Dictionnaire de théologie catholique/CANON DES LIVRES SAINTS III. Canon de l’Ancien Testament.

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 130-136).

III. Canon de l’Ancien Testament.

Il faut l’étudier séparément chez les juifs et chez les chrétiens.

I. CANON JUIF DE L’ANCIEN TESTAMENT.

Le mot canon étant un terme ecclésiastique, employé’seulement au iii « ou ive siècle de notre ère, nV. pas été connu des juifs ; mais l’idée qu’il exprime avait cours dans le monde juif. On y croyait à l’inspiration des livres qu’on appelait « saints » , I Mach., xii, 9, et « divins » . Joséphe, Cont. Apion., i, 8. Les rabbins reconnaissaient l’inspiration des Livres saints, quel que soit d’ailleurs leur sentiment sur sa nature. J. Delitzseh, De inspiratione Scripturse sacrée qtiid staluerint Paires apostolici et apologetæ secundi sxculi, Leipzig, 1872, p. 1-23. Ils avaient une expression équivalente à celle de livres canoniques ; ils disaient que ces livres « souillaient les mains » , c’est-à-dire rendaient impurs ceux qui les touchaient. Ils avaient imaginé cette impureté causée par le contact des Lcritures pour empêcher les profanes de les traiter sans respect. Les écrits non inspirés « ne souillaient pas les mains » . F. Weber, Die Lchren des Talmud, p. 82.

L’histoire du canon ou, pour mieux dire, du recueil des livres de l’Ancien Testament est fort obscure et impossible à écrire, faute de documents. Nous ignorons aussi quels critères servaient chez les juifs à discerner les Livres saints des écrits profanes. On pense généralement que les prophètes reconnaissaient officiellement et infailliblement les ouvrages dont Dieu était l’auteur. C’était le sentiment de Joséphe, loc. cit., et des Pères de l’Eglise. Ces derniers pensaient que le canon juif avait été clos par Esdras, parce qu’après lui il n’y avait plus eu de prophète ayant autorité pour canoniser de nouveaux livres. Les prophètes auraient rempli cette fonction lorsqu’il y avait lieu et ils le faisaient en vertu de leur mission divine. Enfin, les opinions les plus divergentes ont été proposées, chez les anciens et chez les modernes, au sujet de la formation et de la clôture du canon juif.

Esdras a clos le canon de la Bible hébraïque.

Une apocalypse juive, le IVe livre d’Esdras, que les critiques datent du règne de Domitien (81-90) ou de celui de Néron (96-98), raconte, xiv, 21-47, qu’Esdras, avant de mourir, écrivit la loi de Moïse et les livres des prophètes qui avaient été brûlés dans l’incendie du Temple de Jérusalem allumé pur les Babyloniens, et d’autres livres contenant une doctrine secrète. Voir t. i, col. 148$1-$2 S1. Plusieurs Pères ont cru à cette affirmation légendaire. s. [renée, Cont. heer., iii, 21, P. t ;., t. vii, col. 948 ; Tcrtullien, De cultu fœminarum, i, 3, P. L., t. i. col. 1308 ; Clément d’Alexandrie, Strom., i, 22, P. G., t. viii, col. 893 ; S. Basile, Epiât, ad Chelon., P. G., t. xxxii, col. 357 ; Théodoret, In Cant., prsf., P. G., t. i.xxxi, col. 29 ; S. Optât, Dr schitmate donatist., vii, P. /, ., t. xi, col. 1101 ; Priscillien, Liber de fi.de etapocryphis, édit. Schepss, Corput script, eccl. Int., Vienne. 1889, t. xviii, p. 52. Le témoignage du IV « livre d’Esdras esi s.ms valeur historique ; les renseignements qu’il fournit sont ignorés de tous les auteurs juifs. Le Talmud de Jérusalem, traité Taamth. i, 2, trad. Schwab, Paris, t. vi, p. 179 ISO, rapporte au contraire qu’au rede Babylone, les juil ht dans le parvis du Temple de Jérusalem trois rouleaux du Pentateuqoe. L’auteur de la Synopte, attri aint Alliai /’. <>., t. xxviii, col. 232, suppose qu’E’luit un exemplaire dis Livres aints qu’il promu : Bon retour en Palestine. Suint Chrysostome, lu Ueb., homU. viii, P. G., t. i.xiii. col. 71. saint 1’tym.j vi, 3, J’. L., t. i. xxxii, col. 235 ; Bède, lu I /.’m/., ix, /’. /.., t. xci, col. 859, pr.’t. ndent qu’Esdi-as rédigea les Livres saints à l’aide de textes antérieurs, qu’il abri commenta, remit en ordre, compléta ou transcrivit seulement selon que l’exigeaient leur caractère et leui de conservation. Ces suppositions manquent de fondement. Cependant, mémeapn < ; r. oir reconnu leur nature légendaire, beaucoup de critiques ont maintenu qu’Fsdras avait réellement clos le canon de l’Ancien T ment, sous prétexte que la légende a un fond de vérité. Aujourd’hui on n’y attache plus guère d’importance et on suit des voies nouvelles. Cf. Claire, Introduction, Pari-. 1839, t. i, p. 73-92 ; Lamy, Introductio, 5e édit., Malines, 1893, t. i, p. 44-45 ; Ubàldi, Introductio, & édit, Rome, 1882, t. ii, p. 140-166 ; Corncly, Introductio generalis, 2e édit., Paris, 1894, p. 12-51.

La Grande Synagogue a clos le canon de la Bible hébraïque.

Les critiques protestants attribuaient la clôture du canon, non pas à Esdras seul, mais à une grande assemblée qu’il présidait et qui se réunit à Jérusalem après le retour de Babylone pour travailler à la restauration de la religion juive. Un des objets de sa sollicitude aurait été la fixation officielle de la collection dis Livres suints. Hottinger, Thésaurus philologicus, I. I. c. il, q. i, 2e édit., Zurich, 1659, p. ill ; J. liuxtorf. Tiberias, 1 1620, p. 93-102. L’existence de cette assemblée repose sur le Pirké abolit (vers 200 après Jésus-Christ), I, 1, Schuhl, Sentences et proverbes du Talmud et du 3/idratch suivis du traite (Taboth, Pari-. 1878, p. -479, sur le liaba Bathra, fol. 14M5", L. Wogue. Histoire de la lltble et de l’exégèse biblique, Paris, 1881. p. 15-20, et sur différents passages du Talmud, entre autres le traité Sanhédrin, X, l, Talmud de Jérusalem, trad. Schwab, Paris, 1889, t. xi, p. 49. Ces textes reproduisent les idées des rabbins du IIe et du IIIe siècle de notre ère sur la composition des Livres suints. Ils attribuent une part dans ce travail à l’activité de la Crande Synagogue, mais ils ne disent pas que cette assemblée ait formé ou clos le canon de la Bible hébraïque. Les rabbins du moyen âge ont imaginé tant de légendes sur la Crande Synagogue, que certains critiques doutent même de l’existence de cette assemblée ou la nient formellement. Cf. J. Cohen, Les pharisiens, Paris, 1877. t. I. p. 12-15, 22-23, 29-32 ; A. Franck, Nouvelles études orientales, édit. Manuel, Paris, 1896, p. 18-22 ; 1. Bloch et F. I Histoire de la littérature juive, Paris. 1901, p. 97-100.

Identité primitive du canon des juifs de Palestine et des juifs d’Alexandrie.

Les critiques modernes pensent généralement que le canon juif n’a pas été clos par Esdras ; selon eux, il s’est formé successivement et a été fermé bien postérieurement ù Esdras. Mais ils n’expliquent pas de la même manière sa formation et n’assignent pas la même date à sa clôture. Les uns distinguent deux canons différents et deux recueils bibliques, celui des juifs d’Alexandrie étant plus développé qm lui des juifs de Palestine. Ces derniers reçurent et recueillirent les Livres suints au fur et à mesure de leur composition. Le Deutéronome fut remis par Moïse aux prêtres, pour le lire au peuple Unis les sept uns. et il fut placé dans l’arche. Deut., XXXI, 9-13, 24-86. On le retrouva dans le Temple sous le règne de Josias. IV Reg., xxii, 8-XZIII, 23 ; Il Pur., xxxiv. 1 1-xxxv. 19. Josué y ajouta un nouvel écrit. Jos.. xxiv, 26. ainsi que Samuel. 1 I X. 25. Le roi Ezéchias lit rassembler des recueil-. ! Psaumes, Il Par., xxix, 30, el de proverbes. Prov., x.

