Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT IX, pape

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 51-55).

10. CLÉMENT IX, pape (1007-1069), successeur d’Alexandre VIL — I. Biographie. II. Guerre de Candie et politique française. III. Clément IX et le jansénisme. IV. Autres actes.

I. Biographie.

Jules Rospigliosi, né à Pistoie le 28 janvier 1000, d’une vieille et noble famille, fut élève du collège romain, puis de l’université de Pise, où il prit son doctorat en philosophie et dans l’un et l’autre droit. Ses relations amicales avec les Barberini, toutpuissants sous Urbain VIII, lui facilitèrent l’accès de la chancellerie pontificale où il lit sa carrière. Archevêque de Tarse, et nonce en Espagne sous Philippe IV, nommé gouverneur de Rome par le sacré-collège pendant le conclave qui élut Alexandre VII, il fut fait cardinalprêtre et secrétaire d’État par ce pape. Dans ces difficiles fonctions, il trouva le moyen, tout en conservant les sympathies de l’Kspagne où sa nonciature avait laissé bon souvenir, de gagner celles de Louis XIV et de Lionne son habile ministre. Rcani, Clémente IX, p. 8 sq.

Pendant les dernières années d’Alexandre VII, Louis XIV ayant envoyé aux membres de la l’action de France une lettre qui leur recommandait, en cas de conclave, l’élection de Rospigliosi, celui-ci « en usa en fort homme de bien, et après avoir fait témoigner au roy une parfaite reconnaissance de cette obligation, il supplia Sa Majesté d’agréer qu’il renvoyât ladite lettre, ne pouvant en conscience, à cause des censures, avoir la moindre part à une pareille chose » . Hanotaux, Recueil des instructions, p. 221. L’estime qu’avail pour lui la cour de France s’en accrut ; aussi lorsque mourut Alexandre VII, dans les instructions remises au duc de Chaul in. ambassadi ur Btipri a du coni lave, le nom de Ri gliosi figurail < n bon rang parmi ceuxdi candidat commandés. L’Espace l’ayant i nlement appu cardinaux de la faction indépendante dite l’Escadron ni - mdifficulté ralliée à iii, n nom. il fui élu pape le 2Il juin liiiiT. apn - dix neuf joui cl ive. Le i ardin il de Reti et le <lu<- de Chaulnea lurent se faire honneur de cette élection, 1 1 ce dernier écrivait A Louia l’avec une singulière exagération : a Le roj ne fait pat plus absolument à Paria le prévôl des marchands qu’il a fail le pape i’il juin HitiT). i.. mu. Louis XI, p. 192. Cf. Gazier, De> née » ,

p. 1 10 sq. De lait, le pape se proclama toujours le sinini de la France, et malgré les terribles exigences du roi, conserva pendant son pontificat trop court d’ex cellentes relations avec lui.

Les dépêches des agents français à Rome rendent sans cesse témoignage des vertus de Clément IX : i piété, assiduité aux fonctions publiques de sa charge, tendresse pour les pauvres, modestie…, qui rappelaient les plus saints de ses prédécesseurs, i Gérin, Louis XI Y, p. 229 sq. Il prit d’excellentes mesures pour diminuer les Impôts ipii pesaient trop lourdement sur son peuple, el faciliter les relations commerciales entre les divi provinces de l’État pontifical, pour introduire à Rome diverses industries. Ciaconius, Vitæ, t. iv, p. 776 sq. ; Brosch, Geschichte, p. 136. Il avait abandonné à neveux ses biens patrimoniaux ; il leur refusa toute autre faveur. Clément IX. mourut prématurément le 30 novembre 10(59, et l’abbé de Bourlémont, chargé d’affaires de France, écrivait avec raison à Louis XIV : g Votre Majesté y perd beaucoup, et toute la chrétienté. »

11. Guerre de Candie et politique française. — A peine élu, Clément IX s’occupa activement de réconcilier la France et l’Espagne, afin d’unir leurs efforts contre les Turcs, qui depuis plusieurs années assiégeait nt Candie. Louis XIV, tout entier à ses complètes de Flandre et de Franche-Comté, protestait au pape de ses intentions pacifiques, mais ne s’arrêta que quand il vit la Triple Alliance se former contre lui. Du moins, aux conférences d’Aix-la-Chapelle, en mai HitiS, le nonce de Cologne, Franciotti, légat du pape, présida les séances, et le préambule contint une mention honorable des efforts faits par C.li nient IX pour terminer la guerre. Gérin, Louis XIV, p. 227 sq.

