Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DENTAIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 229-230).
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DENTAIRE, s. f. Dentaria. s. f. On a attribué ce nom autrefois à quelques plantes qui avoient leurs racines écailleuses & comme dentées ; à présent c’est celui d’un genre de plante, dont les fleurs sont en croix, & les racines sont plus ou moins écaillées. L’espèce la plus ordinaire a sa racine blanchâtre lorsqu’elle est nouvelle, noirâtre lorsqu’elle vieillit, garnies de quelques fibres & de plusieurs écailles ou inégalités en manière de dents rangées dans une mâchoire. Chaque écaille est ordinairement blanchâtre sur son bord. De cette racine s’élève une tige haute de sept à huit pouces ronde, verdâtre, droite & chargée de deux à trois feuilles, découpées jusqu’à leurs collets, le plus souvent en sept segmens oblongs, dentelées sur leurs bords, opposées par paire sur cette même côte qui est terminée par un seul segment. Le nombre de sept a fait donner à cette plante le nom de Dentaria heptaphyllos. Sa tige est terminée par un petit bouquet de fleurs en croix, purpurines, & pareilles à celles de la Juliane. Leur fruit est une silique à deux loges remplies de semences arrondies. Ce qu’il y a de particulier à cette silique, c’est que les deux lames qui la composent se roulent en manière de volute lorsque la semence est mûre. La Dentaire vient dans les bois. Il y en a deux autres qui sont de la même espèce que la précédente, dont l’une est appelée dentaria triphyllos, parce qu’elle n’a que trois feuilles attachées à une queue, & l’autre dentaria pentaphyllos, parce qu’elle en a cinq rangées sur la même côte. Il y a une autre plante que Matthiole appelle grande dentaire, qui vient sans feuilles ; ce qui la fait appeler par quelques-uns aphyllos. Elles a ses feuilles en masque, c’est un anblatum. Elle croît au commencement du printems dans les forêts, & autres lieux où les rayons du soleil ne donnent point. Sa racine est blanchâtre, grande, pleine de suc, frêle, & composée d’une infinité d’écailles. Elle pousse des tiges de la hauteur d’une palme, tendres, pleines aussi de suc, & semblables à celles de l’orobanche. Depuis le milieu jusqu’à leur cime il en sort des fleurs de pourpre, blanchâtres, velues, accompagnées à côté de petites feuilles presque de même couleur. Il y vient après de petits boutons dans lesquels est la graine semblable à celle de pavot. C. Bauhin l’appelle Orobanche radice dentatâ major.

Dentaire. Terme de Médecine. Qui appartient aux dents. Dentalis. M. Andry, dans son Traité de la génération des vers dans le corps humain, appelle dentaires ceux qui viennent aux dents.