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1. Pendant la captivité, Daniel, ix, 2, parle des livres qu’il avait lus et parmi lesquels se trouvaient les prophéties de Jérémie, Mais ces recueils étaient seulement des collections privées ou liturgiques sans caractère officiel et public. La plupart des Livres saints existaient déjà et étaient acceptés comme inspirés. Ce ne fut qu’après leur retour de Babylone que les juifs eurent des recueils officiels. D’après la tradition dont le fond resterait vrai malgré les embellissements de la légende, Esdras aurait dressé un premier canon des Écritures qui contenait sans doute tous les livres déjà écrits de son temps. Son contemporain, Néhémie, constitua aussi une bibliothèque et y rassembla les ouvrages sur les rois, les prophètes, les psaumes de David et les lettres des rois (de Perse) relatives aux offrandes. II Mach., il, 13. On a interprété ce passage obscur dans le sens d’une collection d’écrits qui comprenait les nebïim ou livres prophétiques de la Bible hébraïque. Les kctûbim ou hagiographies, qui forment la troisième classe de cette Bible, furent recueillis progressivement et finirent par former un troisième recueil qui, placé à côté de la Loi et des prophètes, est mentionné pour la première fois dans la préface grecque de l’Ecclésiastique sous la désignation vague « d’autres livres des Pères » , « du reste des livres. » Ces trois classes de Livres saints sont mentionnées dans le Nouveau Testament sous les noms de la Loi et des prophètes, Matth., vii, 12 ; Luc, xvi, 16 ; Act., xii, 13 ; Rom., iii, 21, ou de la Loi, des prophètes et des psaumes, Luc, xxiv, 44, et aussi par Josèphe avec le détail de leur contenu. Cont. Apion, I, 8. Ces livres étaient, à tout le moins, ceux de la Bible hébraïque.

Mais il en existait d’autres que les juifs de la dispersion, dont le centre principal était à Alexandrie, reconnaissaient comme divins et inspirés et qu’ils lisaient dans leurs synagogues. Ces livres, dits deutérocanoniques, étaient Tobie, Judith, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Baruch et les deux livres des Machabées. Il faut y joindre des fragments de Daniel et d’Esther qui n’existent qu’en grec. Ils faisaient partie de la Bible, dite des Septante, dont l’origine est antérieure à l’ère chrétienne, et ils y étaient, non en appendice, mais mélangés aux protocanoniques, ainsi qu’en témoignent les plus anciens manuscrits parvenus jusqu’à nous. Le Nouveau Testament a fait des allusions à plusieurs de ces livres. Stier, Die Apocryphen, Vertheidigung ihres allhergebrachten Ansclilusses an die Bibel, Brunswick, 1853, p. 14 ; Bleek, Ueber die Stellung der Apocryphen des A. T. im clmslliclien Kanon, dans Theol. Sludienund Kritiken, lb53, t. xxvi, p. 337-349. L’Eglise chrétienne les a reçus des juifs hellénistes et les a admis dans son recueil biblique. Voir plus loin. D’ailleurs, Josèphe, loc. cit., les mentionne : « Depuis Artaxercès jusqu’à nous, les événements de notre histoire ont bien été consignés par écrit, mais ces derniers livres n’ont pas l’autorité des précédents, parce que la succession des prophètes n’a pas été établie avec certitude. » Josèphe est certainement un témoin de la croyance des juifs de Palestine, ses contemporains. Ils ne reconnaissaient donc comme divins et inspirés que les livres de la Bible hébraïque. Toutefois, pour concilier son témoignage avec l’admission des deutérocanoniques de la part des juifs de la dispersion, plusieurs critiques ont supposé que, de prime abord, tous les juifs, y compris ceux de Palestine, admettaient comme divins les deutérocanoniques de l’Ancien Testament, mais que plus tard les Palestiniens ont rejeté de leur Bible ces livres qu’ils avaient d’abord reçus. Si les juifs hellénistes ont admis dans leur Bible les deutérocanoniques, ce n’a pu être que sur l’attestation de leurs frères de Palestine. Esther, XI, I ; II Mach., il, 15. Tandis qu’ils les ont conservés et transmis à l’Église chrétienne, leurs coreligionnaires de Palestine les ont rejetés par application de faux critères

de canonicité. Ils n’auraient maintenu au canon que les livres qui étaient rigoureusement conformes à la loi mosaïque, telle qu’ils l’interprétaient, et ceux qui étaient anciens, composés en Palestine ou au moins en langue hébraïque. Cette hypothèse s’appuie sur les discussions qui s’élevèrent au I er siècle de notre ère parmi les juifs de Palestine au sujet des livres canoniques. Quelques scribes discutaient l’inspiration du Cantique et de l’Ecclésiaste ; mais une décision fut prise en faveur de ces livres par l’école de Hillel au synode de Jabné ou Jamnia, vers l’an 90. Mischna, traité Yddayim, m, 5 ; Talmud de Babylone, traité Megliillah, la. Ces discussions tirent sentir aux juifs le besoin d’un canon rigoureusement déterminé, et c’est alors, au commencement du IIe siècle, que les rabbins tixèrent le canon actuel de la Bible hébraïque, comprenant vingt-quatre livres. S’ils éliminèrent les livres deutérocanoniques, reconnus antérieurement comme inspirés, ce fut en opposition à la tradition et par application des rigoureuses règles de canonicité indiquées plus haut. Cf. Movers, Loci quidam hist. canonis V. T. ilhistrati, Brestau, 1842, p. 21 sq. ; J. Danko, De sacra Scriptura, Vienne, 1867, p. 13-20 ; Kaulen, Einleitung in die heilige Schrift, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1890, p. 19-24 ; Vigouroux, Manuel biblique, IIe édit., Paris, 1901, t. I, p. 84-94 ; Dictionnaire de la Bible, t. il, col. 141-143 ; Magnier, Élude sur la canonicité des saintes Écritures, Paris, 1892, p. 171-193 ; Pôrtner, Die Autoritàt der deuterocanonisclien Bûcher des A. T. nachgewicsen aus den Auschauungen des palûstinischen und hellenistichen Judenlhvms, Munster, 1893 ; P. van Kasteren, Le canon juif vers le commencement de notre ère, dans la Bévue biblique, 1896, t. v, p. 408415, 575-594 ; C. Chauvin, Leçons d’introduction générale, Paris, s. d. (1898), p. 83-107.

4e Diversité du canon palestinien et du canon alexandrin. — Mais d’autres critiques, catholiques ou protestants, soutiennent que les juifs de la Palestine n’ont jamais reconnu de livres inspirés en dehors de ceux de la Bible hébraïque, et que les juifs d’Alexandrie, en admettant l’inspiration des deutérocanoniques, se sont séparés en ce point de leurs coreligionnaires palestiniens. Tous les témoignages, cités précédemment, ne sont favorables qu’aux livres de la Bible hébraïque. Jamais les deutérocanoniques n’ont fait partie du recueil palestinien ; Josèphe en fait foi. Sans doute, ils avaient cours dans le monde juif ; la tradition rabbiniquene les place pas au nombre des Livres saints ; elle ne les condamne pas non plus ; elle tient à leur égard la même attitude que Josèphe. Les rabbins les citent, mais pas connue Ecriture, ou si quelques-uns le font, ce n’est qu’une opinion particulière. Saint Jérôme n’a connu qu’un seul canon juif, celui de Palestine. Si Origène, In Ps. I, P. G., t. XII, col. 1084, assure que de son temps les juifs joignaient Baruch à Jérémie, el si les Constitutions apostoliques, v, 20, P. G., 1. 1, col. 896, témoignent qu’au IVe siècle on lisait ce livre dans les synagogues, saint Jérôme, In Jeremiam, prref., P. L., t. xxiv, col. 680, affirme catégoriquement que Baruch apud Hebrœos nec legiturnechabetur.Cf.K. Épiphane, Depond.el mens., 5, P. G., t. xi.iii, col. 245. Toutefois, il pourrait se faire que la pratique des synagogues n’ait pas été uniforme. Celles de la dispersion se servaient de Baruch comme d’un livre inspiré’, tandis que celles de Palestine continuaient à le laisser de côté. Le I*. Cornely, Introductio generalis, 2e édit., Paris, 1894, p. 57-65, admet l’existence d’un canon alexandrin, plus (’tendu et pins complet que le canon palestinien. M. Loisy, Histoire du canon de VA. T., Paris, 1890, p. 60-67, nie --cm existence, au moins comme canon déterminé et rlos officiellement M. Chauvin, op. cit., p. 102-187, partage ce sentiment et conclut que si, en fail, le caractère sacre de tous les livres de la Bible était reconnu par les juifs de Pales

tino aussi Mon que par ceux d’Alexandrie, leur canonicité a’étail décidée, en droit, ni pour les uns ni pour les autres. Les juifs alexandrins inséraient ces livres au recueil biblique, bien qu’il n’y ait pas en de déclaration officielle de leur origine divine ; l’usage pratique indiquait seul leur croyance à l’inspiration de ces écrits.

