Dictionnaire des termes militaires et de l’argot des poilus/E

Librairie Larousse (p. 104-124).


Eau-de-vie n. f. Liqueur alcoolique extraite du vin, du marc, du cidre, du grain, de la pomme de terre, etc. Beaucoup de termes d’argot lui sont applicables : casse-pattes, cric, dérive, eau pour les yeux, gnole, roule par terre, etc.

Ébranler (s’) v. pr. Se mettre en mouvement.

Écharpe n. f. Bandage pour soutenir un bras blessé. Partie de l’uniforme des officiers généraux ou assimilés. Loc. adv. : en écharpe, de biais.

Écharper v. a. Blesser grièvement, tailler en pièces, prendre en écharpe.

Échauffourée n. f. Bagarre. Engagement peu important entre deux troupes.

Échec n. m. Insuccès. Non réussite. Revers.

Échelon n. m. milit. Troupe placée en arrière d’une autre pour la soutenir : Échelon débordant.

Échelonnement n. m. Action d’échelonner : l’échelonnement d’une compagnie.

Échelonner v. a. Disposer par échelons, de distance en distance.

Échouer v. n. Mar. Être poussé contre un écueil, un banc de sable ou un bas-fond, etc. V. a. Échouer un navire. V. pr. S’échouer : toucher à la côte sur les bas-fonds. — Fig. Ne pas réussir : le plan de l’ennemi a échoué misérablement.

Éclairant, e adj. Qui éclaire : une fusée éclairante.

Éclaircir v. a. Rendre clair. Rendre moins serré : éclaircir les rangs. — Fig. Rendre intelligible : éclaircir une question. S’éclaircir v. pr. Devenir plus clair : la situation militaire s’éclaircit.

Éclairer v. a. Répandre de la clarté. Servir à diriger : l’avant-garde éclaire l’armée. V. n. jeter une lueur : la grenade éclaire en explosant.

Éclaireur n. m. Soldat envoyé à la découverte, pour diriger la marche d’une troupe. Nom français du boy-scout. — Mar. Bâtiment détaché, éclairant la marche d’une flotte.

Revue des « Éclaireurs de France » dans la Cour d’honneur des Invalides.

Éclat n. m. Partie d’un objet brisé violemment. Lueur brillante. Bruit soudain et violent. Action d’éclat, action remarquable.

Éclatant, e adj. Qui a de l’éclat, qui brille. — Fig. Célèbre, magnifique : victoire éclatante. Qui fait un bruit perçant : le son éclatant de la trompette.

Éclatement n. m. Action de se briser en éclatant : l’éclatement d’un obus.

Éclater v. n. milit. Se déclarer subitement : la guerre a éclaté. Se briser en éclatant.

École n. f. Milit. et Mar. Exercice pour apprendre la manœuvre : École de peloton, école de bataillon, école de tirailleurs, etc. Établissement où se donne un enseignement collectif.

École militaire de Saint-Cyr (entrée).

Ministère de la guerre : École supérieure de guerre, école polytechnique ; École spéciale militaire de Saint-Cyr ; École d’application de l’artillerie et du génie, à Fontainebleau ; École d’application, de cavalerie, à Saumur ; École militaire d’infanterie, à Saint-Maixent ; École militaire de l’artillerie et du génie, à Versailles ; École d’administration militaire, à Vincennes ; Écoles militaires préparatoires, à Rambouillet, Montreuil-sur-Mer, Saint-Hippolyte-du-Fort et les Andelys, pour l’infanterie, Autun, pour la cavalarie et Billom, pour l’artillerie et le génie ; École normale de gymnastique et d’escrime, à Joinville-le-Pont ; École du service de santé militaire, à Lyon ; École d’application de médecine et pharmacie militaire du Val-de-Grâce ; École du service géographique de l’armée, à Paris ; Pritanéc militaire de La Flèche ; Maisons d’éducation de la Légion d’honneur.

École de
Saint-Maixent.
École de Saint-Cyr.
École polytechnique.
École navale.
École de Saumur.

