussions sçavoir ce qu’il y avoit dedans. De sorte que je ne veis jamais chose si mal cousue que cela[17]. Ce ne fut donc point le roi qui l’envoya faire ses protestations contre le concile : ce fut le cardinal de Tournon, et l’ambassadeur de France à Venise, qui le choisirent pour porter la lettre au roi, et pour lire mot à mot, devant l’assemblée, la protestation de sa Majesté. Il s’acquitta tout-à-fait bien de la commission. Voici où j’en veux venir. M. l’abbé de Saint-Réal pose en fait qu’Amyot était précepteur des enfans de France, avant la négociation qui vient d’être rapportée ; et il suppose qu’Henri II l’employa à cette affaire, parce qu’il avait reconnu la vérité d’un bon témoignage que M. de l’Hôpital avait rendu, quand il avait dit au roi qu’Amyot méritait d’être précepteur des enfans de France. Tout cela est réfuté invinciblement par la lettre d’Amyot à Morvillier. Corrigez sans crainte ce mensonge dans du Saussai : Cæterùm, Amiotus adhuc abbas ad concilium Tridentinum ab Henrico II missus fuit, negotiorum magni momenti causâ[18]. Henri II n’eut aucune part à cela.

(E) Charles IX le fit grand-aumônier de France, et évêque d’Auxerre. ] La première de ces deux dignités fut conférée à Amyot le 6 de décembre 1560, par Charles IX, à Orléans. Du Peyrat, qui avait lu les registres des grands-aumôniers de France, rapporte cette date comme extraite du registre d’Amyot[19]. C’est donc un fait avéré. Or on fait tomber par-là plus de la moitié de l’histoire que l’abbé de Saint-Réal raconte touchant la fortune de ce prélat. Il dit qu’Amyot, sous le règne de ses disciples François II et Charles IX, n’avait que l’abbaye de Bellosane, avec la gloire d’avoir prononcé devant tout le concile la judicieuse et hardie Protestation de Henri II, et que sa fortune était apparemment pour en demeurer là, sans une rencontre fortuite, qui le porta plus haut qu’il n’avait jamais espéré, et qui marque admirablement l’esprit de la cour. Ce cas fortuit fut, qu’un jour, à la table de ce prince, on loua Charles-Quint de plusieurs choses, mais surtout d’avoir fait son précepteur pape… Cela fit impression sur l’esprit de Charles IX, jusque-là même qu’il dit que, si l’occasion s’en présentait, il en ferait bien autant pour le sien. Et de fait, peu de temps après, la grande-aumônerie de France ayant vaqué, le roi la donna à Amyot. Tout cela tombe par-terre, dès qu’on consulte les registres de cette grande-aumônerie, où l’on trouve la charge de grand-aumônier conférée à Amyot le second jour du règne de Charles IX. D’ailleurs, François II ne fut pas disciple d’Amyot, mais de Pierre Danès. Poursuivons : M. de Saint-Réal suppose que la reine-mère, ayant su bientôt ce que Charles IX avait fait pour son précepteur, fit appeler celui-ci dans son cabinet, où elle le reçut d’abord avec ces effroyables paroles : « J’ay fait bouquer les Guises et les Chatillons, les Connétables et les Chanceliers, les Rois de Navarre et les Princes de Condé ; et je vous ay en tête, petit prestolé. » Amyot eut beau protester de ses refus, la conclusion fut que, s’il avait la charge, il ne vivrait pas vingt-quatre heures. L’abbé dit ensuite, qu’Amyot s’alla cacher, et que Charles IX s’avisant aussitôt de ce que ce pouvait être… entra dans une telle fureur…, que la reine, qui avait assez de peine à le gouverner, et qui le craignait autant qu’elle l’aimait, n’eut rien de plus pressé que de faire trouver Amyot. C’est supposer que Charles IX était roi depuis long-temps, lorsqu’il donna cette charge à son précepteur ; mais rien n’est plus faux : il la lui donna le lendemain de son avénement à la couronne, avant que Catherine de Médicis eût goûté de la régence, et qu’elle eût fait bouquer bien des gens. Tout le monde sait que son pouvoir fut assez petit sous François II. Je ne laisse pas de dire que les réflexions de M. de Saint-Réal sur ces faits, considérées en elles-mêmes sont belles et bonnes. Quant à l’évêché d’Auxerre, il fut donné à Amyot, non l’an 1568, comme l’assure Du Peyrat[20], mais l’an 1570[21], après la mort du cardinal Philibert Babou, qui le possédait.

