Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT Ier DE ROME (Saint)

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 32-36).

1. CLÉMENT Ier DE ROME (Saint). On étudiera successivement
1° sa vie et sa lettre authentique aux Corinthiens ;
2° la seconde lettre aux Corinthiens qui lui a été attribuée ;
3° la littérature apocryphe mise par des faussaires sous son nom.

I. CLÉMENT 1er. VIE ET LETTRE AUTHENTIQUE.
I. Vie.
II. Ouvrage authentique.
III. Doctrine.

I. VIE.

Le souvenir traditionnel du pape saint Clé ment est, après celui des apôtres, le plus imposant de toute l’antiquité chrétienne. Moins de cent ans après sa mort, la figure de Clément est déjà entourée d’une auréole merveilleuse ; et nul doute que ses qualités personnelles, mais plus encore ses fonctions de chef de l’Eglise romaine, ne lui aient valu de son temps une influence de premier ordre. De sa vie pourtant, du matin et du sa vie en particulier, nous ne savons presque rien ; car nos informations ressortent plus en définitive de la légende que de l’histoire. Saint Irénée, Cont. hær., 1, 3, n. 3, P. G., t. vii, col. 849, nous apprend que Clément de Rome & avait connu saint Pierre et saint Paul et s'était entretenu avec eux ; à cela près, il n’y a sur la jeunesse de Clément que ténèbres et incertitudes. Origène le premier, In Joa., vi, 36., P. G., t. XIV, col. 293, a confondu, sans doute à cause de la similitude des noms, Clément de Rome avec le Clément que saint Paul, Phil., Iv, 3, s’est plu à nommer parmi ses auxiliaires ; on est allé depuis jusqu'à faire de la ville de Philippes la patrie du futur pape. Celui-ci, au dire des Pseudo-Clémentines, aurait été de race sénatoriale et apparenté à la dynastie des Flaviens. Quelques critiques modernes se sont même avisés d’identifier Clément de Rome et le consul Titus Flavius Clemens, ce cousin de Domitien que l’empereur fit exécuter pour cause d’athéisme, c’est-à-dire très probablement de christianisme. Mais cominent s’expliquer, en ce cas, le silence que les Pères ont gardé sur l'élévation d’un membre de la famille impériale à la tête de l’Eglise romaine ? Voir Lightfoot, The Apostolic Fathers, Londres, 1890, part. I, t. 1, p. 16-61 ; Funk, Kirchengesch. Abhandl. und Unters., Paderborn, 1897, t. 1, p. 309-329. Il est plutôt à croire que saint Clément était un affranchi ou le fils d’un affranchi de la maison du consul. Était-ce un judéochrétien ou un païen converti ? On ne sait. Il semble néanmoins que la lettre aux Corinthiens, fond et forme, décèle un Juif d’origine. Voir Tillemont, Mémoires, t. 1 ; De Rossi, Bullett. di arch. crist., 1863, p. 27, 39 ; 1865, p. 20 ; Lightfoot, op. cit., t. i, p. 58-61 ; Nestlé, dans Zeitschrift fur die neutest. Wissenschaft und die Kunde des Vtchristentums, t. i (1900), p. 178-180. Dans saint Clément on a salué quelquefois, selon Origène, Eusèbe, H. E., vi, 25, P. G., t. xx, col. 585, le principal rédacteur de VÉpître aux Hébreux, quelquefois aussi, selon Eusèbe, op. cit., III, 38, col. 21)3, le traducteur du texte araméen de cette Epitrede saint Paul.