ÉLÈVES DES PRINCIPALES ÉCOLES MILITAIRES

Ministère de la marine : École navale, à Brest ; École supérieure de la marine ; École d’application du génie maritime ; École d’administration de la marine, à Brest ; École du service de santé de la marine, à Bordeaux ; École d’application des médecins-stagiaires ; Cours préparatoire des premiers-maîtres candidats au grade d’enseigne de vaisseau ; Écoles de maistrance (supérieure et secondaires) ; École des pupilles de la marine, à La Villeneuve-en-Guilers (Finistère) ; École des mousses ; École des apprentis matelots ; Écoles des mécaniciens des équipages de la flotte, des torpilleurs, des canonniers, des gabiers, des timoniers, des fusiliers marins, des pilotes, de voilerie, de chauffe, de comptabilité, d’infirmiers ; Cours d’administration et de comptabilité des fourriers ; École centrale de pyrotechnie maritime ; École d’artillerie ; Écoles d’hydrographie ; Écoles d’enseignement des pêches maritimes, etc…

Écoper v. n. Pop. et Arg. Recevoir des reproches, une punition, des coups, une blessure.

Écoute n. f. Endroit où l’on peut écouter sans être vu. — Milit. Poste d’écoute : poste de surveillance de l’ennemi en avant d’une tranchée. — Mar. Cordages servant à bander une voile.

Écouteur n. m. Arg. milit. L’homme qui est dans le poste d’écoute.

Écouvillon n. m. Brosse cylindrique montée sur un long manche, pour nettoyer les canons.

Écouvillonnage n. m. Action d’écouvillonner.

Écouvillonner v. a. Nettoyer avec l’écouvillon.

Écouvillonneur n. m. Milit. L’homme qui écouvillonne.

Écraser (en). Arg. milit. (Sous entendu, des punaises). Bien dormir.

Écuyer n. m. Professeur d’équitation : les écuyers de Saint-Cyr.

Effectif n. m. Milit. Nombre réel de soldats dans une troupe : l’effectif d’une armée ; combattre avec de faibles effectifs, avec des effectifs réduits.

Élan n. m. Mouvement subit avec effort : l’élan magnifique des troupes. Entraînement passionné : le merveilleux élan du patriotisme français.

Électrique n. m. Arg. milit. Vin.

Électriser v. a. Développer dans un corps la vertu électrique : électriser des fils de fer barbelés. — Fig. Animer, enthousiasmer : par leur exemple, nos braves officiers ont su électriser leurs hommes.

Élément n. m. Fig. Objet concourant à la formation d’un tout. Partie d’un tout. — Milit. Un élément de tranchée, partie de tranchée.

Eloussoques s. m. pl. Tirailleurs : « Eloussoques, tribus guerrières à qui la France a fait appel dans sa lutte contre les Barbares. » (Le Petit Voisognard).

E. M. A. Abrév. État-major d’armée.

Emballer v. a. Fam. Faire partir. — Arg. milit. Enthousiasmer : Joffre emballe tous les poilus. S’emballer v. pr. Se dit d’un cheval qui échappe à la main, et, par ext., d’une personne qui se laisse emporter par la colère, l’enthousiasme, etc.

Embarcadère n. m. Cale ou jetée pour l’embarquement. Lieu de départ d’un chemin de fer.

Embarcation n. f. Petit bateau non ponté,

1, wagon à marchandises aménagé pour le transport des hommes.
2, disposition des chevaux dans un wagon.
3, chevaux dans le wagon (coupe longitudinale).
Embarquement des troupes.

1, chargement de deux fourgons sur un wagon.

2, chargement d’un arrière-train et de deux avant-trains sur un wagon.

3, chargement de deux caissons sur un truc.

Embarquement du matériel.

à rames, à voiles ou à vapeur : mettre les embarcations à la mer.

Embardée n. f. Écart brusque que fait un navire ou un automobile.

Embarder n. m. v. n. Faire une embardée.

Embargo n. m. Défense faite provisoirement à un navire de quitter un port dans lequel il se trouve : mettre, lever l’embargo. Interdiction de circuler ; confiscation.

