CAC

CACAPHONIE n’est pas français. — Cacophonie.

CACHETTE (Jouer à la), jeu d’enfans, n’est pas français. — Jouer à cligne musette, à la cligne musette.

CACHOTTER n’est pas français. — Faire des cachotteries, c’est-à-dire, Cacher des choses peu importantes d’une manière mystérieuse.

CAD

CADENATTE pour Cadenette. Cheveux en cadenette.

CADRE pour Tableau, Gravure, etc. Ne dites pas, J’ai chez moi de beaux cadres, pour, J’ai chez moi de belles gravures, de beaux dessins, de beaux tableaux. Le Cadre n’est que la bordure dans laquelle on enchâsse des tableaux, des estampes, etc.

CAF

CAFET. Mauvaise prononciation très-commune. Écrivez et prononcez Café. On a servi le Café.

CAFOUSE pour Douane. Aller à la Douane. Payer la Douane.

CAG

CAGNER des souliers, des bottes, n’est pas français. — Éculer des souliers, des bottes. Quand un soulier est trop court, il s’écule facilement.

CAGNEUR, EUSE pour Cagneux, euse, Qui a les genoux et les jambes tournées en dedans. Un homme cagneux, une femme cagneuse. On dit encore, Il a les jambes cagneuses, les pieds cagneux.

CAH

CAHIET, CAILLET, CAYET de papier, pour Cahier de papier.

CAL

CALAMANDE pour Calmande. Étoffe de laine lustrée d’un côté.

CALANDRER des plumes n’est pas français. — Hollander(on prononce Holander), c’est-à-dire, Passer des plumes à la cendre chaude, pour les mettre en état de servir à écrire.

CALÉ. Vous voilà bien calé. Expression triviale que l’on emploie ordinairement, pour Vous voilà bien planté pour reverdir. Vous voilà bien avancé.

CALFITRER, barbarisme. — Calfeutrer. Il faut bien calfeutrer cette porte.

CALIN, substantif masculin. C’est un Câlin. Il fait le Câlin ; mais on ne dit pas, C’est une Câline.

CALONNIER, pour Canonnier. C’est un bon Canonnier.

CALVINNE, espèce de pomme, n’est pas français. — Calville, substantif masculin. Calville rouge. Calville blanc. Voilà de beau Calville.

CAM

CAMAND, CAMANDER, CAMANDEUR, EUSE, pour Caimander ou Quémander. Caimandeur, euse, ou Quémandeur, euse ; mais on ne dit ni Caimand ni Quémand.

CAMBUIS, pour Cambouis. Il y a des taches de Cambouis à votre manteau.

CAMPAGNE (Être en), se dit bien des troupes. Les armées sont en campagne. Les troupes se mettront, entreront bientôt en campagne. En tout autre cas, on dit, Être à la campagne. Aller à la campagne. Ne dites pas, Monsieur est en campagne. Je vais en campagne, fautes très-communes. Si le lieu où l’on va est éloigné, il faut dire, Monsieur est en voyage. Je vais en voyage, faire un voyage, ou faire voyage.

Si le lieu n’est pas éloigné, dites seulement, Monsieur est absent. Je vais m’absenter cette matinée, pour cette matinée, pour un jour, deux jours, etc., selon le sens que vous voulez exprimer.

CAMPIN, INE, CAMPINER ne sont pas français, on les emploie au lieu de Boiteux, euse, Boiter, et quelquefois pour Bancal, ale, Bancroche.

CAMUSE (payer la) payer l’ENDOSSE ne sont pas français, ces expressions signifient, Être la dupe. Payer les pots cassés. Ne dites pas, Il s’est mêlé de cette querelle, il a payé la camuse, il a payé l’endosse. — Il s’est mêlé de cette querelle, il a payé pour les autres ; il en a été la dupe, il a payé les pots cassés.

On dit Avoir l’endosse, donner l’endosse, pour Le faix et toute la peine de quelque chose.

CAN

CANEÇON pour Caleçon. Caleçon de toile. Se mettre en caleçon.

CANICULE. Ne dites pas, Durant les canicules. Être aux canicules — Durant la canicule. Être à la canicule.

CANON pour Fermage. Les fermiers doivent payer leur canon. — Les fermiers doivent payer leur fermage.

CANTHARIQUE (Mouche) pour Mouche cantharide. — Appliquer des cantharides.

CAP

CAPABLE A, pour Capable de. Ne dites pas, Il est capable à cela, Il est capable à tout. — Il est capable de cela. Il est capable de tout. Il est propre à tout.

Capable est toujours suivi de la préposition, de. Capable de gouverner. Capable de raison.

CAPON, CAPONNER, ne signifient point, comme plusieurs le croient, Lâche, faire le poltron, saigner du nez. Capon veut dire hypocrite : faire le capon. Il se dit aussi populairement d’un joueur fin et rusé. Il est capon à ce jeu-là.

Caponnersignifie, User de finesse au jeu, et être attentif à y prendre toute sorte d’avantages. Caponner au jeu.

CAPOT se dit figurèrent d’une personne qui demeure confuse et interdite auprès de quelqu’un. Elle est demeurée capot, et non pas Capote.