Ce qu’il y a de sur, c’est que Clément fut évêque de Rome. Mais, quant à l’ordre de succession des premiers pontifes romains, l’antiquité chrétienne n’est plus unanime. Tandis que Tertullien, De præscripl., 32, P. L., t. il, col. 45, et une bonne partie des Latins tiennent Clément pour le successeur immédiat de saint Pierre à Rome, saint Irénée, toc. cit., Eusèbe, ni, 15, n. 34, P. G., t. xx, col. 219, 285 ; saint Jérôme, .De uir., 15, P.L., t. xxiii, col. 631 ; saint Épiphane, //av., xxvii, 6, P. G., t. xi.i, col. 373, rangent avant lui Lin et Anaclet ou Clet ; et, s’éloignant également des uns et des auties saint Augustin, Epis t., lui, ad Generos., n. 2, P. L., t. xxxiii, col. 196 ; Optât de Milève, Deschism. donat., ii, ’â, P. L., t. xi, col. 948 ; les Constitutions apostoliques, vii, 46, P. G., t. i, col. 1053, etc., assignent à Clément le troisième rang, de sorte que Lin aurait succédé à saint Pierre, Clément à Lin et Anaclet à Clément. On a cherché, dès le IVe siècle, à concilier ces trois opinions. Suivant Rufîn, préface des Rc’cog>iitions, P. G., t. i, col. 1207-1208, Lin et Anaclet auraient été sacrés évêques du vivant même de saint Pierre, qui, absorbé par les travaux de l’apostolat, se serait déchargé sur eux du soin d’administrer l’Eglise de Rome ; en sorte qu’il serait vrai de dire à la fois que Lin et Anaclet ont été les prédécesseurs de Clément et que celui-ci a été le successeur immédiat du prince des apôtres. Saint Épiphane, de son côté, loc. cit., s’appuyant sur I Clem., Liv, 2, Funk, Patres aposlolici, Tubingue, 1901, t. i, p. 168, tient que saint Pierre avait ordonné Clément pour lui succéder, mais que Clément, par amour de la paix, avait abandonné son siège à Lin et qu’il n’y était remonté qu’après la mort du successeur de Lin, Anaclet. Au reste, et sans insister sur ces essais de conciliation, qui se sont prolongés vainement jusque dans le moyen âge, le témoignage de saint Irénée paraît à tous égards le plus recevahle. L’opinion contraire est évidemment puisée dans les Pseudo-Clc’mentines, ce qui la rend très suspecte. Outre son antiquité, l’évêque de Lyon mérite ici d’autant plus de créance qu’il s’est attaché, dans sa lutte contre les gnostiques, à dresser des premiers papes un catalogue parfaitement exact. Voir L. Duchesne, Le Liber pontificalis, Paris, 1886, t. i, p. i.xxi-i, xxin. De la date et de la durée du pontilicat de saint Clément, l’évêque de Lyon ne nous dit rien. Eusèbe, loc. cit., place le pontilicat de Clément dans la dernière décade du r r siècle, de 92 à 101. M. Ilarnack toutefois, Pie Chronologie (1er allchristl. Lillcr., Leipzig, 1897, t. i, p. 144 sq., 266, révoque en doute l’authenticité’de ces chiffres.

Les dernières années de Clément de Rome s’enfoncent dans la nuit. Les Actes grecs du saint pape, une œuvre du iv c siècle peut-être et qui foisonne en miracles, Funk, Patres aposlolici, Tubingue, 1901, t. ii, p. 28-45, nous racontent que Clément fut relégué, sous Trajàn, au delà du Pont-Euxin, dans nue ville d% la I Ihersonèse Taurique, et plus tard, en punition du succès de son apostolat parmi les condamnée aux mines, précipité dans la mer, une ancre au cou. Les fouilles considérables faites en Crimée n’ont pas encore répandu sur ces Actes la lumière que M. De Rossi en attendait. Voir P. Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers les, Paris, 1885, p. 169-176. Quoi qu’il faille penser du silence des anciens auteurs, saint Irénée, Eusèbe, saint Jérôme, il est indéniable que la tradition du martyre de.saint Clément était établie à Rome des la fin du r ive siècle, et que Clément n’a pas subi à Rome le martyre. L’Eglise latine, qui a inscrit son nom dans le canon de la messe, célèbre sa fête le 23 novembre.

II. Ouvrage authentique. —

Le seul écrit d’une authenticité irrécusable est la longue et belle lettre aux Corinthiens, ordinairement et improprement appelée / » Clementis, P. G., t. i, col. 201-328. Le texte grec* ^_ publié par Junius, en 1633, avec une grave lacune, est intégralement restitué par Ph. Bryennios, dans son édition de 1875. Une bonne version syriaque, conservée dans un manuscrit de la bibliothèque de l’université de Cambridge, a été éditée à Cambridge en 1899. Enlin v dom Germain Morin a retrouvé, au séminaire de Namur, une traduction de cette lettre en latin populaire, dans le latin de Yltala, qui date du m c ou peut-être du IIe siècle, et qui nous rend mot à mot un excellent texte grec. Voir Anecdota Maredsolana, Maredsous, 1894, t. ii, fasc. 1. La / a Clementis ne porte pas le nom de son auteur. Suivant l’usage de ces temps primilifs, elle est écrite au nom de l’Église de Rome tout entière, clercs et fidèles, et adressée à l’Église de Corinthe, envisagée de la même façon collective. Mais il n’y a qu’une voix dans l’antiquité chrétienne pour y reconnaître la plume et l’esprit du pape saint Clément, et, parmi les critiques modernes, il règne là-dessus, nonobstant les objections soulevées par des préjugés confessionnels, une rare unanimité. Sur la date précise de la lettre, l’unanimité cesse. De la lettre même, c. I, il appert qu’elle fut écrite au sortir d’une persécution de l’Eglise de Rome. M31s de quelle persécution s’agit-il ? de la persécution de Donatien ou de celle de Néron ? Le plus vieil historien de l’Eglise, Hégésippe, vers le milieu du n c siècle, plaçait cette lettre vers la fin du règne de Domiticn. Eusèbe, H. E., iii, 16 ; iv, 22, P. G., t. xx, col. 219, 377. Ce que nous savons de l’époque du pontilicat de saint Clément, et le soin particulier que prend Clément de faire ressortir la longue durée des deux Églises de Rome et de Corinthe, c. xlii-xliv, xuvir, lxiii, tout s’accorde avec la donnée d’Hégésippe et reporte la composition de cette lettre à la dernière année du règne de Domitien, sinon au début du règne de Nerva, 96-98. Voir Harnack, Die Chronologie, t. i, p. 251-255 ; Bardenbewer, Geschichle,

t. i, p. 102.

