Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPITER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 238).
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☞ DÉPITER. v. a. Donner du dépit. Sollicitare, irritare, succendere. Cette rebuffade l’a dépité. Cette partie l’a tellement dépité qu’il n’a pas joué depuis. Dépiter un enfant, lui donner occasion de se mutiner. Voyez Mutiner.

☞ Il est plus ordinairement employé comme réciproque. Se dépiter, concevoir du dépit, agir par dépit. Stomachari, indignari. Se dépiter contre le jeu. Il s’est dépité de ce que vous lui avez dit. Cet écolier s’est dépité & a renoncé à l’étude. La vieillesse est chagrine & se dépite toujours. Théop. Vous m’ordonnez de ne me plus dépiter que de 15. ans en 25. ans. Voit.

☞ On dit proverbialement, qu’un homme s’est dépité contre son ventre, ce qui signifie dans le sens propre se priver de manger par dépit ou par chagrin ; & dans le sens figuré, faire par le même motif une chose qui peut nous nuire.

Dépité, ée. part. & adj. Indignatus, stomachatus. C’est un Amant dépité. Mol. Elle parut dépitée.

Sire Apollon, dépité contre moi,
De ce qu’avais fait écorne à sa gloire,
En le quittant pour suivre une autre loi,
M’enjoua d’une .... P. du Cerc.