CAR

CARABOSCO, CARABOSSE termes de mépris qui se disent D’une personne ou bossue ou de très-petite taille. C’est un carabosco. C’est une carabosse. — C’est un nabot. C’est une petite nabote. En parlant d’un homme, C’est un courte botte sub. mas. il est populaire. Le P. Ducerceau dit d’Ésope, Si le petit Bosco…

CARNAGE ne dites pas, Fi, quel carnage ! Cela pue comme carnage — Fi, quelle puanteur ! Cela sent mauvais, cela est puant comme une charogne. Ce dernier est bas.

CARPENDU pour Capendu, et selon quelques-uns Court-pendu, espèce de pommes dont la pelure est rouge.

CARRELET ne peut se dire d’Une espèce de barrique qui contient des harengs. Un carrelet, une tonne de harengs. — Une caque de harengs. On fait donc une faute, quand on dit proverbialement, La tonne sent toujours le hareng. — La caque sent toujours le hareng.

Un Carrelet est Une Aiguille angulaire du côté de la pointe.

C’est encore Un poisson de mer ; ou Un filet propre à prendre du poisson.

CARRIEUR pour Carrier, Ouvrier qui travaille à tirer la pierre des carrières.

CAS

CAS. Faire du cas de quelqu’un, de quelque chose, n’est pas français. — Faire cas de quelqu’un, de quelque chose. Ne dites pas, J’en fais du cas. — J’en fais cas.

CASCARINETTE n’est pas français. On l’emploie au lieu de Cliquette et de Castagnette. Cliquette sub. fem. est Une sorte d’instrument fait de deux os ou de deux morceaux de bois qu’on se met entre les doigts, et dont on tire quelques sons mesurés, en les battant l’un contre l’autre. — Jouer des cliquettes. Les ordonnances obligeaient autrefois les ladres ou lépreux à porter des cliquettes, afin qu’on se détournât de leur chemin.

Castagnette sub. fem. instrument composé De deux petits morceaux de bois creusés, que l’on tient dans la main, et que l’on frappe l’un contre l’autre en cadence, en mettant les deux concavités l’une contre l’autre. Jouer des castagnettes. Danser avec des castagnettes.

CASEMATE. Ne donnez point ce nom à l’Endroit de la maison destiné pour y aller faire ses nécessités. — Lieu d’aisance, Privé, Retrait, Latrines.

CASSIS, pour Ruisseau. Ne dites pas, Il faut nettoyer le cassis de devant la maison. — Il faut nettoyer le ruisseau de devant la maison.

CASTONNADE pour Cassonnade. Ces confitures ne sont faites que de cassonnade, et non pas de Castonnade.

CAT

CATARRHE substantif masculin, ne doit point être confondu, comme il arrive parmi le peuple, avec APOPLEXIE. Le catarrhe est Une fluxion qui affecte quelque partie du corps. Il lui est tombé un catarrhe sur la joue, sur la poitrine. Il se prend encore pour Un gros rhume. L’apoplexie est Une maladie qui attaque le cerveau et qui ôte subitement la faculté des mouvemens volontaires. Tomber en apoplexie. Ne dites donc pas, Il est tombé d’un catarrhe, pour Il est tombé en apoplexie.

CATÉCHIME, Prononcez Catéchisme.

CAU

CAUSER. On dit bien Causer littérature. Nous avons causé voyages ; mais on ne dit pas, Causer quelqu’un. Il m’a causé pendant deux heures. — Il m’a fait causer, il m’a retenu à causer pendant deux heures.

CAUSETTE (Faire la) n’est pas français. Ne dites pas, Nous avons fait long-temps la causette ensemble. — Nous avons causé long-temps ensemble.

CAV

CAVÉE de vin, d’eau-de-vie, etc. n’est pas français. Ne dites pas, Avoir une bonne cavée de vin, d’eau-de-vie. — Avoir du vin, de l’eau-de-vie en cave. Avoir une cave bien montée en vin, en eau-de—vie. Avoir une cave bien garnie.

CAVISTE, Celui qui va ordinairement tirer du vin à la cave, ne se trouve pas, et ne paraît point avoir de synonyme. Le mot Sommelier, ne rend pas l’idée du mot Caviste.

CAY

CAYETTE pour Caillette. La partie du Chevreau, de l’agneau, du veau qui contient la présure à faire cailler du lait. Manger des caillettes.

CEN

CENDRE lessivée, pour Charrée, substantif féminin. La charrée est bonne au pied des arbres.

CENDRIER de lessive, pour Charrier, sub. masc. — Ce drap servira de charrier.

Le Cendrier est La partie du fourneau qui est au-dessous de la grille ou du foyer, dans laquelle tombent les cendres du bois ou du charbon qu’on y a allumé.

CER

CERCLÉ. Ne dites pas, Cette personne a les yeux cerclés. — Cette personne a les yeux cernés.

CERTAIN. Ne dites pas, Ces fruits sont-ils certains ? pour, Ces fruits ne sont-ils pas gâtés, pourris ?

CHA

CHAILLE. Ecrivez Schalle et prononcez Châle mas.