Toutefois d’accord au sujet de la distinction constante des deux canons palestinien et alexandrin, ces critiques diffèrent de sentiment touchant l’histoire de la formation et la date « le* la clôture de ces canons. Le P. Cornely maintient à Esdras la formation du canon palestinien et avoue ignorer de quel droit et par quelle autorité les juifs d’Alexandrie ont placé au canon les deutérocanoniques. L’acceptation de leur Bible par l’Kglise justifie seule leur conduite. Op. cit., p. 64. M. Loisy, op. cit., p. 32-55, admet le développement progressif de la collection canonique des juifs. Le Pentateuque, regardé comme divin dès sa composition, a été officiellement et définitivement déclaré canonique par Esdras, II Esd., viii, 1-18, et a été reçu seul à ce titre par les Samaritains. Le recueil des prophètes de la Bihle hébraïque existait vers la fin de la captivité ou peu après le retour des juifs en Palestine. Celui des hagiographes se forma plus tard ; ces livres furent groupés successivement, par le soin des lettrés ou scribes, dans la période comprise entre Néhémie et les premiers Asmonéens. II Mach., il, 13-15. Le canon palestinien fut clos par l’usage et demeura fermé par tradition d’école. Les juifs hellénistes, à tendances moins étroites, tenaient les deutérocanoniques pour inspirés, et les apôtres ont transmis leur Bible à l’Église chrétienne. — Les partisans de la critique documentaire du Pentateuque proposent des conclusions différentes. Pour eux aussi, le canon juif comprend trois couches successives, formées du Pentateuque, des prophètes et des hagiographes. Le Pentateuque a toujours élé pour les juifs le livre canonique par excellence ; mais comme il n’est pas l’œuvre de Moïse, il n’a pu être tenu pour divin dès la constitution d’Israël comme peuple. On ignore quand et comment les plus anciens documents, qui sont entrés dans sa composition, le code de l’alliance, Exod., xxi-xxiii, les deux documents élohiste et jéhoviste, ont été réputés révélés et d’origine divine. On est mieux renseigné sur le Deutéronome qui, découvert dans le Temple la 18e année du règne de Josias (622), fut proclamé comme législation divine. IV Reg., xxii, 8-xxin, 23 ; II Par., xxxiv, 14-xxxv, 19. En 458, le scribe Esdras revint de Babylone à Jérusalem avec la loi de Dieu. I Esd., vii, 14, 15. En 444, il réunit le peuple pour lui lire cette loi. II Esd., viii, 1-18. Or, d’après la plupart des critiques, cette loi solennellement promulguée par Esdras était le Pentateuque actuel, qui fut ainsi officiellement publié comme la règle de la foi des Israélites. Les critiques de l’école grafienne prétendent que la loi promulguée par Esdras n’était que le « code sacerdotal » ; ils reconnaissent cependant que le Pentateuque était constitué dans son étal actuel et considéré comme divin à la fin du IV siècle ou au commencement du III e avant nuire ère. La collection des prophètes s’est formée peu à peu. Néhémie, Il Mach., Il, 13, a peut-être pris part à sa formation. Etant donnée la date des derniers écrits qui y sont entrés, cette collection n’a pu être clo^e antérieurement à 350 ou 300 avant Jésus-Christ. L’Ecclésiastique, composé vers l’an 180 avant noire ère, vise tous les livres prophétiques de la Bible hébraïque, depuis Josué jusqu’aux douze petits prophètes, xi.vi, 1-xi.ix. 12. Le recueil (’lait donc formé. Le prologue de ce livre |ers 130) mentionne par trois fois les prophètes comme second groupe de la Bible hébraïque. Le livre de Daniel, qui dans cette Bible est au nombre des hagiographes et dont la rédaction est rapportée par les

critiques à l’an 105 environ, range Jércmie parmi les

livres, sans doute canoniques, qu’il connaissait, n

Le recueil prophétique, formé entre -M) et 200, avait

une valeur canonique vers l’an 200. Le tru ;

cueil est mentionné dans le prologue de i

tique. Comment s’est-il formé ? Néhémie, Il Mach., ii, 13,

si le renseignement est historique, a-t-il recueilli

Psaumes de David ou des documents cône, ruant David ? Judas Machabée réunit des livres, di ; >r la

guerre d’Antiochus. II Mach., ii, 14. Ce r< nseignement, auquel les critiques accordent plus de valeur qu’au précédent, nous apprendrait à quelle époque le troi recueil de la Bible hébraïque aurait commencé- ; ce serait après la destruction des copies de la lui mosaïque ordonnée en 108 par Antiochus, dune entre 161 et 135. Le Psaume lxxviii, 1-3, est cité comme Écriture. 1 Mach., vii, 16, 17. Les discussions des rabbins au ie siècle de notre ère prouveraient que le canon hébreu n’était pas définitivement clos et qu’il ne le fut qu’au synode de Jamnia en 90. Il l’était du temps de Josèphe, Cunt. Apion., viii, 1. De Wette-Schrader. Einleitung, 8’ « ’dit., 1869, § 14-16 ; Davidson, Introduction totlæ Old Test., Londres, 1803, t. iii, p. 205 sq. ; Bleek-Wellhausen, Einleitung, 4e édit., 1878, § 270 ; Reu. hte

der heiligen Schriften A. T., 1881, p. 71 i ; Wildeboer, Die Enstelnotg des alllestamentlichen Kanons, 1891 ; Buhl, Kanon und Text des Allen Testaments ; Mullan, The canon of the Old Testament, lc93 ; Rle, The canon of Old Testament, Londres, 1892 ; Cornill, Einleitung, 3e et 4e édit.. Fribourg-en-Brisp-iu et Leipzig, 1896, p. 303-311 ; Driver, Einleitung, trad. Rothstein, Berlin, 1896, p. xiii-xxiii ; X. Kœnig, Essai sur la formation du canon de l’A. T., Paris, 1894.

II. CANON CHRÉTIEN bEL’.S(IES TE<TAMESr. — L’histoire du canon chrétien de l’Ancien Testament se partage en trois périodes : 1° celle de la paisible possession jusqu’à la fin du m’siècle ; 2° celle d’hésitation et de doutes relativement aux deutérocanoniques depuis le ive siècle jusqu’au concile de Trente (1546) ; 3° celle d’affirmation authentique inaugurée au concile de Trente. Nous ne traiterons que des deux premières périodes, et encore nous bornerons-nous à exposer brièvement les conclusions des historiens du canon.