La « guerre de Candie » fut la grande préoccupation du règne de Clément IX. Le pape harcelait Louis XIV de lettres ou il l’exhortait à la croisade. l’es indulgences furent accordées aux Gdèles qui prieraient pour la délivrance de l’Ile assiégée ; les liiens de diverses congréins que le pape venait de supprimer attribués aux Vénitiens pour les aider à défendre leurs possessions contre l’ennemi commun. Bullarium, p. 7-27. 737, 739, 71s. Enfin un jubilé spécial fut accordé au royaume de France en 1669 pour tous ceux qui contribueraient à la guerre sainte parleurs prières et leurs aumônes, Ibid., p. 7(13. En fiance, l’enthousiasme était grand, el de loutes parts les volontaires se présentaient ; la politique île Louis XIV, qui voulait garder son alliance avec le Turc, empêcha tout résultat sérieux. En 1668, il se décida à faire partir La Feuillade, duc de Rouannez, avec 500 gentilshommes de la première noblesse ; Clément IX leur avait concédé pour plus de 1)0000 livres de rentes sur les liiens d’Eglise du royaume ; enrôlés, non sous la bannière de France, mais sous celle de Malte, ils ne purent s’entendre avec la garnison vénitienne de Candie, et revinrent i ;  : France au début de 1669, Une expédition de (5 000 hommes, commandée par te duc de X.iv ailles, s’embarqua alors sur la Hotte du duc de Beaufort ; elle partit en juin 1669 sous pavillon pontifical ; à peine arrivés, les Français exigèrent une sortie qui échoua, malgré leur f ir(251uin 1669.

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de cardinaux étaient réclamés pour < ! pré la U peu dignes de cet honneur ; elle-, ministres imploraient de nouveaux bénéfices pour leurs parents ou leurs les évéquei français prenaient sur eux de supprimer un certain nombre de fêtes chôi prévenir Clément IX. qui ne demandait qu’à ace. les dispenses n ; et malgi lamalions

pape, le roi leur interdisait de rapporter ! ordonnances. Tantôt des modifications prolondi apportées à la condition dereligieux français ; tel ce célèbre arrêt, donné par le conseil d’Ftat le i mars 1669, et connu sous le nom d’arrêt d’Agen, parce que son occasion fut un différend entre l’évéque cer tains réguliers de son diocèse ; il soumettait ente ment les réguliers exemptaux ordinaires pour la prédication et La confession, cf. Pi t. V, pièces juMil’.. p. 21 sq. ; aux plaint Clément IX. LouiXIV répondait simplement i que s Sainteté vouloit bien expédier une bulle qui contint les mêmes règlemens portés dans l’arrêt, il la ferait recevoir dans son royaume, en l’autorisant de ses lettres patentes » . Cette affaire ne fut le sous le pon tificat suivant. Gérin, Louis XIV, p. 370 sq.

Les égards témoignés au pape par le roi dans ses lettres, la permission donnée par Louis XIV de démolir à Rome la pyramide élevée par Alexandre VU à la suite de l’affaire de la garde corse, le choix fait de Clément IX comme parrain du dauphin étaient de maigres compensations à tant d’affronts. a

La politique de Louis XIV apparut dans toute sa dureté lors de la négociation connue à cette époque sous le nom de i démariage de Marie de Savoie » . Cette prince--, ’, fille de Charles-Amédée de Savoie, duc d> mours, avait été m. niée en 1666 à Alphonse VI. roi de Portugal ; le roi de France espérait maintenir par ce moyen le Portugal dans son alliance. L’époux imp Marie de Savoie était « un monstre au physique et au moral, infirme depuis son enfance, aussi peu propre au mariage qu’à la rovauté » . Après quelques mois d’une vi<’intolérable, la jeune reine s’enfuit le’21 novembre 1667 au couvent des religieuses de l’Espérance de Lisbonne, et déclara qu’elle n’en sortirait que pour rentrer en France ; son beau-frère, iloni Pedro, vint à son aide ; et une révolution de palais par lui. le lit r