Embarquement n. m. Action de s’embarquer ou d’embarquer : embarquement de troupes, de munitions, de vivres.

Embarquer v. a. Mettre dans une barque, dans un navire : embarquer des provisions. Recevoir dans le navire, en parlant d’eau qui passe par-dessus bord : embarquer une lame. V. n. Monter dans un navire, ou, par ext., dans une voiture, dans un wagon. Partir en voyage. Pénétrer dans un navire par-dessus bord : la mer embarque. S’embarquer v. pr. Monter dans un navire. — Fig. S’engager, se lancer, s’aventurer : s’embarquer dans une aventure périlleuse.

Embossage n. m. Action d’embosser un navire. Position d’un navire embossé.

Embosser v. a. Fixer un vaisseau de l’avant et de l’arrière, de manière à lui faire présenter son travers.

Embossure n. f. Grelin ou câble servant à l’embossage. Nœud fait sur une manœuvre.

Emboucher v. a. Mettre à sa bouche un instrument à vent, afin d’en tirer des sons : emboucher un clairon.

Embouchoir n. m. Bout concave qui s’adapte à un instrument à vent, lorsqu’on veut en tirer des sons. Douille qui joint le canon d’une arme portative avec son fût.

Embouchure n. f. Partie du mors qui entre dans la bouche du cheval. Manière d’emboucher un instrument à vent. Partie qu’on adapte à cet instrument pour en jouer.

Embouteillage n. m. Action d’embouteiller.

Embouteiller v. a. Bloquer des navires dans une rade à goulet étroit en obstruant ce goulet. — Fig. embouteiller une tranchée.

Embraquer v. n. Tirer sur une corde pour la raidir. Tirer sur les fils de fer barbelés pour les mettre en place.

Embrasure n. f. Milit. Ouverture pratiquée dans un ouvrage de fortifications pour tirer le canon.

Embrayage n. m. Action d’embrayer. Mécanisme permettant d’embrayer ou de désembrayer.

Embrayer v. a. Établir la communication entre le moteur d’une machine et les organes qu’il doit mettre en mouvement.

Embrigadement n. m. Action d’embrigader.

Embrigader v. a. Mettre en brigade. Réunir sous la direction d’un général de brigade : embrigader des bataillons de chasseurs.

Embrocher v. a. Percer d’outre en outre : embrocher un Boche à la baïonnette.

Embûche n. f. Embuscade.

Embuscade n. f. Lieu où l’on a caché une troupe pour surprendre, attaquer l’ennemi : le chevalier d’Assas tomba dans une embuscade. Cette troupe elle-même.

Embusquer v. a. Mettre en embuscade. — Arg. milit. Protéger un soldat pour qu’il n’aille pas au feu. S’embusquer v. pr. Se mettre en embuscade. — Fig. Arg. milit. Se faire placer dans une situation militaire où l’on est dispensé d’aller au feu.

Embusqué n. m. Arg. milit. Militaire qui, en temps de guerre, a, sur sa demande, obtenu un poste loin de la ligne de bataille et du danger.

Embusqueur n. m. Arg. milit. Le protecteur influent qui embusque ses amis.

Émeute n. f. Mouvement insurrectionnel.

Émeutier, ère n. Agent de sédition, d’émeute.

É. M. G. Abrév. L’état-major général.

Emmancher v. a. Mettre en train : emmancher une attaque.

Emmerder v. a. Arg. milit. Barber, importuner ; adresser son mépris ; tracasser à l’excès ; persécuter. S’emmerder. v. pr. Se faire de la bile, être neurasthénique, avoir des préoccupations presque morbides.

Emmerdeur n. m. Arg. milit. Celui qui profite de sa situation auprès de quelqu’un pour l’importuner.

Emmieller v. a. et s’Emmieller v. pr. Arg. milit. Emmerder et s’emmerder.

Emmielleur v. a. Arg. milit. Importun.

Emparer (s’) v. pr. Occuper, se rendre maître de : s’emparer de l’ennemi, d’une position.

Empaumer v. a. Arg. milit. empaumer huit crans de boîte, attraper huit jours de prison.