(F) Henri III voulut qu’en sa considération tous les aumôniers de France fussent à l’avenir commandeurs nés de l’ordre du Saint-Esprit. ] Voici ce que je trouve sur cela dans un autre auteur : Henri III, en l’année 1578, instituant l’ordre du Saint-Esprit, ordonna [* 2] en faveur d’Amiot, que son grand-aumosnier seroit associé au mesme ordre en titre de commandeur, et ses successeurs audit estat : lesquels toutes fois (dit-il) ne seront tenus faire preuve de noblesse, ce qu’il adjousta pour gratifier ledit Amiot, lequel n’estoit pas de noble extraction, mais qui entroit au temple de l’honneur par celui de la vertu[22]. Voyez dans du Saussai[23] la réponse de Henri III aux courtisans qui murmurèrent de la promotion d’un homme de si basse naissance. Le même auteur assure qu’Amyot dressa les statuts et les litanies, ou plutôt l’office de l’Ordre : Hujus statuta et horarias preces scitè et scienter composuit.

(G) L’esprit rebelle de ses diocésains lui causa mille chagrins. ] M. de Thou fait une remarque bien flétrissante[* 3] pour la mémoire de notre Amyot ; car il l’accuse d’avoir oublié les bienfaits dont les deux princes ses élèves l’avaient comblé, et d’avoir eu trop de complaisance pour la fureur séditieuse et ligueuse de ceux d’Auxerre. L’amour de l’étude et la vieillesse lui avaient fait prendre le parti de la résidence, et il n’eut pas la force de résister au torrent de la rébellion [24]. Sébastien Roulliard n’en parle pas de la sorte : il insinue qu’on le maltraita, à cause de sa fidélité. Les afflictions, dit-il[25], l’accueillirent à la sortie des estats de Blois l’an 1589, pource que, par la fureur des troubles qui pour lors s’échauffèrent, il fut tout volé et destroussé à my-chemin retournant à Auxerre, et qu’estant arrivé là, lui fut baillé beaucoup de peine par les habitans, voire par son clergé, pour les causes du temps. Enfin, petit à petit les affaires s’apaisèrent : tellement qu’il ne bougea d’icelui lieu, se plaignant toutesfois journellement de ce que la privation de ses biens et conmoditez du passé lui ostoit le plaisir de l’estude. Sainte-Marthe avoue bien les mauvais bruits qui avaient couru, mais il ne les croit pas véritables[26].

(H) Il mourut en 1593, courant sa soixante-dix-neuvième année. ] M. de Thou s’était adressé à des gens bien mal instruits sur le chapitre d’Amyot, puisqu’ils ne surent lui apprendre, ni quand il mourut, ni à quel âge. Il dit en général, qu’Amyot, dont il met la mort au mois de juillet 1591, avait passé soixante ans. Sainte-Marthe la met à l’an 1592 : Triennio post Henricum tertium detestabili parricidarum coitione sublatum è vivis excessit[27].

(I) Il se mêla de poésie, et n’y réussit pas. ] Sébastien Roulliard, son compatriote, l’épargnerait sans doute sur ce sujet, si cela était possible. Voici ce qu’il en dit : Quant au poëme latin qu’il fit sur le sacre du roi Charles IX, on reconnoist par icelui qu’il s’estoit fort addonné à la lecture d’Horace ; mais auroit esté peu adroit en son génie poétique[28]. La version des vers grecs en vers français, à laquelle Amyot se voulut assujettir dans son Plutarque, est affreuse. Charles IX la trouvait grossière, en quoi son opinion ha esté suivie de beaucoup d’aultres[29]. Roulliard apporte une excuse pitoyable : C’est un ramas, dit-il, de divers autheurs, et de style différent. Ajoutons son jugement sur la prose d’Amyot. Tant y ha, dit-il, que, selon mon advis, il estoit plus heureux en la traduction qu’en sa composition, soit françoise ou latine ; car ce que j’en ay veu me semble estrangement pesant et traisnassier.

