Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT VIII, pape

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 46-51).

9 CLÉMENT VIII, pape (1592-1605), successeur d’Innocent IX. -
I. Antécédents, élection, caractère et actes concernant le peuple romain. II. Affaires politiques el diplomatiques. III. Questions théoli. disciplinaire-. „„..-.-„

I [nTÉCÉDENTS, ÉLECTION, CARACTERE ET ACTES CONCER-NANT LE PEi Pi E ROMAIN. Hippolyte Aldobrandim naquit en 1536 à Fano. dans les États de I I glise, dune ancienne et illustre famille florentine, exilée a cause de son opposition aux Médicis. Apres de bonnes études juridiques, il fut a la cour pontificale avocat consi-tonal. auditeur de Rote et dataire. En 1585, Sixte V le fil cardinal grand pénitencier, et l’envoya après la mort d’Etienne Bathorj (1586) comme légat en Pologne. Quand s’ouvrit le conclave qui devait donner un successeur a Innocent 1 (janvier 1591), Philippe IL suivant son insolente habitude, donna l’exclusive à tous les cardinaux, sauf l’élection de Santorio, cardinal de Sainte-Séverine, grandinquisiteur, et ennemi acharné du roi de Navarre, semblait assurée par les intrigues de l’ambassadeur d’Espagne,

le due de Sessa. Le cardinal Colonna. pris de remords, déclara au dernier moment retirer sa voix à Santorio, et son exemple, rendant courage a plusieurs de ses colle ues, amena l’échec du candidat préféré de lEspagne. , ’, res avoir repousse cinq autres candidats de S lescardinaux élurent le -20 janvier Hippolyte Aldol dini, qui venait le septième sur la liste de Philipi et n’était que tolère par lui à titre d’ami de lâutnclie. I, .’lévrier, il lut consacré évéque, et huit jourtard solennellement intronisé. Saint Philippe de v avec qui le cardinal Aldobrandini entretenait dam relations, lui avait prédit cette élévation. Ranke, , n n 340 sq.j Petrucelli, H ;  ! - P- >’- *%

ment MU fui un saint pape, el son règne marque parmi les plus féconds de ceux qui réparèrent les maux causés par la réforme. Très pieux, se confessant chaque jour au cardinal Baronius, jeûnant deux fois par semaine et portant le cilice, il aimait à remplir lui-même à Saint-Pierre l’office de grand-pénitencier pendant la semaine sainte. Il donna une preuve touchante de son humilité dans les réponses qu’il fit au célèbre mémoire que, sur sa demande, lui adressa Bellarmin, au sujet des principaux abus de la cour romaine. Couderc, Bellarmin, t. i, p.’293 sq. Voir Bellarmin, t. ii, col. 566. Clément VIII a fait beaucoup pour le bien matériel et moral du peuple de Borne. Protection accordée aux cultivateurs de la campagne romaine contre des impots excessifs, Bullarium, t. x, p. 622 ; institution de monts de piété et de refuges, ibkl., p. 848, 219 ; établissement d’une congrégation spéciale « pour les grâces et pardons à accorder aux criminels bannis de l’Etat ecclésiastique, à leurs complices et fauteurs » , ibid., p. 626 ; restrictions apportées aux usures des juifs qui n’eurent permission de séjourner que dans les villes de Borne, Ancône et Avignon, et durent s’y borner à certains commerces, Bullarium, t. IX, p. 520 ; t. x, p. 22, 25 ; érection du collège Clémentin confié aux religieux somasques pour l’éducation de la jeune noblesse, t. XI, p. 90 ; renouvellement des constitutions de Pie V et d’Innocent IX qui défendaient d’aliéner et d’inféoder les biens de l’Église, t. ix, p. 520 ; inspection des biens et propriétés des communautés religieuses de l’État romain confiée à plusieurs cardinaux, ibkl., p. 591 ; visite générale des églises et chapelles de Borne, ibid., p. 542 ; règlements nouveaux donnés à la Bibliothèque vaticane, t. x, p. 80 ; toutes ces mesures prouvent abondamment que les négociations diplomatiques et les controverses théologiques dont fut rempli le pontificat de Clément VIII ne le détournèrent pas de ses devoirs de prince temporel. On lui a reproché d’avoir trop favorise ses parents, et spécialement son neveu le cardinal Aldobrandini ; les talents de celui-ci justifièrent du moins la confiance qu’avait en lui son oncle. Beurnont, Geschichte, p. 003, 604, 712, 704 ; Brosch, Geschichte, p. 305 sq.

Malgré sa douceur bien connue, Clément ordonna le supplice de Giordano Bruno, dominicain apostat, passé au calvinisme, et pendant de longues années pensionné par la reine Elisabeth. Voir t. ii, col. 1148 sq.

