Dictionnaire de théologie catholique/GLOIRE DES ÉLUS III. Gloire consommée et accroissement de la gloire

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 6.2 : GÉORGIE - HIZLERp. 88-90).

III. Gloire consommée et accroissement de la gloire.

La gloire ou béatitude consommée consiste dans l’épanouissement complet de la gloire dans la nature humaine totalement reconstituée. La gloire consommée n’existera donc qu’après la résurrection. Cette vérité se trouve affirmée dans la tradition, mais non sous une forme toujours identique. Quelques Pères et écrivains ecclésiastiques, jugeant que le corps doit être réuni à l’âme pour que celle-ci puisse jouir de la gloire, ont reculé la vision béatifique elle-même jusqu’après la résurrection. Cette erreur a été condamnée par Benoît XII. Voir ce mot. Les autres, tout en admettant la doctrine catholique que Benoît XII devait promulguer, varient dans leur façon de s’exprimer touchant les rapports entre ce que nous appelons maintenant, avec nos formules théoloçiques précises, la gloire consommée et la gloire essentielle. La gloire consommée ajoute quelque chose à la gloire essentielle, voilà ce que tous sentaient et exprimèrent en des formules parfois équivoques et qu’on a tâché d’expliquer ailleurs. Voir Benoit XII, t. ii, col. 684-688.

Ce qui nous reste à faire ici, c’est donc la mise au point théologique de la différence qui existe entre l’une et l’autre gloire. Cette mise au point peut se résumer en deux propositions, dont la première est nécessaire à l’intelligence de la seconde :

V ? proposition : L’accroissement de la gloire accidentelle dans l’âme séparée du corps n’ajoute rien formellement à la gloire essentielle. — 1. Il peut y avoir, dans i âme séparée du corps, accroissement de gloire accidentelle.

— Saint Thomas, 7/i IV Sent., 1. IV, dist. XII, q. ii, a. 1, q. ii, prend occasion de la collecte de la inesse de saint Léon, pape : Annue nobis, Domine, ut animas famuli tui Leonis hsec prosil oblalio, pour expliquer comment nos prières, nos sacrifices, nos hommages peuvent concourir à la gloire des saints. « La gloire, dit-il, c’est la récompense des saints : or, cette récompense est double : c’est d’abord la joie essentielle qu’ils reçoivent de la divinité ; c’est ensuite une joie accidentelle qu’ils reçoivent de n’importe quel bien créé. Quant à la joie essentielle, selon l’opinion plus probable, ils ne peuvent recevoir d’accroissement ; quant à la joie accidentelle, cela leur est possible, du moins jusqu’au jour du jugement. Comment, s’il n’en était pas ainsi, leur joie s’accroîtrait-t-elle de la gloire de leur corps ? Aussi leur gloire s’accroît par tous les bienfaits qu’ils nous procurent, les anges du ciel se réjouissant eux-mêmes de la pénitence d’un seul pécheur, Luc, xv, 10 ; et ainsi les saints se réjouissent de tout ce qui se fait en l’honneur de Dieu, et surtout de tout ce par quoi nous rendons grâces à Dieu de leur gloire. » Et le saint docteur conclut qu’il ne peut s’agir, lorsqu’on parle de l’accroissement de la gloire des élus, que d’un accroissement de gloire accidentelle. Cf. Sum. theol., I*, q. lxii, a. 9, ad 3°’°. La raison théologique démontre la possibilité d’un tel accroissement. La gloire a son principe formel dans la connaissance, clara cum laude nolitia. Or, nous l’avons vu, l’intelligence de l’âme séparée garde, même concomitamment avec la vision béatifique, ses opérations propres. D’une part, tant de sujets de gloire, en dehors de Dieu, subsistent sur lesquels l’intelligence pourra s’arrêter. Ces sujets sont multiples. Sans compter le souvenir de ses bonnes actions accomplies ici-bas, l’âme bienheureuse pourra connaître, par une révélation progressive, voir plus haut, col. 1407, les choses qui la concernent, les témoignages qu’on rend à son mérite, les prières qu’on lui adresse, les hommages qu’on lui rend. Cf. Lessius, De summo bono, 1. II, c. ix, x. Sa gloire accidentelle croîtra donc en proportion de ces révélations. Elle croîtra surtout en raison des joies qu’apportera aux élus la société des saints, S. Augustin, Enarr. in ps. CXLVII, n. 6, 9, 13, P. L., t. xxxvii, col. 1918, 1920, 1922 ; S. Bernard, In festo omnium sanctorum, serm. v, n. 6, P. L., t. clxxxiii, col. 478 ; cf. Billot, op. cit., §2 ; et dans cette société tout particulièrement la vue du corps glorieux de Notre-Seigneur. S. Thomas, In IV Sent., 1. I, dist. I, q. i, a. 1, ad 3 am ; 1. III, dist. I, q. i, a. 3, ad 6um. D’autre part, l’éternité participée, qui est celle des saints, si elle exclut la multiplicité de la succession des opérations de la béatitude essentielle, voir Éternité, t. v, col. 919, et Intuitive (Vision), n’exclut pas la multiplicité et la succession des opérations naturelles, qui sont la béatitude accidentelle. Donc, rien ne s’oppose, chez les âmes séparées, à un accroissement de béatitude accidentelle.

