Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DEMEURE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 208).
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☞ DEMEURE. s. f. Domicile, lieu où l’on habite. Paris est la demeure de bien des Provinciaux. Sedes, domicilium. Choisir, établir, fixer sa demeure en quelque endroit, à la ville, à la campagne. Belle, agréable demeure. Triste, sombre demeure.

Souffrez que ces demeures sombres,
Prêtent leur solitude au trouble de mon cœur. Mol.

L’Ordonnance enjoint aux Sergens de marquer dans leurs exploits le lieu de leur demeure. Le Paradis est la demeure, le séjour des Bienheureux. Les Poëtes appellent l’Enfer les sombres demeures. La prison est une triste demeure. Donnez-moi votre demeure par écrit. Voyez Demeurer.

Demeure. Il signifie aussi le temps pendant lequel on habite en un lieu. Il n’a pas fait longue demeure en ce lieu là. Ac. Fr.

Demeure, signifie aussi, état de consistance, dans cette phrase, Cela n’est pas à demeure. Cela n’est pas fait à demeure, pour dire, cela ne doit pas demeurer en l’état où il est.

☞ Labourer à demeure, en termes d’Agriculture & de Jardinage, Voyez Demeurer.

Demeure, se dit aussi, en termes de Chasse, des lieux où se retirent les bêtes, selon la diversité des saisons. Latibulum.

Demeure, en termes de Palais, se dit des retardemens du temps qui court au-delà du terme où l’on est obligé de payer, ou de faire quelque chose. Mora. Les intérêts d’une somme mobiliaire ne sont dus qu’à cause de la demeure, sont adjugés du jour du commandement de payer, qu’on est en demeure. Le Procureur a été forclos, parce qu’il est en demeure de produire, de faire son enquête.