Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DILECTION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 350).
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☞ DILECTION. s. f. Du Latin dilectio, en style de dévotion, synonyme d’amour, charité. Amor, charitas. La dilection du prochain.

☞ Ce mot s’emploie dans l’adresse des Rescrits Apostoliques. A tous fidèles Chrétiens salut & dilection en Notre-Seigneur. Les Empereurs donnent aussi ce titre aux Electeurs & aux Princes de l’Empire, en leur écrivant, aussi-bien qu’aux Cardinaux qui sont Princes de l’Empire. Nous ne pouvons pas encore abandonner cette espérance, fondée sur l’équité, la justice, & les autres louables qualités de sa Dilection. (l’Elect. de Bavière). Rescrit de la Cour de Vienne. On l’écrit quelquefois simplement S. D. Nous avions espéré par la connoissance que nous avons des grandes qualités de l’Electeur de Bavière, que S. D. n’attaqueroit & n’inquiéteroit pas davantage notre droit de succession. Ibid. Ferdinand I. dans son Testament & dans son Codicile, parlant de l’Archiduchesse Anne, sa fille, mariée au Duc Albert, Electeur de Bavière, lui donne le titre de Dilection. Quant aux Rois, l’Empereur leur donne le titre de Dilection Royale. Le Pape se sert aussi du terme de Dilection au Dauphin de France, au frère du Roi, & aux Princes Souverains qui ne sont pas Rois. Tel est l’usage à présent. Dans le Liber Diurnus Romanorum Pontificum, Tit. I. il est marqué que le Pape donna le titre de Dilection Dilectissime, à un Patriarche, à un Evêque forain, à un Piètre, un Diacre, un Primicier, & à un Secondier, si l’on peut ainsi parler. Dans les formules de Marculphe, un Maître, un Seigneur le donne à son valet, ou à un serf, Liv. II. 2. n. 33. aussi bien que dans celles de l’Anonyme, n. 48. Dans les autres formules d’un inconnu, un parent le donne à sa parente, n. 16.