III. Le dogue de l’Homme-Dieu au iv° siècle.
I. EX uRIEXT. LA CHR18TOLOOIS ORTHODOXE EX
F.iCE DES HÉRÉSIES AR1EXXE ET APOLI./X.IR/STE. —
1° Les erreurs ehristologiques de l’arianisme. Voir
Hypostatique (Union), t. vii, col. 468-469.
2° L’apollinarisme.
Sur le développement historique
de l’apollinarisme, voir Apollinaire le Ji une
et les Apollinaristes, t. i, col. 1505-1507. Sur la
doctrine d’Apollinaire et de ses disciples, àL, col. 1506
et Hypostatique (Union), col. 469-471.
3° La doctrine des Pères grecs sur Jésus-Christ au
IV’siècle. — 1. Le dogme de l’Homme-Dieu. — Nous
laisserons de côté ce qui a trait à l’union des deux
natures en Jésus-Christ, cet aspect du dogme ayant
été exposé à Hypostatique ( Union), t. vii, col. lôi>461, et, sans nous attarder à étudier la doctrine
de chaque Père relativement à Jésus-Christ (voir les
article* particuliers à chacun d’entre eux), nous nous
contenterons d’une vue d’ensemble sur la croyance
de l’église orientale, affirmée à l’occasion des hérésies
d’Arius et d’Apollinaire, et des erreurs qu’à tort ou
à raison l’on attribuait à ce dernier : origine céleste
de la chair de Jésus, théopaschisme et subordinatianisme.
Cf. Tixcront, Histoire des dogmes, t. ii, Paris,
1921, p. 101-102. Les Pères affirment donc les points
suivants : a) Le Verbe divin, pour nous sauver, est
descendu du ciel et s’est fait semblable à nous : aussi
est-il appelé Yhomme céleste, I Cor., xv, 47, et encore
le premier-né de toute créature, Col. i, 15, et entre ses
frères. Rom., viii, 25. S. Athanase, Oralio de incarnatione,
n. 8, P. G., t. xxv, col. 109 ; Adversus arianos,
orat. i, n. 44 ; orat.n n. 52, 62, P. G., t. xxvi, col. 101,
256, 277 ; De incarnatione Dei Verbi et contra arianos,
n. 8, P. G, t. xxvi, col. 996 ; Didyme l’Aveugle, De
Trinitate, t. III, c. vin ; In Joannem, P. G., t. xxxix,
col. 849, 1796. — b) En prenant notre humanité, le
Verbe de Dieu n’a rien perdu de ses attributs et de
leur exercice : « Nous adorons le Verbe de Dieu, fait
chair. Seigneur de toutes les choses créées… La chair
n’a pas apporté d’ignominie au Verbe, à Dieu ne plaise !
elle a été plutôt glorifiée par lui. Le Fils existant
dans la forme de Dieu en prenant la forme de serviteur’a pas été diminué dans sa divinité, i S. Athanase Ad
Adelphium n. 3, 4, t. xxvi, col. 1073. La chair n’a
limité ni son omniprésence, ni sa toute-puissance,
Oral, de incarnatione, n. 17, col. 125 ; Adu. arianos,
orat. i, n. 42 ; col. 236. S. Amphiloq e, Eragm. XII,
P. G., t. xxxix, col. 109 ; Didyme, De Trinitate, t. III,
c. xxi, ibid. col. 908-909, 912. Les termes à-z£-To>ç.
xa-syPj-t-tz employés par les Cappadociens pour marquer
la permanence des propriétés divines témoignent
chez eux de la même foi. Cf. Hypostatique (Union),
t. vii, col. 458. D’ailleurs toute la controverse antiarienne,
en faveur de la divinité du Verbe, atteste la
foi de l’Église en la divinité de Jésus-Christ. —
c) L’humanité de Jésus-Christ — et ceci, au point de
vue christologique, est le point capital centre l’arianisme
et l’apollinarisme — était non seulement réelle,
mais consubstantielle à la nôtre et engendrée de la
vierge Marie, EX Maria. S. Athanase, Ad Epiclelum,
n. 5, 7, P. G., t. xxvi, col. 10 ; S. Cyrille de Jérusalem,
Catech., Xll, iii, xiii, xv.xxiii.xxiv, xxxi.xxxiii, P. G.,
t. xxxiii, col. 721, 748, 741, 756, 764, 768 ; S. Jean
Chrysostome, In Joannem, homil. xi, n 2 : lxiii,
n. 1, 2, P. G., t. lix, col. 79, 349-350 ; S. Amphiloque,
fragm. X, P. G., t. xxxix, col. 105. Saint Basile expose
la raison de cette consubstantialité par un argument
sotériologique : Nous qui étions morts en Adam nous
n’aurions pas été vivifiés dans le Christ, et ce qui était
brisé n’aurait pas été restauré, et ce que le mensonge
du serpent avait éloigné de Dieu ne lui aurait pas été
réuni. » Epist., cclxi, n. 2, P. G., t. xxxir, col
De la même pensée sotériologique, saint Grégoire de
Nysse déduit d’admirables considérations sur la
nécessité et les convenances de l’incarnation, soit par
rapport à l’homme, suit par rapport a Dieu. Oralio
catechetica, c. viii, n. 19-xii, n. 3 ; xv-xx, passim ;
xx-xxv, passim. P. G., t. lxv, col. 33-34 ; 48-57
et si|. Cette raison générale vaut pour une partie de
l’humanité comme elle vaut pour toute l’humanité ;
donc notre humanité étant faite d’âme raisonnable
et de corps, l’humanité de Jésus-Christ devait comporter
non seulement l’âme, principe de la vie physique,
mais l’esprit, principe de la vie intellectuelle.