Empenneler v. a. Mar. et aérost. Mouiller ensemble deux ancres inégales, la plus petite étant placée en avant de la grosse et amarrée à celle-ci.

Emporter v. a. Enlever de vive force : Emporter une place.

Empoté n. m. Arg. milit. Maladroit.

Encadrer v. a. Milit. Faire entrer dans les cadres de l’armée : la Révolution encadra dans l’ancienne armée les volontaires de 92.

Encasteler (s’) v. pr. Se dit d’un cheval dont le talon se rétrécit et la fourchette se resserre.

Enceinte n. f. Circuit ; ce qui entoure : enceinte de murailles. Espace clos, salle : l’enceinte du conseil de guerre. — Fort. Remparts : l’enceinte de Paris.

Encerclement n. m. Milit. Cercle formé autour d’une troupe, d’une ville, etc.

Encercler v. a. Milit. Entourer, environner.

Enchevêtrer v. a. Mettre un licou : enchevêtrer un cheval. Unir par un lien : enchevêtrer des solives, des fils de fer barbelés. S’enchevêtrer v. pr. Se dit d’un cheval qui s’embarrasse dans la longe de son licou. S’embarrasser au point de ne pas pouvoir s’en sortir : s’enchevêtrer dans les barbelés.

Enclouage n. m. Action d’enclouer.

Enclouer v. a. Piquer avec un clou. Enclouer un canon : autrefois faire entrer de force, dans sa lumière, un gros clou pour l’empêcher de servir ; aujourd’hui, par extension, rendre inutilisable une pièce qui va tomber aux mains de l’ennemi.

Endroit n. m. Milit. Lieu, place, côté par lequel on doit regarder une chose, envisager un projet ou une action. Les endroits stratégiques : les endroits du front assez importants pour servir de charnière à un mouvement général.

Endurance n. f. Aptitude à résister aux fatigues : au cours des campagnes d’hiver, l’endurance de nos soldats fut admirable.

Enfilade n. f. Ensemble de choses disposées, situées les unes à la file des autres. — Artill. Décharge de bouches à feu qui prend une ligne de soldats, une tranchée, ou un navire dans le sens de sa longueur.

Enfiler v. a. Percer de part en part. — Fig. Enfiler un chemin, s’y engager. — Artill. Battre dans le sens de sa longueur : enfiler une tranchée.

Enfoncer v. a. Milit. Mettre en déroute, culbuter : enfoncer l’ennemi.

Engagement n. m. Enrôlement volontaire d’un soldat. Combat court et peu important.

Engager v. a. Commencer : engager le combat. Navire engagé, incliné par le vent de manière à ne pouvoir plus se relever. S’engager v. pr. S’enrôler dans l’armée. Entrer : s’engager dans un bois, un sentier.

Engueulement n. m. ou Engueulade n. f. Pop. Action d’engueuler, de s’engueuler.

Engueuler v. a. Pop. Accabler d’injures grossières.

Enlever v. a. Surprendre, prendre de vive force : enlever une position à la baïonnette.

Ennemi, e n. Qui hait quelqu’un, qui cherche à lui nuire : ennemi mortel. Chose nuisible. Nation armée avec laquelle on est en guerre. Adjectiv.

l’armée ennemie.

Enrayer v. a. Milit. Interrompre, suspendre : le commandement a donné l’ordre d’enrayer l’action.

Enrôlement n. m. Action d’enrôler ou de s’enrôler : les enrôlements volontaires en Angleterre témoignèrent de l’enthousiasme patriotique. Feuille certifiant qu’on est enrôlé.

Enrôler v. a. Faire s’engager dans l’armée : enrôler des soldats. S’enrôler v. pr. Entrer au service militaire.

Enrôleur n. m. Qui enrôle.

Enseigne n. f. Drapeau, étendard. — Mar. Pavillon national : marcher enseignes déployées. N. m. Autref. Officier porte-drapeau. Auj. officier de marine, immédiatement au-dessous du lieutenant de vaisseau.