Des troubles avaient éclaté — en somme, on ne sait pas au juste pourquoi — dans l’Église de Corinthe ; des membres du collège presbytéral avaient été déposés. L’Eglise de Rome, instruite de ces troubles, jugea de son devoir d’intervenir. Elle fit partir pour Corinthe deux de ses membres, Claudius Ephebus et Valerius Vito, avec un certain Forlunatus, un Corinthien peut-être, porteurs de la lettre qui nous occupe et qui est d’un bout à l’autre une exhortation à la concorde. Indépendamment de l’exorde et de la conclusion de la lettre, on y distingue deux parties, la première avec le caractère homilétique [dus prononcé. Après avoir dépeint dans l’exorde, c. i-vi, l’ancienne prospérité de l’Église de Corinthe et l’état déplorable où ses dissensions l’ont réduite, saint Clément, dans la p>- partie, c. vii-xxwi, prémunit contre l’envie et la jalousie, rappelle l’obligation de la pénitence, recommande énergiquement l’humilité, la soumission, et, d’une façon générale, la pratique de toutes les vertus chrétiennes ; partout il emprunte à l’Ancien Testament des exemples ou des lpuivs de ces vertus, Avec la IIe partie, c. xxxvii-ixi, l’auteur serre de plus près son sujet. Il y met en relief l’institution divine de la hiérarchie ecclésiastique ri le précepte de l’obéissance à l’autorité légitime dans l’Église ; il adjure tous les fidèles de s’entr’aimer, les fauteurs des désordres de se repentir et de se soumettre. Dans les derniers chapitres enfin, i.xii-i.xv, il résume les traits essentiels de sa lettre, recommande ses envoyés à la bienveillance des Corinthiens, exprime l’espoir de voir bientôt la paix relleurir dans l’Eglise de Coriutlic.

L’espoir de saint Clément ne fut pas déru. Eusébe, II. E., I, 22. P. G., 1. Ax, col. 377. Ecrite d’un style clair, simple et grave, tout à fait en rapport avec le sujet, empreinte à la fois d’onction et de fermeté, d’une bonté paternelle et de ce sens du pouvoir qui était le caractere distinctif de l’ancienne Rome, la lettre aux Corinthiens est un modèle d'éloquence pastorale. Aussi, à peine a-t-elle paru qu’on la voit entourée dans l’Asie Mineure et dans l’Egypte d’un éclatant prestige. Mais, des le ive siècle, ce prestige s'évanouit, du moins en Occident. Les écrivains latins, sauf saint Ambroise et saint Jérôme, ne sont, lorsqu’ils en parlent, que les échos d’Eusebe traduit par Rulin. Jean, diacre de l’Eglise romaine, dans la seconde moitié du ve siècle, en avait cité un passage, Expositum in Heptateuchum, 43, 44, dans Pitra, Spicilegium Solesmense, t. I. p. 293. Le moyen age l’ignora complètement. On ne l’a retrouvée qu’au XVIIe siècle dans le célebre Codex Alexandrinus, avec des lacunes que le Codex Hierosolymitanus a comliées en 1875. L'édition d’une version syriaque, contenue dans un ms. de Cambridge, addit. 1700, du XIIe siècle, a été préparée par Bensly et publiée par Robert Kennett, The Epistles of S. Clement to the Corinthians in syriac, Cambridge, 1899. Sur la version latine très ancienne, découverte par dom Morin dans un ms. du XIe siècle, de Namur, voir col. 50.