Cela seul est guéri qui est pris par le verbe : tô yàp
crov iGepdbrcoTOv. Cela seul est sauvé qui est
uni à Dieu : ô 8s ^vcoToct tco Oscô touto xocl acbÇerai.
S. Grégoire de Nazianze, Epist.. ci, P. G., t. xxxvii,
col. 181. Jésus ne devait pas donner en rançon
£ — : ov àvO’érspou mais bien « corps pour corps, âme
pour âme, et complète subsistence pour tout l’homme. »
Contra Apollinar., t. I, n. 17, P. G., t. xxvi, col. 1124.
A cette preuve fondamentale, s’ajoutent d’autres
preuves tirées de l’évangile, Mat th., xxvi, 41 ;
Luc., xxii, 42 ; Joa., xi, 33 ; xii, 27, que font valoir
principalement saint Grégoire de Nysse, Anlirrheticus,
n. 32, P. G., t. xlv, col. 1192 et l’auteur du Contra
Apollinarium, t. I, n. 15, 16, P. G., t. xxvi, col. 1120,
1121. Saint Grégoire de Nysse fait aussi appel à
l’existence de la satisfaction et des mérites de Jésus-Christ :
sans liberté, pas de satisfaction ni de mérite ;
sans âme raisonnable, pas de liberté. Anlirrheticus,
n. 41, P. G., t. xlv, col. 1217. D’ailleurs la formule
métaphysique de l’incarnation du Verbe medianle
anima, remonte aux controverses antiapollinaristes.
Dieu ne peut être l’âme de la chair : la chair ne lui
peut devenir substantiellement unie que par le moyen
et l’intermédiaire de l’âme intellectuelle. Voir Hypostatique
( Union), col. 520. C’est la doctrine formelle
de saint Grégoire de Nazianze, Epist., ci, P. G.
t. xxxvii, col. 188 ; de saint Grégoire de Nysse, Ado.
Apollinar., n. 41, l. xlv, col. 1217. L’existence de l’âme
intellectuelle est explicitement enseignée par Eustathe
d’Antioche, fragm., P. G., t. xviii, col. 685, 689, 694 ;
par Didyme l’Aveugle, De Trinitate, t. III, c. iv, xxi ;
In psalm., P. G., t. xxxix, col. 829, 900-904, 1297,
1353-1356, 1444, 1465 ; par saint Épiphane, Ancoratus,
n. 33-35, 76-80. P. G., t. xliii, col. 77-79 ; 179-181 ; et,
avant le concile d’Alexandrie de 362, tout au moins
implicitement par saint Athanase, qui admet en
Jésus-Christ la réalité de toutes les émotions, de tous
les sentiments de crainte, de tristesse marqués dans
l’évangile, la réalité de sa croissance en grâce et en
sagesse, la réalité de son ignorance en tant qu’homme
vis-à-vis du jour du jugement, la réalité de sa sanctification
par l’Esprit Saint et qui, d’autre part,
repousse absolument le système des ariens qui présentaient
le Verbe comme le sujet de ces passions,
de cette croissance, de cette ignorance, de cette sanctification.
Adv. Arianos, Oral, m. n. 38-40, 43, 51-58,
P. G., i. xxvi. col. 105 508, U3, 129-445 ; Ad Epictetum,
n. 7 ; id., col. 1061. Cf. Tixeront, op. cit., p. 116,
note. Voir la discussion de la pensée d’Athanase,
1. 1, col. 2170.
Au ive siècle, en Orient, le dopi us-Christ,
homme-Dieu s’affirme donc aussi nettement qu’il
s’était affirmé dans l’Évangile et dans la prédication
apostolique. Jésus-Christ, Dieu, est en même temps
homme parfait. £v0pi7toç xkl
2. Conséquences du dogme de i HommeDieu. —
a) Parce qu’il est homme parfait, Jésus est sujet, fauf
le péché, à toutes nos infirmités, a toutes nos faiblesses
à tous nos besoins. Il Saint
Cyrille de Jérusalem, Catech., XII, e. xiv, P. G.,
t. xxxiii. col. 711. Il a gardé, suivant l’expression
de bi. I’; ;, ’-. tottUi la sin/rs <lr l’i ruiirnnl ion. -~/~, vi TÏJÇ C0
èvav0ptorrr ; ae(o ; àxoXouOtav ç’jÂàtTtov. De Trinitate,
t. III, c. xxi.P. G., t. xxxix, col. 901. Saint Athanase
a la même doctrine, Oralio de incarnations, n. 8 ; Adv.
Arianos, orat. iii, n. 69, ni, n. 34, 56, P. G., t. xxv,
col. 109, xxvi, col. 293 ; 396 ; 140 ; ainsi que saint
Basile, Epist., cc.i. xi, n. 3, P. G., t. xxxii. col. 972 :
saint Grégoire de Nazianze, Oral., xxx, n. 3, P. G.,
t. xxxvi, col. 105 ; saint Épiphane, Ancoratus, n. 38,
P. G., t. xi.m, col. 85. et saint Jean Chrysostome, In
Joannem, homil., xi, n. 2 : i.xiii, n. 1, 2 ; lxvii.h. 1, 2,
P. G., t. li.x, col. 79, 350, 370-372.
b) Partageant nos faiblesses, Jésus-Christ partaget-il
notre ignorance ? Les anciens l’avaient admis
s’appuyant sur Marc, xiii, 32, Matth., xxiv, 36 ;
Luc, ii, 52 et les divers passages où Jésus-Christ
questionne, s’étonne ou paraît surpris. Les Pères sont
en désaccord sur la réponse à donner à cette question.