Entaille n. f. Large coupure dans les chairs, etc. Blessure faite par un instrument tranchant : « Il avait plus d’une entaille — depuis les pieds jusqu’au front » (Déroulède).

Entailler v. a. Faire une entaille. — Milit. Porter atteinte à : entailler une force ennemie.

Entonnoir n. m. Milit. Excavation produite par un obus de gros calibre : mettre en état les bords d’un entonnoir.

Entraîneur n. ni. Celui qui entraîne : ce général est un merveilleux entraîneur d’hommes.

Entremise n. f. Action de s’entremettre. Médiation. — Mar. Pièce placée entre deux charpentes pour en maintenir l’écartement.

Entrepas n. m. Allure d’un cheval qui approche de l’amble.

Entrepont n. m. Intervalle qui, dans un navire, est compris entre deux ponts.

Envahir v. a. Entrer violemment dans.

Envahissement n. m. Action d’envahir.

Envahisseur n. et adj. m. Qui envahit : repousser les envahisseurs.

Enveloppant, e adj. Qui enveloppe : armée enveloppante.

Enveloppée n. f. Fortif. Courbe plane mobile dans un plan, considérée par rapport à son enveloppe.

Enveloppement n. m. Action d’envelopper ou de s’envelopper.

Envelopper v. a. Entourer, environner.

E. O. Abrév. Élève officier.

Épaulement n. m. Rempart de terre et de fascines pour protéger contre le feu de l’ennemi : batterie couverte par un épaulement. Mur de soutènement.

Épauler v. a. Mettre à couvert du canon par un épaulement : épauler une tranchée. Appuyer contre l’épaule : épauler son fusil pour tirer.

Épaulette n. f. Patte que les militaires portent sur l’épaule et qui sert en particulier à indiquer le grade. Par ext. Grade d’officier : gagner l’épaulette sur le champ de bataille. « Les épaulettes amortissent le poids du sac ; elles permettent de tenir le fusil à la bretelle ; elles atténuent la pression des courroies de l’équipement ; elles préservent les épaules des éclats de shrapnells… Les poilus en ont fait comme ils ont pu et comme ils ont su : en étoffe, en cuir, avec une simple bretelle de pantalon qu’ils ont roulée et attachée au bouton d’épaulette ». (L’Écho des gourbis.)

Épée n. f. Arme que l’on porte suspendue au côté : se battre à l’épée. — Fig. L’état militaire : préférer la robe à l’épée. Coup d’épée dans l’eau, effort sans résultat. À la pointe de l’épée, par violence ou avec de grands efforts. Poursuivre l’épée dans les reins, serrer de près.

Éperon n. m. Branche de métal, armée de pointes, que l’on s’attache au talon pour piquer le cheval : presser un cheval de l’éperon. Partie saillante, parfois garnie d’une pointe de métal, en avant de la proue d’un navire. Fortification en angle saillant. Appui d’une muraille. Ouvrage saillant en maçonnerie, établi au-devant des ponts pour les protéger.

Éperonner v. a. Piquer avec l’éperon : éperonner un cheval paresseux. Chausser les éperons à. — Fig. Exciter, stimuler : personne qui est éperonnée par le courage.

Épier v. a. Milit. Observer secrètement, chercher à découvrir : épier l’ennemi.

Épieu n. m. Bâton ferré aux deux bouts, en usage dans le creusement de mines.

Épieur n. m. Celui qui épie.

Épilé n. m. Arg. milit. Celui qui ne va pas au feu, qui s’est embusqué. Antithèse de poilu.

Épinglette n. f. Sorte d’aiguille de fer pour percer les gargousses ou les cartouches et déboucher la lumière des armes à feu. Ornement épinglé sur la tunique, que l’on accorde aux meilleurs tireurs d’une compagnie.

Épontillage n. m. Action de soutenir avec des épontilles, de fabriquer des épontilles.

Épontille n. f. Chacun des gros étais de bois ou de fer qui supportent les ponts des navires.

Épontiller v. a. Mar. Munir d’épontilles.

Épopée n. f. Suite d’actions héroïques : l’histoire de la guerre de 1914-1916 est une véritable épopée.