Les théologiens discutent pour déterminer le principe de cet accroissement. Les uns prétendent que, par rapport à la gloire accidentelle, les élus sont encore capables de mérite. Les autres rejettent cette opinion comme moins probable, cf. S. Thomas, Sum. theol., T, q. lxii, a. 9, ad 3°" ; In IV Sent., 1. IV, dist. L, q. ii, a. 1, q. vi, et placent le principe de cet accroissement dans la vertu même de la béatitude. Voir Mérite.

2. L’accroissement de gloire accidentelle n’ajoute rien formellement à la gloire essentielle. — C’est la doctrine commune, empruntée à saint Thomas par tous les théologiens qui ont étudié la question. Tous les biens créés qui peuvent être un sujet de gloire acci dentelle pour les élus sont renfermés en Dieu, qui est la source de tous biens, n’ont de valeur pour les élus que parce qu’ils valent en Dieu, et, de même que Dieu n’ajoute rien à sa gloire et à sa béatitude en donnant l’être aux créatures qui le glorifient, de même l’élu n’ajoutera rien à l’élément formel de sa gloire essentielle, c’est-à-dire à la vision et à l’amour béatifique, par l’accroissement de sa gloire accidentelle : Cum bcaliludo nihil sil aliud quam adeplio boni perfecti, quodeumque aliud bonum supcraddatur divinse visioni aul jruilioni, non faciet mugis beatum ; alioquin Dcus esscl foetus bcatior condendo creaturas. S. Thomas, De malo, q. v, a. 1, ad 4° m. Et In IV Sent., 1. IV, dist. XLV, q. ii, a. 2, q. iv, ad 3°", le même auteur explique, à cause du même principe, que les saints du ciel, quamvis de omnibus bonis noslris gaudeant, non tamen sequitur quod mulliplicalis nostris gaudiis eorum gaudium augmentetur formalilcr, sed materiediter lantum. Il n’y aura pas plus dejoie, il y aura plus de sujets de joie. L’accroissement de gloire ne fera donc qu’augmenter les motifs de gloire, mais non la gloire elle-même : c’est là ce que les théologiens veulent dire, en affirmant que l’accroissement de gloire accidentelle est purement matériel par rapport à la gloire essentielle.

2e proposition : L’accroissement de gloire qui résultera de la réunion de l’âme au corps sera un accroissement de gloire purement accidentelle. — En ce qui concerne la gloire du corps ressuscité, la question ne se pose plus de la même façon que pour la gloire accidentelle de l’âme séparée. Nous n’avons pas à rappeler ici les opinions et les discussions des théologiens touchant le principe des qualités des corps des élus. Voir Jean de Saint-Thomas, De adeplione bcatitudinis, disp. II, a. 9, n. 4-15. A l’art. CoRrs glorieux, t. iii, col. 19001902, on a exposé la doctrine communément admise, que la gloire essentielle de l’âme, la vision béatifique, rejaillissant sur le corps, lui conférait ces qualités : Quod corpus gloriosnm crit omnino subjeelum animée rationali, non solum ut nihil in eo sit quod résistât spirilui, quia hoc juil ctiam in corpore Adæ, sed eiiam ut sit in eo aliqua perfeclio ef/lucns ab anima glorificata in corpus, per quam habile redditur ad prsedictam subjeelionem, quæ quidem perfeclio, dos glorificali corporis dieitur. S. Thomas, In IV Sent., 1. IV, dist. XLIV, q. ii, a. 3, q. i. Mais si la gloire du corps n’est qu’un rejaillissement de la gloire de l’âme, n’apportera-t-elle pas un accroissement réel à la gloire essentielle ? Benoît XII, voir t. il, col. 686, n’a pas tranché dogmatiquement la question. On ne peut dire cependant que ce soit un problème librement débattu : aujourd’hui la réponse négative est la doctrine communément admise. Mais il n’en a pas été toujours ainsi. 1. Ancienne opinion de saint Augustin, de saint Bernard et de quelques scolasliques. — Saint Augustin a proposé une théorie assez différente. Pour lui, les anges seuls jouissent pleinement de la gloire essentielle, les âmes n’auront cette gloire pleinement qu’après la résurrection ; jusque-là, retardées par leur attrait naturel vers le corps, elles jouissent de la vision intuitive, mais d’une façon incomplète. Voir Augustin (Saint), t. i, col. 2447, et Benoit XII, t. ii, col. 686. Saint Bernard a une doctrine analogue. Voir Bernard (Saint), t. ii, col. 781 ; Benoit XII, t. ii, col. 689-690, et la note de Mabillon dans la P. L., t. clxxxiii, col. 465. On en trouve des échos jusque chez les docteurs du moyen âge, Haymond d’Halberstadt, Exposilio in Apocalypsim, ]. II, c. xvi, P. L., t. cxvii, col. 1027 ; Pierre Lombard, Sent., 1. IV, dist. XIXL, n. 5, P. L., t. cxcii, col. 959 ; S. Bonaventurc, In IV Sent., dist. XLIX, part. II, a. 1, q. i, lequel affirme que la glorification des corps apportera un accroissement de gloire essentielle ex conscqucnli ; S. Thomas lui-même, ibid., q. i, a. 4, q. I, et IIP Suppl., q. xciii, a. 1 : Anima separata naturaliter appétit corporis conjunclionem et propter hune appelitum… ejus operalio qua in Dcum jertur est mjxus intensa… Cependant, In IV Sent., 1. IV, dist., XII, q. ii, a. 1, q. ii, saint Thomas appelle l’opinion opposée probabiliorcm. Cf. Richard de Middletown, In IV Sent., dist. XLIX, a. 2, q. vu ; Marsile d’Inghem, ibid., q. xiii, a. 3 ; Henri de Gand, Quodl., VII, q. vi. Suarez, De ultimo fine hominis, disp. XIII, sect. ii, n. 2, fait remarquer que les lettres d’union du concile de Florence pourraient être interprétées en ce sens ; voir les Actes concernant la question du purgatoire dans Mansi, Concil., t. xxxi, col. 488489. Tous ces auteurs s’appuient sur l’autorité de saint Augustin.