II. Affaires politiques et diplomatiques.

1° Absolution de Henri IV, roi de France. — Le plus grand fait religieux du règne de Clément VIII fut la pacification de la France par la conversion au catholicisme et l’absolution de Henri IV. Quand Aldobrandini monta sur le trône pontifical, Henri commençait à penser sérieusement à un retour vers Hume ; bien convaincu que, i s victoires, il n’imposerait jamais à la I rince un prince hérétique, en même temps ébranlé dans ses principes calvinistes par ses longues discussions avec Jacques Davj du Perron dont la faveur reite au printemps de 1592, entendant ses conseillers protestants eux-mêmes lui affirmer qu’il pouvait faire son salut dans la religion romaine, il se décida à la démarche du dimanche 25 juillet 1593. Ce jour-là, sous le porche de la basilique de Saint-Denis, Renaud di Beaune, archevêque de Bourges, reçut l’abjuration du roi, et sous rcs< rve des droits du souverain ponlife, lui donna l’absolution des fautes d’apostasie et d’hérésie, le réintégra dans l’Église, et l’admit aux sacrements. it à obtenir pour ces actes la confirmation du pape, seul capable de lever définitivement l’excommunication portée en 1585 par Sixte V contre l’hérétique relaps. Henri ne perdit pas de temps, el envoya à Rome aussitôt après son abjuration une brillante ambassade conduis par un grand r catholique, Italien de nais et di k’enu duc de Nevers par son mariage avec Henriette de Cli vi. Louis de Gonzague, troisième Gis du due de Manloue. Nevers se figurai ! être reçu avec

transport ; il en alla tout autrement. Clément VIII ne désespérait pas encore du succès final de la Ligue ; l’ambassadeur espagnol à Rome, le duc de Sessa, lui représentait que son maître regarderait comme un sanglant affront la réconciliation avec l’Eglise de celui qui tant de fois avait mené à la victoire les huguenots français ; d’ailleurs, cruelle sûreté offrait la parole de ce prince qu’on avait vu quelques années auparavant abjurer si facilement la foi qu’il avait recouvrée ? Le pape fit donc répondre à l’ambassadeur qu’il lui permettait de venir à Rome à titre personnel, mais non comme envoyé du roi de France ; le 21 novembre 1593, Nevers fit son entrée sans aucune cérémonie ; il eut cinq audiences, pendant lesquelles, malgré ses efforts, il ne put rien obtenir ; non seulement le pape refusait de ratifier l’absolution de Saint-Denis, mais il déclarait que les ecclésiastiques de la suile du duc qui avaient pris part à la cérémonie avaient encouru les censures pontificales, et qu’il ne pouvait les admettre en sa présence. Nevers, découragé, quitta Rome le 14 janvier 1594.

Cette rigueur produisit en France un très mauvais effet ; les catholiques adhéraient en foule à la cause du roi converti ; Henri était sacré à Chartres le 27 février et entrait dans Paris le 22 mars. Autour du roi il ne manquait pas de parlementaires gallicans qui lui conseillaient de se passer du pape tout livré à l’Espagne, et de faire régler par ses seuls évêques les affaires religieuses du royaume. Un arrêt du grand conseil interdit à cette époque de s’adresser à Borne pour obtenir des bulles ou des expédilions de bénéfices. Le légat, cardinal de Plaisance, jadis fougueux ligueur, rentra à Borne en déclarant bien haut qu’il fallait se hâter d’absoudre Henri IV, « faute de quoi le schisme estoit tout fait en France, sans qu’il y eust aucun remède. »

Ces nouvelles, de même que les preuves répétées que le roi donnait de la sincérité de sa conversion, firent réfléchir Clément VIII. En mai 1594, il consentit à recevoir le cardinal de Gondi, évêque de Paris, qui plaida chaudement la cause de son prince ; il laissa même entrevoir qu’il accueillerait une seconde ambassade. Henri, plus sage que ses conseillers gallicans, se résolut à l’envoyer, et en confia la direction à celui qui l’avait éclairé, Jacques Davy du Perron, évêque nommé d’Évreux, Pour être sûr de ne pas éprouver un second échec, le roi chargea l’ecclésiastique gascon Arnaud d’Ossat, qui se trouvait à Borne, avec une mission de Louise de Vaudémont, veuve de Henri III, de savoir sur quelles bases pourraient s’engager les négociations. La plus grande difficulté qui se présentait alors était celle de la « réhabilitation » du roi. En 1585, Sixte V, en excommuniant Henri de Navarre, l’avait en même temps déclaré « inhabile de plein droit à la succession de toute seigneurie et domaine, et particulièrement du royaume de France » . Aux yeux du pape, Henri n’avait donc pas seulement besoin d’une absolution qui le fil rentrer dans l’Eglise, mais d’une < réhabilitation » qui le rendit capable d’être proclamé légitime souverain. Celle réhabilitation impliquait la reconnaissance du pouvoir du pape sur les couronnes ; ni Henri ni ses conseillers ne voulaient céder sur ce point. Après de longues discussions, le cardinal Aldobrandini laissa entendre qu’on pourrai ! trouver « mille tempéramens » qui permettraient de tourner la difficulté ; et le voyage de du Perron fut décidé. L’expulsion des jésuites, à la suile de l’attenta ! de Chatel (janvier 1595), vint encore apporter un obstacle nouveau au succès désiré ; il fut levé par l’abnégation des jésuites français qui furent les premiers à supplier le pape dîne pas retarder, en exigeant leur rappel, la pacification religieuse de la France. Prat, Recherches, i. v, p. 67.