III. DOCTRINE. La lettre aux Corinthiens, qui reflète la connaissance des hommes, l’habileté à manier les esprits et les cours, l’art de la composition et une rare culture intellectuelle, n’a cependant rien d’un corps de doctrine, d’une synthèse théologique. N’en attendez pas une exposition de la foi ; le premier écrit chrétien non inspiré n’est au fond qu’un écrit de circonstance. L’auteur y veut faire auvre pratique, ouvre d’utilité actuelle et immédiate. Partant, des vérités de la foi il n’alléguera que celles qui rentrent dans son cadre et concourent à son but. En revanche, il appuiera sur les vérités de la foi ses leçons et ses exhortations, qui toutes vont à ramener les Corinthiens à l’obéissance de leurs pasteurs légitimes, et, en dernière analyse, à la soumission aux vouloirs divins. Il en appellera tour à tour, selon la marche de sa pensée et les besoins de sa cause, aux dogines de l’unité et de l’infinité de Dieu, à ceux de la création, de la trinité, de l’incarnation, de la rédemption, de la grâce et de l’Eglise. En sorte qu’a tout prendre, il nous offre un tableau des croyances chrétiennes vers la fin du er siècle. Tableau raccourci, mais tableau fidele. Nulle préoccupation en effet, chez l'écrivain, soit de dire du neut, soit d’imposer aux Corinthiens ses idées personnelles. Aussi bien, la seule apparence d’une divergence doctrinale entre l'évêque de Rome et l'Église de Corinthe eut infailliblement öté à la parole de Clément tout crédit, à sa tentative toute chance de succès. Mais saint Clément n’est pas un homme de parti non plus qu’un novateur. Il ne puise qu’aux deux sources authentiques et surnaturelles de l’Ecriture et de la tradition ; toutefois, par un contraste frappant avec saint Ignace et saint Polycarpe, pénétrés l’un et l’autre des pensées, des figures, des expressions du Nouveau Testament, c’est dans l’Ancien de préférence que Clément puise à pleines mains. Au reste, la 1a Clementis, dans tous les dogmes qu’elle énonce, insinue ou presuppose, n’est que le miroir et l'écho de l’enseignement des apôtres. Saint Clement, en parlant de Dieu, fait ressortir ses principaux attributs, sa bonté, sa miséricorde sa puissance créatrice ; c’est un Dieu prodigue de son amour et de ses bienfaits, c. XIX, un père, c. XXIII, XXIX, XXXV, en même temps qu’un maitre, xvToxparwp EEOTOTYC. Non content de combler l’homme de ses dons, il prépare aux justes une récompense qui sera un épanouissement des biens de la grace, c. xxxv, 2. Avec saint Pierre et saint Paul, les justes iront aussitôt après la mort dans 52 le lieu saint, c. v. 7, et leurs mérites seront manifestés au jour du jugement, c. 1. 3. Les corps némes ressusciteront au dernier jour. Saint Clément fait voir dans les phénomènes de la nature plus d’un symbole de la resurrection de la chair, dans l’exemple de Jé sus-Christ, notre chef, un clair présage, dans la parole de Dieu un sûr garant, c. XXIV-XXVI. Notons qu’en paraissant croire à la fin prochaine du monde, saint Clement s’est gardé de verser dans les illusions du millénarisme. Un dans sa nature, le Dieu de la lettre aux Corinthiens n’est pas le Dieu solitaire et abstrait du monothéisme populaire juif. Il peut porter et porte la Trinité chrétienne. De ce mystere de la Trinité, la lettre parle en termes aussi simples que nets, comme d’un dogine connu de tous les fidèles, c. XLVI, LVIII. Saint Basile de Césarée, De Spiritu Sancto, c. xxix, P. G., t. XXXII, col. 201, opposera précisément aux pneumatomaques un texte du c. LVIII de la 1a Clementis : « Dieu vit et le Seigneur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit aussi. > Ainsi, dans l’unité numérique de la nature divine, Clément reconnait très nettement trois personnes. A côté de Dieu, il place Jésus-Christ et le Saint-Esprit. C’est par cet esprit qu’ont parlé les écrivains sacrés, c. VIII, 1 ; XLV, 2 ; c’est par cet esprit que Clément lui-même écrit, c. LXIII, 2. Nous n’avons, dit-il, c. XLVI, 6, « qu’un Dieu, un Christ, un seul Esprit de grâce répandu sur nous. » Dans une formule de serment, il invoque comme garants de sa parole Geo ; ó xiptos, Iso ; Xpiros xai To TVEDUZ To aytov, c. LVIII, 2. Sans insister sur les relations intimes des trois personnes, saint Clément ne laisse pas d'énoncer, c. XXXVI, 2. 5, en citant l'Épitre aux Hébreux, 1, 3-13, le dogme de la génération du Fils, et l’on peut dire qu’en plaçant toujours le Saint-Esprit après le Père et le Fils, non au-dessous d’eux, et en saluant le Saint-Esprit comme l’organe de Jésus-Christ dans l’Ecriture, C. XXII, LIII, il insinue la procession du Saint-Esprit ex utroque. Toute imprégnée de la doctrine et parfois même du langage de saint Paul, la lettre aux Corinthiens proclame implicitement comme explicitement la divinité de JésusChrist, c. II, XXXVI, XI.. XLII, XLIV. Ainsi, en Jésus-Christ deux natures, l’une divine, puisqu’il est le Fils de Dieu, c. xxxv, 4, l’autre humaine, qu’il a prise, corps et âme, dans le temps, puisqu’il vient d’Abraham xet cápxx, c. XXXII, 2, et qu’il s’est inséparablement unie, c. XVI, XXXI. XLIX. Avec l’intégrité des deux natures, saint Clément visiblement présuppose l’unité de la personne, C. XLVI. Jésus-Christ, exempt de péché, nous a été sur la terre un modèle achevé de toutes les vertus, c. III, XVI, XVII, et passim, et, par sa inort sanglante, il a racheté tous les homines, c. VII. La mort de Jésus-Christ n’a pas été seulement un modèle d’humilité, de patience, etc., elle a été le grand sacrifice de réconciliation entre. le ciel et la terre, c. XLIX, un sacrifice que le mourant a librement offert à Dieu et dans lequel il était à la fois prètre et victime, c. VII, XLIX. Par son sang Jésus a racheté tous les hommes, c. XII, 7. Il est donc notre salut, le pontile de nos offrandes, l’avocat de nos faiblesses, c. XXXVI, 1, notre grand-prètre, c. LXIV. C’est par lui que nous rendons gloire à Dieu et que nous le prions, c. LVIII, 2 ; LXIV, 3. Nous devons aussi l’honorer luimême, c. XXI, 6. La resurrection du Sauveur, c. XXIV, est la clef de voûte du christianisme, c. XIII ; par lá Jésus est glorifié, c. xxxvi, et, à la fin des temps, il jugera souverainement le monde, c. XLVI, XLIX, L. Le sang de Jésus-Christ, rançon du genre humain, mérite à tous ceux et à ceux-là seuls qui ne le rejettent pas, le pardon des péchés, la sainteté, l’amitié de Dieu. L’homme peut toujours faire pénitence et se repentir, c. VII, 5-7 ; vit, 2. 5. La justification est le fruit de la foi et des œuvres tout ensemble. Avec saint Paul, Clé ment enseigne que les élus n’out pas obtenu la gloire par leurs œuvres, mais par la volonté de Dieu. Ils ont été justifiés parla foi, c. xxxii, 3, 4. La foi, telle que le saint l’entend, est au premier chef un acte d’obéissance, qui implique l’espérance et, au moins dans un certain degré, la charité. La foi est la base de notre justification, c. xxxii, mais elle n’y suffit point, c. ix-xx, xxx. Sans la foi, pas de salut pour l’homme. Mais la foi requiert et inspire les œuvres, c. xxxiii, xxxv, 2 ; xlix. Les œuvres sont la preuve extérieure de la foi, l’attestation de sa vitalité. Si Abraham a été béni, c’est qu’il a accompli, par la foi, la justice et la vérité, c. xxxi. Saint Clément se place ainsi au point de vue de saint Jacques et regarde comme inefficace la foi sans les œuvres.

