Dictionnaire de la Bible/Adad
ADAD, hébreu : Hădad ; Septante : Ἀδάδ.
Sommaire
(ne fait pas partie du texte original)
- adad, fils de Badad et successeur de Husan dans le royaume d’Idumée.
- adad, autre roi d’Idumée, successeur de Balanan.
- adad, issu de la race royale d’Édom.
- adad, dieu syrien.
1. adad, fils de Badad et successeur de Husan dans le royaume d’Idumée. Il défit les Madianites sur les terres de Moab. Le nom de sa capitale est Avith (Septante : Γετθαίμ). Gen., xxxvi, 35-36 ; I Par., i, 46, 47.
2. adad, autre roi d’Idumée, successeur de Balanan. Il régna dans la ville de Phaü. I Par., i, 50, 51. Il est appelé Adar, Gen., xxxvi, 39. Il vient le huitième sur la liste des rois d’Idumée, donnée par Moïse, Gen., xxxvi, 31-39, et est le seul dont la mort n’est pas mentionnée. L’auteur des Paralipomènes, qui reproduit cette liste, ajoute : « et il mourut. » I Par., i, 51. Il semble donc qu’Adad était encore sur le trône quand Moïse dressa cette liste. Ne serait-il pas ce roi d’Idumée, auquel il demanda en vain le passage par ses terres ? Num., xx, 14-21. Voir Idumée.
3. adad (hébreu : Hădad ; une fois ʾĂdad par erreur, III Reg., xi, 17 ; Septante : Ἄδερ), issu de la race royale d’Édom, est peut-être un descendant du précédent. Lorsque Joab, à la tête des troupes de David, vint en Idumée pour exterminer toute la population mâle, ce prince, alors tout jeune, réussit à s’échapper avec quelques serviteurs de son père. Il s’enfuit dans le pays de Madian, et par le désert de Pharan vint chercher un asile en Égypte. À l’époque de la guerre d’Idumée, vers le milieu du règne de David, Osochor, cinquième roi de la vingt et unième dynastie, ou bien Psinachès, son successeur, régnait à Tanis. Combien de temps Adad séjourna-t-il dans le désert ou en Égypte avant de se présenter à la cour de Tanis ? On l’ignore. Le pharaon qui lui fit un bienveillant accueil fut probablement Psousennès II (Psioukhanou II), ou peut-être Psinachès, son prédécesseur. Il lui donna une maison et des terres pour son entretien, et le prit en telle affection, qu’il lui fit épouser la sœur de la reine Taphnès (voir Taphnès), sa femme. Adad en eut un fils, nommé Genubath (voir Genubath), qui fut élevé à la cour de Tanis avec les enfants du roi. À la nouvelle de la mort de David et de Joab, Adad pria le pharaon de le laisser retourner dans son pays. Le récit, dans le texte hébreu et dans la Vulgate, est ici brusquement interrompu, et ne dit pas s’il obtint l’autorisation du souverain. III Reg., xi, 14-22. Le ꝟ. 14 cependant donne à entendre qu’il revint en Idumée. Les Septante l’affirment expressément : « Et Ader (Adad) s’en retourna dans son pays. » III Reg., xi, 22. Le texte hébreu a subi certainement quelque altération en cet endroit ; car, après avoir laissé inachevée l’histoire d’Adad, il raconte l’épisode de Razon, pour revenir ensuite à Adad et le faire régner en Syrie (ꝟ. 25). Pour mettre plus d’ordre et de suite dans la narration, on a proposé d’appliquer à Razon le ꝟ. 25 de cette façon : « Outre le mal que faisait Adad, il (Razon) abhorrait Israël, et il régna sur la Syrie. » Mais qu’ajoute cette remarque au ꝟ. 24, où l’on vient de dire qu’il fut établi roi à Damas ? Il est beaucoup plus logique et plus simple de rattacher, avec le Codex Vaticanus (voir Polyglotte de Walton), l’épisode de Razon (ꝟ. 23, 24 et commencement du ꝟ. 25) au ꝟ. 14 ; la fin du ꝟ. 25 devient ainsi la suite naturelle des ꝟ. 21-22, en lisant, comme les Septante, « Édom, » אדם, au lieu de « Aram », ארם, du texte hébreu actuel, c’est-à-dire ד, daleth, au lieu de ר, resch : « Quand Adad eut appris en Égypte la mort de David », il quitta l’Égypte « et il régna en Idumée ».
Cet épisode d’Adad doit-il se placer au commencement ou à la fin du règne de Salomon ? D’après Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. iii, p. 274-281, ce fut dès le début de ce règne que des troubles éclatèrent en Idumée : le puissant roi les apaisa bientôt. Selon Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., t. vi, p. 253, Adad n’aurait conquis une partie de l’Idumée et constitué un royaume qu’à la fin du règne de Salomon. Que faut-il penser ? D’un côté, il semble bien, comme nous l’avons vu plus haut, qu’Adad revint dans son pays, dès qu’il apprit la nouvelle de la mort de David et de Joab, par conséquent dès le début de Salomon. III Reg. xi, 21. D’un autre côté la révolte d’Adad est donnée par l’écrivain sacré comme un châtiment des fautes de Salomon, ꝟ. 14 et contexte : elle doit donc être placée vers la fin de ce règne. On peut très bien tout concilier en disant avec M. Vigouroux, Bible et découvertes, 5e édit., t. iii, p. 423, note 1. « Hadad fut vraisemblablement l’ennemi de Salomon pendant tout son règne, à la manière des tribus bédouines, qui cherchent toujours à piller plutôt qu’à faire des conquêtes ; mais il ne fit de mal sérieux au roi d’Israël que dans les dernières années de ce prince. Jusque-là il avait probablement vécu comme un chef de tribu nomade. »
Tout en créant de sérieuses difficultés à Salomon à la fin de son règne, Adad ne paraît pas même alors s’être emparé de toute l’Idumée, puisque le monarque israélite pouvait, sans être inquiété, équiper une flotte dans son port d’Asiongaber, à l’extrémité sud de l’Idumée. III Reg., ix, 26. Il fallait, pour faire le commerce avec Ophir, que Salomon fût maître de la partie occidentale de ce pays. La route de Palestine à Asiongaber, qui côtoie cette partie, du nord au sud, devait donc être restée libre et sûre. D’un autre côté, le royaume que se fit Adad ne dut pas être longtemps indépendant : nous voyons, en effet, que du temps de Josaphat il n’y avait pas de roi en Idumée. III Reg., xxii, 48. Sous Joram, l’Idumée, conquise par David, s’affranchit du joug de Juda et se donna un roi. IV Reg., viii, 20-22 ; II Par., xxi, 8. Voir Idumée.
4. adad, dieu syrien. Voir Hadad 2.