Le 12 juillet 1595, du Perron cuire à Rome, el a le jour même sa première audience. Le 30 juillet, de concert avec d < Issat, il présente au pape une requête en vue do l’absolution du roi. Le 2 août, fis cardinaux sont convoqua bu QuWnal pai Clément VIII ; le pi

leur « voir exposé l’< toi de la cause, li’" d, m., ml.- de

lui, i sur i.. question leur voix l m’après I autre,

iml re et parUculièrement. cette méthode devait soustraire à l’influence de Philippe II le* nombreu dinaui ses sujets ou clients. L. 23 août, ces audii privées sont terminées, l’absolution est admi principe, et on commence à traiter des condition pape Be refuse à confirn* r purement et simplement l’absolution de Saint-Denis qui n’a pas de valeui yeux ; mais admettant la bonne foi des évéquea et du n ceue circonstance, il déclare tenir pour valides ic tea de n ligion qui ont été accompliæn la du ro) et de Sa Majesté, en vertu de la susdite absolution » . En revanche, il n’est pas question de

bilitation. Les conditions satisfactoires imposéi Henri IV sont rédigées en seize articles ; les uns presni certains actes de piété dont le roi devra s’acquitter à époques fixes ; les autres règlent diverses mæ destinées à assurer le maintien et le progrès du catholicisme dans le royaume : observation du concordat, , , spect des droits et biens de l’Église, protection active du catholicisme qui scia restauré en Béarn, éducation catholique du jeune prince de Condé, héritier présomptif de la couronne, promulgation du concile de’I rente, fondation par le roi d’un monastère dans chaque province. Bullarium, t. x, p. 304.

Pendant que ces négociations se poursuivent, le pape, avec une touchante piété’, multiplie les pèlerinages aux grands sanctuaires de Hum.-, et les pratiques de pénitence, pour obtenir les lumières de Dieu sur cette épineuse affaire. Le 17 septembre, sous le portique de Saint-Pien e, d » Issat et du Perron prononcent au nom di roi la formule d’abjuration ; et le pape’", r donne 1’; lulion. Une année plus tard, le cardinal de Médicis, légat de Clément VIII, alla solennellement recevoir la ratification officielle de ces actes des mains du roi. Bullarium, t. x, p- 314.

La conclusion de cette négociation, qui fait tant d’honneur à la droiture et à la générosité du pape, fut une superbe lettre envoyée aux évêques français pour les exhorter, alors rpie la paix était rendue au royaume, à s’appliquer avec ardeur à leur mission sainte et au progrès du catholicisme en France ; le pape signale en particulier à leur attention l’entretien et la surveillance des séminaires et collèges, la culture des vocations ecclésiastiques, la visite fréquente.les paroisses, la bonne administration des sacrements ; il compte sur l’appui « de son fils si cher et si désiré le roi Henri, convu au milieu de tant de larmes, enfanté en Jésus-Christ avec tant de joie » . Bullarium, t. xi, p. 258. Une lettre analogue avait été envoyée quelques mois auparavant à Philippe III d’Espagne, pour être transmise à ses évéques. Ibid, t. x. p. 178.

Dès lors, et malgré les inquiétudes causées à Clément VIII par certains articles de l’edit de Nantes i alliances protestantes de Henri IV, les meilleures relations ne cessèrent pas entre le pape et le royal converti. Clément VIII est médiateur entre la Fram l’Espagne au traité de Vervins (1598) ; il réconcilie Henri IV et le duc de Savoie par le traitéde Lyon 1 1601 ; il prononce la dissolution du mariage du roi avec Marguerite de Valois pour défaut de consentement initial etdivers autres empêchements (1599). En retour, lorsqu’à la mort du dernier rejeton de la maison d’Esté, le duché de Ferrare est vacant, Henri IV soutient les revendications de Clément VIII qui le réclame comme fief apostolique. Grâce à son intervention, le pape triomphe de la résistance de César d’Esté, bâtard d’un des derniers ducs, et prend possession, en 1598, de la ville et du duché.

Slu. | lution de Hi arl i.’pièces principales sont dans les Ambassades Je du Perron, t. i.’a

. u’ l’I MJ.

2° Affaires d’A - Clément VIII put

un moment que le m d’Elisabeth en Ai

lui donnerait Les mi

, , ,, ., . Qe géw ; -.aient.’t.’souvi m

envoyés i Jacques VI d’Ecosse par Sixte v. En 12 le roi, prévoyant la mort prochaine d’Elisabeth, dont il était le plus proche 1 ilul s’assurer l’appui

catholiques d’Angleterre, el envoya à Rome m courtisans. Edouard lirummond, celui-ci était cl.ar r plusieurs lettres pour decardinaux influente ; d’elles était m< n pape. Dan

roi demandait le chapeau de cardinal pour’.

Chisholm, évéque de Vaison, qui servirait de : tant de l’Ecosse à Rome ; Jacques assurait le p ; bonnes intentions à l’égard des catholiques des royaumes. Clément 1Il répondit quelques mois plus en" promettant son appui ; il offrait même un fort s U ! au roi s il consentait à fane éli ver son Gis aln catholicisme. Jacques refusa, el son attitude pi rejeta le pape du côté des prétendants la. pagne. Cependant, dans li s instructions