D’ailleurs, l’homme a besoin de la grâce de Dieu, c. viii, xxvi. Cette grâce, c’est l’action surnaturelle de Dieu au-dedans de nous ; elle éclaire l’intelligence, réconforte la volonté, transforme l’âme, c. xxxvi., xxxviii, et passim. Impossible, sans cette grâce, de nous sauver, c. xvi, xvii, xviii, l, et passim. Cette grâce nous précède et nous escorte dans toutes les étapes de notre justification, c. xxxii, xxxiii. Elle ne nous est pas due. Nécessaire, elle est entièrement gratuite, c. vii, viii, xlix, L. Dieu toutefois ne l’a jamais refusée, même en dehors d’Israël, c. xxix, i.xiii, ni ne la refuse àqui la demande et n’en abuse point. Personne, dès l’origine du monde, qui n’ait pu se sauver par la foi, c. xxxii.

Outrel’indication des caractères généraux de l’Église — unité foncière, c. xi.vi, visibilité, c. xlvi-xlvh, indestructibilité, c. xlvi, nécessité pour le salut, c. LVII — la lettre aux Corinthiens met en pleine lumière l’institution divine de la hiérarchie ecclésiastique et la primauté du Saint-Siège. Il y a dans l’Eglise deux éléments distincts, le clergé et les laïques, c. XL. Les apôtres, dépositaires de l’autorité do Jésus-Christ, se sont donné des successeurs, afin d’assurer dans l’Eglise la perpétuité de leurs pouvoirs, c. xlii. Bien que saint Clément, au c. xlii, ne parle que des évéques et des diacres, et qu’ailleurs, il se serve indifféremment des termes d’évêque et de prêtre, il ne laisse pas de distinguer trois ordres dans la hiérarchie sacrée : celui des évéques, c. xuv, dont l’office principal est de présenter « l’ollrande des dons » ; celui des prélres, îipeaS’jTepot, qui ont remplacé les prêtres, IfpeïCi des Juifs, c. XL ; celui des diacres, qui sont préposés au soin des choses extérieures, et qui sont aussi les ministres du sacrifice. Voir de Smedt, S..1., Congres scient, internat, des calhol., Paris, 1888, t. ii, p. 303 sq.

Il faut être soumis aux prêtres ; ils sont les chefs, c. i, 3 ; les guides des âmes, c. i.xiii, 1. Il faut les honorer au lieu de les priver sans raison de l’exercice de leur charge, comme ont fait les Corinthiens, c. xi.iv, 3, 4, (i ; xi vii, 6. C’est l’envie qui a produit chez eux les dissentiments, c. III, 4-vi. Point de division dans le corps du Christ, c. xlvi, 6. L’obéissance et la charité, c. xlix, s’imposent à tout chrétien. CA’. A. Michiels, L’origine de l’ëpiscopat, Louvain, 19U0, p. 157-161, 20(5-270.

L’intervention de la communauté romaine dans les -troubles de Corinthe atteste enfin la suprématie de l’Église de Hoine. Témoignage d’autant plus éclatant et décisif que l’intervention, selon toute apparence, (’tait spontanée. Au premier siècle, du vivant de l’apôtre saint Jean, le successeur de saint Pierre, c. v, se reconnaît le droit et le devoir de rétablir l’ordre dans toutes les églises particulières où l’ordre est troublé. Le ton de sa lettre respire d’un bout & l’autre cette intime conviction. Quand, par exemple, saint Clément exprime le regrel de n’avoir pu s’occuper plus tôt de l’Église de Corinthe, c. i, xi. vii, quand il déclare qu’au cas où la révolte continuerait, il aura, lui, la conscience d’avoir rempli sa mission, c. lix ; n’est-ce pas l’attitude d’un juge qui tient la place de Dieu ? N’est-ce pas le langage d’un supérieur à ses subordonnés ? (if. Schwane, Dogniengeschicltte, 2° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1892, t. i,

p. 441-442 ; Harnack, Lehrbuch der Dogmengesclilclite, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau et Leipzig, 1894, 1. 1, p. 444.