du royaume, Alphonse VI étant considéré comme incapable de régner. Pour maintenir les résultats de l’union négociée par lui deux ans auparavant, Louis XIV conseilla à la reine Marie de faire casser son mariage avec Alphonse, pour cause d’impuissance de celui-ci. et d’épouser dom Pedro ; pour éviter les intrigues de Il spagne à la cour de Home, on demanderait les dispensenécessaires, non au pape, mais au chapitre de Lisbonne, le siège patriarcal étant vacant. I IbtiS. trois juges délégués par le chapitre annulèrent le premier mariage de Marie de Savoie, niais n’osèrent Concéder la dispense de l’empêchement d’home publique qui lui interdisait d’épouser le frère d< premier mari. A ce moment, le cardinal de Vendôme. oncle de la jeune reine, se trouvait en France, avec les pouvoirs de légat, pour représenter le pape au baptême du dauphin ; Lionne eut l’idée de lui demander d’accorder la dispense, en vertu d’une phrase de ses bulles qui lui donnait le pouvoir de lever certains empêchements de mariage quoad sponsalia. Il s’agissait d’appliquer cette laculté à un mariage, à des princes étrangers, et à une tête couronnée. Vendôme, en vrai prélat de cour, eut la faiblesse de se prêter à cette comédie ; il envoya la dispense demandée, et le second mariage se fit à Lisbonne (mars 1668). La reine, cependant, ne se sentait pas en sûreté de conscience ; elle envoya à Rome son confesseur, le jésuite de Villes, porteur d’une copie du procès, suppliant le pape de ratifier tout ce qui s’était fait. Louis XIV exigeait que Clément IX confirmât sans nouvel examen les actes des chanoines de Lisbonne et du cardinal de Vendôme, et le menaçait, en cas de refus, « de soulever contre lui beaucoup de plumes, et d’entrer peut-être plus avant que la cour de Rome ne le voudroit sur la matière des dispenses. » Le pape, malgré son désir d’éviter tout froissement, refusa d’obéir à ces injonctions, et constitua une congrégation pour examiner l’affaire ; elle déclara tout d’abord que le cardinal de Vendôme avait excédé ses pouvoirs, et le blâma énergiquement. Puis, après un nouvel examen de la cause, le pape, bien instruit de l’état du roi Alphonse VI, donna en décembre 1668 une double dispense « du mariage ratum et non consummatum, et de l’empêchement de publique honnêteté in radiée matrimonii, c’est-à-dire comme si la dispense eût précédé le mariage, qui est tout ce que l’on pouvoit demander au pape pour rendre le second mariage incontestable » . Lettre de Rourlémontau roi et à Lionne, 1 er et 2 janvier 1669, Gérin, op. cit., p. 301. Malgré les railleries de Voltaire, Siècle de Louis XIV, c. x, on ne trouve rien dans cette triste affaire qui puisse porter préjudice à l’honneur de Clément IX, et il put se féliciter, en écrivant à Louis XIV, d’avoir accordé aux souverains du Portugal les dispenses requises « sans léser en rien la justice » , ordine justitise servato. Gérin, Louis XIV, p. 251 sq., 295 sq.

III. Clément IX et le jansénisme.

Le même esprit dirigea la cour de France dans les négociations qui aboutirent à l’acte si connu dans l’histoire du jansénisme sous le nom de « paix de Clément IX » . Quand mourut Alexandre VII, l’affaire des quatre évêques d’Alet, Angers, Reauvais et Pamiers, qui refusaient de signer sans conditions le formulaire imposé en 1665, était introduite en cour de Rome, et le pape venait de nommer une commission de neuf évêques français pour juger les récalcitrants. Voir Alexandre VII, t. i, col. 728. Les trois principaux ministres de Louis XIV, Lionne, Le Tellier el Colbert, étaient alors, pour diverses raisons, favorables aux jansénistes. Rapin, Mémoires, t. iii, p. 415. Ils conçurent l’espoir de profiter des dispositions conciliantes du nouveau pape pour éviter à leurs amis le procès dont ils étaient menacés.