i. supérieur des jésuites anglais, p aux

catholiques en cas de mort d’Elisabeth, Clément ne leur interdisait pas expressément de soutenir la cai du roi d’Ecosse, mais leur recommandait en vagues de procurer l’avènement d’un prince bon calliolique. De fait, après l’avènement rapide de Jacques, iré par les anciens ministres d’Elisabeth, les catholiques lui offrirent leur concours le plus dévoué, et Clément lui-même, assez facilement résigné, adressa au roi d’Angleterre de sincèrefélicitations. Une lettre plus cordiale encore était envoyéeà la femme de Jacques, Anne de Danemark, catholique en secret. Le roi d Angleterre se contenta de répondre, le Il d 1605, « qu’il userait de son pouvoir de manière à ne mériter les reproches ni du pape ni d’aucun homme de bon sens. » Peu après il recommençait contre les catholiques une persécution à laquelle la conspiration des Poudres donna bientôt un prétexte avidement saisi. Cf. Gardiner, History, t. i. p. SI sq., 99 sq. ; Bellesheim, I chichte, p. 163 sq., 191 sq., etappend.IX ; Couzard, ’ambassade, . Hume, p. 71 sq. Ne pouvant obtenir pour les catholiques anglais la liberté de pratiquer leur religion, Chinent s’efforça du moins de leur donner une plus forte organisation et de réformer les nombreux établissements où leurs prêtres se formaient sur le continent. Il établit en 1598 un archiprêtre entouré d’un coi de six assistants, de qui devaient relever tous les prêtres séculiers anglais ; le premier titulaire d nportant emploi fat Georges Blackwelljquelqi - plus tard, lors de la révolte d’un certain nombre de prêtres anglais contre [’archiprêtre, Clément sut voir ce qu’il x avait de fond.’dans les réclamations des i appelants » et recommanda à Klackwell plus de douceur et de modération. Couzard, Une ambassade, p. M, 92. Le pape confirma l’érection des séminaires anglais de Valladolid et de Séville par Philippe II, et leur accorda de nombreux privilèges, Bullarium, t. ix, p. 630 ; t. x. p. 139 ; il créa le collè( à Home, ibid., I et réforma les séminaires anglais de R< et d’Allemagne dans lesquels avaient éclate" de U querelles fomentées par les agents belh. J61d., p. "i'>. Cf. Dodd, Church history, t. m. p 151 Bq. Autres pays. - Sigismond, roi de Pologne, ayant succédé à son père Jean III roi de Suéde, en ; duisit avec lui dans -en no*eau royaume quel très catholiques, et B’efforça d obtenu pour sa rcl. un peu de liberté’en Suéde. Son oncle, le duc Charles de Sudermanie, fils de Gustave Wasa, en profita pour exciter de si furieuses émeutes parmi les luthériens que Sigismond dut quitter la Suède (1598) et fut déposé en 1600. Charles de Sudermanie, d’abord administrateur du royaume, fut élu roi en 1604, et persécuta violemment les catholiques. Theiner, La Suède, p. 214 sq.

Dés le début de son pontificat, Clément VIII s’était activement employé à la réconciliation des Slaves avec Rome. En 1593 et 1596, un nonce de race slave, Komulovic, tut envoyé à Moscou pour obtenir du tsar Fedor, et de Boris Godounov, son puissant favori, que les troupes russes s’unissent aux Impériaux et aux Polonais contre les Turcs ; ces efforts furent inutiles, la conversion du métropolitain de Kiev et de plusieurs autres évêques, dont nous parlerons plus bas, ayant irrité les Russes contre Rome. En 1603, on commença à parler d’un prince Dmitri, qui se disait (ils du tsar Ivan IV, et prétendait reconquérir ses Etats sur Boris Godounov, successeur de Fedor. Moitié conviction, moitié désir de gagner l’alliance des Polonais, Dmitri se fit instruire par les jésuites de Cracovie, et abjura le schisme le 17 avril 1604 entre les mains du P. Sawicki. Clément VIII hésita longtemps à croire à cette conversion qui pouvait avoir de telles conséquences ; enfin Dmitri lui ayant écrit une lettre respectueuse, le pape répondit par quelques mots paternels sans s’engager à fond en sa faveur. Clément mourut avant d’avoir vu le triomphe du faux Dmitri, sitôt suivi de sa chute. Pierling, La Russie, t. ii, p. 324 sq., 350 sq., 367 sq. ; t. iii, p. 76 sq. En revanche, en Pologne et en Allemagne, sous l’influence du roi Sigismond et de l’archiduc Maximilien, le mouvement de réforme catholique devint fort important. Ranke, Histoire, t. iii, p. 9 sq.

En 1601, Charles-Emmanuel de Savoie ayant fait part à Clément VIII de ses desseins contre Genève, le pape le dissuada d’une expédition dont il n’espérait pas le succès ; il blâma clairement la tentative manquée de l’Escalade, comme nuisible au repos de la chrétienté (1603, et s’employa activement à rétablir la paix entre les belligérants. De Becdelièvre, Clément V1I1, p. 396 sq. Le pape avait plus de confiance dans les prédications des missionnaires catholiques ; il encouragea de tout son pouvoir les efforts de saint François de Sales et de ses coopérateurs pour la conversion du Chablais, et érigea à Thonon une grande maison d’études, nommée PAlbergamentum, dont saint François fut le premier directeur ; elle était destinée aux nouveaux convertis du Chablais, possédait nombre de bénéfices ecclésiastiques, et avait les privilèges d’une véritable université (1599). Bullarium, t. ix, p. 488.