. Dans les c. lix-lxi, saint Clément formule une longue prière, qui nous fournit un exemple remarquable de la

.prière liturgique à la fin du I e1’siècle.

I. Éditions.

L’édition princeps de la lettre aux Corinthiens est celle de P. Junius (Young), Oxford, 1633 ; 2’édit., 1637. De nombreuses éditions ont été faites depuis lors jusqu’à celle de Hilgenfeld, Novum Testamentum extra canonem receptum, in-8° Leipzig, 1866. Éditions modernes et plus complètes, par C. Tischendorf, in-4 Leipzig, 1873, par Mgr Biyennios, in-8° Constantinople, 1875, par von Gebhardt et Harnack, dans Patrunt apostolicorum opéra, fasc. 1, 2’édit., Leipzig, 1876 ; par Ligtitfoot, dans The Apostotic Fathers, part. I, Londres, 1890, t. I, p. 129146, 421-474 ; texte syriaque, par Bensly-Kennett, in-8° Cambridge, 1899 ; par R. Knopf, Leipzig, 1899, dans Texte uni Unters. : ur Geschichte der altchristl. Lilteratur, nouv. série, t. v, fasc. 1 ; par Funk, dans Patres apostolici, in-8° Tubingue, 1901, p. 98184 ; par J. Yizzini, Rome, 1901 ; par H. Henimer, Paris, 1909.

II. Travaux.

Lipsius, De Clementis Romani epistola ad Cor. priore disquisitio, 1856 ; Duchesne, Liber pontificalis, Paris, 1686, t. i, p. 123-124 ; A. Lighlfoot, The Apostolic Fathers, part. I, S. Clément uf Rome, Londres, 1890 ; Prolegomena des Patres apostolici, de Funk, t. i, p. xxxii-l ; Briïll, Der erste Brief des lilemens von Rom an die Corinther und seine gescliichtl. Bedeutung, in-8° Fribourg, 1883 ; Wrede, Untersachungen ùber den ersten Klemensbrief, in-8° Gœttingue, 1891 ; Lemme, Dus Judenchristentum der Urkirclie und der Brief des Klemens Romanus, dans Neue Jahrbiicher findeutsche Théologie, 1892, t. i, p. 325-488 ; Kriiger, Geschichte der attehrist. Literatur, Fribourg-en-Brisgau, 1895, §7 ; Harnack, dans Texte und Unters…, nouv. série, 1900, t. v, p. 70-80 ; Courtois, L’ÉpUre de Clément de Rome, in-8° Montauban, 1894 ; Bang, Studien iiber den Clemensbrief, dans Theol. Studien und Kritiken, 1898, t. lxxi, p. 431-480 ; J. Gregg, The epistle o saint Clément, Londres, 1899 ; Heurtier, Le dogme de la Trinité dans l’Épitre de saint Clément de Rome et le Pasteur d’Hermas, in-8% Lyon, 1900 ; A. Ehrhard, Die altchristl. Literatur und ihre Erforschung von 1884-1900, Fribourg-en-Brisgau, 1900, p. 68-80 ; A. Stalil, Patristische Untersuchungen, Leipzig, 1901 ; Scherer, Der erste Klemensbrief un dte Corinther, Ratisbonne, 1902 ; Bruders, Die Verfassung der Kirche, Mayence, 1901 ; D. Vdlter, Die apostolischen Vater neu unters ucht, Leyde, 1904, t. i ; Bardenhewer, Geschichte der altkil’chlicher Litteratur, Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. i, p. 98-113 ; Les Percs de l’Église, 2’édit. franc., Paris, 1904, t. i, §8 ; Hurler, Nomeuclator, 3’édit., Inspiuck, 1903, t. I, col. 4-7 ; J. Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1905, t. i, p. 118-122 ; P. Montagne, La doctrine de suint Clément de Rome sur la personne et l’œuvre du Christ, dans la Revue thomiste, juillet-août 1905. Pour une bibliographie plus complète, voir L’I. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, 2- édit., Paris, 1904, t. I, col. 948-951.

II. CLÉMENT 1 er (Homélie ou prétendue seconde Épître de saint). —
I. Non-authenticité et vrai caractère.
II. Lieu d’origine et auteur.
III. Doctrine.