CHAMBOULER se dit improprement d’Un homme ivre. Il est ivre, il chamboule. — Il est ivre, il chancelle.

CHAMBRE A FOUR, périphrase pour Fournil, sub. masc. Il est au fournil. Prononcez Fourni.

CHANFLEUR, corruption du mot Chantepleure, substantif féminin. Espèce d’entonnoir qui a un long tuyau percé de plusieurs trous par le bout d’en bas, pour faire couler du vin ou quelqu’autre liqueur, dans un muid de vin sans le troubler.

CHANLATE n’est point dans le dictionnaire de l’Académie, et se trouve dans Trévoux. C’est une pièce de bois qu’on attache vers le bout des chevrons et qui avance, pour soutenir deux ou trois rangs de tuiles qui servent à jeter les eaux pluviales loin du mur.

D’après cela, on peut voir que c’est improprement qu’en Lorraine, on appelle Chanlate ce Chêneau de plomb, de ferblanc, ou de rosette, dont on voit les crochets de fer qui le retiennent, et qui sert à recueillir les eaux du toit, et à les porter dans le tuyau de descente ou dans la gouttière. Ne dites donc pas, Poser des Chanlates le long du toit. — Poser des chêneaux le long du toit.

CHANVEUX pour Filandreux, euse. Cette viande est filandreuse et non pas Chanveuse.

CHANVIER pour Chanvrier, Ouvrier qui habille le chanvre, en le passant par les sérans, espèce de peigne composé de plusieurs rangs d’aiguilles de fer. Dictionnaire de Trévoux.

On ne trouve dans le Dictionnaire de l’Académie ni Chanvrier, ni sérans. L’ouvrier s’appelle Cardeur, et l’outil, Peigne de cardeur, ou Affinoir. On dit Peigner ou affiner le lin, le chanvre, et selon le Dictionnaire de Trévoux, sérancer le lin, le chanvre.

CHAPEAU. On dit bien Oter son chapeau, donner un coup de chapeau à quelqu’un ; mais ne dites pas, Il m’a ôté un grand coup de chapeau. — Il m’a donné un grand coup de chapeau. Il m’a salué très-honnêtement.

CHAPOUILLER n’est pas français. Ne dites pas, Ces gens-là, ces deux enfans-là se chapouillent sans cesse. — Ces gens-là, ces deux enfans-là se querellent, se harpaillent sans cesse. Ce dernier est familier.

CHARBONNIÈRE (La) se dit Du lieu où l’on fait le charbon dans le bois ; mais le Charbonnier est l’Endroit de la maison où l’on serre le charbon.

CHARCUITIER ne se dit plus. — Charcutier, ière.

CHARGANTER (Se) n’est pas français Se Balancer. Mets-toi sur un bout de cette planche et moi sur l’autre, et nous nous balancerons.

CHARGANTOIR. Dites, La balançoire ou la branloire. Allons à la balançoire, mettons-nous sur la branloire, et nous nous balancerons.

CHARGEAGE, DÉCHARGEAGE, RECHARGEAGE ne sont pas français. Ne dites pas, J’ai payé tant pour le chargeage, le déchargeage et le rechargeage. — J’ai payé tant pour avoir fait charger, décharger et recharger.

CHARMINE pour Charmille, ou charme. On dit, Planter de la charmille. J’ai acheté une voiture de bois, moitié hêtre, moitié charme, et non pas Charmille.

CHARPAGNE. On appelle ainsi Une grande corbeille d’osier, faite en forme de coquille ou de calotte où l’on met des fruits, des légumes et des herbages. Ce mot ne se trouve pas, il est sans synonyme. Les mots Manne, corbeille ne présentent pas la même idée.

CHARPI. Ne dites pas, Faire du charpi. — Faire de la charpie.

CHARTE pour Chartre, prison. Il n’est pas permis de tenir un homme en chartre privée.

Si par ce mot on veut signifier d’anciens titres, on dit alors, Charte ou Chartre, substantif féminin.

CHASSEUSE ou MISSE ne sont pas français. On appelle ainsi Une espèce de petite corde fort menue et fort pressée dont les cochers et les charretiers se servent, pour mettre au bout de leurs fouets. — Fouet (qu’on prononce fait). Cela est fort comme du fouet. Ne prenez pas de la ficelle, prenez du fouet. Ainsi au lieu de dire, Faire une chasseuse ; la chasseuse, la misse de mon fouet est usée ; je vais mettre une misse, une chasseuse à mon fouet ; dites seulement, Faire du fouet. Mon fouet est usé. Je vais mettre du fouet.

CHASSIS. Prononcez et écrivez â long, Châssis.

CHAT ou MINON. Fourrure que les femmes portent sur le cou en hyver. — Palatine.

CHAT-BRUN (Faire le) pour, Faire grise-mine.

CHATAINS pour Chataignes. Subtantif féminin, manger des chataignes et non pas des Chatains.

CHATRE (Tomber en). Cet enfant est en châtre. — Tomber en chartre, cet enfant est en chartre. ou bien Cet enfant chême ou se chême.

CHATONS (Jeter ses), voyez GRIFFER.

