BAB

BABIL substantif masculin. Ne dites pas, Elle a une bonne babil. Cet homme-là n’a que de la babil. — Elle a un bon babil. Cet homme-là n’a que du babil. Il faut mouiller l’l.

BAC

BACCHANAL, pour Chose embrouillée, n’est pas français. Ainsi, il y a une faute dans ces vers :

” Maudit l’infernal
” Faiseur de grimoire,
” Dont l’esprit fatal
” Mit dans sa mémoire
” Tout ce bacchanal.

Il faut dire, Tout ce Brouillamini.

Bacchanale est un substantif féminin qui se dit d’une débauche faite avec grand bruit. Ils ont fait bacchanale. Ils ont fait une bacchanale qui a duré toute la nuit. Prononcez Bacanale.

BAF

BAFOUADE n’est pas français. Ne dites pas, On lui a fait mille bafouades. — On l’a bafoué. Il a été bafoué de mille manières.

BAFRÉE n’est pas français. — Bâfre. Il y a aujourd’hui une bâfre en tel endroit. Ce mot est bas.

BAG

BAGUENAUDEUR, EUSE n’est pas français. — Baguenaudier, sans féminin. C’est un vrai Baguenaudier.

BAI

BAIGNER pour Se baigner. Ne dites pas, Allons baigner. Irons-nous baigner ? Il faut aller baigner pendant les grandes chaleurs. — Allons nous baigner. Irons-nous nous baigner ? Il faut aller se baigner pendant les grandes chaleurs.

BAIGNOIRE, substantif féminin. Cette baignoire est trop petite.

BAILLER et BAYER. Ne dites pas, Bâiller aux mouches. — Bayer aux corneilles, c’est-à-dire, S’amuser à regarder en l’air niaisement.

On bâille d’ennui, de sommeil.

On dit d’une porte, qu’Elle bâille, c’est-à-dire, qu’Elle est mal jointe.

Bayer, verbe neutre, qui se conjugue comme Payer, signifie, Tenir la bouche ouverte en regardant longtemps quelque chose. Il ne fait que bayer pendant tout le jour.

On dit dans le style familier, Bayer après les richesses, les honneurs, et non pas bâiller.

Ne dites pas, Bâiller quelqu’un, pour signifier, Le regarder bouche béante.

On appelle encore improprement et dans le même sens BAILLAS, des gens oisifs, sottement curieux, qui courent après tout, et principalement après les voitures publiques, pour voir les personnes qu’elles renferment, ou qui ne s’occupent qu’à regarder les passans. On ne peut arriver dans cette bicoque sans rencontrer un tas de Bâillas qui vous regardent sous le nez. Cette expression n’a point d’équivalent, si ce n’est, Un tas de curieux, un tas de badauds.

BAL

BALIER pour Balayer. Ne dites pas, Baliez cette chambre. On a balié l’escalier. — Balayez cette chambre. On a balayé l’escalier.

BALIURE pour Balayures, substantif fém. pluriel. Emportez ces Balayures, et non pas cette baliure.

BALUSTRE, substantif masculin. Dites, le Balustre, et non pas, la Balustre.

BAM

BAMBOCHES (Faire ses), n’est pas français. Il se dit d’Une personne qui fait de mauvaises plaisanteries : Monsieur fait ses bamboches ; ou qui au lieu de travailler, passe son temps à boire on à se divertir de quelque manière que ce soit : Un tel a fait hier ses bamboches, etc. — Monsieur plaisante, se divertit. Un tel fit hier débauche, etc.

Bamboche signifie Marionnette. Faire jouer des bamboches.

Il se dit aussi d’Un homme, d’une femme de petite taille. Cette femme n’est qu’une bamboche. Cet homme est proprement une bamboche.

BAMBOCHES pour Babouches, sorte de pantoufles. Babouches jaunes. Une paire de babouches.