Comme beaucoup de ses prédécesseurs, Clément aurait voulu liguer les princes de l’Europe dans une croisade contre les Turcs. Henri IV, auquel il en destinait la conduite, refusa et tint au contraire à resserrer avec le grand seigneur une alliance dont profitaient également le commerce français et les missions catholiques en Orient. Privé du concours de la France, le pape dut se borner à encourager de ses subsides l’empereur Rodolphe II, et le vaywode de Transylvanie, Sigismond Bathori, dans leurs luttes contre Mahomet III. En 1.7.), "), un corps de I i 000 Florentins, commandé par un neveu du pape, prit part à la prise de Gran ; Jean-François Aldobrandini mourut pendant cette campagne. Cf. il, Lettres, t. i, p. 2 42 sq. ; t. IV, p. 425 ; t. v, p. 5, ii : Degert, Le cardinal d’Ossat, p. 322 sq.

III. Questions théologiques et disciplinaires. —

1 » La ontrox ei se De aua iliis. — La fameuse contro>. sur les secours de la gr.’ire divine De auxiliis gratisa "v commença sous ! < règne de Clément vill qui teput la mener à bonne fin. En 1594, pour terminer les discussions qui s’étaient élevées en Espagne et en Portugal, entre jésuites et dominicains, au sujet du livre

de Molina : De coneordia iiberi arbitrii citm gratine donis, Lisbonne, 1588, Clément VIII évoqua l’affaire, et imposa silence aux deux partis jusqu’à la décision. Les universités de Portugal et d’Espagne, ainsi que les principaux théologiens jésuites et dominicains, furent invités à fournir des mémoires sur les points en litige. Le général des jésuites, Aquaviva, de l’avis des principaux docteurs de l’ordre, aurait voulu que la discussion n- ? s’engageât pas sur l’orthodoxie du livre de Molina, qui ne pouvait être présenté comme doctrine officielle de la Compagnie, mais sur le fond même de la question traitée par le célèbre auteur, l’efficacité de la grâce divine. Les dominicains, au contraire, ne voulaient qu’un jugement du De coneordia. Ils l’emportèrent. Clément VIII qui, malgré son sincère attachement à la Compagnie, était à ce moment sous l’influence de plusieurs de ses adversaires, et en particulier de Pena, doyen de la Rote, consentit à ce que la congrégation réunie à cet effet se bornât à l’examen du livre de Molina. Cette Congrégation, présidée par les cardinaux Madruzzi et Arrigone, était composée de religieux de divers ordres et de docteurs séculiers, aucun jésuite, aucun dominicain n’y figurait. Elle tint onze séances de janvier à mars 1598. Le 13 mars, elle porta une condamnation du livre de Molina, comme contenant, sur la prédestination et la grâce, des doctrines contraires à l’enseignement des Pères et des anciens théologiens, surtout des sa mis Augustin et Thomas, et apparentées aux erreurs des semipélagiens. Le commentaire de Molina sur la Somme de saint Thomas était en même temps interdit jusqu’à correction. Schneemann, Controversiariun, p. 242 sq. ; Serry, Historiée, p. 170 sq.

C’était aller bien vile en besogne, et le pape trouva que les consulteurs n’avaient pas apporté à une cause si grave l’attention qu’elle méritait ; il leur imposa un nouvel examen, en leur ordonnant de prendre connaissance des nombreux mémoires qui venaient seulement d’arriver d’Espagne. Le 22 novembre 1598, les censeurs rendaient une nouvelle décision qui confirmait leur premier arrêt ; cette censure est de l’augustin Coronel.

Le bruit s’étant répandu en Espagne qu’une condamnation pontificale du livre de la Concorde était imminente, Molina écrivit au pape pour le supplier de l’entendre avant de le juger ; et trop âgé pour faire le voyage en personne, il délégua à Rome deux procureurs, Christophe de los Cobos et Ferdinand Rastida. L’impératrice Marie, fille de Charles-Quint, et le jeune Philippe III écrivirent également au pape, le priant de permettre que les deux parties fussent entendues. Clément VIII goûta cet avis, et le 1° janvier 1599, ayant fait appeler les généraux des deux ordres, leur ordonna de choisir un certain nombre de théologiens qui, dans des conférences tenues sous la présidence du cardinal Madruzzi, s’efforceraient d’arriver à un accommodement. Les conférences eurent lieu de février 1599 à février 1600 ; à partir de la troisième, le cardinal Madruzzi fut assisté de deux vice-présidents, Bellarmin auquel le pape venait de donner le chapeau, et le cardinal dominicain d’Ascoli. Les théologiens des deux ordres parvinrent à rédiger un mémoire contenant huit propositions qu’ils admettaient tous, mais leur opposition sur un point délicat, le système de la prédétermination physique, apparaissait plus éclatante à chaque séance nouvelle ; une guerre de mémoires et de pamphlets accompagnait les discussions des docteurs ; Madruzzi étant mort en mars 1600, ses deux assesseurs demandèrent au pape l’interruption des congrégations. Schneemann, Gontroversiarum, p. 255 sq. ; Serry. Historiée, p. 188 sq.