CHAUCHER n’est pas français : il signifie Faire que des choses qui sont l’une sur l’autre s’abaissent, se foulent, et tiennent moins de place en hauteur. — Affaisser. Ne dites pas, Il faut chaucher cette lessive. Ces foins sont chauchés. — Il faut affaisser cette lessive. Ces foins sont affaissés.

CHE

CHÉLÉRI pour Céléri, substantif masculin, plante potagère.

CHEFFE de charbon, VANNE de charbon, pour, Voie ou Banne de charbon.

CHÉNEVÉ pour Chénevis. Substantif masculin. Il faut mettre du chénevis dans l’auget.

CHEVAL CREVÉ (Jouer au) n’est pas français. Ce jeu est de deux sortes. Quand plusieurs enfans sautent l’un après l’autre sur le dos d’un d’entre eux qui se tient courbé en forme de cheval, cela s’appelle Jouer au cheval fondu.

Quand ils sautent de distance en distance les uns par-dessus les autres, Ils jouent à coupe-tête.

CHÈVRES. On appelle ainsi Certaines taches qui viennent aux jambes, quand on s’est chauffé de trop près. Il a des chèvres aux jambes. — Il a des Maquereaux aux jambes.

CHÈVRE se dit encore improprement d’une écorchure que l’on s’est faite à la jambe. En montant l’escalier, je suis tombé, et je me suis fait une chèvre à la jambe. — Et je me suis fait une écorchure à la jambe.

N’appelez pas CHÈVRE ni CHEVRETTE Cet ustensile de cuisine qui sert à soutenir la broche. — Hâtier. Contre-hâtier.

CHEZ EUX. Ne dites pas, Il faut le renvoyer chez eux. Qu’il s’en aille chez eux. Fautes grossières. — Il faut le renvoyer chez lui. Qu’il s’en aille chez lui. Mais au pluriel, Il faut les renvoyer chez eux.

CHI

CHIAUNID pour Culot, l’Oiseau le dernier éclos d’une couvée. On donne aussi le nom de Culot, Au dernier né des autres animaux, et familièrement parmi les hommes, Au dernier né d’une famille.

CHIDEFIL pour Ligneul ; subs. masc. Fil ciré ou poissé dont les cordonniers se servent.

CHIFFONNAGE n’est pas français. Ne dites pas, Qu’est-ce que tout ce chiffonnage ? pour Qu’est-ce que tout cet embrouillement-la ?

CHIGNER, CHIGNOTER ne sont pas français, on les emploie pour signifier, Répandre des larmes pour rien, ou par feinte. — Geindre. Pleurnicher. Il ne fait que geindre. Elle geint continuellement. Vous aurez beau pleurnicher.

CHIGNARD et CHIGNEUX ne sont pas français. — Pleureur, euse. C’est un grand pleureur, une grande pleureuse.

On dit, Avoir l’air pleureux, la mine pleureuse.

CHINÉE pour Echinée. Manger une échinée aux pois.

CHIFFON DE PAIN. Il mange un gros chiffon de pain à son déjeûner. — Un gros quignon de pain, il est familier. Une bribe de pain, il est populaire.

CHIPOTEUR, EUSE pour Chipotier, ière. C’est un franc chipotier.

CHIQUENOTTE pour Chiquenaude. Donner une chiquenaude, Une bonne chiquenaude.

CHO

CHOC, CHAC, CHOU interjections employées la première pour Ouf, que j’ai chaud ! la seconde pour, Aïe, je suis brûlé ! la troisième pour, Que j’ai froid ! Elles ne sont point françaises, si ce n’est la dernière, Chou, terme de chasse. Chou, chou-là.

CHOMER ou CHAUMER un tonneau n’est pas français. On l’emploie pour signifier, Mesurer un tonneau pinte par pinte ; ce qui arrive lorsque le vendeur ou l’acheteur n’est pas content de la jauge. Le jaugeage n’est pas juste, je demande qu’on chôme le tonneau. Ce mot ne paraît avoir d’autre synonyme que Mesurer. Il faudrait donc dire, Le jaugeage n’est pas juste, je demande que le tonneau soit mesuré à la pinte.

CHON de planches, de madriers, pour Planche de rebut. Madrier de rebut.

CHONS de saindoux, pour Cartilage qui reste après que la graisse de porc est fondue.

CHONER se dit improprement d’Un homme qui a un œil ou les deux yeux tournés en dedans ou en dehors. — Bigler, ou mieux Loucher. Cet enfant est beau, mais il louche, et non pas il chône.

CHOQUER pour Brûler. Ne dites pas, Je ne savais pas que ce plat était si chaud, je me suis choqué. — Je me suis brûlé.

CHOSE. Si l’on vous demande, Comment cela va-t-il ? Ne répondez pas ; Toujours la même chose. — Toujours de même.

Abus que l’on fait du mot Chose, voyez MACHIN.

CHR

CHRÉTIENNETÉ pour Chrétienté. La pénultième syllabe se prononce comme dans Chrétien.