Plusieurs prélats français vinrent à leur aide. Gondrin, archevêque de Sens, et Vialart, évêque de Chàlons, rédigèrent une lettre au pape dans laquelle ils justifiaient les évêques incriminés et se portaient garants de leur doctrine ; dix-sept de leurs collègues la signèrent après eux (1" décembre 1667). Relation, t. i, p. 388-389. Clément IX répondit par deux nouveaux brefs commettant des prélats français agréés par le roi pour faire signer le formulaire par les quatre évêques et les inviter à retirer les mandements qu’ils avaient donnés contre cet acte pontifical ; en cas de refus les peines canoniques seraient portées contre eus (23 décembre [1667). Gérin, Louis XIV, p. 244 sq. Pour faciliter les négociations, le pape fit passer comme nonce, de Turin à Paris, Bargellini, archevêque de Thèbes, prélat estimable, connu surtout pour sa douceur et son amour de la paix. Les [ues médiateurs, d’Estrées, évéque de Laon, Gondrin, archevêque de Sens, Vialart, evéque de Chalons, étaient favorables aux quatre accusés. D’accord avec Lionne, ils s’arrêtèrent à l’idée d’une lettre de soumission que ceux-ci enverraient au pape ; ils y annonce raient leur projet de signer eux-mêmes le formulaire sans restriction, et de le taire signer en synode par leur clergé ; moyennant cette soumission, ils ne seraient pas forcés de rétracter leurs mandements, et le procès serait arrêté. La lettre fut dressée à l’hôtel de Longueville par Arnauld et Nicole, soumise aux évêques médiateurs, à Lionne, Colbert et Le Tellier, au roi lui-même, enfin au nonce, qui l’approuva après avoir obtenu quelques modifications. Sainte-Reuve, Port-Royal, t. iv, p. 389 sq. ; Dubois, Gondrin, p. 204 sq. Après avoir protesté de leur amour de la paix et de leur respect pour le Siège apostolique, les évêques déclaraient qu’ayant appris que la forme d’adhésion au formulaire d’Alexandre VII adoptée par plusieurs de leurs collègues était la plus agréable au saintsiège, ils avaient voulu les imiter. « Ayant donc réuni comme eux nos synodes diocésains, nous avons commandé une nouvelle signature du formulaire, et nous l’avons donnée les premiers ; ce que nos collègues ont exposé à leurs clercs nous l’avons exposé aux nôtres, l’obéissance qu’ils ont ordonnée envers les constitutions apostoliques, nous l’avons ordonnée, et nous sommes entièrement joints à eux pour la discipline, comme nous l’étions déjà pour la doctrine. » Ils attestaient enfin avoir toujours eu à l’égard de l’Église de Rome « la même disposition d’esprit et de cœur qu’ont eue les évêques de l’Eglise gallicane dans les premiers siècles de l’Église, et qui a toujours été fort agréable au saint-siège » . Relation, t. i, p. 158. Cf. Dubois, Gondrin, p. 222 sq. ; du Mas, Histoire, t. H, p. 178. Restait à obtenir les signatures des quatre accusés. Henri Arnauld, évêque d’Angers, et Choartde Ruzenval, évêque de Reauvais, promirent les leurs sans difficulté ; Caulet, évêque de Pamiers, suivait en tout les exemples de son collègue Pavillon d’Alet ; tout dépendait donc de celui-ci. Or Pavillon, homme d’une grande austérité de vie et d’un zèle pastoral incontesté, répugnait à tout accommodement « qui tendroit à obscurcir, disait-il, par des expressions ambiguës les choses que je me suis cru obligé d’exposer nettement dans mon mandement, ou qui sembleroit blesser la dignité de notre caractère » . Lettre à l’archevêque de Sens, 18 juin 1668, Relation, t.’ii, p. 10. Et plus tard (22 août 1608), il écrivait au même archevêque : « L’essentiel pour nous, dans cette affaire, est que la doctrine de nos mandemens ne reçoive pas d’atteinte, et que nous ne donnions pas sujet de croire que nous y aions renoncé par raccommodement. Pour cela il faut nécessairement en parler dans la lettre au pape, et marquer que le changement que l’on fait dans la forme et dans la manière de souscrire ne touche point au fond et à la substance des mandemens. » lbid., p. 188. Gondrin eut l’audace de lui répondre, en l’engageant à signer la lettre sans changements : « Il n’est venu dans l’esprit de qui que ce soit qu’il y ait un seul mot, dans la lettre qu’on vous propose d’écrire au pape, qui puisse faire penser, ou que vous avez rétracté vos mandemens, ou que la doctrine dans laquelle vous dites que vous êtes uni avec vos confrères soit autre que celle de la distinction du fait et du droit, de la différente soumission que l’on doit à l’un et à l’autre, et de la faillibilité de l’Eglise sur les faits non révélés. » Lettre du 1 er septembre 1668, Relation, t. ii, p. 205. Les évoques d’Angers et de Reauvais, le grand Arnauld lui-même, joignirent leurs supplications à celles de Gondrin ; le 10 septembre 1668, Pavillon, convaincu par leurs arguments, donna sa signature au projet de lettre, et Caulet signa comme lui. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. iv. p. 390 ; Relation, t. ii, p. 216-238. La lettre, signée des quatre évêques, partit aussitôt pour Rome.