Les dominicains s’efforcèrent alors de faire promulguer par le pape la censure rédigée en novembre 1598, [es jésuites en ayant obtenu communication la réfutèrent, et Clément V11I ordonna à la Congrégation de la rédidouvi bu en t< nanl compti ni faites ;

i. cdu » ie de Pii i r. Lombai d, n . |ued Armagh, condamnait vingt pi à Molina 12 octobre 161 Bi llarmin et l< - autres théonii. ~ Im opposèrent de ai bonnet raisons > j u<-Clémenl III refusa de la promulgui r avant qui théologiens di - di ux ordn n a u ni discuté devant la

n les vingl propositions reprochi Molina. Ces discussions durèrent de janvier 1601 au

i juillet de la mé année. Le 27 novembre, les con

sulteurs remirent au jj^i], .- i énorme liasse des mémoires, i digés par les deux parties, et les rapports du si taire sur les argumentations ; ils déclarèrent en même temps maintenir leur condamnation des vingt propositions. Le pape, devant cet amas d’écrits, s’écria épouvanté : Vous avez ini> un an i rédiger ces pièces ; il une faudra plus d’un an pour les lire. <> Après quelques jours d’examen de ce volumineux dossier, il reconnut qui de nouvelles discussions étaient nécessaires, Pour « n linir, il résolut de les présider lui-même. En février 1602, il manda les généraux « les deux ordres, et h-ur ordonna de désigner des théologiens qui argumenteraient devant lui sur les vingt propositions censurées. Le 20 mars, eut lieu la premii re des célèbres Congrégations tenues sous la présidence de Clément VIII ; il était assisté, d’abord des cardinaux Arrigone et Borghèse (plus tard Paul V), puis de tous les cardinaux qui faial partie du Saint-Office ; tous les membres de la Congrégation qui avait censuré les propositions assistaient aux disputes. L’avocat des dominicains fut Alvarez pour la I 1 - session ; In le remplaça de la II’à la XL1IIsession, el lui céda ensuite son poste jusqu’à la lin des débats. Grégoire de Valentia représenta 1rs jésuites jusqu’à la IX session ; étant alors tombé malade, il futremplacé par Pierre Arrubal qui, malade lui-même. céda la place à partir de la XX a Baslida. Soixante-huit séances eurent lieu sous Clément VIII sans qu’on put arriver à aucun résultat. Philippe III d’Espagne suppliait le pape de terminer bientôt, par une définition, une controverse qui passionnait dans son royaume les laïques aussi bien que le clergé. Malgré les difficultés nouvelli s que faisaient surgir les argumentations, Clément s’obstinait à vouloir celle définition. De plus en plus porté- vers les doctrines dominicaines qui lui semblaient plus conformes à celles de saint Augustin, il se débarrassa du meilleur champion que les jésuites eussent dans le sacrécollège. Bellarmin avait hardiment conseillé- au pape de ne pas s’occuper lui-même de ces questions trop épineuses. Il lui prédisait qu’il ne donnerait pas de définilion sur les matières en litige, dût une mort prématurée l’en empêcher. Celle franchise déplut, et le cardinal, nommé archevêque de Capoue, dut quitter Rome à la lin d’avril 1602. Voir Beixarmin, t. ii, col. 567. Clément se refusait même à lire les mémoires que de nombreuses universités lui adressaient en faveur des doctrines de Molina ; il pensa un moment à exiler de Rome le général des jésuites, Aquaviva, et seul l’état de maladie de celui-ci l’en empêcha. En même temps la cour d’Espagne s.- tournait contre les jésuites accusés d’empêcher la définition souhaitée ; la plupart des cardinaux étaient adversaires île Molina, el liaroniiis lui-même, si cordialement dévoué aux jésuites, déclarait trouver dans le De concordia plus de cinquante propositions et phrases, pi i rappelaient les erreurs pélagiennes et semipélagiennes d, Læmmer, Meletematum, p. 384, noie. Cependant, au dire d’un des plus intimes confidents de Clément VIII, le cardinal Monopolio, l’idée du pape ne fui jamais de condamner les propositions de Molina, mais de définir

certaines doctrines de saint Augustin égale ni admises

par les deux parlis. Du reste, dans les derniers mois de sa vie. Clément commençait à se montrer plus favorable aux théories de la Compagnie de lésus ; ce changement étail dû à l’influence du cardinal du Perron.

venu’li’aieen 1601. ec une mi ion de H< cpn assurai ! hardiment au pape que, - il décaissait I nion soi-disant thomiste, r tous les hérétiques d’Allema et de France étaient prél I pro clameraient que leurs propres’définie !

a Rome. Meyer Hittorue, p 533 Clément VIII mourut sans avoir rien défini sur lsi ardem discutées ; Léon XI n’ayant régné que quelques jours ne put s’occuper des congrégations ! > au Paul V, on le sait, h s termina en renvoyant

les deUX partie-.