CI et LA. Ne dites jamais, L’homme-ci, l’enfant-là. La maison-ci. Prenez la chaise-là. Ce sont des fautes grossières et très-communes. — Cet homme-ci. Cet enfant-là. Cette maison-ci. Prenez cette chaise-là.

CIS

CISEAU. Ne dites pas à un tailleur d’habits, Prêtezmoi votre ciseau. — Prêtez-moi vos ciseaux. On dit, Un ciseau de sculpteur. Un ciseau de maçon. Les ciseaux d’une couturière. Une paire de ciseaux.

CLA

CLANCHE de mouton pour, Eclanche.

CLAIRINETTE pour Clarinette.

CLARTÉ. Ne dites pas, Apportez de la clarté, ni Apportez des clartés. — Apportez de la lumière. Apportez des lumières.

CLARTEUX n’est pas français. Cet escalier est bien clarteux. Chambre clarteuse. — Cet escalier est bien éclairé. Chambre éclairée.

CLE

CLEF pour Claie. On traîne sur la claie ceux qui ont été tués en duel, ou qui se sont défaits eux-mêmes.

CLI

CLINCLANT faute. Ecrivez et prononcez Clinquant, substantif masculin.

COA

COASSER et CROASSER. Les Grenouilles coassent. Les corbeaux croassent.

COC

COCHON DE SAINT-ANTOINE pour Cloporte, substantif masculin.

COCHONNADE n’est pas français. — Viande de Porc, ou simplement du porc.

COCO. Vous êtes un joli Coco. — Vous êtes un joli Mignon.

COD

CODILLER ne se dit pas. — Gagner codille, j’ai gagné codille.

CŒUR. Ne dites pas, Le cœur lève là-dessus. — Cela fait soulever le cœur. On dit encore, Le cœur me soulève. Cela me soulève le cœur.

COF

COFFE pour Cosse. Des pois en cosse, des pois sans cosse.

COG

COGNULE, corruption du mot Cornouille, sub. féminin, fruit du Cornouiller.

COL

COLAPHANE pour Colophane, substantif féminin.

COLÉREUX n’est pas français. Ne dites pas, Cet homme est coléreux, fort coléreux. — Cet homme est colère, fort colère. On dit encore Être d’une humeur colérique.

COLIDOR faute assez commune pour, Corridor, (prononcez Coridor).

COLLAGE. J’ai payé tant pour le collage de mon papier. — J’ai payé tant pour avoir fait coller mon papier.

COLORER et COLORIER sont deux verbes qu’il ne faut pas confondre. Le soleil colore les fruits, les nuées. L’art de colorer le verre. Les raisins commencent à se colorer. Ce vin est trop paillet, je le voudrais plus coloré.

On dit d’un homme qui est rouge de visage, qu’Il a le teint coloré.

Colorier signifie Employer des couleurs. Colorier un tableau. Ce peintre-là colorie fort bien.

COM

COMBIEN. Les enfans disent souvent, Le combien sommes-nous ? pour, Quel quantième du mois avons- nous ? Ne dites pas non plus, Combien que cela coûte ? Combien que cela fait ? — Combien cela coûte-t-il? Combien cela fait-il ?

COMME et COMMENT. On trouve dans le dictionnaire de l’Académie, Voici comme l’affaire se passa. Si vous voulez savoir comment la chose s’est passée. D’après ces deux exemples, il semble que comme et comment peuvent s’employer l’un pour l’autre; mais il n’en est pas toujours ainsi. Je dirai, par exemple, D’un homme qui s’enfuit, Regardez comme il court ; et D’un maître de danse, Regardez comment il marche, et marchez de même.

S’il s’agit D’un grand parleur, je dirai, Voyez comme il parle. Mais si je veux faire remarquer l’éloquence d’un Orateur, je dirai, Remarquez comment il parle, afin de l’imiter. On diroit cependant avec un adverbe, Remarquez comme il parle bien.

COMME DE JUSTE n’est pas français. — Comme il est juste. Comme il est raisonnable de faire. Comme de raison.

COMMENT CE QUE. Expression très-vicieuse dans ces phrases, Comment ce qu’on dit ? Comment ce qu’on joue ? Je ne sais comment ce qu’il a fait. — Comment dit-on ? Comment joue-t-on ? Je ne sais comment il a fait.

COMME TOUT. Il est gentil comme tout. Il est bête comme tout. — Il est on ne peut pas plus gentil. Il est on ne peut pas plus bête.

COMMUNION. On ne dit pas, Cet enfant a fait ses premières communions ; faute très-commune. — Cet enfant a fait sa première communion.

COMPARITION (Acte de) pour Acte de comparution.

COMPÉRAGE. On dit bien, Ils se voient tous les jours, sous prétexte de compérage ; mais on ne peut pas dire, Tout se fait par compérage. — Tout se fait par compère et par commère.

CON

CONDITIONNEL PRÉSENT. On fait des fautes grossières dans l’emploi de ce temps, aux verbes terminés à l’infinitif en dre, cre, pre, tre, vre, et à ceux terminés en oir, lorsqu’on met un e muet avant les terminaisons rions et riez à la première et à la seconde personnes du pluriel. Rien de plus fréquent que d’entendre dire, même dans la bonne compagnie :

Nous confondErions, vous confondEriez l’imposture.