Épreuve n. f. Malheur qui nous arrive et qui met notre courage dans la nécessité de se manifester : l’épreuve de la guerre est parfois salutaire.

Éprouver v. a. Essayer, mettre à l’épreuve, soumettre à des épreuves douloureuses : les guerres éprouvent les mères.

Épuisement n. m. Action d’épuiser : l’épuisement d’une armée.

Épuiser v. a. Affaiblir : épuiser son adversaire.

Équipage n. m. Mar. Ensemble de tous les hommes embarqués pour le service d’un vaisseau. Hiérarchie : officiers des équipages de la flotte (anciens adjudants principaux de la marine) : principal, 4 galons ; 1re et 2e classe, lieutenant de vaisseau ; 3e et 4e classe, enseigne de vaisseau de 1re classe — Milit. Pl. Ensemble du matériel affecté à un corps. V. train des équipages.

Équipée n. f. Folle entreprise, escapade.

Équipement n. m. Action d’équiper, tout ce qui sert à équiper. Effets distribués aux hommes de troupes : l’équipement militaire. Ce qui est nécessaire à l’armement d’un vaisseau.

Équiper v. a. Pourvoir des choses nécessaires et surtout de vêtements : équiper une armée. Munir un navire d’hommes, d’agrès, etc. Harnacher un cheval.

Éreintant, e adj. Fam. Qui éreinte, qui brise de fatigue : corvée éreintante.

Éreintement n. m. Action d’éreinter. — Fig. et fam. Critique violente et malveillante.

Éreinter v. a. Fig. Excéder de fatigue : éreinter un cheval. — Fam. Critiquer avec malveillance : éreinter une manœuvre.

Ersatz. Terme général pour désigner les troupes des réserves, dans les armées allemandes.

Escadre n. f. Subdivision d’une armée navale. Chacune des divisions qui composent une flotte.

Escadrille n. f. Petite escadre, composée de bâtiments légers : une escadrille de torpilleurs.

Escadron n. m. Troupe de cavaliers armés. Partie d’un régiment de cavalerie, correspondant à une compagnie dans l’infanterie : l’escadron est commandé par un capitaine.

Escadronner v. n. Faire des évolutions par escadron.

Escalade n. f. Assaut au moyen d’échelles. Action d’atteindre en s’élevant : l’escalade d’un rocher.

Escalader v. a. Attaquer, emporter par escalade. Franchir.

Escale n. f. Lieu de relâche et de ravitaillement pour les vaisseaux.

Escaler v. a. Faire escale.

Escarmouche n. f. Léger engagement entre tirailleurs de deux armées : escarmouche d’avant-postes.

Escarmoucher v. n. Combattre par escarmouches.

Escarmoucheur n. m. Qui va à l’escarmouche.

Escarpe n. f. Fortif. Muraille de terre ou de maçonnerie qui règne au-dessus du fossé du côté de la place.

Escorte n. f. Troupe armée qui accompagne pour protéger : le général et son escorte. Vaisseau d’escorte, vaisseau de guerre qui escorte des navires marchands.

Escouade n. f. Fraction d’une compagnie placée sous les ordres d’un caporal. Par ext., troupe dirigée par un chef.

Escrime n. f. Art de faire des armes : escrime au fleuret, à l’épée, au sabre, à la baïonnette.

Espion, onne n. Qui se mêle parmi les ennemis pour épier.

Espionnage n. m. Métier d’espion : pratiquer l’espionnage.

Espionner v. a. Épier les actions, les discours d’autrui, pour en faire son rapport, son profit : espionner l’ennemi.

Esplanade n. f. Terrain plat, uni et découvert, au devant de fortifications ou d’un édifice : l’esplanade des Invalides.

Estacade n. f. Sorte de digue à claire-voie, faite avec de grands pieux plantés dans un port, dans une rivière, etc., pour fermer un passage, protéger des travaux, etc.

Estacades.

Estafette n. f. Courrier qui porte les dépêches : une estafette d’état-major.

Estafilade n. f. Coupure faite avec un instrument tranchant, principalement au visage : recevoir une estafilade.