Saint Athanaserejette l’ignorance du Christ, tris
réelle d’ailleurs, sur la nature humaine. Adv. arianos,
orat., iii, n. 13, P. G., t. xxvi. col. 113-416 : oùSè yàp
oùSs to’jto è’Jx-Ti< : y.y. to’j A6yoi> écrlv, àXXà t ?, ? àvOpco7ÛV7)Ç çuætoç, -Jjç èaTiv ÏSiov xal tô àyvoeîv. Cf. Epist.
ad Serapionern, ii, n. 9, P. G., t. xxvi, col. 624 De
même l’accroissement en sagesse, dont parle saint
Luc, doit s’entendre non pas de la sagesse divine, mais
de la sagesse humaine du Sauveur. Adv. arianos, orat. iii,
n. 52, col. 452. L’explication d’Athanase est adoptée
par saint Grégoire de Nysse. Adversus Apollinarem anlirrheticus,
n. 24, P. G., t. xi.v. col. 1170. Saint Grégoire
de Nazianze y incline, Orat., xxx, n. 15, P. G., t.xxxvi,
col. 12 1 : ainsi que saint Cyrille d’Alexandrie, Quod un assit
Christus, P. G., t. lxxv, col. 1331 ; Contra Theodoretum,
anath., iv, P. G., t. i.xxvi, col. 410. Cependant,
même chez les Pères qu’on vient de citer, une autre
explication se fait jour : il ne s’agirait que d’une
ignorance économique, Jésus-Christ déclarant ignorer
ce qu’il ne jugeait pas opportun de nous révéler ou
ne manifestant que progressivement et suivant les
circonstances, les lumières qui étaient en lui. Cf.
S. Athanase, Adv. arianos, orat. iii, n. 52-53,
col. 432-433 ; S. Grégoire de Nazianze, Oral., xi.m.
n. 38, P. G., t. xxxvi, col. 518 : S. Cyrille d’Alexandrie,
Adversus estorium, t. III, c. iv, P. G., t. lxxvi.
col. 153 ; Thésaurus, assert, xxviii, P. G., t. LXXV,
col. 428. La pensée des Pères grecs sera étudiée d’une
façon plus approfondie à Science du Christ. Deux
remarques sont ici cependant indispensables. Premièrement,
si quelques Pères ont attribué une ignorance
réelle à Jésus-Christ homme, sans ajouter de précision
à leur affirmation, « ce fut plutôt par mode de conciliation
et de concession que ces Pires énoncèrent cet
avis ; ils voulurent presser les ariens par une argumentation
très vive, beaucoup plus qu’ils n’eurent l’intention
d’exposer des vues personnelles. Il leur
suffisait, pour le moment, de montrer que les paroles
du Sauveur, de quelque manière qu’on les interprétât,
n’allaient pas contre sa divinité, ni contre sa génération
étemelle. » Petau, De incarnalione, . XI, c. ii, n. 8.
Deuxièmement, il n’y a pas de contradiction réelle
entre les deux exégèses des textes difficultueux :
I ne explication très simple vient tout concilier.
Sans doute le Christ a Ignoré bien des choses, comme
homme, c’est-à-dire par ses lumières purement humaines
et naturelles. El pointant, ces choses il les
savait, comme homme, mais par des lumières surnaturelles,
auxquelles participait son humanité, à cause
de l’un ion hypOStatique, Selon que l’fige et les cii.
lance, le demandaient, il apprenait de science naturelle
ce qu’il savait de science surnaturelle. Ainsi il
apprenait ce qu’il avait Ignoré ; il progressait en science
mais d’un progrès d’un caractère spécial, c’est à dire
conforme à sa dignité de Verbe incarné. Telle nous
semble élre la peu l I I Allianase et des l’ci’cs
qui ont parlé comme lui. Ils préludaient aux distinctions
que feraient plus tard les scolostiques. » L. Labauche,
Leçons de théologie dogmatique, t. i, Paris,
1911, p. 257. Saint Jean Chrysostome expose très
nettement l’explication de l’ignorance < économique ».
In Matthœum, homil., lxxvii, n. 1, P. G., t. lviii,
col. 703. C’est aussi, à peu de chose près, l’explication
de saint Épiphane, Ancoratus, n. 32, 38, 78. P. G.,
t. XLin, col. 76, 85, 164 ; Adv. hiereses, LXIX, c. xi.m,
xlvii. I’. G., t. xlii, col. 269, 276. C’est aussi celle de
Didyme d’Alexandrie ; ûp-ïv o5v, <p7)olv, iyvoû, -rfj
àXrfizix oûxà-yvoû, De Trinitate, 1. III. c. xxii. P. G.,
t. xxxix, col. 917, 920. Saint Basile, sans désavouer
l’interprétation de saint Athanase sur Marc, xiii, 32,
préfère cependant celle-ci : le Père seul connaît, comme
premier principe de la Trinité, le jour et l’heure du
jugement, le Fils et le Saint-Esprit ne les connaissent
que par communication du Père, en raison de leur
origine. Epist., ccxxxvi, n. 1, 2, P G., t. xxxii,
col. 880. Amphiloque suit cette interprétation :
Fragm., xi ; vin : P. G., t. xxxix, col. 104. 105.