l’e période, paisible possession jusqu’à la fin du m° siècle. — Nous avons déjà dit que.lésus et ses apôtres ont donné à l’Église la Bible hellénique, non sans doute par un décret officiel, mais par l’usage qu’ils en ont fait. Les Pères apostoliques sont des témoins que l’emploi de cette Bible a persévéré dans l’Église. Us ont, en effet, donné, à l’occasion, un petit « ombre, il est vrai, mais un nombre suffisant toutefois, de citations des livres deutérocanoniques aussi bien que des protocanoniques. La Didachè, i, 2 ; x, 3, cite Éccli., vii, 30 ; xvin, 1 ; xxiv, 8 ; Sap., i, 14 ; v, 2 ; n. 10, 19 ; xv, 11. l’unk, Patres apostolici, Tubingue, 1901. t. i, p. 2, li, 22. Barnabe, vi. 7 : x. 2, eile Sap., n. 12 ; v. 12. Funk, p. 54, 94. Saint Clément de Rome. 1 Cor., iv, 4, 5 ; lix. 3. 4, analyse Judith, vin sq. ; ix. II. l’unk, p. 168, 171. 170 ; / Cor., i.v. 0. Esther, iv, 10 ; vu. 8. p. 168 ; I Cor., ni. 1 ; vii, 5 ; XXVII, 5. allusions à Sap., ii, 24 ; xii, 10 ; xi, 22 ; xii, 12. p. 102, 108, 134 ; 2 Cor., n.v.3 ; ’lx, I ; Eccli.. xvi, 18, 19 ; ii, ll, p. 170. 178. La II Cor., xii, 4, cite Tobie, xii. 9, p. 281. Saint Ignace, .4 » / Eyih., xv, 1, (ait allusion à Judith, xvi. I i. p. 224. S.iint Polycarpe, riul., x. 2. cite Tobie. IV, 10 ; XII, 9, p. 308. I I Pasteur dllermas, Mand., v. 2. 3 ; Vis., l. I. 0. cite Tobie, iv, 19 ; v. 17. p. 482, 116 ; Mand., 1, 1. Sap., i. II. p. Vis., m. 7, ;  !. iv. 3. i. Eccli., xviii, 30 ; ii, .">. p. tW,

tfancf., . I. 6 ; 3, 1. Eccli., u. 3 ; xxvi, i. p. 502 ; Sun… ;  ;. 8 ;."<. 2 ; 7. i ; vu. i. Eccli., xxxii, ’.' ; xvili, I ; xi.ii, 17, |’J, 512, 551. Saint Justin,

l. 1. 16, P. <>'. t. vi. col. o’.<7. s’inspire d’un fragment grec de Daniel, m. Il croit à l’inspiration de la er.-ion îles Septante. Coh. ad G rocos, 13, i’. Gr M t. vi.

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CANON DES LIVRES SAINTS

1576 col. 205. Le canon de Muratori mentionne la Sagesse comme un livre canonique, quoiqu’il ne soit pas de Salomon. Saint Irénée, Cont. hser., v, 35, n. 1, P. G., t. vii, col. 1219, cite Barucli, iv, 36 ; v, 9, sous le nom de Jérémie ; iv, 38, n. 3, col. 1108, Sap., vi, 20 ; iv, 26, n.l, col. 1053, Dan., xiii, 56 ; v, 5, n. 2, col. 1 135, Dan., xiv, 3, 4, 24. Clément d’Alexandrie, Strom., I, 21, P. G., t. viii, col. 852, mentionne I Mach., Bel et le dragon, Tobie, iv, 19, col. 1328 sq., il analyse des fragments d’Esther et de Judith ; il, 23, col. 1089, il cite Tob., iv, 16 ; ii, 7, col. 969, Judith, vin, 27 ; vi, 11, t. ix, col. 313, des passages de la Sagesse ; v, 14, P. G., t. ix, col. 145, Il Mach., i, 10. L’Ecclésiastique est citée presque à chaque page du Pédagogue, 1. IL Baruch, ni, 16, 19, est rapporté. Psed., II, 3, P. G., t. viii, col. 436. Origène défend les fragments de Daniel, Tobie et Judith contre les objections de Jules Africain. Epist. ad A fric, 3, 13, P. G., t. xi, col. 53, 80. Il cite comme Écriture tous les deutérocanoniques : Judith, Lib. de orat., 13, 29, P. G., t. xi, col. 452, 532 ; Tobie, ibid., 11, 14, 31, col. 448, 461, 553 ; Esther, xiii, 8 ; xiv, 3, ibid., k, col. 461 ; Susanne, In Lev., homil. i, P. G., t. xii, col. 405 ; Eccli., viii, 6, In 1er., homil. xvi, n. 6, P. G., t. xiii, col. 448 ; Sap., vii, 25, 26, Cont. Celsum, m, 72, P. G., t. xi, col. 1018 ; I Mach., ii, 24, In epist. ad Rom., viii, P. G., t. xiv, col. 1158 ; II Mach., Exhort. ad martyr., 22-27, P. G., t. xi, col. 589. Cependant, In Ps. I, P. G., t. xii, col. 1084, Origène, dressant un catalogue des livres de l’Ancien Testament, n’énumère que ceux de la Bible hébraïque. Saint Denys d’Alexandrie cite Tobie, l’Ecclésiastique, la Sagesse et Baruch. De natura, P. G., t. x, col. 10, 1257, 1268 ; Cont. Paulum Samot., 6, 9, 10, édit. Simon de Magistris, Borne, 1796, p. 245, 266, 274 ; Epist., x, ibid., p. 169. En Afrique, Tertullien cite tous les deutérocanoniques. sauf Tobie et les fragments d’Esther : I Mach., Adv. judseos, 4, P. L., t. ii, col. 606 ; Sap., i, 1, Adv. Valentin. , 2, ibid., col. 544 ; Eccli., xv, 18, Adv. Marcion., i, 16, ibid., col. 265 ; Baruch, vi, 3-5, Scorpiac., 8, ibid., col. 137 ; Susanne, De corona, 4, ibid., col. 81 ; Bel et le dragon, De idolol., 18, P. L., t. i, col. 688 ; Judith, De monogamia, 17, P. L., t. ii, col. 952 ; Adv. Marcion. , i, 7, ibid., col. 253. Saint Cyprien fait de même, sauf pour Judith. On a relevé dans ses œuvres vingt-deux citations de la Sagesse et trente-deux de l’Ecclésiatique, deux de Baruch, trois de Susanne, sept de Tobie, quatre de I Mach. et sept de II Mach. Saint Hippoly te a commenté l’histoire de Susanne, P. G., t. x, col. 689-697 ; il cite Sap., ii, 12, Demonst. adv. Jud., ibid., col. 793 ; Baruch, iii, 36-38, Cont. Noetum, 2, 5, ibid., col. 805, 809 ; I Mach., il, 33, Frag. in Dan., 32, ! />(</., col. 661 ; I Mach., i, 58 ; II Mach., vi, 7, De Christo et Anlichristo, ibid., col. 769. Saint Méthode de Tyr cite comme Écriture Baruch, Susanne, Judith, l’Ecclésiastique et la Sagesse, Serm.de S. Deipara, ! ’. G., t. xviii, col. 143 ; Conviv. decem virg., passim, ibid., col. 44, 52, 57, 93, 104, 120, 124, 144 ; Conviv. orat., 11, 2, ibid., col. 212. Saint Grégoire le Thaumaturge cite Baruch. De fid. capit., 12, P. G., l. x, col. 1133. Archélaus, Disp. cum Manete, 29, P. G., t. x, col. 1474, cite la Sagesse. Le canon biblique du Codex Claromontanus, que l’on rapporte au IIIe siècle, contient tous les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. E. Preuschen, Analecta, p. 142143. La vieille version latine les contenait aussi. Cassiodorc, lus/, div. litt., 14, P. L., t. i.xx, col. 1125. Ces livres étaient donc reçus dans toutes lis Églises.

Cependant quelques écrivains ecclésiastiques de cette époque citent des apocryphes de l’Ancien Testament. Ainsi l’Épltre de Barnabe, iv, 3 ; xvi, 5, Funk, Patres aposlolici, t. i, p. 46, 86, cite Ilénoch comme prophète ou comme Écriture ; et XII, 1, p. 74, IV Esd., iv, 33 ; V, 5. Le Pasteur, Vis., ii, 3, 4, p. 428, cite le livre inconnu Eldad et Modal. Saint Justin, Dial. cum. Tryph., 120, P. G., t. vi, col. 756, fait allusion à l’Ascension

d’Isaïe. Tertullien, De cidtu fem., I. 3, P. L., t. i, col. 1307, tout en pensant lui-même que le livre d’Hénoch était prophétique, reconnaît que ni les juifs ni les chrétiens ne le recevaient au canon. Clément d’Alexandrie, Eclog. ex Script., 2, 53, P. G., t. ix, col. 700, 723, se sert des prophéties d’Hénoch, et cite IV Esd., v, 35, sous le nom d’Esdras le prophète. Strom., iv, 16, P. G., t. viii, col. 1200. Origène, In Joa., ii, 25, P. G., t. Xiv, col. 168-169, parle de ces livres comme d’écrits qui ne sont pas admis de tout le monde. Ils n’ont donc jamais été reçus universellement dans les églises ni lus publiquement dans les offices liturgiques et ils ont ainsi à juste titre été exclus du canon biblique. Si quelques particuliers les ont crus inspirés, c’est par une fausse application du critérium de la canonicité, fondé sur la prophétie. Ces écrits, se présentant comme livres prophétiques, ont pu être confondus un moment et par quelques-uns avec les livres inspirés. Ils n’ont pas eu en leur faveur l’usage public et constant des Églises, véritable indice de la canonicité.