2° Diverses eonsti I On doit à Clé ment VIII une constitution sur le duel, confii décrets de ses prédécesseurs et du concile de li « contre tous ceux qui se livreraient à des duels en public ou en secret, qui enterraient, écriraient ou répandraient des cartels, contre tonleurs complices et dateurs i (17 août 1502). Bullarium, t. ix. p. 601 Le nombre toujours croissant des héréliq par la Réforme le força à renouveler, le 3 Imer les condamnations portées par Paul IV ceux

qui nieraient la sainte Trinité, la divinité- d>-.1 Christ, sa conception du Saint-Esprit, sa mort pour notre salut, ou la virginité de Marii. /6<.’.. t. m. p. I. Il porta, le 20 juillet 1602, un décret interdisant la confession à un confesseur absent, par lettre ou : et la réception de l’absolution dans les mêmes conditions. Ibid., t. x. p. B55. Voir t. i, col. 241-2M 30 mars 15 - a que si le pape mourait non

Borne, c’est à Rome que devrait se taire l’élection de son successeur. Ibid., t. IX, p

A la fin « le 1592 étail terminée la revision de cette édition « le la Vulgate que Sixte-Quint avait trop j ; pi ta m ment publiée ; la plupart d « -s exemplaires en circulation furent rachetés par les soins du pa[ l’ouvrage corrigé parut sous ce titre inspiré par son humilité : Biblia sacra Vulgatas edilionit Sixti V. tificis niaximi jussu recognita. La préface était du cardinal Bellarmin qui racontait l’histoire de cette édition. Couderc, Bellarmin, t. i. p. 194 sq. Un décret du 9 novembre 1592 interdit d’imprimer ce texte ailleurs qu’à la typographie vaticane, pendant dix ans ; Ce temps écoulé, on ne pourrait éditer la Vulgate i qu’en reproduisant un exemplaire imprimé au Vatican dont la forme doit être conservée sans y changer, ajouter ou retrancher la moindre particule » . Bullarium, t. ix. p. 030. Clément VIII lit « ’-gaiement éditer les principaux livres liturgiqu une nouvelle revision : pon tifical (10 février 1590’, ibid., t. x. p. 21 monial des évêques Il juillet 1600), ibid., p. 597 ; viaire (10 mai 1602), ibid., p. 7<S8 ; missel, 7 juillet II Ibid., t. xi. p. 88. Il confirma les constitutions de Pie IV et de Sixte V sur l’Index « les livres défendus, el en lit publier un « ’nouvelle édition augmentée 17 mai i Ibid., t. x, p. 53. Les pouvoirs « h - cardinaux de la S. C. de l’Index lurent confirmés et augmentés. Ibid., p. 230.

Clément VI II institua à Rome les prières des Q rante-IIeures, qui devaient être célébrées altéra ment dans toutes 1, 1e la ville 25 novembre

1592). Ibid., t. ix. p. iii « . Il a canonisé s.unt Hyacinthe,

O. 1>.. ibid., t. X. p. 123, et saint Raymond de lYll.iforl. 0. P. Ibid., p. 687.

La réforme des réguliers.

Plusieurs des constitutions

publiées par Clément VIII, pour la réfi .lis réguliers, sonl restées célèbres. Le 26 mai I583, il donna une série de décrets sur l< -, et la

confession au supérieur. Voir Régi lu s. C’est dans cette constitution qu’il pose un principe destiné à rendre plus strict encore le secret sacramentel rieurs actuels, aussi bien que les confesseurs qui dans la suite deviendront supérieurs, doivent éviter grand soin de se servir, pour l<- gouvernement extérieur, de la connaissance des fautes qu’ils auront acquise par la confession. » Voir la bulle d’Urbain Mil qui la confirme, Bullarium, t. xiii, p. 212. Le 19 juin 1591, Clément interdit aux réguliers de faire à leurs amis ou protecteurs des présents de quelque valeur. Ibid., t. x, p. 146. Le 22 février 1590, il édicta diverses mesures contre les religieux exempts qui commettraient en debors de leurs monastères des fautes notoires et les supérieurs qui ne les puniraient pas. Ibid., t. x, p. 219. Le 15 mars -1596, il établit dans quelles conditions les supérieurs pourraient donner des dimissoires à leurs inférieurs pour recevoir les ordres sacrés de l’évêque diocésain, ou d’un autre à son défaut. Bullarium Bemdicli XIV, t. il, p. 178.

Le 25 juillet 1599, il promulgua la célèbre « Série des décrets généraux pour la réforme des réguliers tant moines que mendiants, de tout ordre et de tout Institut » . Bullarium, t. x, p. GG2 sq. Les principaux points signalés sont l’office du chœur, les études, surtout de casuistique et d’Écriture sainte, diverses applications du vœu de pauvreté, la règle du socius, la clôture, la visite des cellules par les supérieurs ; le pape entre dans les plus grands détails sur l’aménagement intérieur des monastères et des cellules dont les fenêtres donnant sur la rue « doivent être tellement obstruées qu’il soit impossible de voir ce qui se passe au debors » . Le document se termine par diverses règles sur l’élection des supérieurs, l’approbation des lecteurs en théologie, prédicateurs et confesseurs ; les réguliers reçoivent la défense de venir à Rome, si ce n’est avec permission de leur général, ou du moins du provincial, pour une cause concernant le bien général de la province. Voir RÉGULIERS. Le 19 mars 1603, une constitution apostolique porta des « décrets généraux pour la réception, l’instruction et l’éducation des novices » . Bullarium, t. x, p. 708. Le 7 décembre 1001, furent établies les formes que les ordres religieux devaient garder pour agréger les fidèles à leurs congrégations et confréries, et leur communiquer leurs indulgences. Ibid., t. xi, p. 138.