2. Opinion singulière d’A. Toslal. — Notons en passant, sur ce point, l’opinion assez singulière d’Alphonse Tostat, dans son commentaire sur l’Évangile de saint Matthieu, c. v, q. lxiii : l’âme dégagée du corps est, pour lui, plus apte à la vision béatifique qu’unie au corps qui l’alourdit et la retarde. La gloire essentielle subirait donc une espèce de diminution au moment de la résurrection.

3. Doctrine aujourd’hui communément reçue. — Saint Thomas s’est rétracte dans la Somme théologique. Cf. Cajélan, In I"’" II", q. iv, a. 5. Essentiellement, la gloire des élus demeure la même avant et après la résurrection des corps : il y a accroissement en extension, mais non en intensité, P II æ, q. iv, a. 5, ad 5° m ; l’âme, avant la résurrection, jouit pleinement de Dieu, mais avec le désir que cette plénitude rejaillisse, lorsque ce sera possible, sur le corps. Ibid., ad 4 U ". Ont enseigné la même doctrine parmi les scolastiques, Durand de Saint-Pourçain, In IV Sent., 1. IV, dist. XLIX, q. vu ; Pierre de la Palu, ibid., q. vi ; J. Major, ibid., q. xiii ; Gabriel Biel, Suppl., q. v, a. 2 ; D. Soto, q. ii, a. 4, etc. La gloire consommée, dans cette opinion, n’ajoute donc à la gloire essentielle qu’un accroissement d’extension, c’est-à-dire un accroissement tout accidentel par rapport à la vision béatifique, qui est l’essence même de la gloire.

Cette controverse est depuis longtemps oubliée ; les plus grands commentateurs de saint Thomas n’en parlent pas ou la notent à peine en passant. Bellarmin la signale, De sanctorurn beatiludine, c. v ; Suarez lui consacre une brève discussion, De fine ultimo hominis, disp. XIII, sect. n ; et les manuels de théologie la passent ordinairement sous silence. Le cardinal Billot, De novissimis, Rome, 1903, thés, ix, § 1, a résumé en quelques lignes les raisons qu’apportent en faveur de la doctrine aujourd’hui reçue Bellarmin et Suarez, loc. cit., n 4-6, et Lessius, De summo bono, 1. III, c. n. Si le corps pouvait influencer par sa présence ou son absence l’intensité de la vision béatifique, il faudrait, en premier lieu, admettre avec Tostat une diminution de gloire plutôt qu’un accroissement, au moment de la résurrection ; la même diminution se produirait chez les anges, envoyés en mission sur terre. La coexistence de la douleur et de la joie béatifique serait aussi impossible dans le Christ. Il faudrait admettre que la vision intuitive peut recevoir un accroissement d’intensité ; or, cela n’est possible ni ex parie objecti, ni ex parle luminis gloriæ, ni ex parte potentiæ, comme on le démontrera à l’art. Intuitive (Vision). Donc l’âme possède, dès le premier instant de la béatitude, toute la substance de la gloire, selon le mode propre a l’éternité participée.