2e période, hésitation et doutes relativement aux deutérocanoniques du IV au xvie siècle. — 1° Le début de cette période, qui correspond à l’époque la plus florissante de la littérature patristique et qui comprend le ive siècle et la première moitié du Ve, est d’une importance capitale dans l’histoire du canon de l’Ancien Testament. Tandis que la tradition chrétienne est très explicite en faveur du canon complet de l’Ancien Testament, ainsi qu’il résulte de l’usage liturgique, des monuments archéologiques, voir t. i, col. 2005, des témoignages des Pères, des manuscrits grecs, des versions et des décisions officielles de l’Église, il s’élève, en Orient d’abord, en Occident ensuite, des doutes sérieux relativement aux deutérocanoniques. C’est saint Athanase qui, le premier, dans sa xxxix* lettre festale (de 367), dresse un canon biblique, dans lequel il distingue nettement deux catégories de livres sacrés. En effet, en outre des apocryphes, œuvres des hérétiques, il admet les vingt-deux livres canoniques de l’Ancien Testament, qu’il appelle les sources du salut, en rattachant Baruch à Jérémie, puis des livres non canoniques, mais que les Pères ont désignés comme lecture aux néophytes qui veulent s’instruire dans la doctrine de piété. Ces derniers sont la Sagesse, l’Ecclésiastique, Esther, Judith, Tobie, la Doctrine des apôtres et le Pasteur. P. G., t. xxvi. col. 1176. La désignation des Pères, dont parle saint Athanase, est vraisemblablement celle qui résulte de la pratique de l’Église d’Alexandrie qui, au rapport d’Origène, In Num., homil. xxvii, 1, P. G., t. XII, col. 780, faisait lire aux catéchumènes Esther, Judith, Tobie et la Sagesse, parce qu’ils sont clairs et édifiants. D’autre part, saint Athanase cite la Sagesse, l’Ecclésiastique, Tobie et Judith comme Ecriture. Orat. cont. gentes, 9, 11, 17, 44, P. G., t. xxv, col. 20, 24, 25, 36, 88 ; Orat. cont. arian., ii, 4, 35, 79, P. G., t. xxvi, col. 721 ; Apol. cont. arian., 11, 66, P. G., t. xxv, col. 268, 365 ; Epist. ad episc. Aigypti, 3, iliiil., col. 544 ; Fragment, in Cant., P. G., t. XXVII, col. 1352. Cf. Zahn, Athanasius und der Bibelkanon, Leipzig, 1901. Saint Cyrille de Jérusalem ne permet la lecture que des 22 livres canoniques de l’Ancien Testament, les seuls qui soient lus à l’église. Cat., IV, 33, 35, 36, P. G., t. xxxiii, col. 496 sq. Cependant il cite la Sagesse et l’Ecclésiastique. Cat., ix, 2 ; XII, 5, col. 640, 7 : i-2 ; vi, 4 ; xi, col. 544, 716 ; Cat. myst., 5, 17, col. 1121. Saint Grégoire de Na/.ianze et saint Amphiloque, Ciinn., i, 12 ; Iambi ad Seleucum, P. G., t. XXXVII, col. 472, 1593, ne nomment que les 22 livres de la Bible hébraïque. Saint Grégoire cite toutefois la Sagesse et l’Ecclésiastique. Orat., ii, 50 ; IV, Pi ; vu. I ; XXVIII, 2 ; XXXI, 29, P. G., t. XXXV, col. 459, 541, 737 ; t. XXXVI, col. 33, 36. 93, 165. Saint Kpiphane parle quatre fois du canon de l’Ancien Testament et il se borne au ^.mon

jnif. Deponi.et mena., 4, 22, 23, P. Gr., t.xun, col. 244, 277 ; £far., vw, 6 ; lxxvi.5, P.C., t.XLi, col. 143 ; t. mu. col. 580. Il en exclut irais fois la Sa| i, [ue, qu’il semble an quatrième passage ranger parmi les Écritures divines et qu’il cite ailleurs comme Ecriture et parole prophétique, H&r., xxiv, 6, 16 ;.xxxiii. 8 ; xxxvii 9 ; i.xxYii. 4, P. < :., t.xi.i, col. 316, 357, 569, 653 ; t. xiii.’col. l77 ; Ancorot., 2, P.G., t. sxiii, col. 20. Saint Basile, Liber de Spiritu Sonclo, viii, 19, P. G., t. xxxii, col 101, cite Judith, ix, 4. Au témoignage de saint Jérôme, Prsef. in Judith, P. L., t. xxix, col. 39, le concile de Nicée mit ce livre au nombre des Ecritures sacrées. Le 00" canon du concile de Laodicée, Uansi, Concil., t. il, col. 574, et le 85* canon des apôlres, P, G., t. cxxxvii, col. 211, ne mentionnent que les livres de la Bible hébraïque. Lus écrivains de l’école d’Antioche sont favorables aux deutérocanoniques. Théodoret cite l’histoire de Susanne, en l’attribuant à Daniel, In Cant., P. G., t. lxxxi, col. 32, quoiqu’il l’omette ainsi que les autres fragments contestés dans son commentaire sur ce prophète. Ibid., col. -1265, 1541. Il cite aussi les trois premiers livres des Machabées. Ibid., col. 1513, 1517, 1521, 1528. Saint Chrysostome, In Eph., P. G., t. lxii, col. 20, 35, cite Eccli., xiii, 19 ; v, 9 ; In Mattli., homil. H, P. G., t. lvii, col. 26, Baruch, iii, 19 ; In Dan., P. G., t. lvi, col. 194, 244-246, Sap., xiii, 5, et Bel et le dragon. Aphraate cite les Machabées, Tobie, l’Ecclésiastique et peut-être la Sagesse. Dent., v, 15 ; xiii, 5 ; xiv, 45, Patrotogia syriaca de Mo r Graftin, Paris, 1894, t. i, col. 213, 214, 549, 713. Saint Éphrem cite Baruch, les Machabées, Judith, et les fragments de Daniel, Opéra syro-latina, t. ii, p. 212, 213, 218, 231, 293 ; t. iii, p. 47 ; la Sagesse et l’Ecclésiastique. Opéra grxca, passim.

En Occident, les doutes sur les deutérocanoniques ne se rencontrent que chez les écrivains qui ont été en relation avec l’Orient. Saint Hilaire de Poitiers, In Psalmos, prol., 15, P. L., t. ix, col. 211, ne connaît dans l’Ancien Testament que 22 livres, en joignant a Jeremie la « Lettre » , Baruch, VI ; mais il ajoute que quelques-uns, pour avoir 24 livres, nomment en outre Tobie et Judith. Néanmoins, il cite comme inspirés tous les deutérocanoniques : Judith, In Ps. cx.xv, 0, P. L., t. ix, col. 688 ; Tobie, In Ps. cxviii, 6 ; cxxtx, 7, col. 513, 722 ; la Sagesse, In Ps. cxxvii, 9 ; Cirai, 8 ; cxxxv, 11, col. 708, 514, 775 ; De Trin., i, 7, P. L., t. x, col. 30 ; l’Ecclésiastique, In Ps. lxvi, 9 ; cxl, 5, P. L., t. ix, col. 441, 826 ; Baruch, In Ps. LXTIII, 19, P. L., t ix, col. 482 ; De Trin., iv, 42, P. L., t. x, col. 127 ; Susanne, De rrin., iv, 8, 9, col.l01 ; IIMach., JnP « .cxiv, 4 P. L., t. ix, col. 686. Lucifer de Cagliari, Pro Allianasio, l>. L., t. xiii, col. 858, 860, 862, cite le livre de la Sagesse comme œuvre inspirée de Salomon. Ru fin, In s’/mb. apost., 36-38, P. L., t. xxi, col. 373-375, parmi les livres canonici de l’Ancien Testament, ne range que les 22 livres du canon juif ; mais il appelle eccleskutici la Sagesse, l’Ecclésiastique, Tobie, Judith et les deux livres des Machabées, que les anciens, dit-il, « ont prescrit de lire dans les églises, mais qu’ils n’ont pas voulu alléguer pour confirmer l’autorité de la foi. t Quant aux apocryphes, ils ne sont pas lus dans les églises. Il semble qu’il se réfère à saint Athanase, tout en expliquant à sa façon la distinction introduite par ce Père entre les livres de l’Ancien Testament. D’autre part, Rulin défendit contre saint Jérôme les fragments de Daniel et d’Esther, Apol., II, 33, ibid., col. 612. Il cite Baruch, la Sagesse et l’Ecclésiastique, même pour confirmer la foi. In symb, apost., 5, 46, col. 344, 385 ; De benedict. patriarch., ibid., col. 326, 332, 333. Saint Jérôme a été plus catégoriquement opposé aux deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Dansson Prologus galeatus, écrit vers 391, /’L., t. xxvin. col. 1242-1243, il dit formellement qu’Us ne sent pas au canon et que tout « ce qui ne su trouve pas dans l’hébreu doit être

