Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DICTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 328-329).
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DICTER. v. a. Lire, prononcer à haute voix & posément ce qu’un autre écrit en même temps. Dictare. Un Professeur dicte sa leçon de Philosophie avant que de l’expliquer. Un testament est nul, s’il n’est dicté & nommé par un Testateur, lu & relu par le Notaire, & s’il n’en est fait mention dans l’acte.

Mon valet écrivant ce que j’aurois dicté,
Feroit un livre entier marchant à mon côté.

Boileau.

On le dit à-peu-près dans la même acception pour suggérer à quelqu’un ce qu’il doit dire ou répondre. On lui a dicté toutes ses réponses.

Dicter, signifie aussi, prescrire. Dicter des lois, Dicter des ordres.

Telle est la Loi des Dieux à mon Père dictée.

Racine.

Louis plus glorieux & plus grand que jamais,
S’est fait voir à toute la terre
Aussi juste en dictant la paix,
Que redoutable dans la guerre. Pavillon.

Dicter, se dit, figurément, dans la signification d’inspirer, des mouvemens de l’ame qui nous poussent à faire quelque chose. Le respect & l’obéissance envers les pères & mères nous ont été dictés par la nature. Voilà un raisonnement que le simple sens commun nous dicte. Me Dacier. Le bon sens, la raison nous dictent tout cela.

Dicté, ée. part.