Il est peu d’ordres qui n’aient dû à Clément VIII une réforme ou des faveurs. Il sépara définitivement les carmes déchaussés, institués par sainte Thérèse, des carmes mitigés, et leur donna des supérieurs spéciaux. Ibid., t. x, p. 92. Il approuva la nouvelle congrégation bénédictine fondée en Lorraine sous le nom de Saint-Vanne et Saint-llvdulphe, et lui conféra tous les privilèges accordés au mont Cassin. Ibid., t. xi, p. 64. Il ramena à la règle la plus stricte les frères de Saint-Jean de Dieu, les mineurs de l’observance et les ministres des infirmes, ibid., t. x, p. 295, 299, 035, et créa des congrégations de trinitaires et d’augustins réformés. Ibid., p. 529, 518, 580 ; t. xi, p. 128.

Les Églises étrangères et les missions.

En 1595,

Clément eut la joie de recevoir les délégués du métropolitain de Kiev et de Bept évéques ruthènes, qui vi liaient traiter de leur réunion avec Rome ; ils admirent les décrets du concile de Florence, et le pape concéda au métropolitain de consacrer lui-même des évéques pour les sièges qui viendraient à vaquer ; seulement, tout nouveau métropolitain élu devrait demander la confirmation de Rome. Ibid., I. x, p. 239, 251. La même année, le patriarche copte d’Alexandrie, Gabriel, envoya des députés à Rome porter au pape son obédience. Ciaconius, Vitse, t. iv, p. 252. Une intéressante constitution du 31 août 1595, Bullarium, t. x, p. 211, trancha diverses controverses qui s’étaient élevées parmi les Grecs de l’Italie du sud au sujet de leurs rites et coutumes spéciales.

Une terrible persécution avait éclaté en 1597 contre les rnissi >ns du Japon. Pour venir au secours de cet chrétientés désolées, Clément VIII permil à toutes les iaiiiilles de réguliers d’y envoyer des missionnaires.

Jusque-là les jésuites avaient eu le périlleux honneur de les évangéliser. Ibid., t. x, p. 031.

I. Sources.

Bullarium romanum, Turin, 1805. t. ix-xi ; cardinal d’Ossat, Lettres, Amsterdam, 1708 ; cardinal du Perron, Ambassades et négociations, Paris, 1633.

II. Travaux.

Artaud de Monter, Histoire des souverains pontifes, Paris, 1847, t. v ; Audisio, Histoire religieuse et civile des papes, Paris, 1806, t. v ; De Becdelièvre, Clément VIII it Genève, dans les Études, t. xcvn ; Bellesheim, Geschichte der katholischen Kirche in Scholtland, Mayence, 1883 ; Bower, History of the roman popes, Londres, 1779, t. x a, p. 293 sq. ; Brosch, Geschichte des Kirchenstaates, Gotlia, 1880, t. I, p. 301 sq. ; Ciaconius, ViLv et res gestv pontificum romanorum, Rome, 1677, t. iv, p. 249 sq. ; Cicarella, Vita démentis VIII, Rome ; Couderc, Le vénérable cardinal Bellarmin, Paris, 1893, t. i ; Couzard, Une ambassade à Rome sous Henri IV, Paris, 1900 ; Pegert, Le cardinal d’Ossat, Paris, 1894 ; Dodd, Church history of Etujland, Londres, 18’10, t. iii, iv ; Dollinær et Reusch, Die Selbstbiographie des Cardinals Bellarmin, Bonn, 1887 ; Foret. Henri IV et l’Église, Paris, 1875 ; Gardiner, History of England from the accession of James I, Londres, 1895, 1. 1 ; de la Brière, La conversion de Henri IV, Paris, 1905 ; Læmmer, Meletematum romanorum mantissa, Ratisbonne, 1875 ; H. de l’Épinois, La Ligue et les jxipes, Paris, 1886 ; P. Richard, La légation Aldobrandini et le traité de Lyon (septembre iCOO-mars 1601) ; La diplomatie pontificale, ses agents au temps de Clément VIII, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses. 1902. p. 481-509 ; 1903, p. 25-48, 133-151 ; A. Q. Meyer, Clemens VIII und Jakob I von England, dans Quellen und Forschuiigen nus itut. Archiv. mal Bibliothek., Rome, 1904 ; L. de Meyer, Historia congregationum de auxiliis, Venise, 1742 ; Muratori, Annali d’Italia, Milan, 1749, t. xi, p. 4 sq. ; Palatius, Gestu pontificum romanorum, Venise, 1088, t. IV, p. 447 sq. ; Petrucelli délia Gattino, Histoire diplomatique des conclaves, Paris, 1864, t. il, p. 362 sq. ; Pierling, La Russie et le saint-siège, Paris, 1890 ; Prat, Recherches sur la Compagnie de Jésus en France au temps du P. Coton, Lyon, 1876 ; Ranke, Histoire de lu papauté pendant les xvi" et xvir siècles, trad. Haiber Saint-Chéron, Paris, 1848, t. il, p. 337 sq. : t. iii, p. 3sq. ; Reumont, Geschichte der Stadt Rom, Berlin, 1868 sq., t. iii, p. 599 sq. ; Sandini, Vitse pontificum romanorum, Ferrare, 1754, t. ii, p. 673 sq. ; Schneemann, Controversiarum de divinse gratise liberique arbitra concordia initia et progressus, Fribourg-en-Brisgau, 1881 ; Serry (Augustin Le Blanc), Historiée congregationum de auxiliis divines gratise libri IV, Louvain, 1700 ; Tbeiner, La Suède et le suint-siège, Paris, 1842, t. m.

.1. DE I.A SERVIÈRE.