BAN

BANDE DE LARD n’est pas français. — Flèche de lard. Il faut couper un morceau de lard à la flèche.

BANDIER, ÈRE pour Bandit, sans féminin. C’est un vrai bandit.

BANDRILLÉE n’est pas français. Ne dites pas, Une bandrillée d’enfans. — Une bande d’enfans. Une ribambelle d’enfans.

BANGARD, mot consacré en Lorraine pour désigner Un paysan commis pour garder les fruits de la terre quand ils commencent à mûrir. Le mot français est Messier. Il a été pris par les messiers en cueillant des raisins.

BANNADE, mot usité en Lorraine pour signifier Les deux paniers attachés au bât d’un âne, d’un mulet ; et l’on dit Une bannade d’œufs. Ces bannades sont pleines de marchandises. — Un panier d’œufs. Ces paniers sont pleins de marchandises.

BANQUETTE et PARAPET. On confond souvent ces deux mots.

Les Banquettes sont Les endroits relevés d’une rue, d’un pont, où il n’y a que les gens de pied qui passent. On les appelle plus communément Trottoirs. Les trottoirs du Pont-Neuf. Les trottoirs de la Place royale. C’est encore un terme de fortification.

Le Parapet est Une muraille à hauteur d’appui, élevée au-dessus d’une terrasse, d’un pont, etc., ou construite le long d’un jardin, pour y recevoir des pots de fleurs, ou pour le séparer d’un verger.

Les Banquettes sont aussi Des bancs disposés dans des lieux d’assemblée. Garnir une salle de banquettes.

BAO

BAOUETTE, BALOUETTE pour Charançon ou Calandre, deux sortes d’insectes qui rongent le bled dans le grenier. Le Charançon s’est mis dans ces bleds-là et les a gâtés. Ce bled est tout plein de Calandres.

BARBOUILLERIE n’est pas français. Ne dites pas, Elle se moque de la barbouillerie. — Elle se moque de la barbouillée. Cela se dit proverbialement et bassement d’Une personne qui dit quelque chose de fort déraisonnable et de fort ridicule.

Ce proverbe se dit aussi De ceux qui ayant bien fait leurs affaires, se moquent de tout ce qui peut arriver, et de ce que l’on peut dire et faire. Il ne craint rien, il se moque de la barbouillée.

BARQUE pour Bac, substantif masculin. Ne dites pas, Nous avons passé le barque. — Nous avons passé le bac.

Une Barque, substantif féminin, est Un petit vaisseau pour aller sur l’eau. Un bac est un grand bateau plat servant à passer les voitures, etc., d’un bord de la rivière à l’autre au moyen d’une corde qui la traverse.

BARRE. Ne dites pas, Jouer à la barre. — Jouer aux barres.

BAS

BASAINE pour Basane. Ce livre est relié en basane, et non pas, en Basaine.

BASE-D’EAU pour Flaque d’eau. Ne dites pas, On ne peut se promener ici, on y rencontre à chaque pas des bases-d’eau. — On y rencontre à chaque pas des flaques d’eau.

BASSINER quelqu’un pour faire Charivari. Si vous vous remariez, on vous fera charivari trois jours de suite, et non pas, On vous bassinera.

BASSOTAGE, BASSOTER, BASSOTEUR ne sont pas français. Ces expressions assez fréquentes se prennent en bonne et en mauvaise part.

Bassotage s’emploie ou pour Mauvais ouvrage, ou pour Amusement.

Bassoter, c’est Saveter, massacrer un ouvrage ou s’amuser à raccommoder, à mettre tout en place.

Bassoteur signifie, Mauvais ouvrier, massacre, ou il se dit d’Un homme toujours occupé de quelqu’ouvrage peu considérable. C’est un bassoteur éternel. — C’est un raccommodeur éternel.

