Dictionnaire des proverbes (Quitard)/peuple

peuple. — La voix du peuple est la voix de Dieu.

C’est une pensée qu’Hésiode eut, dit-on, le premier, qu’Aristide développa en défendant Périclès, et qu’Aristote formula en sentence, devenue proverbiale, pour signifier que le sentiment du public est ordinairement fondé sur la vérité. Sénèque a dit : Nemo omnes, neminem omnes fefellerunt. Personne n’a trompé tout le monde, et tout le monde n’a trompé personne.

Les Italiens disent de même : L’universale non s’inganna. Il est rare, en effet, que le jugement de tous ne soit pas la révélation du vrai et l’instinct du bien. Mais il ne faut pas confondre la voix du peuple avec les bruits populaires. Le proverbe ne veut pas dire qu’il faille être de l’avis de la canaille.