placé parmi les apocryphes. Il ne les nomme pas dans

lOgue « le son Epitt., LUI, "il l’a, ihn., 8, V. L.,

t. xxii. col. 545. Dans sa Prte in /’i P. L.,

t. xxviii. col. 1403, il rejette encore tous les livres autres

que les 21 liwes du canon hébraïq par

de l’Apocalypse. En 398, il affirme q quoique l’Église les fasse lue. nier canonicat

s, n/, tin-as non recipit, e elle les lit ad édification pleins, non ad auctoritatem < pu*

tum confirniandam. Il r « ndant à la vei

des Septante, car en faisant une traduction nouvelle, il n’a pas voulu détruire l’ancienne. Prsef. » t lib, S moni » , /’. L., t. xxvil, col. 404. Il estime peu les fragments deutérocanoniques et les gloses latined’Es Prsef. in Estlier, P. L., t. xxviii, col. 1433 sq., et les parties grecques de Daniel. In Dan., prol., P. /.., t. xxv, col. 492-493, cf. col. 509, 580. Il ne reconnaît à niers aucune autorité scripturaire. Prsef. in Dan. I’. L., t. xxviii, col. 1291. Dans sa lettre à Léta, écrite en 403, en interdisant la lecture des apocryphes, il semble bien. viser encore les deutérocanoniques. Epist., CVII, 12, P. L., t. xxii, col. 877. Il cite Tobie, < bien qu il ne soit pas dans le canon, mais parce qu’il est employé par les auteurs ecclésiastiques, » In Jon., P. L., t. xxv, col. 1119 ; Judith, « si toutefois quelqu’un veut n voir le livre de cette femme, » In Agg., ibid., col. LJ’.li ; la Sagesse, avec la même restriction. In Zaclt., ibid., col. 1465, 1513 ; Dial. adv. pelag., i, 33, P. L-, t. xxiii, col. 527. Si parfois il paraît plus favorable à ces deux livres, c’est pour faire plaisir à deux évéques occe taux. Præf. in lib. Tob., P. L., t. xxix, col. 2 Prsef. in Judith, ibid., col. 37-40. Il refuse de commenter Baruch et la lettre « pseudépigraphe de Jérémie. lu Jer., prol., P. L., t. xxiv. col. 680. Néanmoins, il cite souvent tous ces livres, et une fois même il range Esther et Judith avec Ruth parmi les volumes « sacrés » . Epist., lxv, ad Princip., 1, P. L., t. xxii. col. Oii. Il le fait, parce que les deutérocanoniques étaient généralement tenus pour Écriture. Il allègue le témoignage de quelques-uns contre les pélagiens. Cont. pelagian., i. 33, II, 11, 30, P. L., t. xxiii, col. 527. 546, 568. Le saint docteur semble bien défavorable aux deutéroca » oniques sans être toutefois leur adversaire déclaré ; il n’admet pour son compte personnel que le canon de la liible hébraïque ; mais il est manifestement en contradiction avec la tradition ecclésiastique et l’usage de l’Eglise, Rulin, Apol., ii, 33, P. L., t. xxi, col. 612, le lui reprocha vivement au sujet des fragments de Daniel, et pour s’excuser, saint Jérôme avoua que sur ce point il n’avait pas exprimé son propre sentiment, mais exposé ce que disaient les juifs. -4/.oI. cont. Ru/m., II, 33, /’. L., t. xxiii, col. 455. Nous pouvons donc conclure qu’en s’écartant du courant traditionnel, il avait subi l’influence du milieu juif dans lequel il avait longtemps vécu. Cf. dom L. Sanders, Études sur saint Jérôme, Bruxelles, Paris, 1903, p. 196-217 ; Gaucher. Saint Jérôme et l’inspiration dos livres deutérocanoniques, dans la Science catholique, mars, mai et juillet 1904, p. 334-359, 539-555, 703-72<i.

Mais tandis que les docteurs de l’Orient et ceux de l’Occident, qui avaient eu des relations avec l’Orient. hésitaient en face des deutérocanoniques de l’Ancien Testament, la tradition occidentale les plaçait résolument au même rang que les protocanoniques. Voir S. Amb roise. De Tol>ia, c. I, n. 1 ; c. II, n. 6, I t. xiv. col. 759, 761 ; />< virginibus, 1. 1. c. vu. n /’. /, .. t. xvi, col. 199 ; S. Augustin, De doct. christ., ii, 8, 13. /’. /- t. xxxiv. col. il : conciles d’Hippone (393) et de Carthage (397 et 419 déjà cités ; catalogue édil Hommsen et rapporté par lui à l’Église d’Afrique et à l’an 359, E. Preuschen, Analecta, p. 138-139 ; décret de Gélase, attribué à Damase, op. cit., p. 147-148 ; lettre d’Innocent 1e’à Exupère du Toulouse, Mansi, ConciL,

t. ii, col. 1010-1041. Le canon complet de l’Ancien Testament est ainsi constitué, ù l’exclusion des apocryphes, dans les Églises d’Afrique et d’Italie. Seuls, quelques docteurs occidentaux partagent les doutes de l’Orient au sujet des deutérocanoniques. Ces doutes eux-mêmes ont été provoqués, en partie du moins, par la nécessité de la polémique avec les juifs ; ceux-ci, qui n’acceptaient pas les deutérocanoniques, ne pouvaient être convaincus par des arguments tirés de ces livres. Des hésitations ont pu se produire dans l’esprit des docteurs catholiques et même dans la pratique des Églises particulières, parce qu’aucune décision officielle touchant la canonicité des écrits de l’Ancien Testament n’était encore intervenue et parce que la tradition pratique des Églises n’avait pas été jusqu’alors uniforme. A Alexandrie notamment les deutérocanoniques servaient à l’instruction des catéchumènes. On en vint à douter de leur inspiration et de leur canonicité et à ne plus les regarder que comme des livres utiles et édifiants. Rutin et saint Jérôme exagérèrent cette distinction, et le dernier ne citait les deutérocanoniques que pour se conformer à l’habitude des autres écrivains ecclésiastiques. On peut expliquer de la même manière l’emploi des deutérocanoniques par saint Athanase et saint Cyrille de Jérusalem. La tradition favorable aux deutérocanoniques avait subi une éclipse dans certains milieux, dans lesquels on constate une opposition réelle, au moins théorique, sinon toujours pratique, à ces écrits. Mais nous ne pouvons dire avec M. Loisy, Hist. du canon de l’A. T., p. 124, 133, etc., que les Pères de cette époque, tout en admettant l’inspiration des deutérocanoniques, ne leur reconnaissaient cependant qu’une autorité inférieure, propre à l’édification et à l’instruction des néophytes, et non à la confirmation des dogmes de la foi. Cette distinction était de la part de ces Pères la négation de l’inspiration des livres, simplement utiles et édifiants et non divins et canoniques. Cet oubli local de la tradition est amplement compensé par l’emploi continu des deutérocanoniques dans les Églises et par les affirmations plus explicites de l’Occident. Il n’y a donc pas eu interruption complète et totale dans la tradition ecclésiastique à ce sujet ; il y a seulement obscurcissement et déviation dans les milieux où l’influence juive s’était fait sentir davantage et avait conduit à restreindre le canon de l’Ancien Testament aux limites de la Bible hébraïque.