Cependant Pavillon et ses collègues réunissaient, comme ils l’avaient promis, leurs synodes diocésains pour la signature du formulaire. Le 18 septembre 1668, l’évéque d’Alet donna à ses préires les explications suivantes en leur demandant une nouvelle signature du formulaire d’Alexandre vil : i Nous roui décl que, par a tu devez N ""

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rd du fail contenu dans ledil formulaire, comme i ulement obligés à une soumissionne , te t de discipline, qui consiste à ne vous point , . con t re la décision qui en a été faite, et à demeurer dans le silence, pour conserver l’ordre qui doit régler, en ces sortes de matières, la conduite des inférieurs à l’égard des supérieurs ecclésiastiques, parce que l’Église, n’étant point infaillible dans ces sortes de raits qui regardent le sens des auteurs ou de leurs livres, elle ne prétend point obliger par la seule autorité de sa décision se&enfants à les croire. » Relation, t. ii, p. 2/0sq. ; du Mas, Histoire, t. ii, p. 193 sq. Une telle interprétation du formulaire, et de la lettre que Pavillon lui-même venait de signer, étonne fort dans la bouche d un adversaire aussi déclaré de l’équivoque et des restrictions mentales. Des commentaires du même genre furent donnés par l’évêque de Pamiers dans son synode diocésain : les évêques d’Angers et de Beauvais, plus prudents, ne réunirent qu’un petit nombre de prêtres dont Us étaient sûrs..

La lettre des quatre évêques parvint a Rome au milieu de septembre. Clément IX, poussé par l’ambassadeur de France qui demandait au plus vite la conclusion de la paix, tint une congrégation le 28 septembre 1668 ; il y lit approuver un projet de bref à Louis XIV dans lequel il prenait acte g de ce que les quatre évêques s étaient engagés sous la caution du roi à signer et faire signer le formulaire purement et simplement (simplici ac pura subscriptione) et se félicitait d’une soumission et d’une obéissance (obedientiam et obsequium) qui le dispensaient de recourir à la rigueur » . Gérin, Louis XIV, t ii, p. 305, 306. Le bref du pape arriva à Pans le 10 octobre, et fut rendu public le 11. Ce fut une joie générale dans tout le camp janséniste ; le 13 octobre, Arnauld et Nicole furent présentés au nonce Bargellini qui leur lit bon accueil ; le 24 octobre, le roi, les princes et les ministres les recevaient ; le 31, Saci quittait la