I. NON-AUTHENTICITÉ ET VRAI CARACTÈRE. —

A la suite de la lettre authentique de saint Clément de Rome, on trouve, dans les manuscrits grecs et syriaques, aussi bien que dans les éditions, une vieille homélie, qu’on appelle en général, depuis le ve siècle, la seconde lettre de saint Clément aux Corinthiens, II* démentis. A l’ancienne version latine prés, la transmission des deux « lettres » est la même ; l’abbé Paulin.Martin a publié en outre, avec une traduction latine, un fragment syriaque délai/* Clementis, provenant d’une autre source que le manuscrit de Cambridge. I. li. Pitra, A)ialccla sacra, Paris, 1883, t. IV, p. 1-2, 270. Bien que le texte de V Alexandrinus, éditS par Junius en l(> :  ;  : {, s’arrêtât au c. xii, 5, P. G., t. i, col. 329-848, do pénétrants critiques, notamment Dodwell et Grabe, ne laissèrent pas d’y reconnaître, nonobstant le titre, un lambeau d’homélie. La découverte du Codex Hierosolymilanus 1 1875), en nous rendant le texte complet de cette pièce, a mis hors de conteste le vrai caractère de la // : > Clementis, instruction morale, voudeaioc, c. xvii, 3, , ">. sihk la forme d un discours écrit pour être lu à l’église, après la lecture de l’Écriture sainte, l’ai’la s’explique sa présence dans les manuscrit de la Bible, tels que i UexandHdi la lire dan i < i itiqui i

modernes, sauf toutefois M Bryennios et H. Nil Patrologie, Mayence, 1881, t, i. p 70, en rejettent unanimement l’authenticité. Le fait qui le » anciens, parler avec i n b<. // E m t. xx, col. 293,

n’ont pas connu la // Clementis, le conti sant

du stylo lourd c le style

du pape lin) Clément, les citations empruntées par l’auteur à l’Évangile dea Égyptiens, et l’allusion, c. tx, /’., 1. 1, col 341 sq., aux théories gnostiques qui niaient l.i ri urr< i tion de la chair, i >u1 i on cou ri.i désavoui r la paternité littéraire de Clément de Rome et à reportei la date de l hom< lie vers le milieu du u « sii cle, ou même un peu plu

II. I.ii ! D’ORIGINE ET AUTEUR. -- Mais, sur le lieu d’origine et l’auteur de l’homélie, l’accord cesse et ne semble pas près de se refaire. L’étude des expressions caractéristiques du texte, des sources de l’auteur et de l’histoire du canon <lu Nouveau Testament a décidé M. Hilgenfeld, depuis la découverte et la publication de VHierosolymitanus, Novum Testamentum extra car nonem receptum, 2’édit., Leipzig, 187(>, p. xi.ix, à tenir la //’Clementis pour une œuvre de la jeunesse de i llément d’Alexandrie. E. Renan, L’Église chrétienne, Paris, I879, p. 399, et M. Batiffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 65, frappés de la conformité de pensée et de langage qu’ils remarquent entre la II’Clementis et le Pasteur d’Hermas, inclinent à voir dans l’opuscule une œuvre, sinon de la même main que le Pasteur, au moins du même milieu et du même temps. Selon M. Stahl, Patristische Untersuchungen, Leipzig, 1901, p. 280-290, Hermas en personne aurait composé la II* Clementis. M. Harnack, s’appuyant, d’une part sur la lettre de s ; iint Denis de Corinthe à l’Église de Rome, Eusèbe, II. E., iv. 23, 11, P. G., t. xx. col. 388 sq., de l’autre sur la synonymie courante des termes ù’Kftistula et de Trac talus, identifie l’opuscule avec la lettre que le pape Soter écrivit à Corinthe et qui, paraît-il, y lit une impression profonde. Die Chronologie, t. I, p. t : 18sq. ; Znm Ursprung des sog. Il Clemensbrief, dans Zeitschrift fur die neutestamentl. Wissenschaft, 1905, t. i. p. 07-72. Soter, après.noir prononcé son homélie à Rome, l’aurait envoyée, non probablement sans quelques retouches, à Corinthe vers l’an 166, au début de son pontilicat. L’opinion vivement soutenue par Punk, dans Theol. Quartalschrift, 1902, p. 349 sq., et par M. liardenhevver, Geschichte der altkirchl. Lin., Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. t, p. 188 sq.. et communément admise aujourd’hui, se prévaut d’une allusion très probable aux jeux isthmlques, c. vii, P. < » ’., t. i, col. 337, pour faire de Corinthe le berceau de l’homélie : c’est à Corinthe que la 1* et la II* Clementis ont été accouplées, c’est de Corinthe qu’elles se sont répandues ensemble dans le monde chrétien. Cette opinion à base étroite n’est pas sans soulever des objections et éveiller des méfiances. Voir Ebrhard, l’ie ahchristl. Lit t., part. I, Fribourg-en-Brisgau, 1900, p. 80 ; Tunnel. L’homélie clémentine, dans les Annales de philosophie chrétienne, lévrier 1905, p. 470.