Me rendEriez-vous ce service ?

Nous vainquErions, vous vainquEriez les ennemis.

Nous le mettErions, vous le mettEriez dans l’embarras.

Nous corrompErions, vous corrompEriez les mœurs.

Nous suivErions, vous suivEriez les mauvais conseils.

Observez que le conditionnel présent, dans les verbes en re se forme de l’infinitif en changeant re en rois ; ainsi Confondre, fait, Je confondrois, nous confondrions, vous confondriez.

Rendre, Je rendrois, nous rendrions, vous rendriez.

Vaincre, Je vaincrois, nous vaincrions, vous vaincriez.

Mettre, Je mettrois, nous mettrions, vous mettriez.

Corrompre, Je corromprois, nous corromprions, vous corrompriez.

Suivre, Je suivrois, nous suivrions, vous suivriez.

Dans les verbes en voir on change ordinairement voir en vrois.

Apercevoir, fait J’apercevrois, nous apercevrions, vous apercevriez.

Devoir, Je devrois, nous devrions, vous devriez, et non pas, Nous devErions, vous devEriez.

Il y a quelques exceptions.

Voir, fait, Je verrois, nous verrions, vous verriez, et non pas, Nous verErions vous verEriez.

Vouloir, fait, Je voudrois, nous voudrions, vous voudriez. Voudriez-vous ? Et non pas, VoudEriez-vous ? Fautes impardonnables.

CONROI, CONROYER pour Corroi, subst. mas. Corroyer.

CONFESSER. Le Prêtre doit dire, Je vais confesser, c’est-à-dire, Entendre la confession de quelqu’un ; mais le pénitent, dira, Je vais me confesser, ou Je vais à confesse, c’est-à-dire, Je vais déclarer mes fautes.

CONSEILLEUR n’est pas français. — Conseiller, ère. C’est un mauvais conseiller, une mauvaise conseillère. Ainsi ce proverbe très-usité, Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, n’est pas français. Il n’a pas d’équivalent.

CONSÉQUENT pour Considérable. On parle mal quand on dit, Il a perdu dix mille francs, cela est conséquent, c’est une somme conséquente. Il a une fortune conséquente, une maison conséquente. Ce sont des ouvrages conséquens. — Somme considérable. Fortune considérable. Maison considérable. Ouvrages considérables.

CONSOMMER et CONSUMER sont deux verbes que l’on prend souvent l’un pour l’autre.

Consommer signifie Achever, accomplir, mettre en sa perfection. Dieu consomma en six jours l’ouvrage de la création.

Il se dit aussi Des choses qui se détruisent par l’usage. Consommer des denrées, des provisions de bouche.

On dit Faire consommer de la viande. De-là vient le substantif Consommé. Prendre un bon consommé, et non pas Consumé.

Consommé participe, signifie aussi Parfait. Vertu consommée.

On dit encore, qu’Un homme est consommé en toutes sortes de sciences.

Mais on ne dit pas, Consommé dans le crime ; et c’est une faute que l’on fait souvent. — Endurci dans le crime.

Consumer signifie Détruire, user, réduire à rien. Le feu consuma tout ce grand édifice dans deux heures. La rouille consume le fer. Cette maladie le consume.

Il signifie aussi, Employer sans réserve. J’ai consumé tout mon temps à cet ouvrage.

On dit, Se consumer en procès. Il se consume en regrets, et absolument, Il se consume, pour dire, Il dépérit soit par le travail, ou par le chagrin, soit par la débauche, ou par quelque cause intérieure et active.

CONTRAIREMENT pour Contre. Il parle contrairement à sa pensée. Il a jugé cette affaire contrairement à sa conscience. — Contre sa pensée, contre sa conscience.

CONZEVOIR. Écrivez et prononcez Concevoir.

COP

COPORAL pour Caporal.

COQ

COQUOTTE, Espèce de petite casserole de fonte ou de terre cuite ; ce mot n’est pas français ; on aime cependant beaucoup en Lorraine, Une couple d’œufs à la coquotte. Sans synonyme.

CORÉE. Couper une baguette de Corée, n’est pas français. — Couper une baguette de coudre, de coudrier, ou de noisetier.

CORIANTE pour Coriandre substantif féminin. — Dragées de coriandre.

CORPORANCE pour Corpulence. Ne dites pas, Grosse corporance. Un homme de cette corporance-là mange beaucoup. — Grosse corpulence. Un homme de cette corpulence-là mange beaucoup.

CORPORÉ pour Membru, ue. Un homme bien membru et non pas, Bien corporé, ni Bien membré.

CORPS PENDANT, Tuyau de Plomb ou de ferblanc qui conduit les eaux du toit du haut en bas. Ce mot, très-usité, n’est pas français, et paraît n’avoir d’autre synonyme que Tuyau de descente. Dictionnaire de Trévoux.

CORPS de fourneau, de fontaine. Ce mot s’emploie très-fréquemment au lieu de Tuyau de fourneau. Tuyau de fontaine.

On appelle Corps de pompe, La partie la plus grosse du tuyau où le piston agit.