Conclusion.

En rapprochant les deux propositions

précédentes nous arrivons à cette conclusion que la gloire consommée est substantiellement la même que la gloire essentielle. Sans doute, elle y ajoute quelque chose de très réel, à savoir la gloire accidentelle des corps glorifiés. Mais cette addition est purement matérielle ; c’est un objet de plus auquel le même élément formel, toujours identique à lui-même, de la gloire essentielle, c’est-à-dire la vision béatifique, apporte son rayonnement et sa splendeur. Si notre raison trouve quelque difficulté à admettre ces explications, c’est que, le corps faisant partie intégrante de la nature humaine, il nous semble que la gloire de cette nature ne soit complète que par la glorification du corps. Mais il suffira, pour dissiper celle équivoque, de se reporter aux principes philosophiques exposés à l’art. Béatitude, t. il, col. 511 ; la béatitude parfaite ne pouvant consister que dans une opération de l’âme, le corps n’est pas requis pour elle. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I" II æ, q. iv, a ; 5, 6.

IV. Degrés de la gloire. —

Le mot fin dernière peut être pris dans deux acceptions différentes : lin dernière objective, ou souverain bien dont la possession assure aux élus la gloire ou béatitude ; fin dernière subjective formelle, ou relative, c’est-à-dire la possession elle-même du souverain bien par les élus. Voir Fin dernière, t. v, col. 2496. Sous le premier aspect, tous les élus ont la même fin dernière, et, par conséquent, participent à la même gloire ; sous le second aspect, la possession de la fin dernière comporte différents degrés proportionnés aux moyens de chacun des élus. S. Thomas, Sum. theol., P II* q. v, a. 2. Les théologiens envisagent les degrés de la gloire à un double point" de vue : 1° dogmatique, existence même de ces degrés, et c’est la question qui rentre dans l’objet de cet article ; 2° théologique, explication de la différence qui existe au ciel entre les élus et qu’on rapporte à la vision intuitive et à la lumière de la gloire qui accompagne nécessairement cette vision, considérées soit seules, soit par rapport à l’intelligence qu’elles perfectionnent. Cette deuxième question sera traitée à Intuitive (Vision).

L’existence de différents degrés dans la gloire des élus, niée directement par Jovinien, au ive siècle, indirectement par Luther au xvie, a été authentiquement définie par le concile de Florence, dans le décret d’union, Denzinger-Bannwart, n. 693 ; elle est supposée par le concile de Trente, De juslificatione, can. 32, n. 842. Elle est affirmée : 1° par l’Écriture ; 2° par la tradition ; 3° par la raison théologique. Mais cette affirmation a été exagérée par certains auteurs dans le sens d’une inégalité nécessaire entre chacun des élus.

    1. IDÉMONSTRATION HE LA DOCTRINE CATHOLIQUE##


IDÉMONSTRATION HE LA DOCTRINE CATHOLIQUE. —

î ° L’Écriture. — On trouve l’inégalité des degrés de la gloire des élus : 1. explicitement enseignée par Joa., xiv, 2 ; I Cor., xv, 41, rappelant qu’il y a « plusieurs demeures dans la maison du Père céleste » et que les différences de gloire des élus ressucités sont comparables aux différences d’éclat du soleil, de la lune, des étoiles ; 2. expressément supposée, chaque fois qu’il est question de rendre à chacun, au dernier jour, dans la proportion de ses bonnes œuvres, Matth., xvi, 27 ; I Cor., ni, 8 ; II Cor., ix, 6 ; la gloire au ciel est, en effet, un véritable salaire, Matth., v, 12 ; x 42 ; xix, 17 ; xx, 8 ; II Tim., iv, 8 ; II Joa., 8 ; Apoc., xxii, 12 ; 3. indiquée sous forme d’analogie dans certaines comparaisons et paraboles, Dan., xii, 3 ; Is., lvi, 5 ; Matth., vii, 1, 2 ; x, 41 ; xiii, 3-9, cf. col. 1405 ; Marc, iv 24 ; Luc, , vi, 38 ; xix, 16-20 4. implicitement affirmée dans l’inégalité des peines de l’enfer. Luc, xii, 47, 48 Apoc, xvii, 7 ; cf. Enfer, t. v, col. 113

Jovinien, au dire de saint Jérôme, Adversus Jovinianum, 1. II, n. 3, P. /, ., t. xxiii, col. 285, 286, enseigna l’égalité de la récompense pour tous les élus, en prétendant s’appuyer sur l’autorité de Matth., xx, 1-16. Il s’agit de la parabole où les ouvriers, venus dans la vigne du père de famille à différentes heures de la journée, reçoivent indistinctement le même salaire pour des durées fort inégales de travail.