BAT

BATACLAN n’est pas français. Ne dites pas, Voilà tout le bataclan par terre. Quel bataclan ! Les huissiers ont enlevé tout son bataclan. Il a mangé tout le bataclan. — Voilà tout par terre. Quel fracas ! Les huissiers ont enlevé tous ses meubles, tout son avoir. Il a mangé tout son vaillant, son bien, etc.

BATÉ pour Grabat. Ils n’ont pour se coucher qu’un méchant bâté. — Qu’un méchant grabat.

On dit encore improprement, On lui a fait à la hâte un bâté par terre ; pour, Un lit par terre.

BATISTE, espèce de toile très-fine, est un substantif féminin. De la Batiste et non pas du Batiste.

BATTISSE pour Babeurre. Ne dites pas Ce beurre est plein de battisse. — Ce beurre est plein de babeurre. C’est la matière séreuse que laisse le lait, quand la partie grasse est convertie en beurre.

BATTOIR substantif masculin. Un battoir de lessive, et non pas, Une battoire.

BAV

BAVERON. Ne dites pas, Mettez un baveron à cet enfant. — Mettez une bavette à cet enfant.

BEA

BÉATIS pour Béatilles. Tourte de béatilles et non pas, de Béatis.

BEG

BÉGUIN (Donner sur le). — Donner sur le nez, sur le bec à quelqu’un.

BEL

BELLE et BONNE, BON et CHAUD etc., On fait de ces adjectifs un très-mauvais emploi. Que l’on demande à un malade s’il a froid, il répond, Qu’il a bon et chaud. Si un marchand présente de l’étoffe, il assure Qu’elle est bonne et forte : si c’est de la toile, qu’Elle est belle et blanche, qu’Elle est belle et fine : on répond au contraire, qu’Elle est bonne et grosse. Evitez ces manières de parler. Il faut dire, Je suis bien. J’ai chaud. Cette étoffe est forte. C’est une bonne étoffe. Cette toile est belle, est fort blanche. Elle est fine. Elle est grosse. Je la trouve assez grosse.

On dit cependant Cette chambre est bonne et chaude. Tout cela est bel et bon, mais de l’argent vaut mieux.

BELSAMINE pour Balsamine, substantif féminin, Plante qu’on cultive dans les jardins.

BEN

BEN pour Bien, prononciation négligée. Dites, Voilà qui est bien, et non pas, Voilà qui est ben.

BÉNÉ pour Benêt, niais. C’est un homme bien benêt. C’est un grand benêt.

BER

BERLAN pour Brelan. Sorte de jeu. Jouer au brelan.

BERLI mot que l’on emploie aulieu de Menti. On dit à quelqu’un, Vous en avez berli, pour, Vous en avez menti. Lorsqu’on ne veut pas employer cette dernière expression qui est souvent trop forte et toujours grossière, on doit dire, Je ne vous crois pas. Vous ne dites pas la vérité.

BERLIN, CHOQUETTE. Termes d’un jeu d’enfans. On doit dire, berlingue, chiquette.

BERLOQUE pour Breloque sub. fem. curiosité de peu de valeur. Cet homme vend bien cher ses breloques.

BERLOTTE et BRELOTTE ne sont pas français. On appelle ainsi La cloche du beffroi, ou seulement le Beffroi. On a sonné la cloche du beffroi. Le Beffroi sonne, et non pas, la Brelotte.

BER

BERNE (Tomber dans la), faute très-commune. — Tomber dans la berge. La Berne est Une espèce de jeu. La Berge est Le bord escarpé d’une rivière, d’un fossé, d’un chemin.

BERTELLES pour Bretelles, sub. fem. Porter des Bretelles.

BERTOIRE où l’on serre ordinairement la farine et le pain. Cela s’appelle la Huche. Il n’y a plus de farine dans la huche.

BEU

BEUGNE, GUEUGNE ne sont pas français. Ne dites pas, Vous avez fait des beugnes à cette marmite en la laissant tomber.

Cet enfant s’est fait une beugne, une gueugne à la tête en tombant.

