Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPART

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 232).
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DÉPART. s. m. Sortie d’un lieu à dessein de faire un voyage. Discessus, profectus. Cet Officier prépare son équipage, il est sur son départ. Une heure avant son départ il délibéroit encore de sa route. On n’attend que le vent pour le départ des vaisseaux. On disoit autrefois départie.

Départ & Départie, se disoient autrefois pour séparation, & départ se dit encore dans ce sens à la monnoie. Ce mot vient du latin, pars partie, & partiri, partager. Ainsi départ pris pour sortie d’un lieu ; signifie proprement l’action de se séparer des personnes avec qui l’on est. Voy. Départie.

Départ, en termes de Monnoie & de Chimie. C’est une opération, ou plutôt une suite d’opérations par lesquelles on sépare l’or d’avec l’argent. Le départ par la voie sèche, se fait à l’aide du feu & du soufre. Le départ par la voie humide, est quand cette séparation se fait par le moyen de l’eau forte. C’est celui qui doit être le plus en usage, tant parce qu’il y a moins de déchet, que parce qu’on peut affiner l’or jusqu’au dernier degré. Boizard, Tr. des Monn. P. I. C. 22. où il décrit toutes les circonstances de ce départ, p. 205. & suiv. Auri purgatio.

Or de départ, qu’on appelle autrement or en chaux, ou or moulu. C’est l’or retiré du creuset après la dernière opération du départ, ou de l’affinage avec l’eau forte. L’or de départ se fond dans un creuset, & l’on en fait des lingots dont l’or, se trouve très-fin ; ou bien on emploie cet or à dorer des ouvrages qu’on appelle vermeil doré : pour cela on l’amalgame avec du mercure, & on l’emploie ensuite à ces sortes d’ouvrages.

Eau de départ, autrement Eau Régale, est une eau forte, à laquelle on a ajoûte du sel commun, ou du sel ammoniac, outre les autres sels dont l’eau forte ordinaire est composée afin qu’elle ait la force de dissoudre l’or, & de le séparer des autres métaux. Aurariæ & diremtionis administra aqua.