Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT II, pape

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 37).

2. CLÉMENT II, pape, successeur de Grégoire VI, élu le 24 décembre lOiG, décédé le 9 octobre 1047.

Suidger, évéque de Bamberg, chapelain de l’empereur Henri III, avait suivi son maître en Italie où trois pontifes prétendaient à la liare, et où quelques Romains avaient sollicité l’intervention de l’empereur. Des trois papes en présence, Grégoire VI avait seul des droits sérieux, voir Benoit IX, col. 651, mais son élection n’avait pas été exempte d’irrégularité, ni d’un soupçon de simonie, et dans le synode tenu à Sutri par l’empereur il dut se démettre de ses fonctions (20 décembre 1016). Arrivé à Rome, Henri III, dans un synode du 21 décembre, nomma Suidger évoque de Rome. Celui-ci prit le nom de Clément II. Le lendemain, jour de Noël, le pape couronna l’empereur Henri et sa femme l’impératrice Agnès à Saint-Pierre ; il donna au prince la dignité de patrice avec le droit de présider à la désignation du pape et de l’instituer : ul ad ejus nulum sancta Eomana ecclesia nunc ordinetur ne prseter ejus auctoritatem apostolicæ sedi nemo prorsus eligal sacerdotem. Pierre Damien. Le coup d’autorité de l’empereur était plein de menaces pour l’avenir, et les pontifes successeurs de Clément II auront bien de la peine à détruire, sous l’influence d’Hildebrand, la prépotence de l’empereur dans les élections ; mais sur le moment, il fut ressenti comme un bienfait par Pierre Damien et par les amis de la réforme, car il s’agissait d’arracher le saint-siège aux influences indignes qui disposaient des élections depuis plus d’un siècle.

Le pontificat de Clément II fut trop court pour lui permettre un grand déploiement d’activité. Il condamna sévèrement la simonie dans un synode romain* (5 janvier 1047), mais sans forcer à résigner leur office les clercs ordonnés par un prélat simoniaque. Il suivit l’empereur dans son voyage en Italie et en Allemagne ; il avait conservé son évèché de Bamberg qu’il affranchit i li toute sujétion a l’égard du siège métropolitain de Mayence. Revenu en Italie, dans l’État romain, Clément II y mourut le octobre 1047. Son successeur fut le pape Damase II.

Jaffé, Regesta pontifteum romanorum, 2’édit., 1885, t. I, p. 525 ; Vie et lettres de Ck’ment II dansMansi, t. xix, p. (319 sq. ; Watterich, Pontifteum romanorum vitv, Leipzig, 1862, t. i, p. 73 ; Steindorff, Jahrb. des deutschen Raidis unter Heinrich III, Leipzig, 1874, t. i, p. 313 ; Hoeller, Deutsche Pàpste, Ratisbonne, 1839, t. I, p. 233 ; Giesebrecht, Deutsche Kaiser zeit, 5’édit., Brunswick, 18813, t. il, p. 415 ; Gregorovius, Gesch. der Stadt ftum. im Mittelalter, 4e édit., 18’JO, t. iv, p. 52 ; Hauck, Kirchengeechichte Deutschlands, 1896, t. iii, p. 58’J ; Martens, Die Besetzung des puepstlichen Stuhles, 1.S87.

H. Hemmer.