Je lui ai donné une bonne beugne. Il se souviendra de la gueugne qu’il a reçue. — Vous avez bossué ou bosselé cette marmite ; vous avez fait des bosses à cette marmite en la laissant tomber.

Cet enfant s’est fait une grosse bosse à la tête en tombant.

Je lui ai donné une bonne tape, il se souviendra de la taloche qu’il a reçue.

BIC

BICHONNER (Se) n’est pas français. S’adoniser. Il aime à se bichonner. Cette femme est sans cesse à se bichonner. — Il aime à s’adoniser. Cette femme est sans cesse à s’ajuster, à s’adoniser.

BIEN A POINT. Ne dites pas, Je l’ai bien à point arrangé. Il est bien à point à présent. Ne lâchez pas, tenez bien à point. Avez-vous bien à point vu tout cela ? — Je l’ai bien arrangé. Il est bien à présent. Ne lâchez pas, tenez bon, tenez ferme. Avez-vous bien vu tout cela ?

Bien à point s’emploie pour, A propos. Vous arrivez bien à point, fort à point. Il était ruiné, il a recueilli une grande succession, cela lui est venu bien à point.

BIEN DU CONTRAIRE, faute commune. Ne dites pas, Vous dites que cela arriva de la sorte ; bien du contraire, il arriva que… — Vous dites que cela arriva de la sorte ; au contraire, il arriva que…

BIET, mauvaise prononciation pour Billet.

BIG

BIGNET. Dites, Beignet. Beignets de pommes. Manger des beignets.

BIQ

BIQUI pour Biquet. Le petit d’une bique.

BIS

BISQUER. On dit souvent, Il bisque. Je l’ai fait bisquer. Cela n’est point français — Il endève. Il fume. Il enrage. Je l’ai fait fumer, endéver.

BISTE, suie détrempée — Bistre, substantif féminin.

BLA

BLANC ET TOC (Mettre tout à) n’est pas français. On se sert de cette expression pour dire, Casser, briser, ruiner, friper. Il met tout à blanc et toc. Il a mis cette maison à blanc et toc. — Il casse, il brise, il fripe tout. Il a tout brisé, tout bousculé dans cette maison. Il l’a mise sens dessus dessous.

On dit figurément et familièrement, Être réduit à blanc-estoc, en parlant d’Un homme entièrement ruiné.

BLANCHIERIE pour Blancherie et Blanchisserie. On a établi des blancheries ou des blanchisseries en plusieurs endroits.

BLE

BLESSIR et BLETTIR ne sont pas français. Ne dites pas, Les poires ont bletti, ont blessi cette année. J’ai des fruits qui blettissent, qui se blettissent. — Les poires ont molli cette année. J’ai des fruits qui mollissent, qui se gâtent.

On dit Poire blette.

BLEUETTE. On appelle ainsi La fleur d’une plante qui croît dans les bleds ; et l’on dit, Une guirlande de bleuettes. Cette plante s’appelle Bluet, Barbeau, ou Aubifoin, substantifs masculins. — Une guirlande de fleurs de bluets ou une guirlande de bluets.

Bluette sub. fem. et non pas Bleuette, est une Etincelle. Une bluette de feu.

On dit au figuré, Il y a quelques bluettes d’esprit dans cet ouvrage.

BOI

BOISURE pour Boiserie, faute très-commune. Ne dites pas, Voilà une belle boisure. — Voilà une belle boiserie.

On appelle Boisage, Tout le bois dont on s’est servi pour boiser. Acheter du boisage, et non de la boiserie.

BON

BON (Jouer de), pour Jouer bon jeu, bon argent. Jouons-nous bon jeu ? C’est-à-dire, Avec obligation de payer. Ne dites pas, Parlez-vous de bon ? — Parlez-vous tout de bon, Sérieusement ?