Si quelques Pères latins semblent adopter l’explication
de saint Athanase, cf. Hilaire, De Trinitate,
t. IX, c. xv, P. L., t. x, col. 342 ; S. Fulgence, Ad trbsimundum,
t. I, e. vin. P. L., t. lxv, col. 231, d’autres
— et ce sont les plus nombreux — n’acceptent dans
le Christ qu’une ignorance « économique. C’est
l’opinion de saint Ambroise, De fl.de, t. V, n. 220-222,
P. G., t. xvi, col. 694. Saint Augustin, sur ce point,
est très explicite, De Trinitate, 1. I. c. xii. P. L.
t. xlii, col. 837, De peccalorum meritis, t. II, c. xlviii,
P. L., t. xi.iv, col. 180, et réfute, entre autres erreurs
du moine Léporius, l’opinion attribuant au Christhomme
l’ignorance. La rétractation de Léporius fut
approuvée et signée par cinq évêques du nord de
l’Afrique ou du sud des Gaules, Liber emendalionis,
n. 10, P. L., t. xxxi, col. 1230.
Au xie siècle, les agnoètes, voir ce mot, t. i, col. 856
sq., avec le diacre Thémistius à leur tête, professèrent
que le Christ avait entièrement ignoré le jour du
jugement. Euloge, patriarche d’Alexandrie, réfuta
Thémistius dans un traité, résumé dans Photius,
Biblioth., cod. ccxx, P G., t. an, col. 108 sq. et
approuvé par saint Grégoire le Grand en deux lettres
à Euloge, Epist., t. X, xxxv et xxxix, P. L., t. LXXVH,
col. 1091. Reprenant la distinction qu’Euloge. toc. cit.,
col. 1084, et après lui saint Jean Damascène, De fide
orthodoxa. t. III, c. xxi, P. I… t. xuv, col. 108, ont cru
trouver dans saint Grégoire de Nazianze, saint Grégoire
le Grand formule le principe directeur de renseignement
catholique. Le Christ a connu le jour du
jugement dans sa nature humaine, in natura quidem
humanilatis novit diem et horam judicii, mais non pas
par les lumières naturelles, tanu-n hune non ex natura
humanilatis novit
c) Une troisième conséquence, mise en relief par
l’unanimité des Pères, c’est la sainteté parfaite du
Christ. Déjà, dans les siècles précédents, les Pères
avaient expressément marqué l’absence de toute faute
dans le Christ : voir l’indication des textes principaux
a Imii i iahii.itk, t. vii, col. 1278-1279. Mais saint
Athanase apporte une précision nouvelle au dogme
de la sainteté du Christ. Non seulement le Christ n’a
pas de péché et est impeccable, .
. arianos, orat. 1,
n. 51. cf. Contra Apollinar., I. I. n. 17 : 11, n. 5. P. G.,
I XXVI, col. 117. 112 1. 1110 ; mais il a été spécialement
sanctifié, oint par le Saint-Esprit, comme le prouvent
les textes de I.uc, m. 21. 22. de Jean. vu. 19. d’Isaïc,
i ai. 1. du Psaume xiiv. 8. En lant que Dieu. Jésus
s’est donné a lui-même, en tant qu’homme, cette
sanctification, et il se l’est donnée pour que nous-mêmes
tussions sanctifiés : k&tôç êxurôv fcyidcÇei, tv*
f){icïç ï’j Tfj iXcŒia dfyiaa8ô>|ASV, Âdo. arianos. oral. I, Util
- JÉSUS-CHRIST##
JÉSUS-CHRIST. LE DOGME AI [V « SIÈCLE
L262
a. 46, 47, P. G., t. xxvi, col. 105, 108-109, C’est la thèse
théologique que développera plus tard saint Thomas
d’Aquin, III’, q. viii, sur l’identité de la grâce habituelle,
résultat de l’union hypostatique dans l’ftme du
Christ, el de la gratta cupt/is. Voir plus loin. Surl’impeccabilité
et la sainteté du Christ, cf. s. Basile. Epist..
Ci l m. n. 3, P. G., t. xxxii. col. 972 ; S. Grégoire de
Nazianze. Orat.. xxx. n. 21 ; xxxviii, n. 13, P. G..
i. xwvi.col. 132, 329 ; s. Ëpiphane, Ancoratus, n. 80,
P. ( ;., t. xi.iit. col. 168 ; S. Jean Chrysostome, In epist. I
ad Corinthios, homl.. xxxviii. n. 2 : P. G., t.LXi.col. 32 1 :
In epist. ad Heb., homil. xxviii, n. 2. P. G., t. lxiii,
col. 194.
4° Le problème dogmatique non encore résolu au
IV’siècle. - C’est le problème de l’union hypostatique,
qu’Apollinaire avait résolu par un monophysisme
larvé, que Diodore de Tarse et Théodore de
Mopsueste allaient résoudre par le dualisme, précurseur
du nestorianisme. Les Pères du iv c siècle, pour
formuler le dogme catholique, manquent encore de
définition nette et de langue arrêtée. Mais déjà ils
fournissent tous les éléments de la solution. Voir
Hypostatique (Union), t. vii, col. 456-162. En conséquence,
le dogme de la maternité divine est nettement
admis par eux : Marie est 0 : otox.o ;. Id., col. 460 et
Marie.