2° De la fin du ve siècle à la fin du XIe, les doutes sur les deutérocanoniques de l’Ancien Testament persistent chez les docteurs occidentaux ; mais ils ne sont guère que la répétition atténuée des affirmations de saint Jérôme ; ils demeurent, du reste, dans le domaine de la théorie et ne parviennent pas à modifier la tradition pratique et constante des Eglises. En Orient, au contraire, les deutérocanoniques reprennent faveur et les Grecs adoptent le canon occidental.

Le pape Hilaire (461-468) compte 70 livres dans la Bible entière, au témoignage du Codex Amiatinus. Voir S. Iierger, La Bible du pape Hilaire, dans le Bulletin /<"’, 185)2, t. un, p. 147. Saint Patrice, Confessio, n. 2, 3, 16, P. L., t. LUI, col. 802, 803, 809, cite Tobie et l’Ecclésiastique. Julien Pomère, De riia conteniplalira, I. ii, c. VIII, /’. L., t. i.ix, col. 452, cite aussi l’Ecclésiastique, ainsi que saint Léon le Grand, Serm., i.xx, c. v ; LXXXI, C. M, /’. /-., t. i.iv. col. 384, 121. Kenys le Petit, Codex ru, , , ml., 24, /’. /, ., t. i.xvii, col. 191 ; une collection de canons, formée en Gaule au vie siècle, /’. /.., t. i.vi. col. 128, 721 ; Cassiodore, Itut. div. Un., 12-1 i. /’. L., t. i.xx, cul. U23-U26, admettent les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Junilius, Départ. div. legis, i, 3-7, /’. L., t. i.xviii, col. 16 sq., dislingue au point de vue de l’autorité canonique trois class< livres : les livres d’autorité parfaite reconnus de tous ; les livres d’autorité’moyenne, reconnus par plusieurs,

DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

à savoir les Paralipomènes, Job, Tobie, Esdras, Judith et Esther ; les livres de nulle autorité, reconnus par quelques-uns, tels que le Cantique et la Sagesse. Mais cet écrivain a reproduit le sentiment de Théodore de Mopsueste, condamné au IIe concile général de Constantinople. Ilardouin, Concil., t. iii, p. 86-89. Cf. H. Kihn, Theodor von Mopsuestia und Junilius Africanus als Exegelen, Fribourg-en-Brisgau, 1880, p. 358-370, 472-480. Saint Grégoire le Grand, Moral, in Job, xix, 21, jP. L., t. lxxvi, col. 119, dit de I Mach., qu’il n’est pas canonique et qu’il a été publié seulement pour l’édification de l’Église. Il cite souvent les autres deutérocanoniques, mais parfois uniquement comme des paroles de sagesse, lbid., i, 26 ; v, 35 ; x, 6 ; xix, 17, P. L., t. lxxv, col. 114, 544, 714, 923. Saint Isidore de Séville, Elym., VI, 1, 19, P. L., t. lxxxii, col. 229, affirme que l’Église du Christ honore comme livre. ; divins ceux qui manquent au canon hébraïque et que les juifs tiennent pour apocryphes. Cf. De ofjiciis eccl., i, 12 ; Liber promm. in V. et N. T., P. L., t. lxxxiii, col. 746, 158. Saint Eugène, Upusc., 59, P. L., t. lxxxvii, col. 394, et saint Ildefonse de Tolède, De bapt., 59, P. L., t. xevi, col. 140, reproduisent les canons de saint Augustin et de saint Isidore. Cependant le Vénérable Bède, qui a commenté Tobie et qui cite les deutérocanoniques, parle de 24 livres seulement de l’Ancien Testament. In Apoc., P. L., t. xciii, col. 144. De même, Ambroise Autpert, In Apoc., P. L., t. xvii, col. 795 ; Haymon d’IIalberstadt, In Apoc, P. L., t. cxvii, col. 1007. Saint Agobard, De privil. et jure sacerdot., P. L., t. Civ, col. 133, les réduit à 22. Le traité De mirabilibus Script, sac., P. L., t. xxxv, col. 2191-2192, répète les jugements de saint Jérôme sur l’épisode de Bel et du dragon et sur les deux livres des Machabées. Alcuin, qui a rédigé des catalogues complets de la Bible, Garni., VI, P. L., t. Ci, col. 101, 731, ne tient pas l’Ecclésiastique pour prophétique et rappelle les doutes de saint Jérôme au sujet de ce livre. Adv. Elipand., i, 18, ibid., col. 254. La Dispulalio puerorum, contemporaine d’Alcuin, ibid., col. 1120 sq., copie saint Isidore. De même Baban Maur, De cleric. instit., ii, 53, P. L., t. cvii, col. 365, qui a commenté la Sagesse, l’Ecclésiastique, Judith et les deux livres des Machabées. VValafrid Strabon, Glossa ordinaria, P. L., t. exiv, col. 66, etc., reproduit les idées de saint Jérôme. Notker le Bègue, De interpret. div. Script., 3, F’. L., t. cxxxi, col. 996, semble s’inspirer de Junilius. Tandis que quelques savants étaient l’écho des anciens doutes, la pratique ecclésiastique conservait les deutérocanoniques, et le catalogue complet de l’Ancien Testament était maintenu dans les collections de canons, dans celle de l’Église franque, aussi bien que dans Hurchard de Worms, Décret., iii, 217, P. L., t. cxl, col. 715-716, et dans Yves de Chartres, Décret., iv, 61, P. L., t. CLXI, col. 276-277.

Durant cette période, les deutérocanoniques se répandent de plus en plus en Orient. L’Église syrienne en possède une traduction, faite sur les Hexaples d’Origène. Léonce de Byzance, De sectis, /’. (.’., t. i.xxxvi, col. 1200, reproduit le canon de saint Athanase ; il cite toutefois comme Écriture la Sagesse et l’Ecclésiastique. Le concile in Trullo (692) cite les conciles de Carthage à côté du 85e canon apostolique et du concile de Laodicée. Mansi, Concil., t. xi, col. 939. Il admet donc des autorités contradictoires. Saint Jean Damascène, De orthod. fuie, iv, 17, P. G., t. xciv, col. I ISO. maintient rue, ire le canon de 22 livres et mentionne la Sagesse el l’Ecclésiastique comme des livres c excellents et fort beaux » . Ni céphore, Si icho met., ! ’.(’, ., {. C, col. 1056, connaît aussi ces 22 livres, et range les deutérocanoniques parmi les antilégomènes ou livres discutés. La Synopse, ai tri buée i saint Athanase, dépend du canon de cet évoque d’Alexandrie. P. < ;., t. xxviii, col. 284 sq. Photius, Sijntagma canonum, P. G., t. CIV, col. 589 sq., repro II.  » Du mi.ni isiècle, les Orientaux flniasent par adopter généralement les deutérocanoniques de l’An Testament, tandis que les Occidentaux continuent à snl.ir l’influence de saint Jérôme et i émettre des doutes sur leur ci icité.

Dans 1 Église grecque, Zonaras, Annal., iii, 11-11. P. G., t. cxxxiv, col. 260 sq., reproduit l’histoire de Judith , i de Tobie. En commentant les canons, il concilie le kv canon des apôtres, le » ">< > canon de Laodicée, le caiiuii de Carthage et la lettre festale de saint Athanase. I. c, ., t. cxx.wii, col. 216, 1420 ; t. cxxxviii, col. 121, 564. Aristène B’en tient au canon des apôtres et ne commente pas les autres décrets. /’. (’.. t. cxxxvii, col. 2I6, 211, 1422 ; t. cxxxviii, col. 121. iJalsamon est du rnérne sentiment. Ibid., col. 1-21, 21."., 560. Cf. Mathieu Blastarès, Syntagma alphabeticum, H. ii, P. G., t. cxliv, col. 1140 sq. I.a conciliation des décrets officiels finit par introduire dans l’usage universel des Grecs tous les livres mentionnés par le concile de Carthage.