CORSELET pour Corset, Vêtement à l’usage des femmes. Corset de taffetas. Voilà un joli corset.

Le corselet est Un corps de cuirasse que portaient les Piquiers.

COS

COSSON (Le) est Une espèce de petite vermine qui gâte le bled.

On appelle encore ainsi, Le bouton de la vigne.

Mais on donne très-improprement ce nom aux marchands qui amènent chaque semaine à la ville des œufs, du beurre, de la volaille, etc. Ces marchands sont des Coquetiers, substantif masculin. Ceux qui ne vendent que de la volaille s’appellent Poulaillers. Le Coquetier est arrivé. Ces coquetiers ont amené beaucoup de marchandises. Le poulailler doit fournir tant de volailles par semaine.

COT

COTÉ pour Côté. L’ô est long. Côté droit ou gauche.

COTONADE. Mot usité dans le commerce, ne se trouve pas. — Toile de Coton.

COU

COUANNE de lard, pour Couenne.

COUCHAGE n’est pas français. Ne dites pas, J’ai un bon couchage. Mes couchages sont très-bons. — J’ai un bon coucher. Mon coucher est très-bon.

COUCHER. Ne dites pas, Allons coucher. Où sont ces enfans ? Ils sont allés coucher. — Allons nous coucher. Où sont ces enfans ? Ils sont allés se coucher.

Si Coucher signifie Loger la nuit dans quelqu’endroit il ne prend pas de pronom, Il couche dans une hôtellerie. Il est allé coucher à trois lieues d’ici.

COULANT. De cet adjectif on fait mal-à-propos un nom substantif, quand on dit, les coulans du toit : ce sont les Chénaux ; et on appelle Conduit, Le canal par lequel les eaux qui tombent, dans l’intérieur d’une maison, vont se décharger dans la rue, ou dans la voie publique.

COULER (En couler à quelqu’un) pour en conter à quelqu’un. Il nous en conte, et non pas, Il nous en coule.

COUPION et COUPILLON pour Lampion.

COUPLE est féminin dans Une couple d’œufs. Donnez m’en une couple. Il est masculin dans Un couple d’amis.

COURONNE DE RAISIN. Les paysans pendent des couronnes de raisin au plancher. — Les paysans pendent des moissines au plancher.

COUROI (Le) pour La courroie, substantif féminin. La courroie des souliers, lâcher, serrer la courroie à quelqu’un.

COURSABLE n’est pas français. Ne dites pas, Cet argent, cette monnoie est coursable. — Cet argent, cette monnoie a cours, ou est de mise.

COUSERAI (Je) Barbarisme. Dites Je coudrai, tu coudras, il coudra. Nous coudrons, vous coudrez, ils coudront. Je coudrois, etc., Nous coudrions.

COUTANGE pour Dépense, Coût. Ne dites pas, Ce ne sera pas pour vous une grande coutange. La coutange fait perdre le goût. — Ce ne sera pas pour vous une grande dépense. Le coût fait perdre le goût.

COUTANGER, N’est pas français. Je ne veux pas vous coutanger. Pour, Je ne veux pas vous coûter, vous être à charge, vous causer de la dépense.

COUTE QUI COUTE n’est pas français. Ne dites pas, Je veux avoir cela, coûte qui coûte. — Je veux avoir cela, quoi qu’il coûte, quoi qu’il en coûte.

COUTRE pour Coude. Il était appuyé sur le coude.

Le Coutre est Le fer tranchant de la charrue.

COUVER se dit De certaines femmes qui mettent pendant l’hyver du feu dans un couvet, pour se tenir les pieds et les jambes chaudes. Ce mot n’est pas, sous cette acception, dans le Dictionnaire de l’Académie. Mais il se trouve dans Trévoux.

COUVERTE s’emploie improprement au lieu de Couvercle et Couverture.

On doit dire, Le couvercle d’un pot, d’une écuelle, d’une malle, d’une cassette, d’un vase quelconque.

On doit dire, La couverture d’un lit, d’un livre, d’une charrette, d’une maison ; et figurément, Sous couverture d’amitié. Ainsi ne dites pas, Mettez la couverte sur le pot. Faites la couverte de mon lit. — Mettez le couvercle sur le pot. Faites la couverture de mon lit.

COUVOT pour Couvet, Pot de terre ou de cuivre à l’usage des femmes.

COUVRE-PLAT, ustensile de cuisine, mot très-usité. Il ne se trouve pas.

CRA

CRAIE. On donne improprement ce nom à Une certaine petite blancheur qui parait sur la peau de quelques fruits, des prunes, des raisins etc., lorsqu’ils n’ont point encore été maniés. Cela s’appelle Fleur. On servit une quantité de fruits qui avaient encore toute leur fleur, et non pas, Toute leur craie.

Ainsi on ne dit pas, Ne décrayez pas ces fruits. — N’ôtez pas la fleur de ces fruits.

CRAILLONS, pour Petites dettes. Dettes criardes. Ne dites pas, Cet homme a des craillons partout. Payez donc ces craillons-là. — Cet homme a partout des dettes criardes. Payez donc toutes ces dettes criardes.