II. ex occrriE.xr — 1<> Les erreurs christologiques du
1 Ve siècle. — Outre l’arianisme, déjà efficacement combattu
avant le concile de Constantinople de 381, par
saint Hilaire. Phéhadius, Victorin et Zenon, il faut
signaler le Priseillianisme. Quelle qu’ait été la doctrine
personnelle de Priscillien, voir ce mot, les erreurs
christologiques du priseillianisme, cataloguées par
Pastor de Galice dans son Libellus (ve siècle) et par
le concile deBraga (563), sont les suivantes : 1. Erreur
sabelliennc : pas de distinction entre les trois personnes
divines, Libellus, anath.. 2, 3, 4 ; Concile, can. 1, Denzinger-Bannwart,
n. 22, 23, 24 ; 231. —2. Erreur apollinariste :
le Fils de Dieu n’a pris que la chair sans l’âme,
Libellus, anath. 5, Denzinger-Bannwart, n. 25. — 3. Erreur
monarchianiste ; le Fils de Dieu. Xotre-Seigneur,
n’existait pas avant de naître de Marie. Concil., can 3,
ibid., n. 233 ; ou encore : le Christ n’a pu être engendré,
Libellus, anath. 6, ibid., n. 26. — 4. Erreur patripassienne :
la divinité du Christ est devenu passible, id.,
anath. 7, ibid, n. 27. — 5. Erreur docète : Jésus-Christ
n’est pas né in vera hominis natura, concile,
can. 4, ibid., n. 324. — 6. Erreur marcionite des deux
dieux, de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec
les conséquences de cette erreur, Libellus, anath.
8, ibid., n. 28. On trouvera à Priscilliaxismk, l’étude
détaillée de ces assertions dont quelques-unes font
double emploi et sont par ailleurs assez divergentes,
sinon contradictoires, mélange de gnosticisme et de
manichéisme, où le docétisme se trouve combiné avec
le sabellianisme.
2° Le dogme chez les Pères — 1. Saint Hilaire. —
Voir t. vi, col. 2426-2438. La christologie d’Hilaire
appelle des explications touchant le dépouillement (la
kéaose) du Christ, col. 2429-2433 ; la durée de l’union
hypostatique, col. 2433-2434 ; la conception active de
Jésus-Christ, col. 2131-2138 : la sensibilité et la passibilité
du Christ, col. 2438-2449. - 2. Saint Ambroise.
— Voir t. i. col. (’! ! <. A noter, chez saint Ambroise-.
contemporain d’Apollinaire, l’affirmation concernant
l’existence en Jésus-Christ d’une âme raisonnable,
avec la raison classique de sotériologic : le Verbe
devait prendre tout l’homme, puisqu’il venait sauver
l’homme. De incarnationis dominicæ sacrumento. n. 54,
68 et pass.. P. /… t. xvi, col. 832, 835. Mais la même
vérité peut se déduire aussi fies progrès intellectuels
constaté en Jésus, Id., n. 71-71. col. 836-837, non
moins que des sentiments de crainte et de tristesse
éprouvés par le Sauveur. /cL.n. i'>."., col. 834. D’ailleurs
en affirmant que le Verbe s’est fait chair, saint Jean a
voulu dire qu’il s’est l’ait homme, Id., 0, 59-60, 001.883,
et saint Paul a nettement attribué au Sauveur une
nature humaine complète dans les Épltres pastorales,
sa doctrine sur ce point n’étant nullement obscurcie
par le texte christologique de l’épître aux Philippiens.
Epist., xi. vi, n. 8, P. /… t. xvi, col. 1118. - 3. Saint
Jérôme. — Il affirme nettement, contre Apollinaire,
l’existence de l’ftme raisonnable en Jésus-Christ.
Apologia adversus libros fin fini, t. II, n. 4, P. L.,
t. xxui, col, 127 ; In epist.ad Galatas, c. i, | 1. P.L.,
t. xxvi, col. 312 ; In Jonam., c. iii, y 6, P. L, t. xxv,
col. 1142. — 4. Marins Victorinus s’exprime clairement
sur l’unité de personne et la dualité de nature en
Jésus-Christ, Adversus Arium, t. I, n. 11, 45, P. L.,
t. viii, col. 101.8, 1075 : In epist, ad PMîp., c.7, t 6-8,
col. 1208. Mais, par ailleurs, a côté de la filiation divine
en Jésus-Christ, Victorin imagine une certaine filiation
adoptive convenant à l’homme : nos enim adoplione
filii, ille natura. Etiam quadam adoplione filins el
Christus, sed secundum carnem. Il y a là comme un
trait précurseur de la doctrine plus tard professée par
Hardouin et Berruyer. Hypostatique (Union), t. vii,
col. 542. — 5. Phébadius d’Agen tient simplement
la profession de foi catholique : en Jésus-Christ,
deux natures : l’humaine et la divine, la divine par
laquelle Jésus est immortel, l’humaine par laquelle il
est mortel ; chaque nature garde ses propriétés, Liber
contra arianos, c. v, xviii, xix, P. L., t. xx, col. 16, 26,
27 ; mais il n’y a qu’un Fils, Dieu uni à l’homme, De
filii divinitate, n. <8 ; d’où la loi de communication des
idiomes, id., ibid., col. 45 sq. — 6. Zenon de Vérone
affecte d’user de la communication des idiomes et
accentue ainsi l’affirmation de l’unité de personne,
Traclatus, t. II, tr. viii, n. 2 ; tr. ix, n. 2 ; tr. vii, n. 4,
P.L., t. xi, col. 413-415, 417, 411-412. — 7. Signalons
enfin parmi les témoins de la foi catholique, Nicélas de
Rémésiana, qui semble, dans le De ratione fldei l n. 6, 7,
et dans De sijmbolo, n. 4, préluder à la lettre de saint
LéonàFlavien. P. L., t. lii, col. 851-852 ; 868-869. Pour
la doctrine du livre fort improprement appelé Traclatus
Origenis, voir Hypostatique (Union), col. 456.