Ne dites pas non plus, Nous jouons de mauvais. — Nous ne jouons rien.

BONCHER pour Plonger, tremper. Ne dites pas, Elle n’a fait que boncher le linge dans l’eau, et elle ne l’a pas lavé. Bonchez vos mains dans l’eau avant de boire, si vous avez chaud. — Elle n’a fait que plonger, que tremper le linge dans l’eau, et elle ne l’a pas lavé. Plongez vos mains dans l’eau avant de boire, si vous avez chaud.

BON GROS, BONNE GROSSE. Ne dites pas, En voilà une bonne grosse. Il a mis un bon gros morceau de sucre dans sa tasse. J’ai sur ma couche de bons gros melons. Il a une bonne grosse bedaine. Retranchez de toutes ces phrases le mot Bon, et dites, En voilà une grosse. Il a mis un gros morceau de sucre dans sa tasse. J’ai sur ma couche de gros, de très-gros melons. Il a une grosse bedaine.

BONDE de tonneau, pour Bondon.

BON HOMME se dit en deux sens fort différens, l’un de critique, l’autre d’éloge. C’est un bon homme qui se laisse dominer et tromper par les autres. C’est un homme de mérite et un très-bon homme ; c’est-à-dire, un homme d’esprit, plein de droiture et de candeur. Mais on ne trouve pas, Voilà un petit bon homme qui travaille bien. Voilà de petits bons hommes qui font bien du bruit. Ces phrases sont cependant fort usitées.

BOR

BORDE DE PAIN. Mot très-usité en Lorraine, et qui n’est pas français. On appelle ainsi Un petit pain long pesant de quatre à seize onces. Il n’a pas de synonyme. Les mots Petit pain ne le remplaceroient pas.

BOT AUX AUTRES. Exclamation vicieuse que l’on emploie aulieu de, A d’autres. Bot aux autres, vous voulez m’en faire accroire. — A d’autres, vous voulez m’en faire accroire.

BOU

BOUCHATRE. On dit d’une cheville, d’un coin qui n’entrent pas aisément, Cette cheville est bouchâtre ; Ce coin est trop bouchâtre. Cela n’est pas français. — Cette cheville n’est pas assez pointue. Ce coin n’est pas assez tranchant.

On dit ensuite, Il faut épointer cette cheville. Cela signifie justement le contraire de ce qu’on veut dire ; car épointer une aiguille, c’est En ôter la pointe. — Il faut rajuster cette cheville, en refaire la pointe. Il faut refaire, amincir ce coin.

BOUCHE-TROU mot expressif qui n’est pas français. Il se dit ironiquement D’un acteur qui joue, tant bien que mal, tous les rôles. C’est un Bouche-trou ; sans synonyme, si ce n’est, C’est un pauvre acteur, un méchant acteur.

BOUDE pour Bouderie. Ne dites pas, Il y a de la boude entre eux. Sa boude le prend, le tient. — Il y a quelque bouderie entre eux. Sa bouderie le prend, le tient.

Ne dites pas, Faire la boude. — Faire la moue. Faire la mine, ou bouder.

BOUDRION pour Bout d’homme. Ce n’est qu’un bout d’homme.

BOUFFER pour Manger n’est pas français. Ne dites pas, Il a bien bouffé. Il bouffe toute la journée. — Il a bien mangé. Il mange toute la journée.

Bouffer signifie, Enfler les joues exprès et par jeu. En ce sens il n’est guères d’usage.

On dit d’un homme fâché, Il bouffe de colère.

On dit encore, Une étoffe qui bouffe. Un ruban qui bouffe. Une étoffe bouffante, c’est-à-dire, Une étoffe qui a assez de consistance pour ne pas s’aplatir et qui se soutient d’elle-même.

BOUGE de vendange, pour Cuve. Ce mot n’est pas français dans ce sens. Un Bouge est Une espèce de petit cabinet auprès d’une chambre. Une chambre avec un bouge.