Bastille…

Cependant les nouvelles commençaient a se répandre de ce qui s’était passé aux synodes d’Alet et de Pamiers-Abelly, évêque de Rodez, avait presque aussitôt dénonce à Rome le manque de sincérité des quatre prélats et de leurs protecteurs. Rapin. Mcmoires, t. iii, p. 461 sq. Clément IX, avant de répondre à la lettre de soumission, demanda des explications au nonce Bargellini ; celui-ci s’adressa à Vialart, évêque de Chàlons, le seul des évêques médiateurs qui fût alors à Paris. Vialart ne craignit pas d’envoyer l’attestation suivante : « Les quatre évêques et les autres ecclésiastiques ont agi de la meilleure foi du monde ; ils ont condamné et fait condamner les cinq propositions avec toute sorte de sincérité, sans exception ni restriction quelconque, dans tous les sens que l’Église les a condamnées… Et quant à l’attribution de ces propositions au livre de Jansénius, évêque d’Ypres, ils ont encore rendu, et fait rendre au saint-siège, toute la déférence et l’obéissance qui lui es : due. comme tous les théologiens conviennent qu’il la faut rendre au regard des livres condamnés, selon la doctrine catholique soutenue dans tous les siècles par tous l^s docteurs, et même en ces derniers temps par les plus grands défenseurs de l’autorité du Saint-Siège, telsqu’oiil été les cardinaux Baronius, Bellar , „in, de Richelieu, Pallavicin, el’Sirmond. Le grand Ara

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Clément IX répondit aux quatre évêques. Son I donné le 19 janvier 1669, ne laissait aucun doul sens qu’il attachait a leur soumission. Le pa| clarait heureux que les prélats aient ment et fait souscrire le formulaire contenu lettres du pape Alexandre VII… Et quoique, a : de certains bruitqui avaient couru, nona devoir aller pins lentemi nt en cette aflain n’aurions jamais admis à cet égard niei triction quelconque, étant tn aux

constitutions de nosdits pred ment

toutefois, après les assurancenouvell râbles qui nous sont venues de liane-, de I parfaite obéissance avec laquelle vous avez s, ; souscrit le formulaire, outre qu’ayant condar aucune exception ou restriction 1rs cinq proposit. selon tous les sens dans lesquels ell condam nées par le siège apostolique, vous êtes infiniment éloignez de vouloir renouveller en cela les erreurs que ce même siège j a condamnées…, nonavons voulu vous donner ici une marque de notre bienveillance paternelle » . Relation, t. n. p. 441.

Quelques jours après cet acte, les religieuses de Port-Royal qui. plus lieres et plus franches que leurs docteurs, avaient longtemps hésité à souscrire une formule calquée sur celle des quatre évêques, s’exécutèrent a leur tour ; Arnauld avait triomphé de leurs résistances en leur faisant observer qu’elles ne devaient pas demeurer « dans une route aussi écartée que celle que vous suivriez si, sans consulter aucun prêtre ni aucun évêque, vous vous engagiez dans une résolution qui serait improuvée généralement de tous les pasteurs de l’Église » . Sainte-Beuve, Port-Royal, t. iv, p. 401 ; le 18 février, l’interdit qui pesait sur le monastère fut

levé.

Il semble que vers cette époque le pape ait eu connaissance du texte même des procès-verbaux des synodes tenus par les quatre évêques. Au dire du Père Ra] Mémoires, t. iii, p. 474 sq.. ce texte avait été envoyé au Père Annat. confesseur de Louis XIV. par des ecclésiastiques d’Alet et de Pamiers. Le Père le fit passer au cardinal Alhiz/i qui le mil sous les yeux du pape ; Clément IX réunit une congrégation de douze cardinaux qui constatèrent la fraude des quatre évêques, mais jugèrent plus prudent de laisser dormir l’affaire pour ne pas irriter le roi de France. Rapin, Mémoires, t. iii, p Wl sq Les dépêches de Lionne menaçaient « d un schisme formel et très considérable dans l’Eglise le pape manifestait de nouvelles exigences. Cf. Dubois, Gondrin, p. 254 s,, . Du moins Clément I dans une dernière lettre à Louis XIV (26 février 1669), affirma de nouveau qu’il n’avait pardonné aux quatre évêques que parce qu’il avait reçu deux i une sincère obéissance » , et se refusa absolument à supprimer le formulaire d’Alexandre VII. Gérin. Louis XIV, t. ii, p. 309 sq.