II 1 1 Occident, Us témoignages continuent à être partagés. Tandis que la majorité’est nettement favorable aux deutérocanoniques, un nombre, moindre sans doute, mais encore relativement considérable, reproduit les doutes anciens. Ainsi Rupert de Deutz, lu lii’n., I’. L., t. ci. xvii, col. 318, nie la canonicité de la Sagesse. Il ne commente ni Baruch ni les fragments de Daniel. Il dit que Judith et Tobie, étrangers au canon hébreu, Xicænse synodi auctoritale, ad instructionem venerunt sanctx Ecclesiæ. De div. of fiais, xii, 26, P. L., t. ci.xx. col. 332. Il recevait les Machabées, De Victoria verbi 1>< î, 1. X. c. vin. P. L., t. CLX1X, col. 1428, quoiqu’il maintint le chiffre de 24 livres de l’Ancien Testament. Ibid., col.’JtiT. Hugues de Saint-Victor, De Script, ci scriptoribus sacrts, G, /’. L.. t. clxxv, col. 15, ne reçoit que 22 livres ; les autres sont lus, mais ne sont pas au canon ; ils servent de commentaire à l’Ancien Testament, comme les écrits des Pères au Nouveau. (T. Erudit. didasc, iv, 2, 7’. L., t. ci. xxvi, col. 779 ; Dr sacramento fidei, i, G, ibid., col. 186. Rodolphe de Flavigny, /// Lev., xiv, 1, ISiblioth. maxima Patrum, Lon, 1667, t. vu. p. 177. fait écho à Junilius et distingue des livres d’autorité diverse. Pierre le Vénérable, Cont. petrobrusianos, P. L., t. ci. xx xix, col. 751, compte 22 livres authentiques ; six autres, sans être parvenus à la sublime dignité des précédents, ont mérité cependant, à cause de leur doctrine louable et nécessaire, d’être reçus par l’Église. Pour Pierre le Mangeur, Hist. scolast., P. L., . cxcviii, col. 1260, 1431, 1475, les deutérocanoniques sont apocryphes, parce qu’on n’en connaît pas les auteurs ; mais ils sont reçus par l’Église, parce qu’il n’y a pas de doute sur leur : rail. Jean de " ih hui v suit - mit Jer me Epis t., cxi. ni. ivl Henric. com. Campan., P. L., t. cxcix, col. 125, 129. Pierre de Celles, Liber de pani bits, 2, /’. /.., I. CCII, col. 936, n’admet que 24 livres. .h. ni Beleth, Rationale div. offic., 59, /’. L., ibid., col. 66-67, n’en compte que 22 ; l’Église approuve les autres, selon lui. à cause de leur ressemblance avec les livres de Salomon. Hugues de Saint Cher n’accepte que h’canon juil et il appelle les deutérocanoniques i apocryphes » . Opéra, t. i. p. 178, 217, 218, 308, : 171 ; t. n. p. 2 ; t. III. p. 171 ; t. v. p. I i, ">. Saint Thomas. In Dion.

de div. nom., c. iv, lect. ix, dit que la s.i_e-.~ t - n’était

jias canonique au temps du pseudo-l lelivs. Il laisse in d vise la question de la canonicité. de l’Ecclésiastique. Sum. theol., 1’. q. i. xxxix. a. 8, ad 2° ™. Guillaume Ockam, Dial., III.tr. [, 6, prétend que l’Église, tout en lisant les deutérocanoniques, ne les rei <>it pas au nombre de ses Écritures canoniques. Jean Horne, cité par Hody, De Bibliorum textibus originalibus, col. 93, affirme que ces livres manquent d’autorité divine et ne sont pas n < n-, dans le canon. Nicolas de Lue suit le Canon

hébreu, Libelluscont.Judseos, ei dans plusi

Anglais, lu Mo

Opéra de ni Thomas, Parme, 1852, t. xxiii, p. 196,

n aduet que 22 on’J.Î l l’Ancien Testament.

Saint Antonio. Chron., -’-', . l Sum. titrai., III. xviii, 6, Vérone 1740, t. m. p. : n lime : les deutérocanoniques que pour la lectui non pour la confirmation des dogrm - I opi nions in s flottantes sur i

rés aux livres authentiques et aux livres apocryi Opéra, t. i, p. 26 ( J, etc. I Chartreux

m Ecrit., prol., Opéra, Montreuil, 1899, t. vin. p. 1. dit que ce livre n’est pas au canon, m Kcrilure canon quoiqu’il n’j ait pas de doute sur sa véracité. La pr de la Bibl I iroduit les jugements de

saint Jérôme. Le cardinal Cajétan. lu Eslher, Lyon, 1639, t. ii, p. 400, rejette les deutérocanoniques ; il sa range, d’ailleurs, à l’avis du même saint docteur.

Parallèlement à cette liste de doutes et d’incertitudes nous pouvons dresser une autre liste d’affirmations fermes et explicites en faveur de la canonicité de ces livres. Udalric, Contuetudines cluniacences, i, 1.7’. L., t. c.xi.ix, col. 613 ; I^anfranc, De corpore ri sanguine Domini, c. viii, P. L., t. cl. col. il’. » ; Gislebert, Disp. judsei cum christ., P. L., t. eux, col. 1026-1027 (en faveur de Baruclij ; S. Brunon d’Asti. Exposit. in t. /’. /.., t. clxiv. col. 32’» ; anonyme du xile siècle, 7. ad Hugon., P. L., t. ccxin. col. 711 : <.i iv, 61, 7’. L., t. ci. xi. col. 276 ; Honorius d’Autan, Gemma animée, iv, Ils. /’. L., t. clxxii, c <ra nient., 100, ibid., col. 801 ; Pierre de Riga, /’. 1 col. 23 ; Gilles de Pari-. Ile numéro lit. utriusjue Test., ibid., co. 53 ; Pierre deBlois, De dnis. et script, sac. lib., P. L., t. ccvii, col. 1052 ; Albert hGrand, In lt. prol., Opéra, 1893, t. xviii. p. :  ! Ô7 : S. Lonaventure, Breviloquium, 1, 2, Opéra, Quaraccbi, 1891, t. v, je 2U2-2U3 ; ht S, , ,, ., pral.. ibid., 18 « J3, t. VI, p.. Vincent de Béarnais. Spéculum doctrines, xvii. 33 ; it Holkot, Postilla super hb. Sa/a, i. Tous les manuscrits du m contiennent les deutérocanoniques. Malgré les doutes émis par quelques-uns d. docteurs, l’Église continuait à les lire. Aus~i aboutit-elle à les déclarer divins et canoniques au concile de Florence en liil et au concile de Treutj eu 1540. Voir col. lô’J3 sq.

II. Corr, i ; iung der Geschichte des jùdischen und

ehristlichen I. vers,

juidam historue canonis Y. T. illustrati, in-8 Brcslau, 1842 ; Vincenzl, Sessio quarta concilii Tridentini vindien : introductio m Scripturaa ât uterocanonicas Y. T.. 3 lt me, 1842-1844 ; M. Smart. Crilical history and défi Ci. T. ciii, , , it. in-12, Andover, lt*4ô : Édiml H. Welle, Bemerkungen nier die Enstehung tmsnt lichen Kanons, dans Theol. Tubinpue,

1855, p. j^Oâ ; A. DUlmann, Ueber die Bilduna der Sammltmg il.1. T.. dans Jahrbucher fur deutsche Théotogie, 1858, t. ni. p. 419-491 ; J. Fiirst, Der Kanon des A. T. nach ttrii Ueberlieferungen in Tatmud und Midrach, in-8’, B ; Bloch, Studien zur >~, imn, lung

der aUhebraischen Literatu

nihi veterima de librorum Y. ï tiiu strata, Leipzig, 1884 ; A. 1. isy, Histoire tiu, .

189 I ; (". WHdeb er, // B mon

./es O. Y.. 188’.), tr..|. ail. par Risch, 18~.’1 : trad. angl par Bacon. Londres, 1896 ; trad fr.mç., Lausanne. 1901 ; Ryle, The ec oftheO. /’. 1892 ; Magnier, Étude sur la canot t saintes

Écritures, in-12, P Mullan, 7°/ir canon of Ihe O. T..

Dagajev, Historia canonis V. Fi c. Jnlius.

Diegrieschischen Danit husàtzeund ihi ung,

V.’'1 ; A. Dombrovskl, /.i doctriie : le canatx

de FA. T., dans la Rt - " Jugie.Htà

i/k fiitiun lie l’A. T. dans

DenneTeld, Der altest. Kanon der antischenischt n schule. :