Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DIABÉTÈS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 307).
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DIABETÈS. s. m. Terme de Médecine. Soudaine & copieuse évacuation de la boisson par les conduits urinaires, accompagnée d’une soif pressnte & de la maigreur de tout le corps. Diabetes. Cette boisson est ordinairement changée, lorsqu’on la rend ; mais quelquefois elle ne l’est point du tout. Le diabetès est causé par les sels âcres qui dissolvent la masse du sang, ou qui en désunissent les parties, de sorte que la sérosité s’en sépare facilement. Il y a une autre espèce de diabétès, dans lequel ceux qui en sont attaqués rendent plus d’urine qu’ils ne boivent. Quelques Médecins croient que cette quantité extraordinaire de liqueur vient de l’air qu’on respire, qui se convertit en eau : mais d’autres jugent avec plus de raison, que c’est le sang, la graisse & même les parties solides qui se liquéfient. M. Woodward, dans son livre de l’état de la Médecine & des maladies, explique comment les sels vitiés causent toutes les maladies, & même la pierre des reins & de la vessie, le Diabétès, la strangurie, l’urine sanguinolente, &c. Journ. des Savans, 1711, p. 173.

Le mot diabétès vient du Grec διαβαίνειν, passer vîte : il a été donné à cette maladie, parce que la boisson passe fort vite.

Diabetès : est aussi un terme dont on se sert en Hydraulique, qui se dit d’un syphon dont les deux branches sont enfermées l’une dans l’autre, comme on le voit dans le verre décrit par Héron : il se vide tout entier sans être renversé, dès que l’eau est arrivée à la hauteur de la branche intérieure du syphon.