On le voit. Clément IX n’a pas pense autrement que ses prédécesseurs sur la distinction fameuse du droit et du fait ; et il est étrange de voir un des auteurs quj ont étudié le plus sérieusement cette époque conclure ainsi son récit : e Le roi de France et le pape, éclaires enfin sur les intentions de Port-Royal, et pour un moment à l’influence des jésuites, cessèrent d’insister sur le fait de Jansénius, et se contentèrent du silence respectueux. » Gazier, Dernières années, p 146. Clément XI, quelques années plus tard, appréciait tout autrement cet événement dans la bulle Vineam Bomini Sabaoth, et montrait en Clément IX « une adhésion très ferme aux constitutions de ses prédécesseurs » . Bullarium, t. xxi, p. 231. Il reste vrai cependant que la condescendance du pape, fermant les yeux sur la duplicité des quatre évêques et de leurs protecteurs, eut de funestes effets. Elle permit aux jansénistes de soutenir que leurs doctrines avaient son approbation, et que la distinction du droit et du fait était tolérée par Rome. Protégés par un arrêt du conseil d’État qui défendit le 23 octobre 1668 « à tous les sujets du roy de s’attaquer ni provoquer les uns les autres, sous couleur de ce qui s’est passé, usant des termes d’hérétiques, jansénistes et semipélagiens, ou de quelque autre nom de parti » , Relation, t. H, p. 230 sq. ; du Mas, Histoire, t. ii, p. 226, ils répandirent leurs doctrines pendant trente ans, et créèrent un parti que les plus rigoureuses mesures furent dans la suite impuissantes à anéantir.

A l’affaire des quatre évêques se rattache un épisode qui mérite d’être traité à part. La traduction française du Nouveau Testament, dont Saci était l’auteur principal, avait été terminée en 1667 ; le chancelier Séguier ayant refusé le permis d’imprimer en France, l’ouvrage fut publié sous le nom d’un libraire de Mons, avec les approbations d’un docteur de Louvain et de deux évêques, et un privilège du roi d’Espagne ; il sortait des presses des Elzévir à Amsterdam. La vente commença à Paris en avril 1667, et la mode s’en mêlant, le succès fut immense. Le Père Maimbourg, jésuite, attaqua l’ouvrage dans une série de sermons prêches à l’église de la maison professe de Paris ; Arnauld riposta par une Défense de la traduction dit Nouveau Testament imprimée à Mons contre les sermons du P. Maimbourg, jésuite. Deux ordonnances de Hardouin de Pérétixe, archevêque de Paris (18 novembre 1667 ; 20 avril 1668), interdirent la lecture de la traduction. Enfin un décret de Clément IX la condamna le 20 avril 1668 « comme téméraire, dangereuse, en désaccord avec la Vulgate, et contenantdes propositions scandaleuses pourles faibles » . Bullarium, t. xvii, p. 637. Quelques jours auparavant une condamnation analogue avait frappé le rituel d’Alet, édité par Pavillon, lbid., p. 629. Ces deux constitutions ne furent pas publiées en France ; et le parlement les supprima comme contraires aux libertés gallicanes ; les réclamations de Clément IX n’eurent aucun résultat. Gérin, Louis XIV, t. ii, p. 245 sq.

IV. Autres actes.

Quelques actes intéressants de Clément IX restent encore à signaler. Il accorda à Louis XIV, par plusieurs brefs, le droit de nomination aux évéchés et à d’autres bénéfices dans les pays récemment conquis par ses armes. Bullarium, t. XVII, p. 637, (317, 702, 701. Lorsque la paix, signée le 15 février 1668 entre l’Espagne et le Portugal, eut consacre l’indépendance de ce royaume, Clément confirma les élections faites aux évéchés et aux bénéfices en Portugal depuis la révolte, el reçut un ambassadeur portugais. Artaud, Histoire, p. 97 sq. Une Congrégation romaine a été créée par lui : celle des Indulgences et Reliques (6 juillet 1669), irium, t. xvii, p. 805 ; une autre, celle des Réguliers, çanisée et confirmée fil avril 1668). lbid., p. 655. On ne lui doit qu’une seule béatification, celle de Rose de Lima, le 12 février 1668. lbid., p. 628. Il a concédé à l’Étal pontifical et à plusieurs ordres religieux l’office et la messe de la conception de la sainte Vierge, lbid.,