Dans cette doctrine des Pères latins, remarquons-le,
il y a i peu, très peu de philosophie : rien des longues
dissertations sur la personne ou la nature où se
complaira le génie grée ; mais l’énoncé très ferme de ce
qui est la foi de l’Église, foi plus sentie encore qu’intellectuellement
analysée >. fixeront, op. cit., p. 293.
3° Les incertitudes de la théologie des Pères nu I Ve siècle.
— Il ne s’agit plus ici simplement des problèmes
soulevés par Ja théologie de saint Hilaire et dont nous
avons signalé tout à l’heure les points sujets à discussion.
Il s’agit de la question plus générale et plus
grave de l’ignorance du Christ, relativement au
jour du jugement. Ignorance économique ou ignorance
réelle dans l’âme humaine 7 Comme les Grecs, les
Latins répondent en sens divers, Hilaire et Ambroise
inclinant vers l’ignorance économique, Jérôme vers
l’ignorance réelle. Voir S ai ni i di Christ. La théologie
n’est pas encore fixée sur ce point.
Nota. En marge des controverses : l<i iloctrine des
Pères syriaques, n) Aphraate. Dans ses Démonstrations,
Aphraate professe intégralement le dogme de
Jésus-Christ, Dieu-I tomme, voir 1. 1, col. 1460 1461. —
b) Suint Éphrem est un autre témoin de la foi catholique.
Sur sa christologie, voir t. v, col. l l 193.
/II. L’BWSBlt DO V i’. l’OR
romains du temps de saint Damase. L’enseignement
du magistère romain apparatl dans les lettres du pape
saint Damase, P. /… t. xiii, col. 347-376, passim.
Mais c’est SUrtOUl par les conciles romains, tenus peu
dant le pontificat de ce pape, en 369, 376. 377, 380 que
se manifeste l’enseign ment officiel. Ces conciles
renouvellent les décisions de Nicée, définissent la
divinité et la consubstantialité du Saint-Esprit, et
condamnent Apollinaire, Sabellius, Arius et Macédonius.
Relativement au dogme de Jésus-Christ,
voici les canons du concile de 380 :
Can. 6. — Anathematizainus
eos qui duos Filios asscrunt,
unum ante seecula, et
allerum post assumptionem
carnis ex vfrgine.
Can. 7. — Anathentatizamus
eos qui pro hominis
anima rationali et intclligibili
dicunt Dei Verbum in humana
carne versatum, cum
ipse Filius sit Verbum Dei,
et non pro anima rationali et
Intelligibili in suo corpore
fuerit, sed nostram, id est
rationalem et intelligibilem,
sine peccato animant suseeperit
atque salvaverit.
Can. 8. — Anathematizamus
eos, qui Verbum Filium
Dei cxlensione aut collai ione
et a Pâtre separatiun, insubstantivum
et finem ltabiturum
esse contendunt.
Can. 13. — Si quis dixerit
quod in carne constitutus
Filius Dei, cum esset in
terra, in cœlis cum Pâtre non
esset, a. s.
Can. 14. — Si quis dixerit,
quod in passione crucis dolorem
sustinebat Filius Dei
Deus, et non caro cum anima
quia Induerat /ornuun servi,
quant sibi acceperat, sicut
ait scriptura (Phil., ii, 7),
a. s.
Nous anathéma tisons ceux
qui affirment (l’existence de)
deux fils., l’un, avant tous les
siècles, l’autre, après l’incarnation
(dans le sein) de la
Viciée.
Nous anathéma tisons ceux
qui disent que le Verbe de
Dieu descendu dans une
chair humaine y a fait fonction
d’âme raisonnable et
intelligente ; en effet le Fils
est proprement le Verbe
(l’intelligence) de Dieu et n’a
pu tenir lieu dans son corps
d’âme raisonnable et intelligente,
mais il a pris, hormis
le péché (d’ailleurs) et qustement
) pour la sauver notre
âme a nous, c’est-à-dire une
âme raisonnable et intelligente.
Nous anathématisons ceux
qui prétendent que le Fils de
Dieu n’est le Verbe qu’en
raison d’une participation ou
d’une distribution ; qu’il est
séparé du Père, sans subsistence
propre et qu’il aura
une fin.
Si quelqu’un dit que le Fils
de Dieu, vivant dans la
chair, lorsqu’il était sur
terre, n’était pas avec le
Père dans les cieux, qu’il soit
analhèine.
Si quelqu’un dit, que dans
sa passion, le Fils de Dieu, en
tant que Dieu, souffrit les
douleurs de la croix et non
pas sa chair animée, parce
qu’il avait revêtu la forme
d’esclave qu’il avait prise
pour lui, comme l’affirme
l’Écriture, qu’il soi ! anathème.