Il se dit encore d’Un logement mal-propre. C’est un vrai bouge.

Ne dites donc pas, Il faut préparer les bouges pour la vendange. — Il faut préparer les cuves pour la vendange.

BOUGERIE n’est pas plus français que Bouge. Il se dit De l’endroit où l’on place les cuves de la vendange, et ordinairement le pressoir. Ne dites pas, Il y a chez moi une belle bougerie. On pourrait dire, Il y a chez moi un beau local pour les cuves, et encore, Il y a chez moi un beau pressoir.

BOULÉE (Bois de) n’est pas français — Bois flotté.

BOULER pour S’ébouler. Ne dites pas, Ces terres vont bouler. Cette pile de bois a boulé. — Ces terres vont s’ébouler. Cette pile de bois s’est éboulée.

BOULIE pour Bouillie, Sub. fem. Ne dites pas Donner de la boulie à un enfant. Faire de la boulie pour les chats. — Donner de la bouillie, à un enfant et non pas, des Bouillies. Faire de la Bouillie pour les chats.

BOULVARI et HOULVARI pour Hourvari, grand tumulte. Il y a eu là un étrange Hourvari.

BOUQUE. On donne ce nom à Un petit bouton, une petite gale qui vient sur les lèvres, et l’on dit, Il a la bouque. Ne l’embrassez pas, il vous donnerait la bouque. Le synonyme que l’on trouve dans Richelet et dans Trévoux est Barbuquet. Il ne se trouve pas dans le dictionnaire de l’Académie. On pourrait donc dire : Il a le barbuquet.

BOUQUINIER n’est pas français. — Bouquineur.

BOUQUINEUR et BOUQUINISTE. Le premier est Celui qui cherche de vieux livres. C’est un Bouquineur. Le second est Celui qui achète et revend de vieux livres, des bouquins. J’ai acheté chez un Bouquiniste un volume qui manquait à tel ouvrage.

BOURIFFER n’est pas français. Ne dites pas, Qui vous a bouriffé comme cela ? Comme la voilà bouriffée ! — Qui vous a si mal coiffé ? Comme la voilà coiffée !

On dit Ébouriffé, ée, adjectif, en parlant Des personnes à qui le vent a mis en désordre les cheveux, la perruque ou la coiffure. — Vous êtes tout ébouriffé. Elle arriva tout ébouriffée.

BOURREAUDER n’est pas français. — Martyriser. Ne dites pas, Il m’a bourreaudé en me tirant une dent pour une autre. — Il m’a bien fait souffrir, il m’a martyrisé en me tirant une dent pour une autre.

Il est bon d’observer que Bourreler qui est français, n’a pas la signification que l’on donne à bourreauder qui ne l’est pas. Bourreler signifie Tourmenter, gêner, et ne s’emploie qu’au figuré. La conscience bourrèle les méchans. Conscience bourrelée.

BOURRER, SE BOURRER, pour Donner trop à manger, manger avec excès, ne sont pas français. Ne dites pas, Vous bourrez cet enfant de mangeaille. Il s’est bourré de tarte, de fruits, etc.Vous crevez cet enfant de mangeaille. Il a trop mangé de tarte, de fruits, il s’est crevé de manger de la tarte, des fruits, etc. Il est familier.

BOURRIQUÉE n’est pas français. Il se dit improprement De la charge d’un âne. Acheter une bourriquée de fagots. — Acheter une ânée de fagots.

BOUSÉE de vache, pour Bouse ou Bouze de vache. — Mettez de la bouse de vache dans le pied de ce cheval.

BOUTEILLE pour Vessie. Ne dites pas, Il vient de se brûler, la bouteille est déjà formée. — La vessie est déjà formée. On dit aussi, La cloche, l’élevure, la bube.