Il accorda à la Compagnie de Jésus, le 20 septembre la suspension de l’ordonnance d’Innocent X qui imposait la convocation il une congrégation générale tous les neuf ans, ibid, p. 721 ; supprima les cou galions de Saint-Georges m Alga à Venise, desjésuates, i i de Saint-Jérôme de Fiésoles (6 décembre 1668), ibid., p 737 ; par contre il rétablit l’ordre des pauvres clercs d’li mère de Dieu pour les écoles pies, sécularisé

par Innocent X et Alexandre VII (23 octobre 1669). lbid., p. 827. Plusieurs ordonnances réprimèrent divers abus qui s’étaient introduits dans les missions : interdiction de tout commerce aux missionnaires des Indes Orientales et de l’Amérique (17 juin 1669) ; ordre aux réguliers de la Chine d’obéir aux vicaires apostoliques dans l’exercice de leurs facultés, et de subir leur visite quand ils exerceraient les fondions curiales (13 septembre 1669) ; confirmation de décrets d’Alexandre VII et de la Propagande pour le rétablissement de la discipline sur plusieurs points délicats à Goa et dans les Indes Orientales (13 septembre 1669). lbid., p. 798, 815, 819. Clément IX favorisa l’établissement de la Société des missions étrangères de Paris en approuvant, sur le rapport du cardinal Bona, ses instructions ou Monita ; il régla en même temps que les membres de la Société ne prononceraient pas de vœux. Launay, Histoire générale, t. I, p. 163 sq.

I. Sources.

Bullarium romanum, Turin, 1869, t. xvii ; Becueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France, Paris, 1888, t. i, p. 213 sq. ; Procès-verbaux des assemblées du clergé de France, Paris, 1767 sq., t. i.

H. Travaux. — Artaud de Monter, Histoire des souverains pontifes, Paris, 1847, t. vi, p. 90 sq. ; Audisio, Histoire religieuse et civile des jiapes, Paris, 1896, t. v, p. 104 sq. ; Beani, Clémente IX, notizie storiche, Prato, 1893 ; Bower, Historg of tlie roman popes, Londres, 1746, t. x ; Bozon, Le cardinal de Retz à Borne, Paris, 1878, p. 79 sq. ; Brosch, Geschichte des Kirchenstaates, Gotha, 1889, t. i, p. 434 sq. ; Cauchie, La paix de Clément IX, dans la Bévue d’Iiist. et de Utt. relig., 18’J8, t. iii, p. 481 sq. ; Chanlelauze, Le cardinal de Betz et ses missions diplomatiques. Paris, 1879 ; Haconius, Vitœet res gestæ pontiftcum romanorum, Rome, 1677, t. lv ; Dubois, Henri de Pardaillan de Gondrin, .’lençon, 1902 ; du Mas, Histoire des cinq propositions de Jansénius, Trévoux, 171 12 ; Gazier, Les dernières annéesdu cardinal de Retz, Paris, 1875 ; Gérin, Louis XIV et le saint-siège, Paris, 1894, t. ii, p. 178 sq. ; Jungmann, Disserlationes selectse in historiam ecclesiasticam. Ratisbonne, 1887, t. vii, p. 262 sq. ; Launay, Histoire générale de la Société des missions étrangères, Paris, 1894 ; Muratori, Annali d’Italia, Milan, 1749, t. xi ; Palatius, Gesta pontificum romanorum, Venise, 1688, t. iv, p. 623 sq. ; Petrucelli délia Gattina, Histoire diplomatique des couclaces, t. iii, p. 197 sq. ; Rankc, Dierômischen Ptipste, Leipzig, 1874, t. iii, p. 33 sq., 71 sq., 101 sq. ; Relation de ce qui s’est passé dans la paix de l’Église (par l’abbé Véret, grand-vicaire de Sens), Paris, 1706 ; Reumont, Geschichte der Stadt Bom, t. iii, p. 634 sq. ; Sainte-Beuve, Port-Royal, Paris, 1888, t. iv ; Sandinus, Vit<v pontificum romanorum, Ferrare, 1754, t. il, p. 690 sq. ; Terlinden, Clément IX et la guerre de Candie, Louvain, 1904.

J. DE LA. SERVIÈRE.