(K) Ses traductions ont été son plus bel endroit. ] La première de toutes a été celle des Amours de Théagène et de Chariclée ; mais celle de Plutarque lui a procuré sa principale réputation. Il a traduit aussi les Pastorales de Longus [30], plusieurs Livres de Diodore de Sicile[* 4], et quelques Tragédies grecques. La duchesse de Savoie, ne trouvant point dans Plutarque la Vie d’Épaminondas, ni celle de Scipion, le pria de les composer. Il le fit ; mais elles n’ont pas été publiées. La préface était déjà toute prête : Pierre Mathieu l’a vue[31] ; il faut donc croire qu’Amyot avait mis la dernière main à cet ouvrage. Il n’osa, dit-on[32], entreprendre la traduction de Philostrate, quoique le Roi Henri III la lui eût souvent demandée : il s’en excusa sur l’impossibilité ; et quand ce prince, ayant vu la version de Vigénère, dit à Amyot : Hé bien, vous disiez que Philostrate estoit hors de traduction ? Amyot lui répondit qu’il l’avait cru jusqu’à cette heure.

(L) Tous Les critiques ne lui sont pas favorables. ] M. Baillet a très-heureusement recueilli les éloges que l’on a donnés au Plutarque d’Amyot[33]. Ils sont beaux et glorieux. J’y ajoute ce que j’entendis dire à M. Conrart, en l’année 1675, lorsque quelqu’un lui eut appris que presque tous les exemplaires du Plutarque de M. l’abbé Tallemant avaient péri dans l’incendie du magasin d’un libraire. On s’en consolera aisément, dit-il, pendant qu’on aura la traduction d’Amyot. On y trouve les plus beaux tours de notre langue, et la plus heureuse économie de nos périodes. M. Baillet n’a pas recueilli avec moins de soin les jugemens désavantageux : il n’a pas oublié que M. de Thou loue beaucoup plus l’élégance que la fidélité de ce traducteur : Diodoro ac præcipué Plutarcho licet majore plerumquè elegantiâ quam fide gallicé redditis[34]. Il a oublié un autre passage de M. de Thou, que M. de Girac rapporte. M. de Girac sera le seul dont j’allèguerai les paroles, comme une espèce de supplément au beau recueil de M. Baillet. « Pour ce qui est d’Epitimius, » dit-il[35], « qui est tué dans Amyot, au lieu que dans le texte grec ce n’est que son cheval, j’aime mieux croire que ce fameux interprète s’est servi d’exemplaires différens de ceux que nous avons, que de dire, avec M. de Thou, que ses versions sont bien plus polies que fidèles, et qu’il ne recherchoit pas tant la vérité, qu’il affectoit de plaire aux oreilles délicates[* 5]. Je sais qu’un savant et sage jurisconsulte [* 6] l’accuse de n’avoir pas seu comprendre une belle antiquité touchant une loi de Solon ; car au lieu d’écrire que ce législateur s’étoit vanté quelque part dans ses poésies qu’il avoit délivré les Athéniens de toutes les dettes qu’ils avoient contractées, et osté les brandons ou pannonceaux qui étoient posez en beaucoup de lieux sur les terres hypothéquées, il avoit traduit, d’avoir osté les bornes qui paravant faisoient les séparations des héritages de tout le territoire attique. Je pourrois ajouter plusieurs remarques sur quantité d’endroits, où le bon Amyot a pris le change ; mais je ne saurois approuver M. de Meziriac, lequel[* 7], dans un discours qu’il a fait de la traduction, après avoir loué l’esprit, le travail, et le style de cet éloquent traducteur en sa version de Plutarque, prétend montrer qu’en divers passages, qu’il a remarquez jusques au nombre de deux mille, il a fait des fautes très-grossières. »