BRA

BRACAT de fagot. N’est pas français. On appelle ainsi Les plus gros morceaux de bois qui se trouvent dans les fagots, et l’on donne le nom de Menuaille Au menu bois qui est ordinairement dans l’intérieur. Apportez-moi quelques bracats de fagot avec de la menuaille pour allumer le feu. — Apportez-moi du fagot, quelques bâtons de fagot avec du menu bois pour allumer le feu.

Menuaille est cependant français, mais il parait qu’on ne l’emploie pas pour Menu-bois.

BRAMENT n’est pas français. On l’emploie dans le sens de Bravement, sans doute, bien, beaucoup. On vous aimera brament si vous n’êtes pas sage. Faites brament votre devoir, ensuite vous vous amuserez. J’en ai eu brament. Il avait promis de venir, mais il viendra brament. — Sans doute, on vous aimera si vous n’êtes pas sage. Faites bravement, faites bien votre devoir, ensuite vous vous amuserez. J’en ai eu beaucoup. Il avoit promis de venir, mais c’est un normand, mais il ne viendra pas.

BRAQUER du chanvre n’est pas français. — Broyer du chanvre.

Et quand on détache avec la main le filament du chanvre, cela s’appelle Tiller, ou Teiller.

BRAQUOIR, BRAQUE ne sont pas français. — Brisoir substantif masculin. C’est l’Instrument dont on se sert pour broyer le chanvre. Dans quelques éditions du dictionnaire de l’Académie, on trouve encore Broye ou Maque substantif féminin.

BRAS d’une pompe. Le levier qui sert à faire aller une pompe. Cela s’appelle la Brimbale. La Brimbale de cette pompe est cassée.

BRASER quelque chose, pour Machiner, Tramer, n’est pas français. Braser signifie seulement, Joindre deux morceaux de fer ensemble avec une certaine soudure. Ainsi ne dites pas, Les méchans brasent toujours quelque chose, quelque complot. — Les méchans machinent, trament toujours quelque chose, font toujours quelque complot.

On dit encore improprement d’un homme, d’une santé chancelante, qu’Il brase quelque chose. — Qu’Il couve quelque chose, quelque maladie.

BRASSE et BRASSÉE. Il ne faut pas confondre ces deux mots. La Brasse est La longueur des deux bras étendus, qui est ordinairement de six pieds. Vingt brasses de corde. Brassée signifie Autant qu’on peut contenir entre ses bras. — Emporter une brassée, une bonne brassée, de bois, de paille.

BRASSE-CORPS (A) n’est pas français. Ne dites pas, Je l’ai pris à brasse-corps. Ils se prirent à brasse-corps. — Je l’ai saisi, je l’ai pris au corps, par le milieu du corps. Ils se prirent au corps.

BREDOUILLE est un terme du jeu de trictrac ; mais ne dites pas, d’une personne qui parle peu distinctement, C’est une bredouille. — C’est un bredouilleur, une bredouilleuse.

BRELOTTE. Voyez BERLOTTE.

BRELUE (Avoir la), dites Avoir la berlue.

BRI

BRIGALÉ pour Bigarré. Habit bigarré.

BRIN (Un petit) pour un peu. Ne dites pas, Donnez-m’en un petit brin. — Donnez-m’en un peu. Mais on dit, Il n’a pas un brin de bois pour se chauffer. Il n’y en a brin, pour dire, qu’Il n’y a rien de la chose dont on parle.

BRINGUE (Mettre en) DEBRINGUER ne sont pas français. On les emploie pour Casser, démantibuler, friper. Ne dites pas, Mettre en bringue, débringuer une voiture, une armoire, un vieux meuble. Il est en bringue. Il est débringué. Cet enfant a mis en bringue tous ses habits, ses livres. — Démantibuler une voiture, une armoire, un vieux meuble. Il est cassé, brisé. Cet enfant a fripé tout ses habits, il a déchiré ses livres.

BRISE-TOUT. Cet enfant est un brise-tout. — Cet enfant fripe tout. Il brise tout.

