Dictionnaire des proverbes (Quitard)/chou

chou. — Envoyer quelqu’un planter ses choux.

C’est le reléguer à la campagne, le priver de son emploi. La Dixmerie prétend que Dioclétien donna lieu à cette expression proverbiale lorsque, après avoir abdiqué l’empire, il vivait à Salone sa patrie, occupé à cultiver son jardin. Les députés du sénat étant venus l’engager à remonter sur le trône, il leur montra des choux supérieurement plantés de ses mains, en disant : « Voilà mes nouveaux sujets : ils répondent à mes soins, ils ne sont jamais indociles ; je ne veux pas les échanger contre d’autres. »

Chou pour chou, Aubervilliers vaut bien Paris.

Autrefois, le terrain du village d’Aubervilliers était presque entièrement planté de choux qui passaient pour meilleurs que ceux des autres endroits. De là ce proverbe, dont on se sert pour égaler sous quelque rapport deux choses dont l’une a été trop rabaissée, ou pour signifier que chaque chose a une qualité qui la rend recommandable.

Arrive qui plante, ce sont des choux.

Cette phrase proverbiale, dont le second membre explique le premier, s’employa primitivement, pour dire qu’on n’attachait point d’importance à une chose, et qu’on en laissait le soin à qui voudrait. Elle ne s’emploie aujourd’hui que pour signifier la résolution qu’on a prise de faire une chose, au risque de tout ce qui peut arriver ; et le dernier membre de la phrase est presque toujours supprimé.

Il s’y entend comme à ramer des choux.

C’est-à-dire, il ne s’y entend pas du tout, il n’a pas la moindre connaissance de la chose dont il veut se mêler. Ramer signifie soutenir des plantes grimpantes avec des rames, petits branchages qu’on fiche en terre. On rame les pois, dont les tiges ont besoin de support parce qu’elles s’élèvent à une certaine hauteur ; mais on ne rame point les choux.