III. Doctrine.

1° Morale.— L’auteur de l’homélie, quel qu’il soit et d’où qu’il soit, d’Alexandrie, de Rome ou de Corinthe, parle surtout de morale. Sans un plan nettement tracé, il exhorte en définitive ses auditeurs, qu’il appelle ses « frères et sœurs ".à la reconnaissance envers Dieu et à la vertu. Avec la nécessité des bonnes œuvres qui nous servent à payer de retour les bienfaits de Dieu, zvTi|xto6(a, c. i. iii, VI, viii, XI, P. G., t. i. col. 331, 333, 335, 336, 342, 345, C. Wll. Xl. il prêche

1 1 nécessité el l’efficacité pour les pécheurs de l’aven, lloioyr, <iii, et de la pénitence, c. viii, ix, col. 341, 344,

C. Xlll, XIV ; mais, de l’aveu il ne dit qu’un mot, tandis qu’il insiste sur la pénitence, elle aussi une ivTiu.toO-.ji,

que l’homme peut toujoui I

dont > aun

pitah ivt ; nulle

part M n’est ici question de l’absolution sacramentelle.

Dogme. Dans i homélie la II tique

trouve néanmoins i rianei La // j Clementis, « m effet,

re par une affirmation éni rgique de la d

1. /’.’… t. I. COl. 329, et ilidiqn

double nature, c. i. col. 341

envoyé aux hommes par le cul Dieu invisible le Sauveur du monde, c. xx ; il a beaucoui pour non-, c. i. col. 332, ce qui semble bien impliquer chez l’auteur l’idée d’expiation ; il nous a fait connaître i le Père de la vérité. c. ni. col. ; t.

i procuré l’immortalité, c. xx. <m rencontre deux fois le nom du Saint-Esprit, c.xiv ; mais peut-être que l’auteur, après Hermas, confond le Saint-Kspi le Christ. Sub judice lis est. Le modalisme d’ailleui marqué de son empreinte le langage d.’la // lis. Aux côtés de lésus-ChrisI nous apercevon qui est l’Eve, l’épouse, la chair du Christ, avec lui à la création de I univers et, avec lui. renfi la raison dernière de la création, c. iv. Église une, devenu.- visible de spirituelle et invisible qu’elle d’abord. En représentant le Christ et l’Église comme deux éons célestes, et leurs rapports comme des rapports de sexe, l’homéliste a parlé peut-être la langu l’école de Valentin, pour payer son tribut à la mode du temps. Il nomme le baptême d’un i un

sceau, c. vu. vin. qu’on doit c, nserver pur et immaculé afin d’obtenir la vie élernelle et d’éviler l’enfer, c. vi, vu. On le garde en observant l< ^ commandements de Dieu. Il n’est fait mention que des presbylres, c. xvii ; pas un mot des btt’<ncoicoi. Enfin, l’eschatologie de la II* Clementis se peut résumer dans la croyance millénariste à l’imminence de Vépiphanie de Dieu, quoique le jour nous en demeure incertain, c. XII, Ci I dans la proclamation du dogme de la résurrection de la ebair. c. ix, col. 341 ; dans la foi à l’éternité de l’enfir, c. vi, col. 337, c. xv, xvii. aussi bien qu’à l’éternité de la béatitude céleste, c. v, col. 3X> : c. xix. col. 8.

La // Clementis est reproduite dans toutes les éditions de » Pères apostoliques. Cf. Kunk, Patres apostoHci, 2e édit., Tubingue, 1901, t. i, p. n-v. Ce6t l’édition princo| s de OotaHer (1672), qui se retrouve P. G., t. i. Pour les questions cri ; outre les auteurs cités dans l’article, vi ir l’unk. tue. cit., p. î.-uv ; Bardenhewer, Geschichte der altkirchl. Lilleratur, Kril « >urgen-Brisj. au, 1902, p. loT sq. ; Les Pères de FÉgKm, édit. franc., Paris. 1904, t. I, p. 58. Sur la doctrine, Tunnel, lue. cit.. j 480 ; J.Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1905. t. i, p.132 P. Godet.

III. CLÉMENT Ier (Écrits attribués à saint). — T l était dans l’Église primitive le prestige de saint Clément de Rome, que nombre d’écrits anonymes se sont comme à l’envi couverts de son nom. Il sera parlé di 9 principaux, du roman ébionite des pseudo-Clémentines, des lettres aux vierges et des décn nt Clément, à l’article ClÉMKNTINS [Apocryphes). Les Constitutions apostoliques, au V siècle, sont censées rédigées pu Clément, /’. c. t. i. col. 557-1156. Voir Constitutions apostoliques. L s 84 35 canons grecs, dits des a]

étaient attribués a saint Clément, disciple des apôtres, voir t. ii, col. 1605-1612, ainsi que les 127 canons coptesarabes, qui ne sont qu’une partie de l’Octateuque de Clément. Voir t. ii, col. 1612-1618. Plus tard encore, une liturgie syriaque à I usage des jacobites, distincte de la liturgie du VIII livre des Constitutions apostoliqu. présenta sous le nom du même pape. Une traduction latine, faite sur le ms. 3921 de Colberl (Bibliothèqu3 nationale, syriaque 76), a été publiée par lien.-Liturg. oriental, cotlectio, Paris. I71<>, t. n. p. 186-201, et rééditée, /’.’-'., t. ii. col. 603-616. Cf. Vil lien, L’allé Ensile Renaudot, Paris, 1904, p. 197.

P. Godet.