Estoc n. m. Ancienne épée longue et étroite. Frapper d’estoc, de la pointe. Frapper d’estoc et de taille, de la pointe et du tranchant. — Fig. à tort et à travers.

Estocade n. f. Fig. Attaque rude et soudaine.

Étape n. f. Lieu où s’arrêtent des troupes en marche. Distance d'un de ces lieux à l’autre : une longue et pénible étape. Brûler l’étape, ne pas s’y arrêter. Gîte d’étape : le logement prévu à l’étape.

Étapier n. m. Celui qui est chargé de fournir, aux étapes, des vivres aux troupes.

État n. m. Nation (ou groupe de nations) organisée, soumise à un gouvernement, à des lois communes. — Milit. État de siège : situation mettant une ville sous les lois de la guerre, sous l’autorité exclusive de l’officier gouverneur. Liste, tableau : états du personnel, du matériel régimentaires ; fixer, établir, fournir un état.

État-major n. m. Corps d’officiers d’où émane la direction d’une armée, d’une division, d’un régiment, etc. : l’état-major est l’instrument direct du commandement. Lieu où se réunit l’état-major. Pl. des états-majors.

Étayement ou Étayage n. m. Action d’étayer.

Étayer v. a. Fig. Aider, soutenir ; étayer une attaque.

Étendre v. a. Milit. Étendre les troupes, leur donner un front plus développé.

Étoile n. f. Décoration : l’étoile de la Légion d’honneur. — Artill. Étoile mobile : instrument pour vérifier les dimensions et la forme de l’âme d’un canon.

Étreinte n. f. Milit. Pression exercée par ce qui étreint : les armées russes ont échappé à l’étreinte allemande en se repliant lentement sous la protection de leurs arrière-gardes.

Étrésillon n. m. Pièce de bois qu’on place en travers dans les tranchées pour empêcher les terres de s’ébouler.

Étrésillonnement n. m. Action d’étrésillonner.

Étrésillonner v. a. Étayer avec des étrésillons.

Étrier n. m. Sorte d’anneau en métal, suspendu par une courroie de chaque côté de la selle et sur lequel le cavalier appuie le pied. À franc étrier, de toute la vitesse de son cheval. Vider les étriers, laisser ses pieds sortir des étriers ; tomber de cheval. Avoir le pied à l’étrier, être prêt à monter à cheval, à partir. Tenir l’étrier à quelqu’un, lui tenir l’étrier immobile pour l’aider à monter à cheval. Lien de fer pour maintenir une poutre rompue. — Mar. Suspensoir des marchepieds des vergues.

Étrille n. f. Instrument de fer formé de petites lames dentelées, pour enlever les malpropretés qui s’attachent aux poils des chevaux.

Étriller v. a. Frotter avec l’étrille : étriller un cheval. — Fig. corriger.

Étui n. m. Mar. Enveloppe de toile peinte dont on recouvre les voiles, les embarcations, etc. Étui de cartouche, cylindre en laiton, qui sert à contenir la charge des cartouches.

Évacuation n. f. Milit. Action de sortir d’une tranchée, d’un pays, d’une place de guerre.

Évacué n. m. Milit. Se dit d’une personne qui a dû évacuer son pays : les évacués des territoires envahis. Ramené du front vers l’arrière : blessés évacués. (Au féminin : évacuée.)

Évacuer v. a. Sortir d’un pays, d’une place : les Russes ont fait évacuer Varsovie. Faire partir de la ligne de feu.

Évitage ou Évitée n. f. Mouvement de rotation d’un navire autour d’une ancre sur laquelle il est mouillé. Espace suffisant pour qu’il puisse exécuter ce mouvement.

Évitement n. m. Action d’éviter. Gare d’évitement, espace ménagé à côté d’une voie principale en communication avec elle, où un convoi peut se garer pour laisser la voie libre à un autre.

Évolution n. f. Milit. Action de se développer ou de se mouvoir sur le terrain. Page:Dictionnaire des termes militaires et de l’argot des poilus, Larousse.djvu/126