(M) Or veut qu’il ait été plagiaire. ] On a vu[36] ce que dit Brantome sur ce sujet. Voyons maintenant ce que d’autres en ont dit. J’ai ouï dire, c’est M. Colomiés qui parle[37], à M. Patin, qu’il avoit appris du bon homme Laurens Bochel (qui a fait imprimer les Décrets de l’Église Gallicane, etc.), qu’Amyot avoit traduit des Vies de Plutarque sur une vieille version italienne de la bibliothéque du roi, et qu’elle étoit cause des fautes qu’il avoit faites. Je ne sai si cette version n’est point celle que fit sur le latin, l’an 1482, Baptiste Alexandre Jaconel de Riete, qui est dans la méme bibliothéque[* 8]. La Popelinière accuse Amyot de n’avoir pas rendu à Turnebe l’honneur qui lui était dû, puisqu’il n’a point publié les secours qu’il avait tirés de lui pour l’intelligence des passages difficiles[38]. Il prétend que Turnebe lui envoyait les passages tout entiers tournez en François sur lesquels Amyot était en peine, et que plusieurs autres gens doctes l’aidèrent de leurs bons avis[39].

(N) Quelques-uns l’ont accusé d’avarice. ] J’ai cité dans la remarque (A) un long passage de Brantome, où Charles IX fait la guerre de ce défaut à son précepteur. Un autre livre m’apprend qu’un jour qu’Amyot demandait un bénéfice de grand revenu, ce prince lui dit : Eh quoi, mon maistre, vous disiez que si vous aviez mille écus de rente, vous seriez content : je crois que vous les avez et plus. Sire, répondit-il, l’appétit vient en mangeant ; et toutefois obtint ce qu’il désiroit[40]. On prendra si l’on veut pour une preuve équivoque de son avarice les deux cent mille écus de bien qu’il amassa[41].

(O) Les choses que M. de Varillas rapporte touchant Amyot sont pleines de faussetés. ] Il dit que la cour de François Ier. s’étant arrêtée durant quelques heures dans le château d’un gentilhomme de Berry, Amyot, qui était précepteur chez ce gentilhomme, en prit occasion de présenter à sa majesté une épigramme de quatre vers grecs, qu’il venait de composer. Les savans, qui suivaient sa majesté, trouvèrent l’épigramme si belle, que l’on ne jugea pas à propos de laisser plus longtemps son auteur dans une province trop éloignée de Paris. Le roi l’attacha à son service par une pension considérable[42]. Tout ceci est plein de transpositions de circonstances ; car nous avons vu[43] que l’on attribue à Michel de l’Hôpital le bon effet que produisirent quelques vers grecs d’Amyot présentés à Henri II. M. Varillas raconte dans un autre livre[44], qu’Amyot, professeur en grec à Bourges, se fit connaître à la cour par sa politesse à écrire en français, et qu’alors Bouchetel et Morvillier, secrétaire d’état, le rappelèrent à Paris ; et après l’avoir ramené à la communion de l’église catholique, le recommandèrent au cardinal de Tournon, qui lui fit donner l’abbaye de Bellosane, et la commission de secrétaire d’ambassadeur à Venise, d’où il partit pour aller à