Dictionnaire de théologie catholique/EDME, EDMOND (Saint)

Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 4.2 : DIEU - EMSERp. 418).

EDME, EDMOND (Saint), archevêque de Cantorbéry, né vers 1180 à Abingdon, dans le comté de Berks, mort à Soisy dans le diocèse de Meaux, le 16 novembre 1240. Il était le fils d’un marchand d’Abingdon, nommé Réginald Rich, et reçut une éducation très chrétienne. Vers l’âge de 15 ans, il alla avec son frère étudier à Paris. Il s’y fit recevoir maître-ès-arts et y enseigna, puis vint à Oxford. Après quelques années passées dans cette dernière ville, il revint à Paris pour y étudier la théologie et s’y fit recevoir docteur. C’est alors qu’il fut ordonné prêtre. Vers 1214, il était de retour à Oxford où il enseigna la théologie. Tout en continuant ses fonctions de professeur et de prédicateur, il fut nommé en 1222 trésorier de l’église de Salisbury et le pape Grégoire IX lui confia la mission de prêcher la croisade en Angleterre. En 1233, il fut choisi pour archevêque de Cantorbéry et fut sacré le 2 avril 1234. Dès qu’il eut pris possession de son siège, saint Edmond s’efforça de ramener la paix entre le roi Henri III et ses barons. Il ne cessa de lutter contre la décadence des mœurs et le relâchement de la discipline. Nous en avons une preuve dans les Constitutiones provinciales S. Edmundi Cantuariensis archiepiscopi circa an. 1236. Cf. II. Spelman, Concilia, decreta, leges, constitutiones in re ecclesiarum orbis Britannici, in-fol., Londres, 1664, t. ii, p. 199 ; Johnson, Collection of english canons, t. ii ; D. Wilkins, Concilia Magnæ Britanniæ et Hiberniæ, 4 in-fol., Londres, 1737, t. i, p. 633. Après avoir courageusement combattu contre les empiétements de Henri III dans le domaine ecclésiastique, saint Edmond se vit forcé de quitter l’Angleterre et il vint chercher un refuge à l’abbaye cistercienne de Pontigny, puis au monastère de Soisy, près de Provins, où il mourut. Il ne nous reste de ce saint qu’un petit traité intitulé : Speculum Ecclesiæ, dans Bibliotheca Patrum, in-fol., Paris, 1624, t. v, p. 765 ; voir plus haut t. ii, col. 1900 ; et un sermon qu’il adressa aux moines de Pontigny. Six ans après sa mort, il fut canonisé par Innocent IV.

Chamillard, Vie de saint Edmond d’Auxerre, 1763 ; R. P. Masse, Vie de S. Edme, in-12, Paris, 1858 ; Jaspar, Notice biographique sur saint Edmond, Lille, 1878 ; W. Wallace, O. S. B., Life of St. Edmund of Canterbury, in-8o, Londres, 1893 ; de Paravicini, St. Edmund of Abington, Londres, 1898 ; Ward, St. Edmund archbp. of Canterbury, Londres, 1903 ; Archer, art.  St. Edmund, dans Dictionary of national biography ; Wisch, Biblioth. scriptorum ord. cisterciensis, in-4o, Cologne, 1656, p. 88 ; du Boulay, Historia universitatis Parisiensis, 6 in-fol., Paris, 1666, t. iii, p. 679 ; Fabricius, Bibliotheca latina mediæ et infimæ ætatis, in-8o », Florence, 1858, t. ii, p. 494 ; Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, t. i, p. 285-293.

B. Heurtebize.