Si quelqu’un n’affirme pas
que [le Fils de Dieu] siège
â la droite du Père, dans la
chair même qu’il a prise et
dans laquelle il doit venir
juger les Ivants et les morts,
qu’il suit anathème.
Can. 15. — Si quis non
dixerit, quod in carne, quant
assumpsil, sedet ad dexleram
l’atris, in qua venturus
est judicare vivos et mortuos,
a. s.
Denzinger-Bannwart, n.
i, l. 65, (ili, 71, 72, 7 ; t.
Il faut rapprocher de ces décisions du concile romain
la formule de foi attribuée a Damase, formule rédigée
probablement au concile de Tarragoné en 380 et
approuvée par le pape Damase. Après mie première
déclaration relative a la foi en la Trinité, suit une
déclaration relative à la foi en Jésus-Christ.
Filius uJtimo tempore ad
nos salvandos et ad Implendas
scripturas descendit a
l’aire, qui nunquain dcMil
esse cum Pâtre, él conceptus
estdeSpiritu.sanctoet natus
ex Maria n -giue.eai’item, animant
et sensum, boc est pertectum
suscepil hominem,
aec. nuisit, quod erat, sed
Cœpll esse, qUOd non erat ;
Ita tamen, ut perfectus In
Dans les derniers temps,
pour nous sauver et accomplir
les Écritures, le Fils est
descendu [envoyé] du Père,
sans cependant cesseï d’être
avec le l’ère. Il lut conçu du
Saint-Esprli et est né de la
Vierge Marie. Il a pris la
Chair, l’anie, la sensibilité,
c’est-à-dire l’homme tout
entier sans cesser d’être ce
qu’il était ; mais il a enin
suis sit et venu in nostris.
Nam qui Deus erat, homo
natus est, et qui homo natus
est, operatur ut Deus ; et qui
opéra tur ut Deus, ut homo
moritur ; et qui, ut homo
moritur, ut Deus resurgit.
Qui devicto mortis imperio
cum ea carne, qua natus ci
passus et mortuus fuerat,
resurrexit tertia die, ascendit
ab Patrent sedetque ad
dexteram ejus in gloria,
quant semper habuit habetque.
In lttijus morte et sanguine
credimus enuindatos
nos ab eo ressuscitandos die
novissima in hac carne, qua
nunc vivimus et habemus
spem nos consecuturos ab
ipso aut vitam seternam
præmium boni meriti, aut
pœnam pro peccatis aeterni
supplicii…
Denzinger-Bannwart, n.
16.
mencé d’être ce qu’il n’était
pas de telle façon cependant
qu’il gardât toutes ses perfections
tout en prenant
vraiment nos qualités. En
effet celui-là même qui était
Dieu est né homme ; né
homme, il opérait comme
Dieu ; celui-là qui opère
comme Dieu, comme homme
meurt ; celui-là qui comme
homme meurt, comme Dieu
ressuscite. C’est lui qui, brisant
l’empire de la mort,
avec cette chair dans laquelle
il est né, a souffert et est
mort, est ressuscité, le troisième
jour, est monté vers
son Père et est assis à sa
droite dans la gloire qu’il a
toujours eue et possède encore.
Nous qui avons été purifiés
dans sa mort et son sang,
nous serons, telle est notre
foi, ressuscites par lui au dernier
jour dans cette même
chair dans laquelle nous vivons
avec la perspective de
recevoir de lui ou la vie éternelle,
récompense de nos
mérites, ou le supplice éternel,
châtiment de nos péchés.
2° Les formules dogmatiques.
1. La formule CLEme.
xs TitixiTAS. — Une autre formule de foi, la
formule Clemens Trinitas quelque peu postérieure à
la précédante et d’origine incertaine, mérite également
d’être citée dans sa partie concernant l’Homme-Dieu.
Après avoir rappelé le dogme des trois personnes,
qu’il ne faut point séparer entre elles, elle conclut :
Hoc enim lidei nostraB secundum
evangelicam et
apostolicam doctrinam principale
est, Dominum nostrum
Jcsunt Christum et
Dei Filium a Pâtre nec honoris
confusionc, née virtutis
potestate, nec substatttia divinitatis,
nec intervallo tentporis
separare. Et ideo si
quis Filium, qui sicut vere
Deus, ita vere homo absque
peccato dumtaxat, (un)de
humanitate aliquid vel dei
tate minus dicit habuisse,
profanus et alienus ab Ecclesia
cathollca atque apostolica
judicandus est.
i lenzinger Bannwart, ni s
Selop l’enseignement apostolique
et évangélique de
de notre foi, c’est un dogme
fondamental qu’il ne faut
pas séparer du Père Jésus-Christ
Notre-Seigncur et Fils
de Dieu, en distinguant les
honneurs qui leur sont dus,
en reconnaissant au Fils une
puissance moindre, en lui
refusant l’être divin ou en le
faisant naître dans le temps.
Si quelqu’un donc enlève
au Fils, qui s’il est vraiment
Dieu est aussi vraiment
homme, excepté le péché,
quelque chose de l’humanité
ou de la di mité, celui-là est
un hérétique, qu’il faut juger
indigned lopartenu tlÊgh
se catholique et apostolique.
2. Le symbole « QVIOUMQVB ». - Enfin, s’inspirant
des mêmes préoccupations antipriscilllennes, il faut
recenser en dernier lieu, bien qu’appartenant déjà au
v siècle, le symbole dil d’Athanase, voir t. i, col. 217821 87, lequel apporte quelques précisions relatives à
L’unité cle pei sonne en Jésus-Christ.