CRAMAIL pour Crémaillière, instrument de cuisine.

CRANER pour, Faire un cran, fendre. Craner des marrons. — Fendre des marrons.

CRAPI. Pomme crapie. Visage crapi. — Pomme ratatinée. Visage flétri.

CRASSERIE n’est pas français. Quelle crasserie. Voyez un peu la crasserie de cet homme. — Quelle ladrerie ! Voyez un peu la ladrerie de cet homme. On dit qu’Un homme a toujours vécu dans la crasse pour, qu’il a toujours été d’une avarice sordide.

CRE

CRÉON, mauvaise prononciation, pour Crayon, (Crai-ion.)

CRESSANE pour Crassane, sorte de poire.

CRESSON. Prononcez Créçon.

CRÉYE, mauvaise prononciation pour Craie.

CRI

CRIPOTER, pour Grapiller après la vendange.

CRIPOTON (Se mettre à). Il est toujours à cripoton, il se met toujours à cripoton auprès du feu. — Il est toujours accroupi auprès du feu.

CRISTAUX. Ne dites pas, Il y avait un cristaux sur la table. — Il y avait des cristaux sur la table.

CRO

CROISETTE, CROISETTE DE PAR DIEU ne sont pas français. — L’a, b, c, Croix de par Dieu.

CROQUER et CRAQUER s’emploient souvent l’un pour l’autre. Croquer se dit Des choses dures qui font du bruit sous la dent quand on les mange. Du pain d’épice qui croque sous la dent. Croquer des pralines. Ces morilles sont pleines de gravier, elles croquent sous les dents.

Il s’étend aussi A toutes sortes de choses qu’on mange avidement et en entier. Il croqua deux poulets en moins de rien.

Il se dit encore D’un dessin et d’un ouvrage d’esprit auxquels on n’a pas mis la dernière main. Ce dessin n’est que croqué. Il n’a fait que croquer son poëme.

Craquer se dit pour exprimer Le bruit que font certains corps en se frottant violemment, ou en éclatant. Les vis du pressoir craquaient. Il fait craquer ses doigts en les tirant.

Ne dites donc pas, Voilà un plancher, une chaise qui croque. — Voilà un plancher, une chaise qui craque.

On dit populairement Craquer pour Mentir. C’est un homme qui ne fait que craquer.

CROSSE. Suivant le Dictionnaire de l’Académie, on ne dit pas Marcher avec des crosses. Il ne va plus qu’aux crosses. — Marcher avec des potences. Il ne va plus qu’avec des potences.

Suivant le Dictionnaire de Trévoux, le mot Crosses dans ce sens est français.

CROULER ne se dit qu’au propre et non au figuré. La terre croule, ce bâtiment croule. Mais ne dites pas, Ce vieillard est croulant ou croule. — Ce vieillard est cassé, décrépit et au féminin décrépite.

CROUSTILLANT n’est pas français. Ne dites pas, Cette Pâtisserie est croustillante. — Cette pâtisserie est croquante.

Ne dites pas non plus au figuré, Voilà qui est croustillant. Des contes croustillans. — Voilà qui est croustilleux. Des contes croustilleux, c’est-à-dire, Plaisans, drôles.

CRU

CRUTE des arbres n’est pas français. — La crue, substantif féminin. Cet arbre a pris toute sa crue. Par extension, il se dit aussi des hommes. Cet enfant n’a pas pris encore toute sa crue.

CUE

CUEILLER, CUEILLÉ, fautes, pour Cueillir, Cueilli. Ne dites pas, Il faut aller cueiller les fruits du verger. Ces fruits ont été cueillés à la main. — Il faut aller cueillir les fruits du verger. Ces fruits ont été cueillis à la main.

Au futur et au conditionnel présent on dit, Je cueillerai, Je cueillerois, et non pas, Je cueillirai, je cueillirois.

CUEILLER (Un) une CUEILLERE, sont des Barbarismes. On écrit Cuiller, Cuillère, et l’on prononce Kuiller, Kuillère, substantif féminin. Ainsi ne dites pas, Donnez-moi un cueiller net. — Donnez-moi une cuiller, une cuillère blanche.

CUEILLÈRE pour Cuillerée. Ne dites pas, Une cueillère de bouillon. — Une cuillerée de bouillon.

CUI

CUIT-POMME pour Pommier, Ustensile dont on se sert pour faire cuire des pommes devant le feu.


CUL

CUL DE CHIEN. Sorte de fruit qu’on appelle en français Nèfle. Des nèfles molles et non pas, des Culs-de-chien blets.

CUL-LEVÉ se dit improprement D’une maison peu profonde et qui n’a pas de cour de derrière. Cette maison est un cul-levé. — Cette maison n’est qu’une échoppe, n’est qu’un appentis.


CUV

CUVE à lessive, pour Cuvier. Le grand cuvier. Le petit cuvier. Cuve se dit principalement D’un grand vaisseau dont on se sert ordinairement à fouler la vendange, et que l’on appelle improprement BOUGE ; voyez ce mot. Il se dit aussi De quelques autres vaisseaux à peu près de même nature, dont on fait usage dans les Brasseries, etc.