Trente exécuter les ordres du roi, l’an 1551. Voilà comment cet historien réfute dans un ouvrage ce qu’il avait dit dans un autre. Il ajoute qu’Amyot fit un discours devant les pères du concile : il en donne le précis, et il cite la Harangue d’Amyot. Mais cette harangue est une chimère : Amyot ne fit que lire la protestation du roi. Quelle hardiesse n’est-ce pas de citer des manuscrits qui n’existèrent jamais ? M. Varillas assure qu’Amyot, âgé de dix ans, fut trouve malade, sur le chemin de Paris, au bord d’un fossé, et qu’un gentil’homme passant... le mit sur son cheval, et le conduisit, en le soutenant, dans une maison proche, où il guérit, et reçut charitablement pour passer chemin seize sous, qu’il rendit depuis avec usure en laissant aux héritiers de son bienfaiteur seize cents écus de rente[45]. La Vie d’Amyot porte qu’il légua douze cents écus à l’hôpital d’Orléans[46]. C’était là qu’il avait été mené par le gentilhomme : c’était là qu’il avait été guéri, et qu’il reçut seize sous ; ce fut à cet hôpital qu’il fit depuis un legs de douze cents écus, selon le narré de M. de Saint-Réal.[47]. D’où vient que M. Varillas altère ces circonstances, et amplifie la gratitude ? Pourquoi par ses hyperboles convertit-il un simple legs de trois mille six cents francs en une rente annuelle de six mille deux cents livres[48] ? Il assure qu’Amyot, « en étudiant, changea de religion, et servit d’instrument pour séduire ses compagnons, jusqu’à ce qu’étant découvert il se réfugia à Bourges, où le même Volmar, qui avait instruit Calvin et Bèze, l’introduisit chez l’abbé de Saint-Ambroise, en qualité de précepteur de ses neveux, et le choisit depuis pour son successeur à montrer le grec. Amyot s’ennuia bientôt d’enseigner publiquement. » On ne peut accorder rien de tout cela avec les Mémoires de la Vie d’Amyot publiés par Sébastien Roulliard. On y trouve qu’il avait environ vingt-trois ans lorsqu’il s’en alla à Bourges, avec l’abbé de Saint-Ambroise, qui lui avait persuadé ce voyage[49]. Il y alla donc l’an 1537[* 9]. Or Volmar sortit de Bourges l’an 1535 [50] ; et par conséquent, ce ne fut point lui qui le fit connaître à cet abbé. On trouve dans les mêmes Mémoires, qu’Amyot remplit la charge de professeur l’espace de dix ans, et que souventes fois on lui ha ouï dire entre ses amis, qu’il avoit un honneste appoinctement ; que jamais en sa vie n’eut meilleur temps que celui-là, et avoit pris un fort grand plaisir à faire cet exercice, à cause qu’il jouissoit d’un extrême repos[51]. Il ne s’ennuya donc pas bientôt d’enseigner publiquement. M. Varillas observe que Bouchetel et Morvillier lui représentèrent l’obstacle que son hérésie apportoit à son salut et à sa fortune, et qu’il profita de leur advis. Bouchetel le connaissait donc pour calviniste ; mais en ce cas-là, aurait-il voulu le faire précepteur de ses enfans, comme il avait fait[52] ?