Sed ncccssaiiiun est ad
eeternam salutem, ut Incar
nationcm quoque Domini
Nostrl Jesu Christ ! Qdeliter
credat. Est ergo Bdes recta,
ut credamus et con&teamur,
ipiia Dominus noster Jésus
Christus Dei Filius, Deus et
homo est. Deus est ex subs
Mais il est nécessaire au
salut éternel, qu’on croie
aussi fidèlement en l’incarnation
de Jésus-Christ Notre
Seigneur. La vraie foi est
donc que nous croyions et
confessions que Notre-Seigncur
Jésus-Christ, Fils de
Dieu, est [à la fois]. Dieu et IÉSUS-CHRIST. LES PROGRÈS DOGMATIQUES ULTÉRIEURS L266
taiitia Patris ante sa-cula
genitus, et homo est ox
substantia matris in Steculo
natus ; pertectus Deus, perfectus
homo, ox anima rationali
et humana carne
subsistons, asqualis Patri secundum
divinitatem, minor
Pâtre secundum humanitatem.
Qui licet Dons sit et
homo, non duo tamen, sed
unus est Christus, anus
autem non con ersione divinitatis
in carnem, sed assumptione
humanitatis in Deum,
unus omnino, non confusione
substantia-, sed unitate persona ?
. Nam sicut anima
rationalis et caro imus est
homo, ita Deus et homo
unus est Christus. Qui passus
est pro salute nostra, descendit
ad inferos, tertia die
resurrexit a mortuis, ascendit
ad cœlos, sedet ad dcxteram
Dei Patris omnipotentis
inde venturus [est] judicare
vivos et mortuos ; ad cujus
adventum omnes homines
resurgere habent cum corporibus
suis et reddituri sunt
de factis propriis rationem :
et qui bona egerunt, ibunt
in vitam œternam, qui vero
inala. in ignem œternum…
Denzmger-Bannwart, n.40.
homme. Il est Dieu, engendré
de la substance du Père
avant tous les siècles, et il est
homme, né de la substance
de sa mère dans le temps ;
Dieu parfait et homme parfait,
composé d’une âme raisonnable
et d’un corps humain,
éfial au Père selon la
divinité, inférieur au Père
selon l’humanité. Dieu et
homme à la fois, le Christ
n’est pas deux, mais un seul ;
non point parce que la divinité
se serait transformée en
la chair, mais parce que
l’humanité a été prise par
Dieu ; un seul absolument,
non par le mélange des substances,
mais par l’unité de la
personne. Car, de même que
l’âme raisonnable et la chair
forment l’homme, de même
Dieu et l’homme forment un
seul Christ. Lequel a souffert
pour notre salut, est descendu
aux enfers, est ressuscité
des morts le troisième jour,
est monté aux cieux, est assis
à la droite de Dieu le Père
tout-puissant, d’où il viendra
juger les vivants et les
morts. A son avènement,
tous les hommes ressusciteront
dans leurs propres corps
et rendront raison de leurs
actions personnelles : ceux
qui auront fait le bien iront
en la vie éternelle ; ceux qui
auront fait le mal iront au
feu éternel.
De ces textes, il convient de rapprocher la profession
de foi émise par le prêtre élevé à l’épiscopat, dans les
Slatuta Ecclesiæ antiqua, Cavallera, Thésaurus, n. 703.
3. Les divers symboles du /i"e siècle — Ces formules de
foi, à cause des controverses antiapollinaristes et
antipriscillianistes, qu’elles supposent accusent déjà
un progrès dogmatique sur la formule officielle de
l’Église, presque contemporaine cependant, nous voulons
dire le symbole appelé de Nicée-Constantinople.
Voir le texte de Nicée comparé au texte de Césarée,
Akiamsmi, 1. 1, col. 1796. Toutefois le symbole de 325,
Denzinger-Bannwart, n. 51, Hahn, § 1 12, n’est pas
e. ore.il faut le remarquer expressément, la formule
définitive de la foi de l’Orient. Le symboleromain avait
été à la base du symbole composé par Eusèbe de
Césarée et de celui adopté par le concile de Nicée,
voir Apôtres (symbole des), col. 1670 ; de multiples
autres -ymboles se succéderont au cours des luttes
ariennes. Ces formules d’Antioche, 311 ; de Sardique
et Philippopoli, 343 ; d’Antioche, 345 ; de Sirmium,
351, 357, 350 ; de Niké, 359 ; de Constantinople, 360, et
380, etc., jusqu’à ce que l’on arrive à la formule dite
de Nicée-Ccnstantinople, qui est devenue la norme
définitive de la foi de l’Orient. Cf. Hahn, op. cit., > 153167. Les nuances portent exclusivement sur des points
intéressant directement le dogme trinitaire. En comparant
ces variétés. Mgr Batiflol, après Hahn, a
reconstruit ici même un modèle commun, d’où sont
éliminées les divergences et qui représente la foi de
l’Orient vers le milieu du iv c siècle. Voir t. r, col. 1668.
Ce modèle apparaît, lui aussi, en dépendance étroite
du symbole romain. En réalité, nous avons une fois
de plus la preuve que la croyance de l’Église catholique,
où qu’on la prenne, est toujours conforme a celle
de^ apôtres et à l’enseignement de l’évangile.