BRO

BROC. On ne prononce pas le c.

BROCAILLE n’est pas français. — Blocage subst. masculin, ou Blocaille subst. féminin, Menus moëllons, petites pierres.

BROCANTE. Tous les ouvriers appellent improprement Brocante, Un ouvrage inattendu et de peu de valeur, qu’ils font pour leur compte, pendant les heures de repos, sans nuire à l’intérêt du maître qui paye leur journée. Cet ouvrage n’est qu’une brocante. Il a fait une brocante qui lui a valu trois livres. Ce mot qui n’est pas français, n’a point de synonyme dans ce sens. On appelle encore improprement Brocante, Un petit marché. Je n’ai eu, je n’ai fait, dira un marchand, que deux ou trois petites Brocantes aujourd’hui, pour, Je n’ai presque rien vendu, acheté ou échangé aujourd’hui. Je n’ai fait que deux ou trois petits marchés. Dans ce sens on le dérive de Brocanter, brocanteur qui sont français.

BRODURE pour Broderie. Un habit tout couvert de broderie, et non pas, de Brodure.

BROQUER pour Manger, croquer. Il s’en moque, il broque toujours. Il broque des bonbons toute la journée. — Il s’en moque, il mange toujours. Il croque des bonbons toute la journée.

BROUELLE n’est pas français. — Brasier, subst. masculin. Espèce de grand bassin de métal où l’on met de la braise pour échauffer une chambre.

BROUILLARDS (Être dans les brouillards), ne peut se dire pour, Être un peu gris.

BROUSSINER pour Bruiner. Ne dites pas, Il broussine. Il ne pleut pas bien fort, il ne fait que broussiner. — Il bruine. Il ne pleut pas bien fort, il ne fait que bruiner.

BRU

BRULE. Ne dites pas, Cela sent le brûle. — Cela sent le brûlé. On fait souvent cette faute.

BRULER de chaud n’est pas français. Ne dites pas, Je brûle de chaud. Mes mains brûlent de chaud. — Crever de chaud, mourir, étouffer de chaud. Je meurs de chaud. Les mains me brûlent.

BUC

BUCHE de bois, faute assez commune. Apportez-moi une bûche de bois. — Apportez-moi une bûche. On dit, Bûche de hêtre, Bûche de chêne, Bûche de bois flotté.

BUCHER, verbe, pour Buter. Ce cheval buche à chaque pas. — Ce cheval bute à chaque pas.

BUCHERIE pour Bûcher, n’est pas français. — Allez querir du bois au bûcher. On dit communément, Allez chercher, etc.

BUCHETTES (Jouer aux). Jeu d’enfans. — Jouer aux jonchets.

Ne dites pas, Élever des oiseaux à la bûchette. — Élever des oiseaux à la brochette.

Bûchettes, se dit Du menu bois que les pauvres gens vont ramasser dans les forêts. Ramasser des bûchettes.

BUL

BULAN se dit souvent au lieu de Bilan. Un tel a déposé son bilan.

BUR

BURE. Ce mot qui vient du latin Comburere, brûler, n’est point français. On appelle ainsi Un amas de bois élevé en pyramide, qu’on allume dans les rues et dans les places publiques, en signe de réjouissance. On a préparé des bures partout. Le maire de la ville doit mettre le feu à la bure. — On a préparé partout des feux de joie. Le maire de la ville doit allumer le feu de joie.

BUT

BUT et BUTTE. Ne confondez pas ces deux mots. Le But (prononcez le t final) est le point où l’on vise. Viser au but. Atteindre au but, et figurément Se proposer un but. Atteindre son but.

On dit De but en blanc pour Inconsidérément.

La Butte est Une petite élévation de terre ou de maçonnerie au milieu de laquelle on place le but où l’on tire.

On dit figurément Être en butte, pour Être exposé. Son élévation l’a mis en butte aux traits de l’envie.