  1. * « Je doute de ce legs, dit Leclerc, sans pourtant le nier expressément. »
  2. (*) L’ordonnance est rapportée au livre XVIII du Code Henri, tit. XI, du Saint-Esprit.
  3. * Leclerc trouve la remarque de de Thou sans fondement.
  4. * Ce sont, dit Leclerc, les livres XI à XVII, imprimés en 1554, in-folio, à Paris, chez Vascosan.
  5. (*) Amiotus hic Pœmenica Longi, Heliodori Æthiopica, Diodori Siculi Historica, ac postremò Plutarchum in linguam nostram gallicam de Græcis verterat, sed hunc majore elegantiâ quàm fide, dùm auribus nostris placere, quàm de sensùs veritate laborare, potiùs existimat. Thuau., de Vitâ suâ, lib. V.
  6. (*) L’Oiseau, de l’Action hypothéq., liv. III, Ὅτι τῆς τε προΰποκειμένης γῆς ορους ἀνειλε πολλαχῆ πεκηγότας.
  7. (*) M. Pélisson, dans l’Histoire de l’Académie, pag. 232.
  8. * Voici comment, dans l’édition de la Bibliothéque choisie de Colomiés, 1731, La Monnoie parle de cette circonstance : « Il est vrai, dit-il, que cette traduction italienne a été réimprimée plusieurs fois in-4° et in-8° ; mais comme elle n’a été faite que sur de très-mauvaises versions latines que ce traducteur a rendues encore pires, il ne faut pas s’imaginer qu’Amyot, qui, nonobstant les fautes qu’on lui reproche, ne laissait pas d’être un fort habile homme, fût capable de s’attacher à une si misérable copie. »
  9. * Leclerc, dans une note sur le texte, a déjà remarqué que ce fut en 1535 qu’Amyot alla à Bourges.
  1. Saint-Réal, de l’Usage de l’Histoire, p. 74.
  2. Roulliard, Antiquités de Melun, p. 605.
  3. Thuanus, Histor. lib. C, ad ann. 1591, pag. 405.
  4. Lanii filius erat, Meloduno oppido ortus, vir excellenti ingenio, latinè que et græcè doctissimus. Carolus Magistrum eum appellabat, inter jocos avaritiam objiciens et sordes, quòd linguis bubulis uteretur. Papyr. Masso, in Histor. Vitæ Caroli IX.
  5. Il se trompe ; il fallait dire Auxerre, et non Lisieux.
  6. Roulliard, Hist. de l’Antiquit. de Melun, pag. 605.
  7. Saint-Réal, de l’Usage de l’Histoire, p. 76.
  8. Là même, pag. 75.
  9. Roulliard, Antiquit. de Melun, p. 605.
  10. C’est la Popelinière qui dit cela, p. 259, de l’Idée de l’Histoire.
  11. Bullart, Académie des Sciences., tom. I, pag. 166.
  12. Saint-Réal, de l’Usage de l’Histoire, p. 80.
  13. Je parle ainsi, parce que du Verdier Vau-Privas marque une édition de 1549. Or cela ne prouve point qu’il n’y en ait point eu d’antérieure
  14. Sébastien Roulliard, Antiquit. de Melun.
  15. Instructions et Missives des rois très-chrestiens, et autres Pièces concernant le Concile de Trente, pag. 14, édit. de 1608.
  16. C’est celle que le roi écrivait aux pères de Trente.
  17. Instructions, Missives, etc., pag. 23.
  18. Andr. Saussaius, de Scriptor. Ecclesiast., num. 52.
  19. Guillaume Du Peyrat, Histoire Ecclésiastique de la Cour, ou les Antiquités et Recherches de la chapelle et oratoire du roi de France, pag. 102.
  20. Hist. Eccles. de la Cour, etc., p. 481.
  21. On s’est donc trompé dans la table de la Version de Fra-Paolo, où l’on a dit qu’Amyot alla ambassadeur à Rome, sous le nom d’évêque d’Auxerre, en 1562. L’évêque d’Auxerre, dont Fra-Paolo parle, n’était point Jacques Amyot.
  22. Guill. Du Peyrat, Hist. de la Cour, etc., pag. 385.
  23. De Scriptor. Ecclesiast., num. 52.
  24. Thuanus, de Vitâ suâ, lib. V, p. 1222,
  25. Roulliard, Antiquit. de Melun, p. 605.
  26. Sammarth. in Elogiis, pag. 96.
  27. Ibidem.
  28. Roulliard, Antiquit. de Melun, p. 614.
  29. Là même.
  30. C’est ainsi qu’il fallait traduire le Longi Pœmenica de M. de Thou, et non pas, comme du Ryer, par les Pœmeniques de Longus.
  31. Bullart le rapporte dans son Académie des Scienc., pag. 168.
  32. Du Verdier Vau-Privas, Prosopogr., tom. III, pag. 2572.
  33. Baillet, Jugem. des Savans, tom. IV, pag. 521. Voyez aussi Pope Blount, Censur. celebr. Autor., pag. 521.
  34. Thuan. Hist., lib. C, pag. 405.
  35. Girac, Réplique à Costar, section LI, pag. 438, édition de Hollande.
  36. Ci-dessus, Remarque (A).
  37. Colomiés, Opuscules, pag. 124, édit. d’Utrecht.
  38. La Popelin., Idée de l’Histoire accomplie, liv. III, pag. 259.
  39. La Popelinière, Histoire des Histoires ; pag. 259.
  40. Prosopographie de Du Verdier, tom. III, pag. 2573.
  41. Voyez la remarque (A), à la fin.
  42. Varillas, Hist. de l’Hérésie, liv. X, pag. 310, édition de Hollande.
  43. Dans la remarque (C).
  44. Varillas, Histoire de Henri II, liv. II, pag. 204.
  45. Varillas, Hist. de Henri II, liv. II, p. 203.
  46. Voyez la remarque (A).
  47. Saint-Réal, de l’Usage de l’Histoire, p. 75.
  48. Varillas, Hist. de Henri II, liv. II, p. 204.
  49. Roulliard, Antiquités de Melun, p. 607.
  50. Melch. Adam in Vitis Philosophor., p. 233.
  51. Roulliard, Antiquités de Melun, p. 607.
  52. Là même.

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