Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DAUCUS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 112).
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DAUCUS. s. m. Plante qu’on appelle autrement carotte, dont il y a plusieurs espèces. Le daucus des Apothicaires, qui est le panais sauvage de Dioscoride, a sa racine d’un goût piquant & de la grosseur du doigt : ses tiges d’une coudée & demie, cannelées, velues & moëlleuses ; ses feuilles découpées fort menu, & d’un vert obscur ; ses fleurs blanches, disposées en parasol ; elles sont suivies de semences, qui sont petites, arrondies sur le dos, & garnies de poils. Le daucus est diurétique, & propre pour les affections de la matrice. On s’en sert dans la toux, dans la pleurésie, & pour provoquer les mois. La semence est le plus en usage. Daucus officinarum, ou pastinaca sylvestris tenuifolia Dioscoridis. Il y a une plante qui est en usage en Médecine, & qu’on appelle daucus de Candie. C’est une espèce de liveche, ou ligusticum. Sa tige est de la hauteur d’un pied & demi, ou environ, ronde & velue. Ses feuilles sont assez semblables à celles du fenouil. Ses fleurs sont petites, blanches & disposées en parasol. Sa semence est longue, blanchâtre, velue, âcre & aromatique : sa racine longue, & de la grosseur du doigt. Il n’y a que la semence qui soit en usage ; elle est bonne dans les obstructions & dans la suffocation de la matrice, dans la colique venteuse, dans le hoquet & dans l’ardeur d’urine. En Latin, daucus creticus, ou daucus foliis fœniculis tenuissimis. Voyez Carotte.

Vin de daucus. Daucites vinum. On prépare ce vin en mettant six onces de daucus pilé dans un ceramium de moût, & en les coulant ensuite. Ce vin est bon pour les maux de la poitrine, des hypocondres & de l’uterus. Il excite les règles & les éructations, & est fort utile pour la toux, les convulsions & les ruptures des vaisseaux capillaires. Dioscoride. L. V. c. 10.